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Denis Tilliniac : « L’amour de la France doit être vertical ! »

« Seigneur, tu sais que Roland, saint Louis ou Jeanne d’Arc ont hissé le patriotisme français à une certaine altitude. L’amour de la terre et des morts de Barrès, cela ne suffit pas. Cet amour de la France doit être aussi vertical sinon il se transforme en défense  de la tribu.

Seigneur, la France est reliée à une transcendance. Elle doit devenir ou redevenir un des phares de la chrétienté. Elle est fille aînée de l’Eglise! Elle a un lien indissoluble avec ton Eglise catholique et romaine malgré toutes les tentations de gallicanisme. Il y a ici une dialectique qui a empêché notre patriotisme de dégénérer en nationalisme.

Seigneur, j’aime la crypte de Saint-Denis où réside la mémoire de l’histoire de France jusqu’à Charles X. Et aussi cet endroit où l’équipe de France, en 1998 a remporté la Coupe du monde dans une acropole moderne

Tu sais que, depuis la colline sacrée de Montmartre, on aperçoit les deux endroits en même temps.

Seigneur, l’amour de la France n’est pas celui de l’Etat, de la nation ou de la République. Tout cela peut disparaître ! On voit cela dans l’Ancien Testament… Quand un peuple n’est pas fidèle à son lien avec l’invisible, il décline et périclite. Toute l’histoire biblique est l’histoire de ce lien perdu et retrouvé.

Seigneur, je crois que la France a une âme. Elle peut survivre au déclin des structures. Son âme a des racines plus profondes, moins matérielles. L’identité de la France est dans son âme et pas dans la laïcité.

Seigneur, Tu sais qu’il est impossible de faire refluer le catholicisme dans le domaine privé. Sinon il faudrait débaptiser le tiers de nos communes de France ! Seigneur, dans mon village de Corrèze, j’entends sonner l’Angélus. Il sonne depuis le XIVè siècle grâce aux papes d’Avignon. Je sais que mes ancêtres ont entendu le même son. Leur ferveur a traversé les ages les plus sombres. »

Entretien paru dans l’hebdomadaire catholique Famille chrétienne, n°1922, du 15 au 21 novembre 2014