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Chroniques du Jour-J : Sword Beach

Le débarquement de la 3rd British Infantry Division à l’extrémité est de Sword Beach, entre Saint-Aubin-sur-Mer et l’Orne, reçoit le soutien de grosses pièces. Les cuirassés HMS « Ramilies » et « Warspite » et le cuirassé léger « Roberts » sont assistés de quatre croiseurs, dont le navire polonais « Dragon » et de treize destroyers. Les planificateurs d’Overlord avaient renforcé le soutien naval pour répondre aux nombreuses batteries allemandes présentes dans le secteur.
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– A 05h30, les barges sont descendues dans une mer agitée et , après avoir tourné en rond, elle se dirigent vers la côte en s’efforçant de rester en formation. Un commandant de compagnie du 2nd Bn. East Yorkshire lit à ses hommes, par haut-parleur, des extraits de la pièce de W. Shakespeare « Henry V ». Mais la plupart souffrent trop du mal de mer pour prêter réellement attention aux vers, d’autant plus que dans un excès de bonté, les équipages de la Royal Navy avaient offert une dose de rhum aux fantassins devant débarquer. Les équipages des chars DD des 13/18th Hussars et Staffordshire Yeomanry mettent leurs engins à l’eau à 5 km au lieu des 7 prévus. Même avec une distance réduite, les Sherman DD effectuent leur traversée dans des creux hauts de 1,5 m. Mais étonnamment, 10 chars sur 40 coulent dont deux à la suite d’une collision avec des barges LCA à la dérive. A 6h50, les canons automoteurs M7 « Priest » et « Sexton » ouvrent le feu sur les défenses ennemies à partir de leur chaland à 9 km de distance.Pendant ce temps, les chars DD arrivent avant l’Infanterie sur les plages et engagent le combat sans tarder. Voyant leurs jupes de flottaison encore levées, les fantassins allemands défendant Sword croient que ce sont des transports d’infanterie et se mettent à tirer férocement dans le caoutchouc. Mais ils ont la surprise de voir les Sherman abaisser leur jupe en quelques secondes et découvrir leurs canons de 75 mm. Les équipages ouvrent alors le feu sur les abris et les tranchées prenant leurs adversaires au dépourvu.Peu après 7h00, le 1st Battalion South Lancashire du Lt.Col. Burbury, élément de tête de la 8th Infantry Brigade débarque devant la position « Cod », située au bord de la plage. Les Allemands ripostent et tuent Burbury. Mais une section de mitrailleurs armés de FM « Bren » se met à charger, forçant les Allemands à se rendre. Dans le sillage du 1st South Lancas., les mitrailleurs du 2nd Bn. Middlesex a la surprise d’être accueilli par le maire de Colleville, coiffé d’un casque de pompier en cuivre, ainsi que d’une jeune femme venue aider à soigner les blessés.

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– De son côté, le 2nd Bn. East Yorkshire du Lt.Col. Hutchinson, débarqué en seconde vague de la 8th Brigade, pousse le long de la rive gauche de l’Orne et attaque le Blockhaus « Sole » puis la WN « Daimler » qui disposait de 4 canons de 155 mm. Un Captain de l’une des compagnies chargea courageusement en faisant feu de sa Sten et s’engouffre dans le Blockhaus mais son ordonnance, trop enthousiaste, lance une grenade dans le puits de ventilation. Résultat, son supérieur se retrouve choqué par l’effet de la détonation mais heureusement, sans gravité. Finalement, les 70 défenseurs de l’édifice fortifié finissent par se rendre.

– Le commando Kieffer au combat– Par courtoisie toute britannique, Lord Lovat octroie aux commandos français du N°4 Commando ou 1er Bataillon de Fusilliers Marins de Kieffer l’honneur de débarquer en premier. Ceux-ci le savent quand ils remarquent les pilotes des barges britanniques font ralentir leurs machines. A 7h50, les barges LCI N° 523 et 527 abaissent leurs rampes. Mais l’une est touchée par un obus de 75 mm et couche plusieurs commandos comme le Premier Maître Guy Vourc’h, le second du 1er BFM, ainsi que d’autres Troopers.

– Malgré l’opposition allemande, les commandos traversent la plage au pas de course, au milieu des mines et des obstacles divers. Trente Français sont déjà hors de combat… Sous les balles, les unités s’engagent maintenant dans Ouistreham. Vient ensuite un violent combat de rue contre des tireurs allemands bien dissimulés. La section du Lieutenant de Vaisseau Lofi s’élance dans la grande rue, suivie des mitrailleurs. Il perdra trois hommes dont le Docteur Lion, tués par un sniper. Le Sous-Lieutenant Hubert est tué d’une balle en plein front lors de l’attaque du Casino Riva Bella. Les assaillants sont pris à partir par les deux canons de 20 mm du Blockhaus et des snipers dissimulés ici et là. Un char Centaur du 13/18th Hussars est obtenu pour assurer la couverture et le Commandant Kieffer se hisse sur la plage derrière l’engin, il est à son tour blessé. Mais cet appui inattendu sera décisif car ses obus réduisent la position au silence. Fidèles à leur entraînement, les Commandos partent à l’assaut à la grenade et au poignard Fairbairne Sykes. En fin de matinée, les Commandos Français ont nettoyé tous les derniers nids de Résistance et font connaissance avec les Normands, en joie d’être libérés par des soldats Français. A ce moment, sept commandos sont morts, dont le « Doc » Lion et quarante ont été blessés. Durant la journée, les Commandos français traversent Saint-Aubin d’Arquenay, puis Escarde et le pont Bénouville sous des tirs ennemis venant du château. Durant l’après-midi, il s’établissent dans le Bois de Bavent où ils vont passer toute la bataille de Normandie en menant des actions défensives et des infiltrations.

A la fin de la journée, le Colonel Dawson les félicitera : « Vous les Français, vous avez fait un superbe travail ».

– Lord Lovat

La 1st Special Service Brigade de Lord Lovat débarque également près de Colleville. Ses commandos ont jeté leurs casques au dernier moment et portent leur fameux béret vert frappé de l’insigne des Commandos ou des Royal Marines. Lovat débarque accompagné de son Piper Bill Millin

Ensuite, les chars Sherman « Flail » ou « Crab » du 22nd Dragoons et du Westminster Dragoons débarquent et ouvrent rapidement des sorties dans les différents secteurs, pendant que les détachements des Royal Engineers se mettent à nettoyer la plage en faisant sauter les différents obstacles.