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Georges Catroux

Né le 29 janvier 1877 à Limoges, fils d’un officier du Second Empire, Georges Catroux choisit lui aussi la carrière des armes. Il fait donc ses études secondaires au Prytanée Militaire de la Flèche, avant d’intégrer Saint-Cyr en 1896 au sein de la Promotion « des Grandes manœuvres ». Il sort cinquante-cinquième sur 522 candidats et choisit l’Infanterie, plus précisément les Chasseurs à Pied (Grenoble).
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Lieutenant dans la Légion Etrangère en 1900, il participe aux opérations de pacification du Sahara. A cette occasion, il fait la rencontre du Bienheureux Charles de Foucauld. Collaborateur du Général Beau en Indochine de 1903 à 1905, il revient en Algérie en 1906 avant de servir au Maroc auprès du Général Lyautey dans les opérations de Pacification du Royaume chérifien.

Chef de Bataillon au 2nd Régiment de Tirailleurs Algériens, il combat courageusement à Arras en 1915 et reçoit une blessure à la jambe. Sa conduite lui vaut la Croix de Guerre avec quatre citations. Fait prisonnier par les Allemands, il est envoyé en Allemagne où il échafaude trois tentatives d’évasion infructueuses. Cela lui vaut tout de même d’être expédié au camp de représailles de Wulsbourg et au Fort IX d’Ingolstadt.

Libéré en 1918, il reprend du service et fait partie de la Mission Militaire française en Arabie où il est confronté à Lawrence d’Arabie. Il accompagne ensuite le Général Henri Gouraud en Syrie. Nommé Gouverneur de l’Etat de Damas, il en organise l’administration comme le gouvernement. Autre réussite, il fait accepter le Mandat français aux tribus du Djebel Druzze.
Attaché militaire à Constantinople en 1923, il retourne ensuite au Maroc sous les ordres de Lyautey et prend la direction du 2e Bureau à l’Etat-major de l’armée dans les opérations de pacification du Rif.

Haut-Commissaire au Levant en 1926, il plaide pour l’indépendance de la Syrie et du Liban – avec des liens économiques étroits avec la France – mais Paris n’est pas d’accord et Catroux quitte la Syrie. L’année suivante, il prend le commandement du 6e RTA à Tlemcen, avant de prendre celui du Territoire d’Ain-Sefra. Entre 1931 et 1936, il commande la Région de Marrakech et la 14e Division d’Infanterie à Mulhouse. De 1936 à 1939, il dirige le XIXe Corps d’Armée à Alger.

Gouverneur Général d’Indochine en juillet 1939, Paris lui ordonne de maintenir la frontière ouverte entre le Tonkin et le Yunnan. En 1940, le Japon demande à Catroux de fermer la frontière Sino-Indochinoise et d’accueillir une commission de contrôle. Catroux en réfère à Paris mais lors ordres qu’il reçoit sont confus en raison des combats de 1940.
Remplacé par l’Amiral Decoux, Georges Catroux se rallie à la France Libre et devient membre du Conseil de Défense de l’Empire. En 1942, il est nommé Haut-Commissaire au Levant et plaide une nouvelle fois pour l’indépendance de la Syrie et du Liban.

En 1943, après le Débarquement allié en Afrique du Nord, le Général Catroux joue les intermédiaires entre de Gaulle et Giraud, puis prend les fonctions de Gouverneur général de l’Algérie. La même année, il est nommé membre du Comité français de Libération nationale (CFLN), puis Commissaire d’Etat aux Affaires Musulmanes. En 1944, il est Ministre d’Etat chargé de l’Afrique du Nord et Ambassadeur en URSS en 1945. Il rentre en France lorsque Staline lance sa politique beaucoup plus dure vis-à-vis de l’Ouest.

En 1954, le Général Catroux négocie le retour du Sultan Mohammed V Ben Youssef à Rabat. Il quitte toute fonction politique en 1956.

Georges Catroux s’éteint à quatre-vingt-douze ans le 21 décembre 1969.

Source :
– http://www.ordredelaliberation.org