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2 septembre 1970 : Mort du Général Koenig

Son nom reste indissociable de Bir-Hakeim. Fils d’un facteur d’orgue d’origine alsacienne, Marie Pierre François Joseph Koenig naît à Caen le 10 octobre 1899.
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Après des études secondaires auCollège Sainte-Marie et au Lycée Malherbe. Après avoir obtenu son baccalauréat en 1917, il s’engage dans l’Armée et est versé au 36e Régiment d’Infanterie. C’est avec ce régiment qu’il combat et se distingue dans les Flandres, dans l’Oise et sur l’Ailette, obtenant la Croix de Guerre 1914-1918.

– Après la guerre, il poursuit la carrière des armes au sein du 15e Bataillon de Chasseurs Alpins qui est envoyé en Silésie (1919) pour faire face aux troubles suscités par les Polonais et les unités irrégulières allemandes, avant d’être rapatrié dans les Alpes (1922). Entre-temps, il a obtenu son grade de lieutenant. Puis, il est renvoyé en Allemagne des des unités de renseignement.

– En 1931, devenu capitaine, Pierre Koenig rejoint la Légion Étrangère (4e RE) au Maroc où il participe aux opérations de pacification du Rif soumis aux raids des troupes d’Abd el-Krim. C’est durant cette période qu’il reçoit le surnom de « Vieux lapin », en raison de ses deux grandes incisives.

– Début 1940, Koenig se trouve au Maroc quand il apprend par voie informelle que Raoul Magrin-Vernerey dit Monclar et la nouvelles 13e Demi-Brigade de la Légion Étrangère doivent embarquer pour la Métropole avant de partir pour la Finlande aider la petite armée à lutter contre les Soviétiques. N’ayant pas reçu l’autorisation de quitter le 4e RE, il embarque clandestinement à Alger presque dans les bagages du Capitaine Saint-Hillier qui lui prête main-forte pour l’occasion (J-Chr. Notin). Arrivé en France, Koenig rejoint la 13e Demi-Brigade de la Légion Étrangère qui part s’entraîner en Auvergne. Mais comme ses nouveaux collègues, il apprend que la « 13 » ne part plus pour la Finlande mais pour la Norvège afin de bloquer l’acheminement du fer à l’Allemagne via la Suède.
Koenig participe donc à la bataille de Narvik au sein de la 13e DBLE avant de rejoindre l’état-major du Corps Expéditionnaire que dirige le Général Antoine Béthouart. En juin 1940, après la Norvège, Koenig débarque avec la « 13 » en Bretagne, avant de rembarquer pour l’Angleterre après l’occasion manquée de former un réduit breton délimité par le Couesnon.

– Promu Chef de Bataillon dans les nouvelles forces de la France-Libre, il joue un rôle important dans le ralliement du Gabon avant de prendre le Commandement Militaire du Cameroun. Il doit participer à la campagne d’Éthiopie et d’Érythrée contre les Italiens du Duc d’Aoste mais il tombe malade et l’on doit l’hospitaliser au Caire. Ce sont alors Magrin-Verneret dit Monclar et Dimitri Amilakvari qui mènent les forces françaises à Keren et Massaouah (1941).
– En 1941, Koenig est versé au sein de l’état-major de la 1re Division de la France Libre (DFL – Général Paul Legentilhomme puis Général Edgar de Larminat) qui participe aux combats de Syrie contre les forces françaises restées fidèles au Maréchal Pétain.
– L’année 1942 lui apporte la reconnaissance. Devenu Général de Brigade, il commande la 1re Brigade Française Libre qu’il mène dans les combats de Libye contre l’Afrikakorps germano-italien d’Erwin Rommel. Koenig reçoit l’ordre du commandement britannique de défendre l’oasis de Bir-Hakeim (Le puits du sage), située en plein désert au sud de Tobrouk. Les Britanniques viennent de subir une cuisante défaite qui a vu la destruction de plusieurs brigades, les Français recevant l’ordre de tenir Bir-Hakeim le plus longtemps. Avec l’aide de la 13e DBLE d’Amilakvari, du Bataillon du Pacifique, du Bataillon de l’Oubangui et de Fusiliers-Marins, Koenig réussit sa mission et résiste opiniâtrement au siège mené par Rommel pendant deux semaines. Les Français évacuent alors Bir-Hakeim en forçant le passage dans les lignes italiennes en y laissant toutefois d’importantes pertes. En septembre-octobre 1942, Koenig et ses hommes sont de la bataille d’el-Alamein (flanc sud) où il jouent un rôle de diversion et de fixation des forces ennemies, avec des pertes dont le Colonel Amilakvari qui protégeait la retraite de ses soldats.

– En 1943, il commande la 1re DFL qu’il mène au combat en Tunisie, toujours contre les Germano-italiens.
La même année, il quitte le commandement de la 1re DFL pour devenir chef d’état-major adjoint de l’Armée afin d’organiser avec Alphonse Juin, la fusion (bien souvent houleuse) entre les unités de la France Libre et celles de l’Armée d’Afrique restées jusque-là fidèles au Gouvernement d’Alger. A la fin de 1943, de Gaulle nomme Koenig Représentant du Gouvernement Provisoire de la République Française (GRPF) d’Alger, ainsi que Commandant en chef des Forces Françaises de l’Intérieur. La fusion politique des grands mouvements de Résistance s’étant opérée – non sans heurts – grâce à Jean Moulin, Koenig est chargée de coiffer et coordonner les actions des renseignements et des maquis, ce qui ne se fait guère sans difficultés.

– Le 25 août 1944, Pierre Koenig est aux côtés de de Gaulle et de Leclerc sur les Champs-Élysées à Paris. Dans la foulée, il est nommé Gouverneur Militaire de Paris, fonction qu’il occupe jusqu’à la capitulation allemande.

– Promu Général d’Armée en 1946, il occupe le poste d’Inspecteur en Chef des Forces d’Afrique du Nord. Devenu aussi Député du Bas-Rhin sous la IVe République, il est Président de la Commission de Défense de l’Assemblée Nationale. Il sera aussi Ministre de la Défense dans les Gouvernements Mendès-France et Faure. Il est aussi un ardent défenseur du jeune État Hébreu.

Compagnon de la Libération et membre de l’Académie des Sciences morales et politiques, Pierre Koenig décède à l’Hôpital Américain de Neuilly. Ses obsèques ont lieu en la Cathédrale Saint-Louis des Invalides.


Sources :
– MASSON Philippe (Dir.) : Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale, Tome 1, Larousse, 1980, Parius
– NOTIN Jean-Christophe : Le Général Bernard Saint-Hillier. De Bir-Hakeim au putsch d’Alger, Perrin
– Ordre de la libération (site internet)