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21 mai 1813 : Victoire de Bautzen (Wurschen)

Cette bataille a lieu dans la foulée de la victoire de Napoléon Ier à Lützen (2 mai). Grâce à l’apport de troupes saxonnes et wurtembergeoises, l’Empereur dispose d’environ 420 000 hommes si l’on en croit Carl von Clausewitz.

Le 18 mai, le 11e Corps français de Jacques Law de Lauriston s’approche de la localité d’Hoyerswerda mais se retrouve aux prises avec le Corps russe de Barclay de Tolly à hauteur de Königswartha. Les Français sont repoussés et Lauriston doit concéder 2 000 prisonniers. Dans le même temps le Corps prussien du Général von Yorck réussit à malmener le 5e Corps du Maréchal Ney qui échappe de peu à la destruction. C’est la Division italienne qui subit le plus le choc ennemi et son chef, le Général Peyri est tué.
Le 19 mai, les coalisés commandés par Louis-Adolphe-Pierre zu Sayn-Wittgenstein s’établissent solidement sur la Spree et plus précisément derrière la colline de Klein-Jenkwitz sur une ligne passant par les villages de Basschütz, Klein-Bautzen, Gross-Jenkwitz et Krechwitz, jusqu’à Nieder-Gurkau. L’aile droite coalisée, sous le commandement de Barclay de Tolly, s’ancre de part et d’autre de Gleina et sur la position haute dite du Moulin à Vent avec 14 000 hommes. Le gros des forces russo-prussiennes, formé par les 18 000 hommes de Gebhard Leberecht von Blücher (sans les cuirassés) vient en renfort de Wittgenstein sur Krechwitz, Nieder-Gurkau et Plieskowitz. Le Général prussien von Berg forme l’aile gauche avec 5 000 soldats derrière Baschütz. Enfin, les 9 000 soldats russes du Général Mikhaïl An. Miloradovitch s’installent devant Bautzen et sur Burck, pendant que la Garde Impériale du Tsar et une réserve de 16 000 fantassins de von Kleist et du Prince Eugène de Wurtemberg se tenaient à l’arrière. Notons enfin, que les troupes défendant Bautzen sont installées dans des redoutes et des fortifications.

– Le 20 mai, Napoléon décide alors d’attaquer sur Bautzen afin de franchir la Spree et tourner ses ennemis par sa gauche. A 12h00, l’assaut français démarre. Le 11e Corps de Lauriston et le 12e de Nicolas Oudinot attaquent flanc contre flanc les positions de Miloradovitch sur Bautzen. Les combats qui s’engagent sont particulièrement violents et vont durer jusqu’à 20h00, toujours selon Clausewitz. A 15h00, les Français tentent de percer à Nieder-Gurkau mais ils sont bloquer par l’intervention de la Brigade de von Ziethen détachée du Corps de Blücher. L’Intervention de régiments de von Kleist permet aussi de retenir les Français mais en fin de journée, le 6e Corps de Marmont a réussi à traverser la Spree avec l’appui de 60 bouches à feu, ce qui force von Kleist et le Prince Eugène à se replier.

– Les combats du 20 ont amené une stabilisation des lignes, le 21 mai, Napoléon décide d’opérer une diversion sur la droite (11e et 12e Corps), de lancer Ney par le nord pour envelopper la droite de Wittgenstein commandée par Blücher, pendant que son centre (4e de Soult et 6e Corps en plus d’une partie du 11e) doit rester sur place face aux trop fortes positions ennemies, avant de se relancer à l’assaut quand les ailes ennemies seront débordées. Mais comme nous l’avions vu dans l’article consacré à Lützen, l’Empereur manque de cavaliers et nombre d’entre eux sont de jeunes recrues, même si l’un de ses Corps est commandé par l’un de ses meilleurs manœuvriers de l’arme : Victor de Fay de La Tour-Maubourg (déjà gravement blessé à la cuisse par un boulet à Dresde quelques semaines auparavant).

– L’attaque a donc lieu selon le plan. Au sud, Oudinot attaque face aux Russes, avant de se faire repousser par l’arrivée des 4 500 Gardes à Pied du Tsar Alexandre (qui laisse toutefois une réserve de 11 000 hommes). L’arrivée de deux divisions du 11e Corps, commandée chacune par Philibert Fressinet et Étienne Maurice Gérard, permet toutefois de stabiliser la situation.
Au nord, Maison, Souham et Delmas se heurtent à Friedrich Kleist  von Nollendorff et progressent lentement. Et Ney qui ne peut alors compter sur aucun appui depuis le centre doit avancer prudemment et se heurte à von Kleist et Blücher, ce dernier opérant une retraite en bon ordre. Ney se rue alors dans l’espace libéré mais cause de la confusion dans les rangs de Soult.

– C’est à 12h00 que le centre attaque avec Soult et la cavalerie de La Tour-Maubourg (Hussards et Dragons). Après de furieux combats, Soult emporte les positions à 14h00, permettant ainsi à Ney d’attaquer mais celui-ci le fait prudemment, ce qui permet à Wittgenstein, Kleist, Yorck et Blücher de se replier en ordre parfait, profitant ainsi que le manque de cavalerie côté français ne permette de lancer une poursuite efficace dont Napoléon avait la maîtrise auparavant.

– Français et Alliés ont perdu 15 000 hommes alors que les Coalisés en laissent 17 000 sur le champ de bataille.

Source :
– LOPEZ Jean (Dir.) : Campagne d’Allemagne 1813. Napoléon pouvait-il tout sauver ? in Guerres & Histoire, n°13, octobre 2013.
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