France Histoire Esperance
  • Actualités
  • Histoire / Culture
  • Géographie / Tourisme
    • Villes de France
  • Vie quotidienne
    • Pouvoir d’achat
    • Famille & couple
    • Bien-être & santé
    • Maison & jardin
Monthly Archives

octobre 2011

Histoire & Culture

25 octobre 1811 : Victoire du Maréchal Suchet à Sagonte

by adminfhesp 25 octobre 2011

Après avoir fait tomber Tarragone en mai 1811, remporté une bataille à Puebla de Benaguasil et forcé Oropesa à la fin du mois de septembre, l’Armée d’Aragon (formée à partir des 3e et 7e Corps) du Maréchal Louis Gabriel Suchet vient assiéger Sagonte, dans la Province de Valence.

image004– Le 16 octobre, Suchet achève de disposer ses batteries d’artillerie autour du rocher de Sagonte, dans la Plaine de Murviedro. Cette position est défendue par une garnison commandée par le Général Andriani. Les bouches à feu françaises pilonnent les positions espagnoles durant près de trois jours, pendant que les hommes du Chef de Bataillon Michaud s’emploient à creuser une brèche pour approcher les linges espagnols. Suchet ordonne alors au Colonel Matis (chef de Corps du 117e Régiment d’Infanterie de Ligne) de monter à l’assaut de Sagonte par la brèche avec 400 hommes ponctionnés sur le 5e Régiment d’Infanterie Légère, les 114e et 117e de Ligne, ainsi que quelques soldats de la Division Italienne.

– Aux dires du Maréchal lui-même, les Français chargent impétueusement mais se font repousser par une impressionnante mousqueterie espagnole. Plusieurs officiers dont le Chef de Bataillon Laplane du 114e de Ligne.
Plus à l’est à Valence, les Espagnols se rassemblement sous le Commandement du Général Joaquin Blake Y Joyes (2nde et 3e Armées) pour attaquer les positions de Suchet. Le chef français n’hésite pas. Laissant une grande partie de son artillerie autour du Rocher avec le 117e et quatre Bataillons italiens commandés par Bronikowski, il accepte le combat et les deux armées se font face le 24 octobre dans la plaine située entre Murviedro et Valence, au pied des collines de Sancti Espiritus.

image006– La droite espagnole (gauche française) est formée par la Division de Zayas, le centre par les forces de Lardizabal avec les Divisions Miranda,  San-Juan et Villacampa avec la Cavalerie du Général Caro et la gauche par la Division d’O‘Connell.
De son côté, Suchet déploie ses forces comme suit : à droite, accrochés aux monts de Sancti Espiritus les régiments de Robert, Schiazzetti et Chlopinski font face aux unités d’O’Connell. Au centre et jusuq’à la côté, la Division Harispe appuyée sur sa gauche les Cuirassiers et Hussards, ainsi que la Division Habert font face à Larizabal et Zayas. Les Divisions Saint-Paul et Palombini, tout comme le 24e Régiment de Dragons (Colonel Dubessy) assurent la réserve du centre français.

– Lorsque les troupes de Lardizabal arrivent à hauteur de Pouzol, Suchet envoie la Division Harispe frapper les pointes espagnoles avec le 7e de Ligne disposé en trois colonnes, le 116e de Ligne et les Polonais du 3e Régiment de Ligne de la Vistule. Le combat est féroce. Harispe manque d’être tué (son cheval étant frappé à sa place) et le Général Paris est blessé. Toutefois, mené par le Major Durand, le 7e de Ligne bouscule les Espagnols jusqu’au ravin du Picador.

– Blake décide alors de faire manœuvrer ses deux ailes. Débouchant de Pouzol, Zayas s’en prend à la Division Habert. Mais Suchet décide de profiter de l’avantage qu’il possède au centre. Ordonnant à Habert de retenir Zayas, il envoie les régiments de Robert, Schiazzetti et Chlopinksi contre la gauche du centre de Blake. Robert repousse une attaque de la Division d’Obispo, pendant que Chlopinski frappe durement la Division de Villacampa qui achève son déploiement par une charge des Dragons italiens de Schiazzetti. Les Espagnols ne peuvent coordonner leur riposte efficacement et Chlopinski envoie ses fantassins les repousser définitivement.

– Palombini reçoit l’ordre de se porter en soutien direct de Harispe. Celui-ci a justement voulu trop profiter de son élan a se retrouve aux prises avec la Cavalerie espagnole. Une contre-attaque menée par les Hussards échoue.  Suchet encourage ses hommes et est atteint d’une balle dans l’épaule. Toutefois, le 16e Régiment de Ligne lance une attaque qui fait pencher la balance en faveur de Suchet. L’entrée en scène de la Division Palombini comme celle des cavaliers de Boussard permettent de repousser définitivement le centre espagnol qui s’écroule.

-Enfin, sur la gauche, après un dur combat, le Général Pierre Joseph Habert enlève Pouzol aux forces du Général Zayas qui se retrouve bousculé vers Valence, derrière le ravin du Picador. Joaquin Blake n’a plus comme seule solution de se retirer vers Valence. Le 26 octobre, Suchet offre au Général Andriani une capitulation honorable.

Source :
– SUCHET Maréchal Louis Gabriel : Mémoires, http://www.histoire-empire.org

Partager :

  • 7Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)7
  • Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
La Bataille des Vosges (1944) – Seconde partie

La Bataille des Vosges (1944) – Seconde partie

2 – OPÉRATION « DOGFACE » : L’ASSAUT DU VIth US CORPS  1 – Le nettoyage de la partie nord de la Forêt de Champ – Devers, Patch et Brooks sont tous trois d’accord pour atteindre la Meurthe et Saint-Dié le plus vite possible. L’assaut du VIth US Corps (nom de code « Dogface ») démarre…

4 novembre 2014

Dans « Non classé »

14 octobre 1806 : Victoires d'Iéna et d'Auerstädt

14 octobre 1806 : Victoires d’Iéna et d’Auerstädt

Le 7 octobre 1806, la Prusse du Roi Frédéric-Guillaume III déclare la guerre à l’Empire Français. Si son armée est bien mieux encadrée et armée que celle de l’Autriche, les soldats récemment engagés n’ont pas été entraînés. Qu’à cela ne tienne, l’opinion prussienne galvanisée par la Reine Louise de Mecklembourg-Stretlitz,…

14 octobre 2016

Dans « Grande Armée »

2 décembre 1805 : Bataille « des Trois Empereurs » ; Victoire de Napoléon à Austerlitz

2 décembre 1805 : Bataille « des Trois Empereurs » ; Victoire de Napoléon à Austerlitz

Après les victoires d’Elchingen et d’Ulm en octobre 1805 et l’entrée du Murat dans Vienne, Napoléon a néanmoins besoin d’une victoire importante car la Grande Armée se trouve loin de ses bases, d’autant plus que l’alliance formée par l’Armée Autrichienne de l’Empereur François Ier et l’Armée Russe du Tsar Alexandre…

2 décembre 2016

Dans « Grande Armée »

25 octobre 2011
0 FacebookTwitterPinterestEmail
Histoire & Culture

10 septembre 1419 : Assassinat de Jehan Sans Peur au Pont de Montereau

by adminfhesp 24 octobre 2011

Cet évènement marquant de la guerre entre Armagnacs et Bourguignons a eu de graves répercussions pour le Royaume de France, car il priva le Dauphin Charles d’une potentielle réconciliation avec le Duché de Bourgogne qui se jeta dans les bras des Lancastre.
Assassinat_de_Jean_sans_Peur
Suite à la catastrophe d’Azincourt, Jehan Sans Peur est l’homme fort du Royaume de France puisqu’il domine le conseil royal de l’infortuné Charles VI. Sauf que le Duc de Bourgogne se méfie de la puissance des Anglais et souhaite se rapprocher du Dauphin Charles de Berry.

Une première entrevue a lieu à Pouilly-le-Fort où l’on convient de se réconcilier solennellement à Montereau (aujourd’hui Montereau-Fault-l’Yonne).

Sauf que dans l’entourage du Dauphin, on voit cette réconciliation d’un bien mauvais œil. Tanneguy III du Chastel notamment, qui fit échapper le Dauphin de Paris lors de l’assaut des troupes bourguignonnes l’année précédente, voue une haine féroce à Jehan Sans Peur. La raison ? Tanneguy du Chastel, ancien Prévôt de Paris, était un fidèle de Louis duc d’Orléans (frère de Charles VI, oncle du Dauphin et cousin direct de Jehan Sans Peur), assassiné en 1407. On a donc soupçonné du Chastel d’avoir commandité l’assassinat.

La rencontre entre le Duc et le Dauphin a donc lieu sur le pont de Montereau le 10 septembre 1419. L’atmosphère est lourde, Jehan Sans Peur a été prévenu qu’on veut attenter à sa vie et Charles est accompagné d’une forte escorte. Le Duc de Bourgogne décide toutefois de rencontrer son neveu et s’avance seul sur le pont après 17h00.

La suite de l’évènement est sujet à confusions. Jean Sans Peur se serait agenouillé devant Charles mais pour se relever, il se serait appuyé sur le pommeau de son épée. Juste à ce moment, Robert de Loire compagnon de Tanneguy du Chastel, lui aurait crié :
– « Mettez-vous la main à votre épée en présence de Monseigneur le Dauphin ? »
Et juste à ce moment, aux dires de Jehan Séguinat (source bourguignonne) prétextant que le Duc voulait attenter à la vie de Charles, du Chastel et quelques hommes à lui se seraient rué sur Jehan Sans Peur qu’ils auraient lardé de coups d’épées. Selon d’autres témoignages, Jehan Sans Peur aurait aussi eu la main tranchée.

Il est certain que le Dauphin Charles n’a pas souhaité voir une telle tournure de la rencontre avec son oncle. Quoiqu’il en soit, les conséquences sont catastrophiques pour le Royaume de France car non seulement, Philippe le Bon, fils de Jehan Sans Peur, scelle une alliance avec Henri V de Lancastre Roi d’Angleterre mais de plus, Isabeau de Bavière conduit son époux Charles VI à signer le Honteux de Traité de Troyes de 1420 qui déshérité Charles de la couronne de France. Cette dernière revenant donc au souverain Lancastre.
Jehan Sans Peur sera inhumé quelques jours plus tard dans la Chartreuse de Champmol édifiée près de Dijon par son père Philippe III le Hardi.

Lire :
– SCHNERB Bertrand : Jean Sans Peur, Payot, Paris
– FAVIER Jean : La Guerre de Cent Ans, Fayard, Paris
– MINOIS Georges : Charles VII, Perrin, Paris

Partager :

  • 6Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)6
  • Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
22 juillet 1461 : Mort de Charles VII dit le Victorieux

22 juillet 1461 : Mort de Charles VII dit le Victorieux

Souverain passé à la postérité comme étant le « Petit Roi de Bourges qui a trahi Jehanne d’Arc » , dénigré par les historiens de la IIIe République, il apparaît très souvent comme un monarque effacé sinon insignifiant, coincé avec son père Charles VI le Fou entre les grands règnes…

22 juillet 2016

Dans « Bas Moyen-Âge et Guerre de Cent Ans »

Arthur de Richemont, Connétable de France et Duc de Bretagne

Arthur de Richemont, Connétable de France et Duc de Bretagne

Dans l’Histoire de la Guerre de Cent Ans, Arthur de Richemont reste curieusement – tout comme Olivier V de Clisson – dissimulé par l’ombre de Bertrand du Guesclin. Pourtant, il fut le troisième représentant de la noblesse bretonne à s’être vu octroyé la dignité de Connétable de France. Richemont ne…

26 décembre 2016

Dans « Epoque médiévale »

21 octobre 1422 : Mort de Charles VI le Bien Aimé ou le Fol

21 octobre 1422 : Mort de Charles VI le Bien Aimé ou le Fol

Paradoxalement, le long règne (quarante-trois ans) du Roi fou Charles VI est peut-être bien mieux connu que celui de son père, court et brillant. Sans doute en raison du désastre d’Azincourt et de la guerre Armagnacs-Bourguignons. Pour autant, le « Pauvre Roi » Charles VI, prisonnier impuissant de l’Hôtel Saint-Pol a suscité…

21 octobre 2016

Dans « Non classé »

24 octobre 2011
0 FacebookTwitterPinterestEmail
Histoire & Culture

16 août 1972 : disparition de Pierre Brasseur

by adminfhesp 23 octobre 2011

– Né en 1905, de son vrai nom Pierre-Albert Espinasse, père de Claude Brasseur et grand-père d’Alexandre, Pierre Brasseur était célèbre autant devant la caméra que sur les planches.
Touché par le monde du spectacle par sa mère, Germaine Brasseur, il étudie au Conservatoire de Paris, puis au Conservatoire Maudel. Il eut Fernand Ledoux et Harry Baur comme professeurs.


