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Général Paul Maistre

Fils de Pierre Hippolyte Maistre et de Thérèse née Adam, Paul André Maistre voit le jour à Joinville en Haute-Marne le 20 juin 1858. Il entre à huit ans au Petit Séminaire de Langres où il effectue une belle scolarité en s’avérant « modeste, laborieux et persévérant ». En 1875, après l’obtention de son Baccalauréat, il se lance dans des études de philosophie mais en 1877, il obtient une bourse pour entrer intégrer l’Ecole de Saint-Cyr dans la Promotion « Des Drapeaux ».
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– Sorti premier de sa promotion en 1881 avec le grade de sous-lieutenant. Fait ensuite « lieutenant aux choix »,  il entame sa carrière dans l’Infanterie sans quitter la Métropole. Cela ne l’empêche pas d’être toujours bien noté au gré de ses affectations et le jeune officier monte assez vite en grade. Il sert donc successivement au 82e Régiment d’Infanterie (1881-1887), au 76e RI avec le grade de Capitaine, au 45e RI, puis au 95e RI. Promu Chef de Bataillon en 1897, il sert au 162e RI et prend ensuite la tête d’un Bataillon du 90e RI, puis du 82e. S’il n’a pas participé à des campagnes outre-mer, Paul Maistre connaît assez vite les techniques d’emploi de l’Infanterie d’alors. En 1890, il épouse à Paris une New-Yorkaise d’origine espagnole ; Maria Rosa Blanc Hermandez de Figueroa.

Élève à l’Ecole de Guerre en 1898, il suit les cours de tactiques sous la Direction de Ferdinand Foch avant d’enseigner l’Histoire Militaire, puis la Stratégie et la Tactique générale. Lieutenant-Colonel en 1905, Paul Maistre intègre l’état-major du 4e puis du 76e RI, avant d’être nommé Colonel en 1909. D’abord pressenti pour commander le 136e RI à Saint-Lô, il prend finalement celui du 106e RI à Chalons-s/-Marne. Ensuite, il commande le 43e RI en 1912.

Général de Brigade cette même année, il devient chef-d’état major de la IVe Armée commandée par Ferdinand de Langle de Cary lors du déclenchement de la Guerre. C’est donc à ce poste qu’il est en charge de la transmission des ordres pendant la Bataille des Ardennes, puis sur la Marne. Promu Général de Division de façon rapide, il prend le commandement du XXIe Corps d’Armée formé de Lorrains qui combat en Argonne. En novembre 1914, lors de la « Course à la Mer », le Général Maistre dirige toujours le XXIe Corps lors des combats de la Bassée et d’Armentières.

– Toujours commandant du XXIe Corps d’Armée en 1915 puis en 1916, Paul Maistre participe actvement à la bataille de Verdun, enregistrant de nombreuses pertes. Fin 1916 – début 1917, son XXIe Corps est placé en de la VIe Armée du Général Charles Mangin. Après la tragique offensive de Nivelle d’avril 1917, dans l’Aisne et en Champagne
Paul Maistre échappe au remaniement du commandement dont Nivelle et Mangin sont les principales. Mieux, Philippe Pétain tout juste nommé Commandant en chef des Armées Françaises, apprécie Maistre et appuie sa nomination à la tête de la VIe Armée le 1er mai 1917. Le Général Ferdinand Pont le remplace alors à la tête du XXIe Corps.

– Dès lors, la carrière de ce général assez mal connu du public et des parlementaires prend un tournant favorable. Maistre commence d’abord par redresser le moral des ses soldats, avec succès. En octobre 1917, Pétain ordonne à Maistre de lancer une offensive partielle, aux objectifs imités et localisée à la Malmaison (Aisne). Du 23 au 25 octobre, la VIe Armée fait alors preuve d’une remarquable coordination entre l’Artillerie et l’Infanterie. Maistre établit alors une discipline de feu qui nettoie littéralement les positions allemandes. Quoique limitée dans le temps et dans l’espace et ayant quelque peu valeur d’essai, l’offensive de la Malmaison n’en est pas moins un beau succès pour l’Armée française. Le XXIe Corps commandé alors par le Général Jean-Marie Degoutte s’y est particulièrement illustré pendant ces deux jours.
Cette réussite tactique vaut à Paul Maistre d’acquérir une réputation de général efficace au sein de l’Armée, des soldats et des milieux politiques.

