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Chroniques de la Bataille de Normandie – 9/ Libération de Cherbourg

– Le 26 juin, la 79th ID, en charge du secteur à l’est de la Divette, engagea son assaut dès la matinée avec ses 313th et 314th IR placés respectivement à droite à gauche. Des éléments du 313th parviennent sur la plage à 8h00, pendant qu’en revanche, le 314th ne peut avancer en raison d’un tir de barrage.
Cotentin-04
– Au sud-ouest, le 315th IR, alors commandé par le Col. Bernard McMahon, dégage le secteur de Martinvast en prenant 2 200 prisonniers. McMahon persuade lui-même un parti de 1 200 prisonniers de déposer les armes.

– Simultanément, le 39th IR doit sécuriser son flanc droit mais il atteint lui aussi la côte au milieu de l’après-midi, après avoir dû neutraliser plusieurs positions de mitrailleuses, de mortiers et de canons antichars. D’autre part, le 2/47th ne peut atteindre la voie ferrée qui longe à la fois l’Hôpital Naval et le sud-ouest des abords de l’arsenal.  Toutefois, le 1/47th réussit à capturer l’hôpital où 150 prisonniers américains blessés sont récupérés mais le Battalion est arrêté net par des tirs d’artillerie provenant de l’arsenal. Cependant, le 47th réussit à s’approcher de l’arsenal en utilisant sans compter l’appui des mortiers, des chars et des Tank Destroyers, ces derniers pulvérisant littéralement les abris de mitrailleuse grâce à des tirs tendus. Notons l’aide précieuse qu’apportent des cherbourgeois (résistants ou non) en désignant à leurs libérateurs les positions d’artillerie ennemie comme les portions minées de la ville.

5BOE3– Le 47th voit son avance freinée par des tirs de canons de 88 mm et de Nebelwerfer dans le secteur d’Octeville. Toutefois, sa Coy F réussit à s’approcher de l’abri bétonné du général von Schlieben. Eddy envoie immédiatement des renforts, pendant que Collins ordonne que l’on remette un ultimatum à von Schlieben. Ayant placé une section de mitrailleuses et des TD Wolverine devant les trois entrées du tunnel, les hommes du 47th envoient un prisonnier avec l’ordre de reddition. Celle-ci est refusée et les Wolverine canonnent deux entrées du tunnel pendant que des équipes d’Engineers préparent des charges de TNT pour détruire l’édifice quant à y enfouir ses occupants. Finalement, après avoir reçu plusieurs coups de canons, les 800 derniers défenseurs de Cherbourg se rendent. Parmi eux, le General von Schlieben et l’Admiral Walter Hennecke et leurs états-majors respectifs.

Cherbourg_1944-Gare_Maritime-2– Le Major-General Manton S. Eddy stipule à von Schlieben que l’intégralité de la garnison de Cherbourg se rende. Le général allemand refuse, prétextant que les communications sont si mauvaises qu’il ne peut faire passer l’ordre à ses subordonnés. Il décline même l’offre de Collins d’améliorer les moyens de communication.
Après réorganisation, le 39th Infantry remonte vers le nord, pendant qu’un officier allemand sort de l’Hôtel de Ville transformé en fortin et encerclé par des résistants français en armes, pour négocier sa reddition. Il finit par se rendre au commandant du 2/39th, le Lt.Col. Frank L. Gunn après avoir été garanti de sa sécurité.

– Le matin du 27 juin à 08h00, le 47th Infantry, appuyé par des Wolverines réduit les dernières résistances de l’Arsenal. Les derniers combattants défenseurs de Cherbourg cessent le combat à 08h30.

p013304– Depuis le début de la campagne de Normandie, soit en vingt jours de combats, le VIIth Corps de Collins a perdu 22 000 hommes, soit près du tiers de ses effectifs totaux. La Conquête du Cotentin lui a donc coûté 13 500 blessés, 5 700 disparus (une grande partie lors du 6 juin et durant les jours suivants, il faut y inclure de nombreux parachutistes) et 2 800 tués. L’absence de beaucoup de ces hommes se fera durement sentir lors de la Bataille des Haies. Du côté allemand, 3 000 hommes ont payé de leur vie et la défense de Cherbourg, entre 4 000 et 5 000 sont portés disparus et 30 000 (toutes armes confondues en plus du personnel administratif) partent en captivité.
Du côté des civils, on compte plusieurs centaines de tués en raison des combats rapprochés mais la majorité de la population est sinistrée par les destructions.

– La ville est complètement détruite et le vieux port est inutilisable dans l’immédiat. Cependant, des unités du génie, des Seabees (génie naval) et des équipes spéciales de plongeurs vont s’employer à remettre Cherbourg en étant en un temps record, sous la direction du Lt.Gen Ross.

Cherbourg_1944_quai_Alexandre_III– Par conséquent, au mois de juillet, la logistique américaine peut disposer de l’approvisionnement en carburant que procure le système PLUTO (Pile Line Under The Ocean) et Cherbourg voit affluer des convois entiers d’hommes, de véhicules et de matériel. Ce port en eaux profondes sera le point de départ du Red Ball Express (ligne de circulation du ravitaillement américain en France) et débarquera hommes et matériels jusqu’à la fin du conflit.

– Cet objectif atteint, Bradley va pouvoir se consacrer au suivant : prendre Saint-Lô et forcer les défenses allemandes au vers le sud. Mission qui va s’avérer d’une très grande difficulté.

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