– Au théâtre, il a joué George-Bernard Shaw, Paul Claudel, Marcel Achard et Jean-Paul Sartre, tout en s’adonnant parfois à la mise en scène. Il débute sa carrière au cinéma dans les années 1920-1930, sous la direction de réalisateurs comme Anatole Litvak, Robert Siodmak, Jacques Darmont, Serge de Poligny, Maurice de Canonge, Marcel Carné, Jean Grémillon ou encore Marcel Pagnol et Henri Decoin. On le retrouve donc à l’affiche de films comme « Le sexe faible », « L’oncle de Pékin », « La Garnison amoureuse », « Le mirtoir aux alouettes », « Les pattes de mouche », « Mademoiselle ma mère », « Le Schpountz », « Gosse de riche » et « Quai des Brumes ».

– Durant l’Occupation, Pierre Brasseur continue de jouer au théâtre et au cinéma. Il figure à l’affiche de films comme « Les deux timides » (Y. Allégret), « La croisée des chemins » et « Promesses à l’inconnue » (A. Berthomieu), « Adieu Léonard » (J. Prévert) et « Le Soleil a toujours raison » (R. Billon). En 1945, il contribue au succès du chef-d’œuvre de Marcel Carné « Les enfants du Paradis », film dans lequel il campe Frédérick Lemaître, l’un des plus célèbres acteurs de théâtre du XIXe siècle.

– On retrouve ensuite Pierre Brasseur dans « La femme fatale » (J. Boyer), « Les portes de la nuit » (Carné), « Les amants de Vérone » (A. Cayatte), « Millionnaires d’un jour » (A. Hunebelle), « Napoléon » (S. Guitry), « La Loi » (J. Dassin), « Le bateau d’Emile » (D. de La Patellière), « Le crime ne paie pas » (G. Oury), « La métamorphose des cloportes » (P. Granier-Deferre), « La vie de château » (J-P. Rappeneau) ou encore, « Les mariés de l’An II ».

Partager :

  • 8Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)8
  • Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
8 novembre 1998 : Disparition de Jean Marais

8 novembre 1998 : Disparition de Jean Marais

– Né Jean Alfred Villain-Marais en 1913 à Cherbourg, d’ascendance alsacienne par sa mère, il ne connaît que très peu son père et est en fait élevé plus par sa tante. Bien qu’ayant échoué au Conservatoire, il commence sur les planches sous la direction de Charls Dullin (grand ami de…

8 novembre 2016

Dans « Arts et lettres »

31 octobre 1996 : Disparition de Marcel Carné

31 octobre 1996 : Disparition de Marcel Carné

Né en 1906 à Paris dans le quartier des Batignolles, fils d’un ébéniste, Marcel Carné perd sa mère très jeune et est éduqué par sa grand-mère qui lui fait découvrir le cinéma. Le jeune garçon tombe très vite épris du Septième Art. D’abord ébéniste, puis employé de banque et de…

31 octobre 2016

Dans « Arts et lettres »

3 décembre 2004 : Disparition de Robert Dhéry

3 décembre 2004 : Disparition de Robert Dhéry

De son vrai nom Robert Fourrey, son nom de scène faisait référence au village natal de son père, Héry dans l’Yonne. – Sorti du Conservatoire d’Art dramatique et du Cours Simon (où il joua « Britannicus » de Racine d’une façon qui provoqua l’hilarité de la classe), Robert Dhéry triomphe sur les…

3 décembre 2015

Dans « Accueil »

23 octobre 2011
0 FacebookTwitterPinterestEmail
Histoire & Culture

Abraham Duquesne Baron d’Indret

by adminfhesp 19 octobre 2011

Gentilhomme calviniste engagé jeune dans la Marine Royale, Abraham Duquesne Marquis d’Indret, puis Marquis du Quesne, était l’un des plus grands capitaines navals du Grand Siècle.
images
Né entre 1604 et 1610 à Dieppe au sein d’un famille d’armateurs huguenots d’Abraham Duquesne Père et de Marthe de Caux, le jeune Abraham s’engage dans la Marine de Louis XIII. Soulignons qu’à cette époque, Dieppe est un important port de la Manche qui voit sa fortune assurée par différentes familles qui commercent ou organisent des arraisonnement de navires espagnols ou hollandais.

– Le jeune Abraham Duquesne connaît sa vocation de marin très jeune puisque son père est Capitaine de Vaisseau du Petit Saint-André. Après des études à l’école hydrographique, Duquesne embarque avec son père. Celui-ci tombé malade, son fils le remplace et arraisonne son premier navire hollandais, le Berger. Les Conseillers bourgeois de Dieppe autorisent alors le jeune Abraham Duquesne – il n’a que dix-sept ans – à commander un vaisseau. Lors de la Guerre contre le Parti Protestant, Abraham Duquesne commande le Neptune qui contribue à repousser les navires anglais lors du siège de La Rochelle. On voit donc qu’Abraham Duquesne, très attaché à la Foi calviniste sert néanmoins fidèlement Louis XIII. Cela ne l’empêchera pas d’épouser la sœur de Jean Guiton, l’intransigeant Maire protestant de La Rochelle. Mais comme le dit Jean-Christian Petitfils dans sa biographie consacrée à Louis XIII, « le Juste ne se montre absolument pas intolérant et accepte le service des Catholiques comme de Protestants ».

– Dès 1635, alors que la France est entrée pleinement dans la Guerre de Trente Ans, Abraham Duquesne sert sous les ordres de Monseigneur Henri Escoubleau de Sourdis, Archevêque de Bordeaux, qui commande néanmoins aux navires royaux en Méditerranée. Ceci n’est pas rare chez les hauts-prélats français puisque le Cardinal de la Valette, fils du Duc d’Epernon, a commandé lui aussi aux armées royales. Après un passage à Brest en 1638 durant lequel il réorganise les défenses de la cité portuaire, Abraham Duquesne participe donc aux combats pour la prise des Îles de Lérins, ainsi qu’au combat de Guétarie, avant de passer sous les ordres de Jean-Armand de Maillé Duc de Fronsac afin de participer aux victoires de Tarragone et Carthagène contre les Espagnols en 1641 et 1643.

– La situation navale ayant évolué favorablement pour la France, Abraham Duquesne demande au Cardinal Mazarin de se mettre un temps au service de la Suède, alliée de Paris dans la Guerre de Trente Ans. Mazarin accepte et passe au service de la Reine Christine en 1644. Amiral-major, il s’illustre contre les Danois et les Norvégiens lors de la Guerre de Torstenson. Placé sous les ordres de Carl Gustaf Wrangel (aïeul du général Russe blanc), Duquesne est bientôt fait Commandant en Second et s’illustre au combat de Fehrmarn le 13 octobre 1944 et s’empare du Navire amiral danois.

– Duquesne revient en France en 1645 et prend le commandant du Saint-Louis. Envoyé en Méditerranée au sein de la Flotte du Levant, il mène des raids contre les Barbaresques sur les côtes d’Afrique du Nord. En 1647, fidèle à Louis XIV et à la Régente Anne d’Autriche, il met fin à la fronde de Bordeaux, privant ainsi le Grand Condé de soutiens en province. Dans les années qui suivent, Duquesne repart en Méditerranée mener des raids.

– En 1669, Abraham Duquesne – alors anobli et Baron d’Indret – est promu Lieutenant Général des Armées Navales mais il entre très vite en concurrence avec Jean II Comte d’Estrées pour le commandement des Armées navales. Or, Louis XIV et Colbert accordent davantage leur faveur au second. En outre, Duquesne se montre défenseur de la Guerre de course, en lieu et place de combats navals rangés. La même année, Duquesne est envoyer en Crète pour tenter de délivrer Candie (actuelle Héraklion) des Ottomans mais il arrive trop tard.

– Pendant la Guerre de Hollande, Duquesne se retrouve avec d’Estrées pour affronter les Hollandais aux côtés des Anglais du Duc d’York. Or, pendant la bataille Solebay en juin 1672, conformément aux ordres secrets de Louis XIV de laisser les Anglais d’York et les Hollandais Michiel de Ruyter s’affaiblir mutuellement, Duquesne ne bouge pas à la grande fureur du Comte d’Estrées qui charge son rival d’accusations auprès de Colbert.

– Après deux ans sans exercer de commandement, Abraham Duquesne reprend la mer en 1674 au commandement du Saint-Esprit. Il reçoit l’ordre de seconde Louis Victor de Rochechouart de Mortemar Duc de Vivonne dans les combats navals contre les Espagnols en Italie. Ainsi, il s’illustre une fois de plus à Messine en capturant un vaisseau amiral ennemi. En décembre 1675, il s’empare d’Augusta en Sicile ce qui affaiblit davantage la position espagnole dans cette partie de la Méditerranée.

– Le 8 janvier 1676, il retrouve Michiel de Ruyter à Alicudi en Sicile et parvient à le mettre en fuite après un dur combat. Il affronte ensuite de nouveau Ruyter à Agosta en avril 1676 mais se montre prudent. En dépit de la mort du commandant de son avant-garde, Guillaume d’Alméras Marquis de Mirevaux, Duquesne réussit une fois de plus à mettre le Hollandais en fuite qui est aussi mortellement blessé. Le 2 juin 1676, lors de la bataille de Palerme, Duquesne ne joue qu’un rôle mineur et laisse Anne Hillarion de Costentin de Tourville remporter la victoire contre les Hispano-Bataves de Haen et d’Ibarra.

– Entre 1680 et 1686, Duquesne mène encore des missions en Méditerranée plus ou moins couronnées de succès. Il mène ainsi plusieurs bombardements contre Tripoli, Alger et Gênes.
En 1685, Louis XIV signe l’édit de Fontainebleau qui interdit le culte protestant en France. Duquesne est pressé par le Roi, par Louvois et même par Bossuet pour abjurer le calvinisme mais l’homme de guerre refuse. Devant le Roi, il va jusqu’à déclare : « Sire, quand j’ai combattu pour Votre Majesté, je n’ai pas examiné si Elle était d’une autre religion que moi. » Duquesne n’est toutefois pas inquiété et peut rester en France. Louis XIV l’élève au Marquisat mais il ne lui octroie plus de promotion.

– Quoique plus à l’aise dans le coup de main naval et la guerre de course que dans la bataille rangée, ce très bon capitaine s’éteint le 2 février 1688 dans son Château du Bouchet près d’Etampes.