A la fin de l’année 1917, après le désastre de Caporetto où l’Armée italienne a failli être complètement défaite face aux Austro-Allemands, les Alliés décident d’envoyer un Corps Expéditionnaire franco-britannique en Vénétie pour aider l’Armée Royale à se dresser. L’Etat-Major confie alors à Paul Maistre la tête de la nouvelle Xe Armée (comptant aussi des Anglais) qui est envoyée de l’autre côté des Alpes sur la Piave, entre Pavie et Brenta. Là, Maistre contribue fortement à la stabilisation du front et à enrayer la progression ennemie qui s’enraye faute de réserves suffisantes. Ensuite, Maistre et les Britanniques aident le nouveau Général en chef italien Armando Diaz à reconstituer une armée italienne en pleine deliquescence.

– Mais en mars 1918, Ludendorf a déclenché sa série d’offensives du printemps dans le nord de la France. Paul Maistre est rappelé à Paris en juin et reçoit d’abord l’ordre de  placer sa Xe Armée en réserve afin d’intervenir pour épauler soit les IIIrd et IVth British Armies, soit les Ire et IInde Armées Françaises.
Le 2 juin, Maistre prend le commandement de la zone de front comprise entre l’Ourcq et la Forêt de l’Aigle qui subit alors une très violente attaque de la part de la VII. Armee allemande de Max von Böhn. Mais Maistre a pris soin d’édifier une ligne de défense en profondeur qui provoque l’enlisement des attaques allemandes malgré les pertes. Le 17 juin, il cède le commandement de la Xe Armée à Mangin pour prendre celui du Groupe d’Armées du Nord devenu ensuite Groupe d’Armée Centre (GAC). Maistre coiffe alors trois armées : Ve (Berthellot), VIe (Degoutte) et IVe (Gouraud). Durant l’été 1918, il coordonne brillamment les contre-attaques de Champagne, de l’Aisne et de Champagne, forçant trois Armées allemandes à se retirer vers le nord.
De septembre jusqu’à l’Armistice, Maistre commande la reconquête du secteur compris entre la Forêt d’Argonne et la Meuse. En deux mois, les Français reprennent tout le terrain perdu en 1914 et dégagent Sedan.

– Après la Grande Guerre, Paul Maistre des nommé Inspecteur Général des Ire, IIIe et IVe Armées puis Président de la Commission Supérieure de Défense. Inspecteur de la Xe Région Militaire (Rennes) en 1919-1920 sur ordre de Clémenceau. Il est ensuite nommé Inspecteur Général de l’Infanterie.

– Mais son décès survenu brutalement le 25 juillet 1922  met fin à sa très belle carrière. Son commandement et ses qualités de chef ont été unanimement salués, en France comme chez les Alliés, notamment par le Général John Pershing.
Le Général Paul Maistre était titulaire – entre autres – de la Grand-Croix de la Légion d’Honneur, de la Croix de Guerre 1914-1918 avec quatre palmes, de la Médaille Interalliée de la Victoire, de l’Ordre de Saint-George de Quatrième Classe (Empire russe), de l’Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare, de la Croix du Mérite et de l’Ordre du Mérite militaire (Italie), de l’Ordre du Bain,  de la Croix de Guerre belge et de l’Army Distinguished Service Medal.

Il a donné son nom à la Caserne de Neufchâtel à Reims, rebâtie après la Grande Guerre. Le 106e RI qu’il commanda avant-guerre y prit ses quartiers en 1930.

Source :
– http://www.http://www.historyofwar.org