– Pendant l’Opération Epsom, l’état-major du Ist Corps (britannique) de Crocker monte un plan pour tenter d’atteindre l’agglomération de Caen par l’ouest. A l’issue de l’échec d’Epsom, un nouveau plan baptisé Ottawa prévoit de lancer un assaut contre l’aérodrome de Carpiquet à partir du nord de cette localité, avec la 3rd Canadian Division soutenue par la 2nd Canadian Armoured Brigade. Ottawa est toutefois annulé mais Crocker reporte l’opération visant à prendre Carpiquet par l’ouest. Le nouveau plan est baptisé Windsor.
– Pour Windsor, le Major-General Rodney Keller commandant de la 3rd Canadian Division décide de mettre en lice la 8th Brigade de Blackhadder (la moins éprouvée par les combats précédents), avec le concours du Royal Winnipeg Rifles (détaché de la 7th Brigade) et du Fort Garry Horse. Pour épauler les Canadiens, Crocker attribue à Keller plusieurs blindés spéciaux « funnies » (« farces et attrapes ») de la 79th Armoured Division ; Churchill Crocodile (lance-flamme) et AVRE (Armoured Vehicle Royal Engineer, engin équipé d’un lance-roquette de 380 mm, spécialement conçu pour la destruction de bâtiments et d’abris). Pour écraser les positions allemandes, Crocker et Dempsey déploient 760 canons et obusiers, sans compter les pièces lourdes (350 et 380 mm) des croiseurs HMS Rodney et Roberts.
– Le plan pour l’assaut est le suivant : les Canadiens français du Régiment de la Chaudière, le North Shore Regiment, l’un des Squadrons du Fort Garry Horse et plusieurs Funnies doivent attaquer Carpiquet et les hangars nord. Simultanément, les Royal Winnipeg Rifles doivent avancer sur les hangars sud et l’aérodrome avec le soutien du 3rd Squadron Fort Garry Horse. Pendant ce temps, le Sherbrooke Fusiliers Regiment doit opérer une diversion avec ses Sherman au nord de la zone des combats.

– Quarpiquet est tenu par un Abteilung (Bataillon) du SS-Panzergrenadier-Regiment 26 (SS-Obersturmbannführer Milius) de la « Hitlerjugend » et par les canons FlaK (20 mm et 88 mm) du SS-FlaK-Abteilung.12 Kurt Meyer s’attend justement à ce que les Canadiens tentent une action sur le secteur de Carpiquet. Les jeunes Waffen-SS sont dont en état d’alerte, prêt à repousser l’assaillant malgré leur infériorité numérique.
– Le 3 juillet, les éléments d’assaut de la 8th Brigade s’installe sur les positions préalablement occupées par la 43rd Division mais ils reçurent un violent tir de barrage de la part des mortiers et de 88 de la 12. SS-Panzer-Division.
– Le 4 juillet à 05h00 du matin, 8 régiments d’artillerie anglo-canadiens (6 de campagne avec des obusiers de 25 livres et 2 d’obusiers moyens de 113 mm) pilonnent les positions allemandes. Kurt Meyer fait immédiatement donner son artillerie qui arrête net l’élan des fantassins canadiens. La réplique ne tarde pas, les canons lourds du HMS Rodney crachent quinze coups sur Carpiquet qui permettent au North Shore et aux « Chauds » de repartir à l’assaut. A 06h32, les deux régiments canadiens réussissent à s’emparer de leurs premiers objectifs, malgré les mitrailleuses allemandes et les 88 qui se déchaînent sur eux. Le village de Carpiquet est défendu par seulement 50 jeunes allemands fanatisés. Leur résistance est telle que les deux Battalions canadiens mettent plusieurs heures à nettoyer la petite localité.

– Plus chanceux, le Sherbrooke Fusilier Regiment réussit sans coup férir son attaque de diversion contre le Château de Saint-Louet et le village de Gruchy, permettant au Queen’s Own Rifles de lancer son assaut mais celui-ci est violemment malmené par les Hitlerjugend. Crocker et Keller conviennent d’arrêter les affaires pour le moment.
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