Lire :
– VERGE-FRANSCHINI Henri : Abraham Duquesne. Huguenot et marin du Roi, France Empire, Paris

Partager :

  • 12Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)12
  • Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
Louis II de Bourbon, le « Grand Condé »

Louis II de Bourbon, le « Grand Condé »

« Que ne doit point le royaume à un prince qui a honoré la maison de France, tout le nom français, son siècle, et pour ainsi dire l’humanité tout entière ? Louis le Grand est entré lui-même dans ces sentiments. Après avoir pleuré ce grand homme et lui avoir donné par…

10 décembre 2016

Dans « Grand Siècle »

Michel V Le Tellier Marquis de Louvois

Michel V Le Tellier Marquis de Louvois

Troisième fils de Michel IV Le Tellier Secrétaire d’Etat à la Guerre sous la Régence, Michel V Le Tellier Seigneur de Chaville et Marquis de Louvois naît à Paris le 18 janvier 1641. Comme il a été dit dans l’article consacré à son père, la famille de Louvois compte bon…

16 juillet 2015

Dans « Non classé »

Robert Surcouf

Robert Surcouf

Véritable célébrité en Bretagne et tout particulièrement à Saint-Malo, Robert Surcouf reste sans doute le marin le plus célèbre du Consulat et de l’Empire mais aussi le plus talentueux corsaire de cette époque. Issu d’une famille de noblesse aux origines normandes, les Surcouf de Maisonneuve, Robert Surcouf voit le jour…

8 juillet 2016

Dans « 1715-1804 »

19 octobre 2011
0 FacebookTwitterPinterestEmail
Histoire & Culture

Vins d’été – le Tavel

by adminfhesp 16 octobre 2011

Incontestablement, cette appellation de Rosé de Provence est l’une des plus connues du vieux Comté même s’il est répertorié comme vin du Rhône. On le connaît aussi depuis l’Epoque Médiévale, étant consommé notamment par les Souverains Pontifes d’Avignon. Aujourd’hui, les bouteilles de Tavel sont toujours reconnaissables grâce au « T » gravé sur le verre.

Le vignoble de Tavel se situe dans le Gard, le dos à un plateau calcaire recouvert de garrigue et s’étend sur 933 hectares pour produire 38 933 hectolitres. Il doit utiliser des sols formés de sable, de cailloux roulés, de terrasses anciennes et d’éclats calcaires.

Le Tavel est sans doute le rosé qui compte le plus de cépages dans son assemblage : Grenache, Cinsault, Syrah, Clairette blanche, Clairette rose, Piquepoul, Calitor, Bourboulenc, Mourvèdre et Carignan. De plus, il est obtenu grâce à une pratique de la macération à froid de la vendange durant douze à quarante-huit heures. D’autre part, on peut le conserver durant deux-trois ans.

En raison de la présence de ses différents cépages, le Tavel présente une robe rose claire et lumineuse qui évoule sur des notes cuivrées, orangées et ambrées à l’issue de la maturité.

Dans ses jeunes années, les arômes du Tavel entremêlent, les fleurs, les petits fruits rouges, le fruit à noyaux, l’amande fraîche. Mais au bout d’un an, on peut humer des fruits mûrs, de l’amande grillée, des épices et de la réglisse. En bouche, le Tavel offre des notes de fruits à noyau, d’amande, d’épices, de pain grillé, ainsi que de la plénitude et de la rondeur.

C’est un vin idéal à déguster frais (10°C) en plein printemps ou durant l’été à l’apéritif, sur des entrées froides, de la bouillabaise, du farcis niçois, un plat de charcuterie, des artichauts, du cabécou, des grillades ou même une salade de fruits rouges. Mais on peut aussi le déguster toute saison sur du boudin noir, de la cuisine asiatique, des tomates farcies, du couscous et autres plats méditerranéens.

Sources :
– Dictionnaire des vins de France, Hachette, coll. Les livrets du vin.
– http://www.platsnetvins.com

16 octobre 2011
0 FacebookTwitterPinterestEmail
Histoire & Culture

22 février 1916 : le Colonel Driant tombe à Verdun

by adminfhesp 10 octobre 2011

Personnage haut en couleur mais au final attachant,  véritable « mythe » de la Grande Guerre, Émile Driant était à la fois officier, homme politique et écrivain.
2592
– Sorti quatrième de la Promotion Saint-Cyr « Dernière de Wagram »,  officier en Afrique, gendre du Général Boulanger, commandant du 1er Bataillon de Chasseur à Pied à Troyes, unité d’élite, Émile Driant voit sa  carrière compromise lors de l’Affaire des fiches étant donné qu’il est fortement marqué à droite et ne fait pas partie d’une loge maçonnique. Ulcéré, il entre en politique au sein de l’Action Libérale et fonde la Ligue anti-maçonnique, puis la Ligue anti-maçonnique française. En outre, il est l’ami de Paul Déroulède et de Maurice Barrès. Il sera élu Député de la Meurthe-et-Moselle en 1910, mandat qu’il conserve jusqu’au déclenchement de la Grande Guerre. Patriote convaincu, il soutient sans réserve la loi d’augmentation des crédits militaires et celle du service militaire de trois ans. C’est lui, qui est aussi à l’origine de la création de la Croix de Guerre. Volontiers anglophobe, il s’était élevé contre la décision d’abandonner Fachoda.

– A partir des années 1890, fortement influencé par Jules Verne, Émile Driant laisse parler son imagination foisonnante et sa passion pour les nouvelles technologies pour signer plusieurs romans historiques et d’anticipation sous le pseudonyme de Capitaine Danrit. Il imagine des guerres effectuées à l’aide de sous-marins et de ballons géants. Il va même jusqu’à anticiper une guerre entre le Japon et les Etats-Unis dans le Pacifique. Il a notamment publié : « La Guerre de forteresse », « La guerre en rase campagne », « La Guerre en ballon »,  « La guerre des bicyclettes », « L’invasion jaune », « La Révolution de demain », « Les Robinsons sous-marins », « Evasion d’empereur », « Ordre du Tzar » et « La Guerre souterraine ». Il aurait dû recevoir l’épée d’Académicien et prendre le siège d’Albert de Mun mais sa mort à Verdun ne verra pas ce projet aboutit.

– En 1914, âgé de cinquante-neuf ans, il demande à reprendre du service dans l’Armée. On le place alors à la tête du Groupement des 56e et 59e Bataillons de Chasseurs à Pied dans le secteur de Verdun. Ce sont deux unités territoriales composés de réservistes lorrains.
En janvier-février 1916, le Colonel Driant tient le Bois-des-Caures en avant du secteur de Verdun. Il perçoit très vite le danger et tente d’alerter sa hiérarchie (Chrétien, Herr, Joffre) qui ne l’écoute pas, ou plutôt tardivement puisque plusieurs canons de campagne finissent par être déployés dans le secteur de Verdun peu avant la grande offensive allemande. Il alarme même l’état-major lorsque Joffre décide de dégarnir les forts du secteur de Verdun de leurs canons, en vain.

Le 21 février 1916, les 56e et 59e BCP reçoivent tout le choc de l’offensive de von Falkenhayn (voir article sur le début de la bataille de Verdun). Mais Driant tient bon pendant deux jours. Il trouve le temps d’écrire une dernière fois à son épouse Marcelle :
« Je ne t’écris que quelques lignes hâtives, car je monte là-haut, encourager tout mon monde, voir les derniers préparatifs ; l’ordre du général Bapst que je t’envoie, la visite de Joffre, hier, prouvent que l’heure est proche et au fond, j’éprouve une satisfaction à voir que je ne me suis pas trompé en annonçant il y a un mois ce qui arrive, par l’ordre du bataillon que je t’ai envoyé. À la grâce de Dieu ! Vois-tu, je ferai de mon mieux et je me sens très calme. J’ai toujours eu une telle chance que j’y crois encore pour cette fois.

Leur assaut peut avoir lieu cette nuit comme il peut encore reculer de plusieurs jours. Mais il est certain. Notre bois aura ses premières tranchées prises dès les premières minutes, car ils y emploieront flammes et gaz. Nous le savons, par un prisonnier de ce matin. Mes pauvres bataillons si épargnés jusqu’ici ! Enfin, eux aussi ont eu de la chance jusqu’à présent… Qui sait! Mais comme on se sent peu de choses à ces heures là. »

– Il tombe au milieu de ses derniers Chasseurs à Pied le 23 février 1916. L’Armée française et le Gouvernement érigeront alors Driant en véritable mythe de la Bataille de Verdun, afin de symboliser le sacrifice et la ténacité de l’Armée française. Paul Deschanel, alors député, prononce son éloge funèbre et son ami Maurice Barrès fait célébrer un service funèbre à Notre-Dame par le Cardinal Amette. Il repose actuellement dans un mausolée située sur le site de la bataille de Verdun.

– La figure de Driant a été décrite dans les carnets de deux de ses officiers : le Capitaine Simon, un notaire dans le civil et le journaliste-essayiste Marc Stéphane.

Partager :

  • 19Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)19
  • Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)

Dernière lettre du Colonel Driant à sa femme

« Je ne t’écris que quelques lignes hâtives, car je monte là-haut, encourager tout mon monde, voir les derniers préparatifs ; l’ordre du général Bapst (1)  que je t’envoie, la visite de Joffre, hier, prouvent que l’heure est proche et au fond, j’éprouve une satisfaction à voir que je ne…

20 février 2016

Dans « Grande Guerre »

Général Edouard de Curières de Castelnau

Général Edouard de Curières de Castelnau

Celui que Georges Clémenceau surnommait avec aversion « le capucin botté » naît le 24 décembre 1851 à Sainte-Affrique (Aveyron). Fils de Michel et Marthe de Curières de Castelnau, avocat, Édouard est issu d’une lignée de la très vieille noblesse rurale du Haut-Rouergue. L’un de ses ancêtres, le Seigneur Hugues de…

19 mars 2016

Dans « Grande Guerre »

Jean-Baptiste Marchand

Jean-Baptiste Marchand

Cet officier français reste toujours attaché à la déconvenue de Fachoda mais sa carrière militaire en somme toute honorable qu’il a menée, en particulier durant la Grande Guerre restée occultée. Preuve en est que cet officier a cumulé cinq blessures durant ses années de service. – Fils d’un menuisier bressan,…

13 janvier 2016

Dans « 1870-1914 »

10 octobre 2011
0 FacebookTwitterPinterestEmail
Histoire & Culture

Jean-Baptiste Drouet d’Erlon

by adminfhesp 10 octobre 2011

Fils d’un charpentier, Jean-Baptiste Drouet voit le jour à Reims en 1765. Il entre dans l’Armée royale en 1782 comme volontaire dans le Régiment du Beaujolais avant de le quitter en 1787.

En 1792, il se réengage au Bataillon de Chasseurs de Reims et sert dans le Nord et sur la Moselle. Drouet est élu Capitaine en 1793 et devient aide de camp du Général Lefebvre l’année suivante. Il participe aux sièges de Valenciennes et de Condé avant d’être promu Chef de Bataillon puis Adjudant-général chef de Brigade au sein de l’Armée de Sambre-et-Meuse (1797).
On le retrouve ensuite chef d’état-major de Lefebvre à Ostrach puis de Souham lors des combats contre la Suisse.
Chef de Brigade en 1799, il participe aux combats de Zurich au sein de la Division du Général Adolphe-Edouard Mortier. Il défend Dischigen puis lors du blocus d’Ulm. Il se distingue ensuite à Hohenliden (1800), Strasswalchen et dans le Hanovre en 1803, toujours au sein de la Division de Mortier.

Général de Division en 1803, il commande ensuite la 1re Division du Hanovre et la 1re Division du 1er Corps de la Grande Armée (Lannes). A Austerlitz, il commande la 2nde Division du 2nd Corps de Bernadotte qui intervient en réserve du flanc gauche (nord) de la Grande Armée face aux Russes de Bagration.

