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21 juillet 1242 : Victoire de Saint Louis à Taillebourg

Saint Louis déclare la guerre à Hugues X de Lusignan, afin de venir en aide à son jeune frère Alphonse de Poitiers, qui détient le comté en fief depuis 1240. Cette région est alors âprement disputée par les Rois de France, depuis Philippe Auguste d’un côté, et les Seigneurs d’Aquitaine très liés à la dynastie aquitano-angevino-anglaise des Plantagenêt, de l’autre.

Tableau d’Eugène Delacroix (1837) exposé dans la Galerie des Batailles du Château de Versailles

Henri III Plantagenêt décide alors de venir en aide à son allié Hugues de Lusignan pendant que Saint Louis convoque son ban. Une grande partie de ses vassaux y répond et mobilise près de 30 000 piétons, archers et cavaliers.

Le Roi de France mène alors une campagne – ou plutôt une chevauchée – qui lui permet de contrôler plusieurs places et forteresses du Bas Poitou (Vendée) et Saintes.

Le 19 juillet 1242, l’Ost de Saint Louis vient à la rencontre des Anglo-Poitevins en un lieu dit appelé Taillebourg, qui dispose d’un pont sur la Charente. Pour l’époque l’endroit est stratégique, ce qui explique la présence d’une forteresse. Pendant deux jours, les deux Ost s’observent sans s’affronter.

Le 21 juillet, le Saint Roi chevauchant à sa tête, targe (bouclier) et masse d’arme au poing, la cavalerie française vainc les Anglo-Poitevins sur le pont de Taillebourg et au-delà les forçant ainsi à se replier en toute hâte.

Toutefois, avec la Trêve de Pons du 1er août 1242 puis par la Paix de Paris de 1259, Saint Louis accorde son pardon à Hugues de Lusignan tout en lui restituant la Saintonge, l’Aunis, le Limousin et le Quercy – qui restent par là même sous le contrôle du Roi d’Angleterre. Toutefois, le Roy de France consolide son assise sur le Maine, l’Anjou et le Poitou.

Voivi quelques lignes du récit de Jehan de Joinville :

« La vint li roys d’Angleterre et li cuens de la Marche, pour combatre devant un chastel que on appelle Taillebourc, qui siet sus une male riviere que l’on appelle Carente, là où on ne puet passer que à un pont de pierre mout estroit. Si tost comme li roys vint à Taillebourc, et li host virent li uns l’autre, nostre gent qui avoient le chastel devers aus, se esforcièrent a grant meschief, et passèrent perillousement par neis et par pons, et coururent sur les Anglois, et conmenca li poingnayz forz et grans. Quand li roys vit ce, il se mist ou peril avec les autres ; car pour un home que li roys avoit quant il fu passez devers les Anglois, li Anglois en avoient bien vingt. Toutevoiz avint-il, si comme Diex vout, que quant li Anglois virent le roy passer, il se desconfirent et mistrent dedens la citei de Saintes, et plusour de nos gens entrèrent en la citei mellei avec auss et furent pris.»