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Le billet: « Mémoire, quand tu nous tiens… »

Génocide arménien, guerre d’Algérie, massacres de Vendée … Les sujets sensibles n’ont pas manqué dans l’actualité politico-médiatique, ces dernières semaines. La « mémoire » s’est ainsi invitée dans  la campagne électorale, rappelant à chacun le poids du passé et les blessures de l’histoire…

Ainsi, a-t-on vu les vives réactions suscitées par le récent projet de loi,  soumis au vote du parlement français, visant à pénaliser la négation du génocide arménien. Notamment celle du premier ministre turc qui a gentiment invité le président français à reconnaitre d’abord le « génocide algérien » avant de venir lui faire des leçons de morale.

Il est vrai que cette invitation tombait à pic dans un contexte où la France s’apprête à commémorer le cinquantenaire de la fin de la guerre d’Algérie.

Comme un retour de bâton au pays des « Droits de l’Homme », qui rappelle étrangement un verset bien connu de la Bible :

« Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas  » ( Mat. ch.7, 3-4)

Mais  monsieur Erdogan aurait très bien pu citer une autre page sombre de notre histoire, dont un documentaire s’est  récemment fait  l’écho- qui plus est sur une chaine publique – intitulé : « Robespierre, le bourreau de la Vendée ?  »

Reprenant, notamment, les travaux très « politiquement incorrects » de l’historien Reynald Seycher, il est démontré qu’entre 1793 et 1796 la Vendée fut le théâtre de massacres, sans précédents, où 170 000 paysans vendéens se virent exterminés, méthodiquement, par les armées révolutionnaires. Pas très glorieux pour une république qui se veut irréprochable…

Si la repentance est une chose stupide et mortifère, il y a des pardons qui, eux, sont  honorables et même salvateurs.

Osons poser la question : Le siècle des « Lumières » n’aurait-il pas, lui aussi, sa part d’ombres et son lot d’atrocités ? Loin de n’être qu’un simple « feu de paille », la terreur révolutionnaire ne serait-elle pas l’une de ces « poutres » qui nous empêchent de voir clair et de rayonner pleinement ?

L’histoire nous rattrape toujours…

Pierre Hemming