Lors de la campagne de Prusse de 1806, Drouet d’Erlon participe aux combats de Schleiz, d’Halle dans la foulée d’Iéna, de Lübeck et de Mohrungen.
Chef d’état-major du Corps de Lefebvre, il assiste au siège de Dantzig  dont il signe l’acte de capitulation et s’empare de l’Île de Holm. Chef d’état-major du Maréchal Lannes, il participe à la victoire de Friedland en 1807 sur les Russes de Benningsen mais reçoit une grave blessure.
Napoléon lui accord ensuite des dotations sur la Westphalie et le Hanovre avant de le faire Comte d’Erlon. Il est de nouveau Chef d’état-major de Lefebvre lors de la campagne de Bavière, il prend ensuite la tête du 7e Corps Bavarois dans le Tyrol.
En 1810, il revient en France, à Bordeaux, pour remplacer Dupas à la tête de l’arrière-garde de l’Armée d’Espagne, avant de commander le 9e Corps. Placé sous le commandement de l’Armée du Portugal d’André Masséna, Drouet d’Erlon participe à la bataille indécise de Fuentes de Onoro face aux Anglo-espagnols du Duc de Wellington.
Remplaçant La Tour-Maubourg au commandement du 5e Corps en Andalousie sous les ordres de Soult, Drouet d’Erlon est forcé à la retraite par Cordoue et Jaen. Le 21 juin 1813, il participe à la défaite de Masséna à Vitoria. Commandant ensuite du Corps du Centre de l’Armée du Midi, il combat dans les Pyrénées, est repoussé à Vic-de-Bigorre mais participe à la victoire défensive de Toulouse le 10 avril 1814 face à Wellington.

Lors de la Restauration, il se rallie aux Bourbons et est fait Chevalier de Saint-Louis et reçoit le commandement de la 16e Division Militaire de Lille, ainsi que la Grand-Croix de la Légion d’Honneur. Il préside ensuite au jugement du Général Exelmans (accusé d’espionnage et de correspondance avec l’ennemi) qui est finalement acquitté.
En 1815, Drouet apprend le débarquement prochain de Napoléon à Golfe Juan et reprend les armes contre les Bourbons en tentant de marcher sur Paris avec son régiment mais il échoue face au Général d’Aboville. Mis aux arrêts à Lille, il s’évade à Saint-Sauveur. Après avoir repris Lille, il reçoit le commandement du 1er Corps d’Obsevation de l’Armée du Nord le 6 juin 1815.

Commandant du 1er Corps de la Grande Armée lors de la Bataille de Waterloo, Drouet d’Erlon ne peut participer à la bataille de Ligny mais se retrouve à Waterloo le 18 juin. Placé à la gauche, son 1er Corps combat en vain autour de la Ferme de La Haye Sainte, férocement défendue par un parti d’Anglais. Drouet d’Erlon commet aussi l’erreur de lancer son assaut avec des colonnes de 400 hommes serrées les unes aux autres.

Après Waterloo, Drouet se retrouve proscrit et doit s’enfuit à Bayreuth via Munich où il tient une brasserie. Il rentre en France en 1830 et commande la 12e Division Militaire de Nantes. Il met ensuite en échec la tentative de la Duchesse de Berry de relancer la Chouannerie et la Vendée.
Gouverneur Général des Possessions françaises en Afrique de 1834 à 1835, Drouet d’Erlon revient ensuite à la tête de la 12e Division de Nantes. Il reçoit le bâton de Maréchal en 1843.

Il s’éteint à Paris le 24 janvier 1844 mais sera inhumé à Reims.

Partager :

  • Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
  • Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
Nicolas Jean-de-Dieu Soult, Maréchal et Pair de France, Duc de Dalmatie et « Premier manœuvrier d’Europe »

Nicolas Jean-de-Dieu Soult, Maréchal et Pair de France, Duc de Dalmatie et « Premier manœuvrier d’Europe »

Il reste sans doute l’un des plus grands maréchaux de Napoléon. Malgré plusieurs insuccès en Espagne, il contribua aux plus grandes victoires de l’Empereur. Toutefois, ses inimitiés avec plusieurs autres Maréchaux tels Suchet et Ney, ainsi que ses revirements successifs lors de la Restauration sont aussi restés célèbres. Auguste-Frédéric Marmont disait de Soult…

26 novembre 2013

Dans « Non classé »

Jean Ambroise Baston de Lariboisière

Jean Ambroise Baston de Lariboisière

Méconnu de nos jours, il était l’un des meilleurs chefs d’artillerie de Napoléon. Jean Ambroise Baston Comte de Lariboisière voit le jour le 18 août 1759 à Fougères. – Choisissant la carrière des armes, il sert comme Lieutenant en Second au Régiment de La Fère-Artillerie au sein duquel il fait la connaissance d’un certain Buonaparte. Premier Lieutenant à…

21 décembre 2016

Dans « 1715-1804 »

Général Paul Maistre

Général Paul Maistre

Fils de Pierre Hippolyte Maistre et de Thérèse née Adam, Paul André Maistre voit le jour à Joinville en Haute-Marne le 20 juin 1858. Il entre à huit ans au Petit Séminaire de Langres où il effectue une belle scolarité en s’avérant « modeste, laborieux et persévérant ». En 1875, après l’obtention…

25 juillet 2016

Dans « Grande Guerre »

10 octobre 2011
0 FacebookTwitterPinterestEmail
Histoire & Culture

11 février 1650 : Mort de René Descartes

by adminfhesp 10 octobre 2011

Philosophe et mathématicien, René Descartes est connu pour être l’une des plus grandes figures de la philosophie moderne.
Natif de Touraine, fils d’un Conseiller au Parlement de Rennes, il étudie chez les Jésuites et au Collège de la Flèche.

– Soldat pendant la Guerre de Trente ans, il quitte ensuite la carrière des armes pour se consacrer à l’étude et à la philosophie, tout en voyageant dans les cours d’Europe.
C’est en se rendant à la Cour de Suède de Stockholm, à l’invitation de la Reine Christine de Suède, qu’il s’éteint après – semble-t-il – être tombé malade en raison du climat.

– Résumer la pensée de René Descartes est ici impossible, d’autant plus que ce blog est d’abord consacré à l’Histoire de France.

Toutefois, il est important de souligner toute la pensée de Descartes – influencée par Platon, Saint Anselme, Nicolas de Cues, Francis Bacon et Michel de Montaigne, entre autres –  était articulée autour du Cogito, du Doute (sur nos propres connaissances), du principe de la recherche d’une Science Universelle, de la Méthode, de la morale par provision, de la dualité du Corps et de l’Âme et de la démonstration de l’Existence de Dieu.
Toute sa pensée est contenue dans ses ouvrages devenus autant de sommités de la philosophie moderne : Méditations Métaphysiques, Le Discours de la Méthode, Principes de la Philosophie, Règles pour la direction de l’Esprit et Les Passions de l’Âme.

« Ainsi toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences qui se réduisent à trois principales, à savoir la médecine, la mécanique et la morale, j’entends la plus haute et la plus parfaite morale, qui, présupposant une entière connaissance des autres sciences, est le dernier degré de la sagesse. Or comme ce n’est pas des racines, ni du tronc des arbres, qu’on cueille les fruits, mais seulement des extrémités de leurs branches, ainsi la principale utilité de la philosophie dépend de celles de ses parties qu’on ne peut apprendre que les dernières. »

– Les Principes de la Philosophie (Extrait)

Partager :

  • 33Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)33
  • Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
Pierre-Antoine Berryer, avocat de la Légitimité et du Libéralisme

Pierre-Antoine Berryer, avocat de la Légitimité et du Libéralisme

L’Histoire fourmille d’illustres inconnus, de grands noms qui ont marqué leur époque mais que la pensée officielle rejette dans l’oubli. Il est toujours bon de les ramener à la lumière, que ce soit pour rappeler leurs existences ou simplement pour briser les étroites catégories que nous nous plaisons tant à…

7 octobre 2013

Dans « Non classé »

10 juillet 1480 : Mort du Roi René d'Anjou

10 juillet 1480 : Mort du Roi René d’Anjou

A défaut d’avoir eu le poids politique de Charles VII ou de Philippe le Bon Duc de Bourgogne, le « Bon Roi René » , tel que le surnommaient ses vassaux et sujets provençaux, reste l’une des grandes figures attachantes de la seconde moitié du XVe siècle. Retour sur un…

10 juillet 2015

Dans « Non classé »

Pierre Mayrant :

Pierre Mayrant : « La patrie est une sorte d’extension de la famille »

Dans un article fort intéressant sur la distinction entre « patrie » et « nation », le journaliste et historien Pierre Mayrant insiste sur la réalité philosophique désignée par le mot « patrie »… « La patrie vient du latin « patria » et signifiait dès l’époque romaine pays de naissance, la terre des pères, la transmission…

19 juillet 2012

Dans « Non classé »

10 octobre 2011
0 FacebookTwitterPinterestEmail
Histoire & Culture

24 octobre 1648 : Signature des Traités de Westphalie

by adminfhesp 7 octobre 2011

Les traités qui mettent fin à la Guerre de Trente Ans, sont signés en trois étapes. Le 30 janvier 1648, L’Espagne et les Provinces Unies signent un premier Traité à Münster pour mettre fin à la Guerre de Quatre-vingt-ans. Le 24 octobre, la France et le Saint-Empire signent l’autre Traité de Münster. La Suède fait de même avec l’Empire des Habsbourg à Osnabrück.

traite de wesphalie 1648
– A Münster, le Saint Empire est représenté par le Comte Maximilien de Trautmansdorff , Jean de Nassau et Isac Volmar, tous trois conseillers de l’Empereur Ferdinand III. En face, le tout jeune Louis XIV et la Reine-régente Anne d’Autriche sont représentés par les plénipotentiaires Henri d’Orléans Comte de Longueville, Claude de Mesme Comte d’Avaux et Abel Servien. Longueville ayant été envoyé spécialement par Mazarin pour arbitrer les désaccords constants entre d’Avaux et Servien.

– A Osnabrück, la Maison d’Autriche est représentée encore par Trautmansdorff, assisté de Jean-Maximilien de Lamberg et Jean de Crane. Le Royaume de Suède signe par la main d’Axel Oxenstierna et Jean Adler Salvius.

– Le Traité de Münster est le plus fourni, comptant 128 articles, alors que celui signé entre la Suède et le Saint-Empire n’en comprend que 17.

– Les ravages et les effusions de sangs laissés par les Armées des différentes couronnes d’Europe et par les Lansquenets (à l’exception notables de régions assez isolées comme le Tyrol, le Vorarlberg et la Styrie) incite les parties en présence à envisager une instance de régulation des conflits en Europe. Déjà, dès 1623, Hugo Grotius dans De Jure Belli met en avant l’idée d’une « Société mutuelle » en Europe, afin de régler les conflits européens.

– Pour Louis XIV, les principes de Westphalie sont perçus comme le « Repos de la Chrétienté », à savoir (autant du point de vue français que du point de vue européen) une base solide pour un ordre international qui devait assurer le maintien du statu quo en Europe ; libertés germaniques, paix dans l’Empire, puissances du continent devant assurer la paix et le règlement des conflits. Mais comme le précise très bien Henry Bogdan dans son ouvrage consacré à la Guerre de Trente Ans, au rêve définitivement brisé de restauration de l’Empire Chrétien par les Habsbourg, se substitue un nouvel ordre donnant la prédominance aux Etats qui traitent entre eux par le biais de leurs représentants.
Citons l’article CXXII : « Que celui qui aura contrevenu par aide ou par conseil à cette transaction, et paix publique, ou qui aura résisté à son exécution, et à la restitution susdite, ou qui après que la restitution aura été faite légitimement et sans procès en la manière dont il a été ci-dessus convenu, aura tâché sans une légitime connaissance de cause, et hors de l’exécution ordinaire de la justice, de molester de nouveau ceux qui auront été rétablis, soit Ecclésiastique, ou séculier, qu’il encoure de droit et de fait la peine due aux infracteurs de paix, et que selon les constitutions de l’Empire il soit décrété contre lui, afin que la restitution et réparation du tort ait son plein effet. »

A2_05_Hayt_Europe1648

– L’aspect pleinement novateur des Traités de Westphalie est la légitimation des grandes puissances d’alors (les grands Etats) comme garantes de la paix en Europe : France, Saint-Empire, Suède et Espagne. Jusque-là, le jeu diplomatique européen était l’objet de trois types d’acteurs : Royaumes, Cités-Principautés (Venise, Cités italiennes, Ligues et Cités germaniques) et la Papauté. Or, dès 1648, on voit que les quatre grandes puissances en question supplantent les autres acteurs (le Pape ne prenant pas part négociations).

