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Maréchal Bon-Adrien Jannot de Moncey

Fils d’un avocat du Parlement de Besançon, Bon-Adrien Jannot de Moncey voit le jour le 31 juillet 1754 à Moncey (ou à Palise pour d’autres) en Franche-Comté. La famille est d’origine bourgeoise et sa fortune a permis d’acquérir le domaine de Moncey.
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Etudiant d’abord le Droit pour suivre la voie paternelle, Bon-Adrien s’engage à quinze ans dans l’Armée Royale au Régiment Champagne-Infanterie mais ses parents obtiennent sa mise en congé moyennant paiement. Mais le jeune Moncey récidive et finit par s’engager dans la Compagnie des Gendarmes Anglais. En 1779, il est Sous-lieutenant au Corps de Nassau-Siegen et Lieutenant en 1785. Suivant une vie de garnison, il est transféré au 5e Bataillon de Chasseurs avant d’être promu Capitaine en 1791. Entretemps, il s’est marié avec Charlotte Prospère Remillet qui lui donnera quatre enfants.

Rallié avec enthousiasme à la Révolution, Jannot de Moncey combat dans les Pyrénées avec courage entre 1793 et 1795 en obtenant successivement le commandement de la 5e Demi-Brigade légère, puis les grades de Généraux de Brigade et de Division. Après la prise de San Sebastiani en août 1794, Moncey accède au commandement de l’Armée des Pyrénées.
En juillet 1795, le Directoire le nomme au commandement de la nouvelle Armée des Côtes qui doit prévenir contre toute tentative de débarquement entre Brest et Bayonne mais Moncey refuse pour des raisons de santé. Au lieu de cela, il est nommé commandant d’une Division à Bayonne.

Malheureusement, suite au coup d’Etat du 18 Fructidor An V mené par La Révellière-Lépeaux et Reubell, Jannot de Moncey est dénoncé comme élément royaliste en raison de ses très bonnes relations avec Jean Charles Pichegru et Lazare Carnot. Il est démis de son poste mais n’est pas emprisonné et est simplement placé en inactivité. En revanche, il se tourne contre le Directoire qu’il accuse d’avoir ruiné sa carrière. C’est pour cette raison, qu’il soutient le Coup d’Etat de Bonaparte le 18 Brumaire sans reculer.

En 1800, le Premier Consul nomme Moncey commandant de la 18e Division Militaire de Lyon puis Commandant en Second du Général Moreau à l’Armée du Rhin et mars de la même année. Même s’il se voit attribué des rôles secondaires, Moncey remplit bien ses missions en Suisse et en Italie. Malheureusement, il est dupé par l’Autrichien Laudon qui lui fait croire à un armistice. Cela n’empêche pas Bonaparte de le nommer au Commandement de l’Armée d’Italie en remplacement de Guillaume-Marie Brune mais Moncey quitte rapidement son nouveau poste, refusant de servir sous les ordres de Joachim Murat (qu’il déteste).
Le Premier Consul nomme alors Moncey à la tête d’un commandement peu gênant politiquement, à savoir Inspecteur Général de la Gendarmerie. A l’avènement de l’Empire, Napoléon Ier qui l’apprécie néanmoins pour son honnêteté (Mémoires de Sainte-Hélène), promeut Moncey Maréchal d’Empire en même temps que Lannes, Murat, Brune, Davout, Victor, Marmont, Ney Masséna, etc. Il est alors le doyen de la fournée.

Pendant cinq ans, Moncey reste à la tête de l’Inspection Impériale de la Gendarmerie avant d’être placé à la tête du Corps d’Observation de l’Armée d’Espagne en 1808. Il reçoit la mission de s’emparer de Valence et de Carthagène mais sa mission échoue. Fait néanmoins Duc de Conegliano, Moncey est placé sous les ordres de Jean Lannes lors de la victoire de Tudela mais il est rappelé à Paris en 1809. Pendant cinq ans, il doit alors se contenter de tâches secondaires.

En avril 1814, alors que les Coalisés Prussiens, Russes et Autrichiens sont sur le point de s’emparer de Paris (l’Empereur s’étant retranché à Fontainebleau), Moncey décide de résister à l’ennemi. Mobilisant tout ce qu’il a – Garde Nationale, Etudiants volontaires de Polytechnique et de l’Ecole Vétérinaire et autres – le vieux Maréchal décide de résister et de ne pas laisser tomber la capitale. Il défend ainsi vaillamment la barrière de Clichy mais il ne que retarder dans l’honneur, une échéance qui avait été décidée lors des négociations menées par Talleyrand, le Tsar Alexandre, l’Empereur François Ier et le Général Philip Schwartzenberg. Convaincu par Marmont, Ney et Victor de l’inutilité de résister, Moncey se rallie aux Maréchaux qui incitent Napoléon à abdiquer.

Servant à la Restauration pour rallier ensuite l’Empereur lors des Cent Jours, Moncey reste néanmoins spectateur des évènements de la première moitié de l’année 1815. Chargé de présider le Conseil de Guerre jugeant le Maréchal Michel Ney, Moncey refuse de présider le tribunal ce qui lui vaut d’être emprisonné… dans une chambre d’Hôtel. Mais il perd son bâton de Maréchal.

Ayant recouvré sa dignité de Maréchal de France en 1816 et pardonné par Louis XVIII,  il obtient un siège à la Chambre de Pairs de France en 1819. Gouverneur de la 9e Division Militaire en 1820, il participe activement à la Campagne d’Espagne de 1823 en conquérant Barcelone, Tarragone et Hostalrich.

Gouverneur des Invalides en 1833 (Monarchie de Juillet), il assiste au retour des Cendres de l’Empereur en 1840. Gravement malade, il s’éteint à Paris le 20 avril 1842 après avoir servi cinq régimes.

 Source :
http://www.histoire-empire.org