Vous êtes ici : France Histoire Esperance » Histoire » 4 décembre 1370 : Victoire de du Guesclin, Clisson et Vienne à Pontvallain

4 décembre 1370 : Victoire de du Guesclin, Clisson et Vienne à Pontvallain

En 1370, grâce à Bertrand du Guesclin, Charles V a réussi à se débarrasser des Grandes Compagnies de routiers qui ravageaient plusieurs provinces et pays du centre du Royaume (Berry, Auvergne, Champagne, Bourgogne, Languedoc…) en les envoyant guerroyer en Castille, dans la guerre de succession sévissant entre Henri de Trastamare et Pierre le Cruel Roi d’Aragon.

En 1369, c’est Olivier V de Clisson, alors Capitaine du pro-anglais du Duc Jean IV de Bretagne qui, par exaspération de l’influence anglaise dans le Duché de l’Ouest, se met au service de Charles V (suite au Serment de Pontorson, contracté avec du Guesclin).


– Ainsi donc, en 1370 Charles V charge Bertrand du Guesclin – élevé à la charge de Connétable de France – de reconquérir tout le centre-ouest du Royaume (Maine, Anjou, Poitou, Saintonge, Angoumois, Aunis).
Menant une armée beaucoup plus sûre formée de Bretons et de Gascons qui lui sont dévoués, du Guesclin se met en marche, épaulé dans son commandement par Clisson et l’Amiral Jehan de Vienne.

– L’armée du Roi de France (qui ne compte que près de 2 000) rencontre les troupes anglaises de Robert Knolles (que du Guesclin et Clisson connaissent bien depuis la bataille d’Auray en 1364*) et de Thomas Granson en un lieu dit Pontvallain (aujourd’hui en Mayenne). Du Guesclin et de Vienne sont en première ligne tandis que Clisson forme la réserve avec 500 hommes.

– Évitant soigneusement de lancer inutilement ses cavaliers contre les archers anglais, du Guesclin lance une audacieuse charge à pied qui bouscule violemment Knolles et Granson. Mais les Anglais tiennent encore une partie du terrain et c’est Olivier de Clisson qui accoure pendant la soirée pour offrir une fin heureuse aux Français.

– Après la bataille, du Guesclin fait enterrer ses hommes tués au combat. Pontvallain va avoir deux conséquences principales. D’une part, Saumur est prise dans la foulée et l’Anjou est libéré très rapidement. D’autre part, Charles V peut justifier devant les États, le Parlement et les Villes, le maintien de la levée du Fouage destiné à entretenir une armée régulière de 6 000 hommes.
* A Auray, Clisson servait sous le commandement de Jehan IV de Bretagne aux côtés des Anglais de Knolles. Il y laissa un œil. Quant à du Guesclin, il secondait Charles de Blois, cousin de Charles V.

Source : Georges Minois, La Guerre de Cent Ans, Perrin, coll. Tempus