– Les deux grands vainqueurs des Traités de Westphalie sont incontestablement la Suède et la France. La première obtient en partie ce que souhaitait en partie Gustave Adolphe avec son idée de faire de la Mer Baltique une mare nostrum suédoise. Mais faute de pouvoir contrôler tout le littoral convoité, le Chancelier Oxenstierna obtient l’annexion de la Poméranie Occidentale, les Évêchés sécularisés de Brême et de Verden, ainsi que le contrôle des Boucles de l’Oder, de l’Elbe et de la Weser.

– Du côté de la France, la Régente Anne d’Autriche et le Cardinal Mazarin qui administrent le Royaume au nom du Jeune Louis XIV, concrétisent une partie du testament politique de Richelieu par le truchement de leurs plénipotentiaires. Le Royaume obtient l’annexion définitive des Trois Évêchés (Metz, Toul et Verdun) – déjà sous tutelle de Henri II un siècle plus tôt – ce qui lui donne ainsi des portes afin de protéger ses frontières orientales. Si les villes d’Alsace ne sont pas (encore) rattachés à la France, au moins Mazarin obtient-il l’annexion de la forteresse de Neuf-Brisach et de Décapole (Mulhouse), permettant de surveiller l’accès au Rhin. Enfin, le Cardinal italien obtient pour son pays d’adoption la forteresse de Pignerol qui permet le contrôle de l’accès au Piémont italien et du Pas de Suse. Mazarin concède cependant la rétrocession de la Franche-Comté à l’Espagne, redéfinissant pour encore treize années, la frontière de la France sur la rive droite (ouest) de la Saône.

– Paradoxalement, toujours selon Bogdan, le nouvel ordre Westphalien n’a pas que des conséquences négatives pour la Maison d’Autriche. Loin de là. Au lieu d’être accaparée par ses relations (conflictuelles) avec les Princes protestants d’Allemagne, la Maison d’Autriche va pouvoir se concentrer sur l’administration de ses possessions et y remettre de l’Ordre.

– En outre, le Duché de Brandebourg et son Grand-Électeur Frédéric-Guillaume Ier se détache définitivement de Vienne pour administrer un nouvel Etat indépendant de l’Autriche comme de la Suède (c’est là son grand profit), amorçant la constitution de la Prusse. Réussite supplémentaire pour Frédéric-Guillaume, il obtient l’annexion définitive de la Poméranie Orientale.
Le Duc Maximilien de Bavière s’en tire aussi à bon compte après avoir vu son Duché ravagé par les Suédois et les Français. Il obtient ainsi l’annexion du Haut-Palatinat (Amberg, Ratisbonne ville de la Diète Impériale et Weden). Enfin, le Traité de Münster reconnaît définitivement l’indépendance de Jure de la Confédération helvétique.

– Ainsi, malgré les guerres qui ont agité l’Europe après 1648, la diplomatie né du nouvel ordre international « Westphalien » (ou « Concert Européen ») va régir les relations entre Etats jusqu’à la Guerre de 1914.

Lire :
– Les Traités de Westphalie, Digithèque MJP
– BELY Lucien : Les Relations internationales en Europe : XVIIe et XVIIIe siècles, PUF, Paris
– BOGDAN Henry : La Guerre de Trente Ans, Perrin, Paris
– MALETTKE Klaus : Les traités de paix de Westphalie et l’organisation du Saint-Empire Romain Germanique, in Dix-septième siècle, http://www.cairn.info

Partager :

  • 18Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)18
  • Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
9 mars 1661 : Disparition du Cardinal Jules Mazarin

9 mars 1661 : Disparition du Cardinal Jules Mazarin

Né le 14 juillet 1602 à Pescina dans les Abruzzes au sein d’une famille aux origines modestes, Jules Mazarin va gravir les échelons de la diplomatie pontificale grâce à son intelligence, son aisance intellectuelle et son obstination, sans jamais avoir reçu le sacrement de l’Ordination. – Pendant la Guerre de…

9 mars 2016

Dans « De Henri IV à Louis XVI »

5 février 1679 : Signature du Traité de Paix de Nimègue

5 février 1679 : Signature du Traité de Paix de Nimègue

A la fin des Guerres de Hollande, la France de Louis XIV était en position de force, l’Armée Royale s’est solidement implantée sur le Rhin et dans les Pays-Bas. Et ce, en grande partie grâce aux victoires du Prince de Condé et de feu le Maréchal de Turenne. – Le…

5 février 2016

Dans « Non classé »

Abel Servien : diplomate de Louis XIII et Louis XIV

Abel Servien : diplomate de Louis XIII et Louis XIV

Injustement passé dans l’oubli, Abel Servien, Comte de la Roche-aux-Aubiers, Seigneur de Sablé et de Bois-Dauphin voit le jour à Biviers au sein de la noblesse parlementaire du Dauphiné. D’abord Procureur du Parlement de Grenoble, il devient ensuite Maître des Requêtes de l’Hôtel du Roi. Devenant l’une des « créatures » du…

17 février 2016

Dans « De Henri IV à Louis XVI »

7 octobre 2011
0 FacebookTwitterPinterestEmail
Histoire & Culture

21 mai 1813 : Victoire de Bautzen (Wurschen)

by adminfhesp 6 octobre 2011

Cette bataille a lieu dans la foulée de la victoire de Napoléon Ier à Lützen (2 mai). Grâce à l’apport de troupes saxonnes et wurtembergeoises, l’Empereur dispose d’environ 420 000 hommes si l’on en croit Carl von Clausewitz.

Le 18 mai, le 11e Corps français de Jacques Law de Lauriston s’approche de la localité d’Hoyerswerda mais se retrouve aux prises avec le Corps russe de Barclay de Tolly à hauteur de Königswartha. Les Français sont repoussés et Lauriston doit concéder 2 000 prisonniers. Dans le même temps le Corps prussien du Général von Yorck réussit à malmener le 5e Corps du Maréchal Ney qui échappe de peu à la destruction. C’est la Division italienne qui subit le plus le choc ennemi et son chef, le Général Peyri est tué.
Le 19 mai, les coalisés commandés par Louis-Adolphe-Pierre zu Sayn-Wittgenstein s’établissent solidement sur la Spree et plus précisément derrière la colline de Klein-Jenkwitz sur une ligne passant par les villages de Basschütz, Klein-Bautzen, Gross-Jenkwitz et Krechwitz, jusqu’à Nieder-Gurkau. L’aile droite coalisée, sous le commandement de Barclay de Tolly, s’ancre de part et d’autre de Gleina et sur la position haute dite du Moulin à Vent avec 14 000 hommes. Le gros des forces russo-prussiennes, formé par les 18 000 hommes de Gebhard Leberecht von Blücher (sans les cuirassés) vient en renfort de Wittgenstein sur Krechwitz, Nieder-Gurkau et Plieskowitz. Le Général prussien von Berg forme l’aile gauche avec 5 000 soldats derrière Baschütz. Enfin, les 9 000 soldats russes du Général Mikhaïl An. Miloradovitch s’installent devant Bautzen et sur Burck, pendant que la Garde Impériale du Tsar et une réserve de 16 000 fantassins de von Kleist et du Prince Eugène de Wurtemberg se tenaient à l’arrière. Notons enfin, que les troupes défendant Bautzen sont installées dans des redoutes et des fortifications.

– Le 20 mai, Napoléon décide alors d’attaquer sur Bautzen afin de franchir la Spree et tourner ses ennemis par sa gauche. A 12h00, l’assaut français démarre. Le 11e Corps de Lauriston et le 12e de Nicolas Oudinot attaquent flanc contre flanc les positions de Miloradovitch sur Bautzen. Les combats qui s’engagent sont particulièrement violents et vont durer jusqu’à 20h00, toujours selon Clausewitz. A 15h00, les Français tentent de percer à Nieder-Gurkau mais ils sont bloquer par l’intervention de la Brigade de von Ziethen détachée du Corps de Blücher. L’Intervention de régiments de von Kleist permet aussi de retenir les Français mais en fin de journée, le 6e Corps de Marmont a réussi à traverser la Spree avec l’appui de 60 bouches à feu, ce qui force von Kleist et le Prince Eugène à se replier.

– Les combats du 20 ont amené une stabilisation des lignes, le 21 mai, Napoléon décide d’opérer une diversion sur la droite (11e et 12e Corps), de lancer Ney par le nord pour envelopper la droite de Wittgenstein commandée par Blücher, pendant que son centre (4e de Soult et 6e Corps en plus d’une partie du 11e) doit rester sur place face aux trop fortes positions ennemies, avant de se relancer à l’assaut quand les ailes ennemies seront débordées. Mais comme nous l’avions vu dans l’article consacré à Lützen, l’Empereur manque de cavaliers et nombre d’entre eux sont de jeunes recrues, même si l’un de ses Corps est commandé par l’un de ses meilleurs manœuvriers de l’arme : Victor de Fay de La Tour-Maubourg (déjà gravement blessé à la cuisse par un boulet à Dresde quelques semaines auparavant).

– L’attaque a donc lieu selon le plan. Au sud, Oudinot attaque face aux Russes, avant de se faire repousser par l’arrivée des 4 500 Gardes à Pied du Tsar Alexandre (qui laisse toutefois une réserve de 11 000 hommes). L’arrivée de deux divisions du 11e Corps, commandée chacune par Philibert Fressinet et Étienne Maurice Gérard, permet toutefois de stabiliser la situation.
Au nord, Maison, Souham et Delmas se heurtent à Friedrich Kleist  von Nollendorff et progressent lentement. Et Ney qui ne peut alors compter sur aucun appui depuis le centre doit avancer prudemment et se heurte à von Kleist et Blücher, ce dernier opérant une retraite en bon ordre. Ney se rue alors dans l’espace libéré mais cause de la confusion dans les rangs de Soult.

– C’est à 12h00 que le centre attaque avec Soult et la cavalerie de La Tour-Maubourg (Hussards et Dragons). Après de furieux combats, Soult emporte les positions à 14h00, permettant ainsi à Ney d’attaquer mais celui-ci le fait prudemment, ce qui permet à Wittgenstein, Kleist, Yorck et Blücher de se replier en ordre parfait, profitant ainsi que le manque de cavalerie côté français ne permette de lancer une poursuite efficace dont Napoléon avait la maîtrise auparavant.

– Français et Alliés ont perdu 15 000 hommes alors que les Coalisés en laissent 17 000 sur le champ de bataille.

Source :
– LOPEZ Jean (Dir.) : Campagne d’Allemagne 1813. Napoléon pouvait-il tout sauver ? in Guerres & Histoire, n°13, octobre 2013.
– http://www.lestafette.unblog.fr

Partager :

  • 10Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)10
  • Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
5-6 juillet 1809 : Victoire de Napoléon à Wagram

5-6 juillet 1809 : Victoire de Napoléon à Wagram

« Bessières, voilà un beau boulet, il fait pleurer ma Garde ! » lança Napoléon à l’un de ses fidèles Maréchaux à la suite d’un tir d’artillerie autrichien. Voici l’une des anecdotes l’histoire a retenu de cette bataille. Mais penchons-nous y plus en détail. – La victoire Wagram s’inscrit dans la Guerre de Cinquième Coalition (avril-octobre…

6 juillet 2016

Dans « Grande Armée »

2 mai 1813 : Victoire de Napoléon à Lützen

2 mai 1813 : Victoire de Napoléon à Lützen

Fin avril 1813, Napoléon décide de marcher sur Leipzig avec les 140 000 hommes de l’Armée du Main, dont une bonne partie de jeunes « Marie-Louise » levés très rapidement dans la foulée de la Retraite de Russie. Le plan de Napoléon est de s’emparer de Leipzig après avoir débouché sur la Saale…

2 mai 2014

Dans « Non classé »

2 décembre 1805 : Bataille « des Trois Empereurs » ; Victoire de Napoléon à Austerlitz

2 décembre 1805 : Bataille « des Trois Empereurs » ; Victoire de Napoléon à Austerlitz

Après les victoires d’Elchingen et d’Ulm en octobre 1805 et l’entrée du Murat dans Vienne, Napoléon a néanmoins besoin d’une victoire importante car la Grande Armée se trouve loin de ses bases, d’autant plus que l’alliance formée par l’Armée Autrichienne de l’Empereur François Ier et l’Armée Russe du Tsar Alexandre…

2 décembre 2016

Dans « Grande Armée »

6 octobre 2011
0 FacebookTwitterPinterestEmail
Histoire & Culture

Un texte qui vaut la peine d’être lu et médité…

by adminfhesp 5 octobre 2011

Voici la copie d’un élève de classe de 3ème en 1976, lauréat national dans un concours écrit sur le thème de « la Patrie ». Le sujet exact était : Que signifie pour vous le mot « Patrie » ?

Voici sa copie :

« Étranger, mon ami, tu me demandes ce que signifie le mot « Patrie ». Si tu as une mère et si tu l’honores, c’est avec ton cœur de fils que tu comprendras mes propres sentiments.
Ma patrie, c’est la Terre de France où mes ancêtres ont vécu. Ma patrie, c’est l’héritage intellectuel qu’ils m’ont laissé pour le transmettre à mon tour.
Viens voir, étranger, la beauté des paysages de France, la splendeur des monuments édifiés par mes aïeux. Va te reposer dans le vert marais poitevin, admire les roches rouges d’Agay qui se baignent dans le bleu de la mer de Provence.
Chemine simplement de Paris vers Lyon. Sur la route près d’Avallon, l’élégance raffinée de la basilique de Véselay fera surgir pour toi l’épopée de nos croisades.
Tu arriveras plus loin au château de Rochepot qui donne à la région un air médiéval. N’oublie pas de visiter en Bourgogne le ravissant hospice de Beaune. Ne néglige pas le barrage de Génissiat. Continue, regarde, réjouis-toi de tant de beauté.
Mais si la France, ma patrie, n’était que belle et aimable, mon amour pour elle ne serait pas si grand.

Elle est mieux encore : intelligente et cultivée.

Et vous, héros humbles et méritants, qui avez fait la France brave et fidèle, vous guerriers morts pour la patrie, comme je vous suis reconnaissant de m’avoir conservé ce précieux bien de mes ancêtres !
De Bayard à Guynemer, des premiers chevaliers aux soldats des dernières guerres, que de dévouements, que de sacrifices !

Ma patrie, bonne et pieuse, a vu naitre de grands saints. Le sens missionnaire de Saint Bernard, la vertu de Saint Louis, la charité de Saint Vincent de Paul, le zèle du Curé d’Ars sont le vrai trésor laissé par nos ancêtres.
De la grande Sainte Jeanne d’Arc à la petite Thérèse, de l’épopée de l’une à la vie si simple de l’autre, je retrouve le courage et la bonté des femmes de France. Aux plus humbles d’entre elles, s’est montrée la Vierge Marie.
A travers Catherine Labouré, Bernadette de Lourdes, quel honneur pour la France !

Tu comprends maintenant pourquoi, ami étranger, j’aime et je vénère ma patrie comme ma mère ; pourquoi, si riche de tout ce qu’elle me donne, je désire transmettre cet héritage.
Ne crois pas que cet amour que j’ai au cœur soit aveugle.
Mais devant toi, je ne dirai pas les défauts de ma mère patrie. Car tu sais bien qu’un fils ne gagne rien à critiquer sa mère. C’est en grandissant lui-même qu’il la fait grandir.
Si je veux ma patrie meilleure et plus saine, que je devienne moi-même meilleur et plus sain.
La France, ma patrie a tant de qualités que je ne saurais, ami étranger, te priver de sa douceur ; si tu sais découvrir ses charmes et ses vertus, tu l’aimeras, toi aussi.
Je partagerai avec toi ses bontés et, loin de m’appauvrir de ce don, je m’enrichirai de cette tendresse nouvelle que tu lui porteras.

Mais ne l’abime pas, ami étranger, la France, ma douce patrie, ma chère mère ; ne la blâme pas, ne la pervertis pas, ne la démolis pas car je suis là, moi son fils prêt à la défendre »

Partager :

  • 1Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)1
  • Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
Caporal Abel Chennouf:

Caporal Abel Chennouf: « Mort pour la France »

Voici l’homélie de l’abbé Christian Venard, aumônier catholique du 17e RGP, prononcée au cours de l’inhumation du caporal Abel Chennouf, assassiné à Montauban, au Cimetière de Manduel : « Abel, mon camarade parachutiste, mon frère, voilà une semaine, jour pour jour et presque heure pour heure, je tenais ta main, encore chaude de…

24 mars 2012

Dans « Non classé »

« L’amour de la France fut avec l’amour de Dieu la flamme de Jeanne d’Arc » Mgr Dupanloup

Le 8 mai 1429 sainte Jeanne d’Arc entre dans Orléans d’où les Anglais viennent de s’enfuir. Prions sainte Jeanne de nous communiquer son amour de Dieu et son amour de la patrie.   Voici un extrait du Second Panégyrique de Jeanne d’Arc prononcé dans la cathédrale de Sainte-Croix, le 8 mai…

8 mai 2015

Dans « Non classé »

Dialogue entre la France et Jeanne d’Arc par sainte Thérèse...

Dialogue entre la France et Jeanne d’Arc par sainte Thérèse…

Dans le lointain on entend la voix de la France qui chante Rappelle-toi, Jeanne, de ta patrie !… Rappelle-toi de tes vallons en fleurs !… Rappelle-toi la riante prairie Que tu quittas pour essuyer mes pleurs !!!… O Jeanne ! Souviens-toi que tu sauvas la France Comme un ange des Cieux tu guéris ma…

7 décembre 2014

Dans « Non classé »

5 octobre 2011
0 FacebookTwitterPinterestEmail
Histoire & Culture

Grand discours : cardinal Pacelli ( futur Pie XII), la vocation chrétienne de la France

by adminfhesp 2 octobre 2011

Chers lecteurs, France-Histoire-Espérance vous propose de redécouvrir le fameux discours sur la vocation de la France, prononcé le 13 juillet 1937-dans la chaire de Notre-Dame de Paris-par son éminence le cardinal Eugenio Pacelli, futur pape Pie XII. Un discours plus que jamais d’actualité !

 « Tandis que dans la majesté des fonctions liturgiques,entouré d’une foule immense qui manifestait sa foi enthousiaste et sa tendre dévotion, je célébrais au nom du Souverain Pontife l’inauguration de la basilique érigée en l’honneur de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, une inexprimable émotion m’envahissait le cœur d’une suavité si pénétrante que je ne voyais pas sans un mélancolique regret approcher le moment de m’éloigner de Lisieux où je venais de vivre ces heures inoubliables et vraiment célestes.

 Mais voici que le parfum dont mon âme était tout embaumée me suivait, m’accompagnait au cours de mon voyage de retour à travers la luxuriante fécondité des plaines et des collines de France, de la douce terre de France, souriante dans la splendeur de sa parure d’été.

 Et ce parfum m’accompagne encore ; il m’accompagnera désormais partout. Mais, à me trouver aujourd’hui en cette capitale de la grande nation, au coeur même de cette patrie, toute chargée des fruits de la terre, toute émaillée des fleurs du ciel, du sein de laquelle a germé, sous le soleil divin, la fleur exquise du Carmel, si simple en son héroïque sainteté, si sainte en sa gracieuse simplicité ; à me trouver ici en présence de toute une élite des fils et des filles de France, devant deux cardinaux qui honorent l’Église et la patrie, l’un pasteur dont la sagesse et la bonté s’emploient à garder la France fidèle à sa vocation catholique, l’autre, docteur, dont la science illustra naguère ici même cette glorieuse vocation, mon émotion redouble encore et la première parole qui jaillit de mon cœur à mes lèvres est pour vous porter à vous et, en vous, à tous les autres fils et filles de France, le salut, le sourire de la grande «  petite sainte  », flos campi et lilium convallium (Cant. 2, 1), decor Carmeli (Is. 35, 2), messagère de la miséricorde et de la tendresse divines pour transmettre à la France, à l’Église, à tout le monde, à ce monde trop souvent vide d’amour, sensuel, pervers, inquiet, des effluves d’amour, de pureté, de candeur et de paix.

 Mais ce n’est pas seulement le charme de Lisieux et de sa «  petite fleur  » qui me hante en ce moment, dans la chaire de cette cathédrale, c’est aussi l’impression que fait naître en moi cette cathédrale elle-même.

 Comment dire, mes frères, tout ce qu’évoque en mon esprit, en mon âme, comme dans l’âme et dans l’esprit de tout catholique, je dirais même dans toute âme droite et dans tout esprit cultivé, le seul nom de Notre-Dame de Paris ! Car ici c’est l’âme même de la France, l’âme de la fille aînée de l’Église, qui parle à mon âme.

 

Âme de la France d’aujourd’hui qui vient dire ses aspirations, ses angoisses et sa prière ; âme de la France de jadis dont la voix, remontant des profondeurs d’un passé quatorze fois séculaire, évoquant les Gesta Dei per Francos, parmi les épreuves aussi bien que parmi les triomphes, sonne aux heures critiques comme un chant de noble fierté et d’imperturbable espérance. Voix de Clovis et de Clotilde, voix de Charlemagne, voix de saint Louis surtout, en cette île où il semble vivre encore et qu’il a parée, en la Sainte Chapelle, de la plus glorieuse et de la plus sainte des couronnes ; voix aussi des grands docteurs de l’Université de Paris, des maîtres dans la foi et dans la sainteté…

 

Leurs souvenirs, leurs noms inscrits sur vos rues, en même temps qu’ils proclament la vaillance et la vertu de vos aïeux, jalonnent comme une route triomphale l’histoire d’une France qui marche et qui avance en dépit de tout, d’une France qui ne meurt pas ! Oh ! ces voix ! j’entends leur innombrable harmonie résonner dans cette cathédrale, chef-d’œuvre de votre génie et de votre amoureux labeur qui l’ont dressée comme le monument de cette prière, de cet amour, de cette vigilance, dont je trouve le symbole parlant en cet autel où Dieu descend sous les voiles eucharistiques, en cette voûte qui nous abrite tous ensemble sous le manteau maternel de Marie, en ces tours qui semblent sonder l’horizon serein ou menaçant en gardiennes vigilantes de cette capitale. Prêtons l’oreille à la voix de Notre-Dame de Paris.

 

Au milieu de la rumeur incessante de cette immense métropole, parmi l’agitation des affaires et des plaisirs, dans l’âpre tourbillon de la lutte pour la vie, témoin apitoyé des désespoirs stériles et des joies décevantes, Notre-Dame de Paris, toujours sereine en sa calme et pacifiante gravité, semble répéter sans relâche à tous ceux qui passent : Orate, fratres, Priez, mes frères ; elle semble, dirais-je volontiers, être elle-même un Orate fratres de pierre, une invitation perpétuelle à la prière.

 

Nous les connaissons les aspirations, les préoccupations de la France d’aujourd’hui ; la génération présente rêve d’être une génération de défricheurs, de pionniers, pour la restauration d’un monde chancelant et désaxé ; elle se sent au cœur l’entrain, l’esprit d’initiative, le besoin irrésistible d’action, un certain amour de la lutte et du risque, une certaine ambition de conquête et de prosélytisme au service de quelque idéal.

 

Or si, selon les hommes et les partis, l’idéal est bien divers – et c’est le secret de tant de dissensions douloureuses -, l’ardeur de chacun est la même à poursuivre la réalisation, le triomphe universel de son idéal – et c’est, en grande partie, l’explication de l’âpreté et de l’irréductibilité de ces dissensions.

 

Mais ces aspirations mêmes que, malgré la grande variété de leurs manifestations, nous retrouvons à chaque génération française depuis les origines, comment les expliquer ? Inutile d’invoquer je ne sais quel fatalisme ou quel déterminisme racial. À la France d’aujourd’hui, qui l’interroge, la France d’autrefois va répondre en donnant à cette hérédité son vrai nom : la vocation.

 

Car, mes frères, les peuples, comme les individus, ont aussi leur vocation providentielle ; comme les individus, ils sont prospères ou misérables, ils rayonnent ou demeurent obscurément stériles, selon qu’ils sont dociles ou rebelles à leur vocation.

 

Fouillant de son regard d’aigle le mystère de l’histoire universelle et de ses déconcertantes vicissitudes, le grand évêque de Meaux écrivait : «  Souvenez-vous que ce long enchaînement des causes particulières, qui font et qui défont les empires, dépend des ordres secrets de la Providence. Dieu tient du plus haut des cieux les rênes de tous les royaumes ; il a tous les cœurs en sa main ; tantôt il retient les passions ; tantôt il leur lâche la bride, et par là il remue tout le genre humain… C’est ainsi que Dieu règne sur tous les peuples. Ne parlons plus de hasard ni de fortune ; ou parlons-en seulement comme d’un nom dont nous couvrons notre ignorance  » (Bossuet, Discours sur l’histoire universelle, III, 8).

 

Le passage de la France dans le monde à travers les siècles est une vivante illustration de cette grande loi de l’histoire de la mystérieuse et pourtant évidente corrélation entre l’accomplissement du devoir naturel et celui de la mission surnaturelle d’un peuple.

 

Du jour même où le premier héraut de l’Évangile posa le pied sur cette terre des Gaules et où, sur les pas du Romain conquérant, il porta la doctrine de la Croix, de ce jour-là même, la foi au Christ, l’union avec Rome, divinement établie centre de l’Église, deviennent pour le peuple de France la loi même de sa vie. Et toutes les perturbations, toutes les révolutions, n’ont jamais fait que confirmer, d’une manière toujours plus éclatante, l’inéluctable force de cette loi.

 L’énergie indomptable à poursuivre l’accomplissement de sa mission a enfanté pour votre patrie des époques mémorables de grandeur, de gloire, en même temps que de large influence sur la grande famille des peuples chrétiens. Et si votre histoire présente aussi ses pages tragiquement douloureuses, c’était aux heures où l’oubli des uns, la négation des autres, obscurcissaient, dans l’esprit de ce peuple, la conscience de sa vocation religieuse et la nécessité de mettre en harmonie la poursuite des fins temporelles et terrestres de la patrie avec les devoirs inhérents à une si noble vocation.

 Et, néanmoins, une lumière resplendissante ne cesse de répandre sa clarté sur toute l’histoire de votre peuple ; cette lumière qui, même aux heures les plus obscures, n’a jamais connu de déclin, jamais subi d’éclipse, c’est toute la suite ininterrompue de saints et de héros qui, de la terre de France, sont montés vers le ciel. Par leurs exemples et par leur parole, ils brillent comme des étoiles au firmament, quasi stellae in perpetuas aeternitates (Dan. 12, 3) pour guider la marche de leur peuple, non seulement dans la voie du salut éternel, mais dans son ascension vers une civilisation toujours plus haute et plus délicate.

 

Saint Remi qui versa l’eau du baptême sur la tête de Clovis ; saint Martin, moine, évêque, apôtre de la Gaule ; saint Césaire d’Arles ; ceux-là et tant d’autres, se profilent avec un relief saisissant sur l’horizon de l’histoire, dans cette période initiale qui, pour troublée qu’elle fût, portait cependant en son sein tout l’avenir de la France. Et, sous leur action, l’Évangile du Christ commence et poursuit, à travers tout le territoire des Gaules, sa marche conquérante, au cours d’une longue et héroïque lutte contre l’esprit d’incrédulité et d’hérésie, contre les défiances et les tracasseries de puissances terrestres, cupides et jalouses. Mais, de ces siècles d’effort courageux et patient, devait sortir enfin la France catholique, cette Gallia sacra, qui va de Louis, le saint roi, à Benoît-Joseph Labre, le saint mendiant ; de Bernard de Clairvaux, à François de Sales, à l’humble Curé d’Ars ; de Geneviève, la bergère de Nanterre, à Bernadette, l’angélique pastourelle de Lourdes ; de Jeanne d’Arc, la vierge guerrière, la sainte de la patrie, à Thérèse de l’Enfant-Jésus, la vierge du cloître, la sainte de la «  petite voie  ».

 La vocation de la France, sa mission religieuse ! mes frères, mais cette chaire même ne lui rend-elle pas témoignage ? Cette chaire qui évoque le souvenir des plus illustres maîtres, orateurs, théologiens, moralistes, apôtres, dont la parole, depuis des siècles, franchissant les limites de cette nef, prêche la lumineuse doctrine de vérité, la sainte morale de l’Évangile, l’amour de Dieu pour le monde, les repentirs et les résolutions nécessaires, les luttes à soutenir, les conquêtes à entreprendre, les grandes espérances de salut et de régénération.

 À monter, même pour une seule fois et par circonstance, en cette chaire après de tels hommes, on se sent forcément, j’en fais en ce moment l’expérience, bien petit, bien pauvre ; à parler dans cette chaire, qui a retenti de ces grandes voix, je me sens étrangement confus d’entendre aujourd’hui résonner la mienne.

 Et malgré cela, quand je pense au passé de la France, à sa mission, à ses devoirs présents, au rôle qu’elle peut, qu’elle doit jouer pour l’avenir, en un mot, à la vocation de la France, comme je voudrais avoir l’éloquence d’un Lacordaire, l’ascétique pureté d’un Ravignan, la profondeur et l’élévation théologique d’un Monsabré, la finesse psychologique d’un Mgr d’Hulst avec son intelligente compréhension de son temps ! Alors, avec toute l’audace d’un homme qui sent la gravité de la situation, avec l’amour sans lequel il n’y a pas de véritable apostolat, avec la claire connaissance des réalités présentes, condition indispensable de toute rénovation, comme je crierais d’ici à tous les fils et filles de France : «  Soyez fidèles à votre traditionnelle vocation ! Jamais heure n’a été plus grave pour vous en imposer les devoirs, jamais heure plus belle pour y répondre. Ne laissez pas passer l’heure, ne laissez pas s’étioler des dons que Dieu a adaptés à la mission qu’il vous confie ; ne les gaspillez pas, ne les profanez pas au service de quelque autre idéal trompeur, inconsistant ou moins noble et moins digne de vous !  »

 Mais, pour cela, je vous le répète, écoutez la voix qui vous crie : «  Priez, Orate, fratres !  » Sinon, vous ne feriez qu’œuvre humaine, et, à l’heure présente, en face des forces adverses, l’œuvre purement humaine est vouée à la stérilité, c’est-à-dire à la défaite ; ce serait la faillite de votre vocation.

 Oui, c’est bien cela que j’entends dans le dialogue de la France du passé avec la France d’aujourd’hui. Et Notre-Dame de Paris, au temps où ses murs montaient de la terre, était vraiment l’expression joyeuse d’une communauté de foi et de sentiments qui, en dépit de tous les différends et de toutes les faiblesses, inséparables de l’humaine fragilité, unissait tous vos pères en un Orate, fratres dont la toute-puissante douceur dominait toutes les divergences accidentelles. À présent, cet Orate, fratres la voix de cette cathédrale ne cesse pas de le répéter ; mais combien de cœurs dans lesquels il ne trouve plus d’écho ! combien de cœurs pour lesquels il ne semble plus être qu’une provocation à renouveler le geste de Lucifer dans l’orgueilleuse ostentation de leur incrédulité ! Cette voûte sous laquelle s’est manifestée en des élans magnifiques l’âme de la France d’autrefois et où, grâce à Dieu, se manifestent encore la foi et l’amour de la France d’aujourd’hui ; cette voûte qui, il y a sept siècles, joignait ses deux bras vers le ciel comme pour y porter les prières, les désirs, les aspirations d’éternité de vos aïeux et les vôtres, pour recevoir et vous transmettre en retour la grâce et les bénédictions de Dieu ; cette voûte sous laquelle en un temps de crise, l’incrédulité, dans son orgueil superbe, a célébré ses éphémères triomphes par la profanation de ce qu’il y a de plus saint devant le ciel  ; cette voûte, mes frères, contemple aujourd’hui un monde qui a peut-être plus besoin de rédemption qu’en aucune autre époque de l’histoire et qui, en même temps, ne s’est jamais cru plus capable de s’en passer.

 

Aussi, tandis que je considère cet état de choses et la tâche gigantesque qui, de ce chef, incombe à la génération présente, je crois entendre ces pierres vénérables murmurer avec une pressante tendresse l’exhortation à l’amour ; et moi-même, avec le sentiment de la plus fraternelle affection, je vous la redis, à vous qui croyez à la vocation de la France : «  Mes frères, aimez! Amate, fratres !  »

 

Tout ce monde qui s’agite au dehors, et dont le flot, comme celui d’une mer déchaînée, vient battre incessamment de son écume de discordes et de haine les rives tranquilles de cette cité, de cette île consacrée à la Reine de la paix, Mère du bel amour ; ce monde-là, comment trouvera-t-il jamais le calme, la guérison, le salut, si vous-mêmes, qui, par une grâce toute gratuite, jouissez de la foi, vous ne réchauffez pas la pureté de cette foi personnelle à l’ardeur irrésistible de l’amour, sans lequel il n’est point de conquête dans le domaine de l’esprit et du cœur ? Un amour qui sait comprendre, un amour qui se sacrifie et qui, par son sacrifice, secourt et transfigure ; voilà le grand besoin, voilà le grand devoir d’aujourd’hui. Sages programmes, larges organisations, tout cela est fort bien ; mais, avant tout, le travail essentiel est celui qui doit s’accomplir au fond de vous-mêmes, sur votre esprit, sur votre cœur, sur toute votre conduite. Celui-là seul qui a établi le Christ roi et centre de son cœur, celui-là seul est capable d’entraîner les autres vers la royauté du Christ. La parole la plus éloquente se heurte aux cœurs systématiquement défiants et hostiles. L’amour ouvre les plus obstinément fermés.

 Que d’hommes n’ont perdu la foi au Père qui est dans les cieux que parce qu’ils ont perdu d’abord la confiance dans l’amour de leurs frères qui sont sur la terre, même de ceux qui font profession de vie chrétienne ! Le réveil de ces sentiments fraternels et la claire vue de leurs relations avec la doctrine de l’Évangile reconduiront les fils égarés à la maison du Père.

 Au malheureux gisant sur la route, le corps blessé, l’âme plus malade encore, on n’aura que de belles paroles à donner et rien qui fasse sentir l’amour fraternel, rien qui manifeste l’intérêt que l’on porte même à ses nécessités temporelles, et l’on s’étonnera de le voir demeurer sourd à toute cette rhétorique ! Qu’est-elle donc, cette foi qui n’éveille au cœur aucun sentiment qui se traduise par des œuvres ? Qu’en dit saint Jean, l’apôtre et l’évangéliste de l’amour ? «  Celui qui jouit des biens de ce monde et qui, voyant son frère dans le besoin, ne lui ouvre pas tout grand son cœur, à qui fera-t-on croire qu’il porte en lui l’amour de Dieu ?  » (1 Jn 3, 17.)

 La France catholique qui a donné à l’Église, à l’humanité tout entière un saint Vincent de Paul et tant d’autres héros de la charité, ne peut pas ne pas entendre ce cri : Amate, fratres ! Et elle sait que les prochaines pages de son histoire, c’est sa réponse à l’appel de l’amour qui les écrira.

 

À sa fidélité envers sa vocation, en dépit de toutes les difficultés, de toutes les épreuves, de tous les sacrifices, est lié le sort de la France, sa grandeur temporelle aussi bien que son progrès religieux. Quand j’y songe, de quel cœur, mes frères, j’invoque la Providence divine, qui n’a jamais manqué, aux heures critiques, de donner à la France les grands cœurs dont elle avait besoin, avec quelle ardeur je lui demande de susciter aujourd’hui en elle les héros de l’amour, pour triompher des doctrines de haine, pour apaiser les luttes de classes, pour panser les plaies saignantes du monde, pour hâter le jour où Notre-Dame de Paris abritera de nouveau sous son ombre maternelle tout son peuple, pour lui faire oublier comme un songe éphémère les heures sombres où la discorde et les polémiques lui voilaient le soleil de l’amour, pour faire résonner doucement à son oreille, pour graver profondément dans son esprit la parole si paternelle du premier Vicaire de Jésus-Christ : «  Aimez-vous les uns les autres d’une dilection toute fraternelle, dans la simplicité de vos cœurs » In fraternitatis amore, simplici ex corde invicem diligite ! (1 P.1, 22).

 Ce que je connais, mes frères, de ce pays et de ce peuple français, des directions que lui donnent ses chefs religieux et de la docilité du grand nombre des fidèles ; ce que m’apprennent les écrits des maîtres catholiques de la pensée, les rapports des Congrès et Semaines où les problèmes de l’heure présente sont étudiés à la lumière de la foi divine ; ce que je constate aussi de l’idéalisme avec lequel la jeunesse croyante de la France s’intéresse à la question capitale du prolétariat et à sa solution juste et chrétienne, tout cela certes me remplit d’une ferme confiance que cette même jeunesse, grâce à la rectitude de sa bonne volonté, à son esprit de dévouement et de sacrifice, à sa charité fraternelle, si noble en ses intentions, si loyale en ses efforts, cheminera toujours par les voies droites et sûres. Aussi, loin de moi de douter jamais de si saintes dispositions ; mais, à la généreuse ardeur de la jeune France vers la restauration de l’ordre social chrétien, Notre-Dame de Paris, témoin au cours des siècles passés de tant d’expériences, de tant de désillusions, de tant de belles ardeurs tristement fourvoyées, vous adresse, après son exhortation à l’amour : – Amate, fratres ! – son exhortation à la vigilance, exhortation empreinte de bonté maternelle, mais aussi de gravité et de sollicitude : «  Veillez, mes frères ! Vigilate, fratres !  »

 Vigilate ! C’est qu’il ne s’agit plus aujourd’hui, comme en d’autres temps, de soutenir la lutte contre des formes déficientes ou altérées de la civilisation religieuse et la plupart gardant encore une âme de vérité et de justice héritée du christianisme ou inconsciemment puisée à son contact ; aujourd’hui, c’est la substance même du christianisme, la substance même de la religion qui est en jeu ; sa restauration ou sa ruine est l’enjeu des luttes implacables qui bouleversent et ébranlent sur ses bases notre confinent et avec lui le reste du monde.

 Le temps n’est plus des indulgentes illusions, des jugements édulcorés qui ne voulaient voir dans les audaces de la pensée, dans les errements du sens moral qu’un inoffensif dilettantisme, occasion de joutes d’écoles, de vains amusements de dialecticiens. L’évolution de ces doctrines, de ces principes touche à son terme ; le courant, qui insensiblement a entraîné les générations d’hier, se précipite aujourd’hui et l’aboutissement de toutes ces déviations des esprits, des volontés, des activités humaines, c’est l’état actuel, le désarroi de l’humanité, dont nous sommes les témoins, non pas découragés, certes ! mais épouvantés.

 

Une grande partie de l’humanité dans l’Europe actuelle est, dans l’ordre religieux, sans patrie, sans foyer. Pour elle, l’Église n’est plus le foyer familial ; Dieu n’est plus le Père ; Jésus-Christ n’est plus qu’un étranger. Tombé des hauteurs de la révélation chrétienne, d’où il pouvait d’un coup d’œil contempler le monde, l’homme ne peut plus voir l’ordre dans les contrastes de sa fin temporelle et éternelle ; il ne peut plus entendre et goûter l’harmonie en laquelle viennent se résoudre paisiblement les dissonances. Quel tragique travail de Sisyphe que celui qui consiste à poursuivre la restauration de l’ordre, de la justice, de la félicité terrestre, dans l’oubli ou la négation même des relations essentielles et fondamentales !

 Quelle désillusion amère, quelle douloureuse ironie que la lecture des fastes de l’humanité dans laquelle les noms de ceux que, tour à tour, elle a salués comme des précurseurs, des sauveurs, les maîtres de la vie, les artisans du progrès – et qui parfois le furent à certains égards – apparaissent aujourd’hui comme les responsables, inconscients peut-être, des crises dont nous souffrons, les responsables d’un retour, après vingt siècles de christianisme, à un état de choses, à certains égards, plus obscur, plus inhumain que celui qui avait précédé !

 Une organisation économique gigantesque a étonné le monde par le fantastique accroissement de la production, et des foules immenses meurent de misère en face de ces producteurs qui souffrent souvent d’une détresse non moins grande, faute de la possibilité d’écouler l’excès monstrueux de leur production. Une savante organisation technique a semblé rendre l’homme définitivement maître des forces de la nature et, dans l’orgueil de sa vie, devant les plus sacrées lois de la nature, l’homme meurt de la fatigue et de la peur de vivre et, lui qui donne à des machines presque l’apparence de la vie, il a peur de transmettre à d’autres sa propre vie, si bien que l’ampleur toujours croissante des cimetières menace d’envahir de tombes tout le sol laissé libre par l’absence des berceaux.

 À tous les maux, à toutes les crises, peuvent s’opposer les projets de solution les plus divers, ils ne font que souligner l’impuissance, tout en suscitant de nouveaux antagonismes qui dispersent les efforts. Et ces efforts ont beau s’intensifier jusqu’au sacrifice total de soi-même, pour la réalisation d’un programme pour le salut de la communauté, la disproportion entre le vouloir et le pouvoir humains, entre les plans les plus magnifiques et leur réalisation, entre la fin que l’on poursuit et le succès que l’on obtient, va toujours s’accentuant. Et tant d’essais stériles et malheureux n’aboutissent en fin de compte qu’à exaspérer toujours davantage ceux qui sont las d’expériences vaines et qui réclament impérieusement, farouchement parfois et avec menaces, de vivre et d’être heureux.

 Vigilate ! Eh ! oui, il en est tant qui, pareils aux apôtres à Gethsémani, à l’heure même où leur Maître allait être livré, semblent s’endormir dans leur insouciance aveugle, dans la conviction que la menace qui pèse sur le monde ne les regarde pas, qu’ils n’ont aucune part de responsabilité, qu’ils ne courent aucun risque dans la crise où l’univers se débat avec angoisse. Quelle illusion ! Ainsi jadis, sur le mur du palais où Balthasar festoyait, la main mystérieuse écrivait le Mane, Thécel, Pharès (note 6). Encore Balthasar eut-il la prudence et la curiosité d’interroger Daniel, le prophète de Dieu ! Combien aujourd’hui n’ont même pas cette prudente curiosité ! Combien restent sourds et inertes à l’avertissement du Christ à ses apôtres : Vigilate et orate ut non intretis in tentationem ! (note 7).

 

Vigilate ! Et pourtant l’Église, répétant la parole même du Christ, les avertit. Depuis les derniers règnes surtout, les avertissements se sont faits plus précis ; les encycliques se succèdent ; mais à quoi bon les avertissements, les cris d’alarme, la dénonciation documentée des périls menaçants, si ceux-là mêmes qui, régulièrement et correctement assis au pied de la chaire, en entendent passivement la lecture, s’en retournent chez eux continuer tranquillement leur habituel train de vie sans avoir rien compris ni du danger commun ni de leur devoir en face du danger !

 Vigilate ! Ce n’est pas aux seuls insouciants que ce cri s’adresse. Il s’adresse aussi à ces esprits ardents, à ces cœurs généreux et sincères, mais dont le zèle ne s’éclaire pas aux lumières de la prudence et de la sagesse chrétiennes. Dans l’impétueuse fougue de leurs préoccupations sociales, ils risquent de méconnaître les frontières au-delà desquelles la vérité cède à l’erreur, le zèle devient fanatisme et la réforme opportune passe à la révolution. Et quand, pour mettre l’ordre et la lumière dans cette confusion, le Vicaire de Jésus-Christ, quand l’Église, en vertu de sa mission divine, élève la voix sur les grandes questions du jour, sur les problèmes sociaux, faisant la part du vrai et du faux, du licite et de l’illicite, elle n’entend favoriser ni combattre aucun camp ou parti politique, elle n’a rien d’autre en vue que la liberté et la dignité des enfants de Dieu ; de quelque côté qu’elle rencontre l’injustice, elle la dénonce et la condamne ; de quelque côté qu’elle découvre le bien elle le reconnaît et le signale avec joie. Mais il est une chose qu’elle exige de tous ses enfants, c’est que la pureté de leur zèle ne soit pas viciée par des erreurs, admises sans doute de bonne foi et dans la meilleure intention du monde, mais qui n’en sont pas moins dangereuses en fait et qui, en fin de compte, viennent tôt ou tard à être attribuées non seulement à ceux qui les tiennent, mais à l’Église elle-même. Malheur à qui prétendrait faire pactiser la justice avec l’iniquité, concilier les ténèbres avec la lumière ! Quae enim participatio justitiae cum iniquitate ? Aut quae societas luci ad tenebras ? (2 Cor. 6,14.)

 C’est aux heures de crises, mes frères, que l’on peut juger le cœur et le caractère des hommes, des vaillants et des pusillanimes. C’est à ces heures qu’ils donnent leur mesure et qu’ils font voir s’ils sont à la hauteur de leur vocation, de leur mission.

 Nous sommes à une heure de crise. À la vue d’un monde qui tourne le dos à la croix, à la vraie croix du Dieu crucifié et rédempteur, d’un monde qui délaisse les sources d’eau vive pour la fange des citernes contaminées ; à la vue d’adversaires, dont la force et l’orgueilleux défi ne le cèdent en rien au Goliath de la Bible, les pusillanimes peuvent gémir d’avance sur leur inévitable défaite ; mais les vaillants, eux, saluent dans la lutte l’aurore de la victoire ; ils savent très bien leur faiblesse, mais ils savent aussi que le Dieu fort et puissant, Dominus fortis et potens, Dominus potens in praelio (Ps 23, 8 ) se fait un jeu de choisir précisément la faiblesse pour confondre la force de ses ennemis. Et le bras de Dieu n’est pas raccourci ! Ecce non est abbreviata manus Domini ut salvare nequeat (Is. 59, 1)(note 10).

 Dans un instant, quand, debout à l’autel, j’élèverai vers Dieu la patène avec l’hostie sainte et immaculée pour l’offrir au Père éternel, je lui présenterai en même temps la France catholique avec l’ardente prière que, consciente de sa noble mission et fidèle à sa vocation, unie au Christ dans le sacrifice, elle lui soit unie encore dans son œuvre d’universelle rédemption.

 Et puis, de retour auprès du trône du Père commun pour lui faire part de tout ce que j’aurai vu et éprouvé sur cette terre de France, oh ! comme je voudrais pouvoir faire passer dans son cœur si aimant, pour le faire déborder de joie et de consolation, mon inébranlable espérance que les catholiques de ce pays, de toutes classes et de toutes tendances, ont compris la tâche apostolique que la Providence divine leur confie, qu’ils ont entendu la voix de Notre-Dame de Paris qui leur chante l’Orate, l’Amate, le Vigilate, non comme l’écho d’un «  hier  » évanoui, mais comme l’expression d’un «  aujourd’hui  » croyant, aimant et vigilant, comme le prélude d’un «  demain  » pacifié et béni.

 Ô Mère céleste, Notre Dame, vous qui avez donné à cette nation tant de gages insignes, de votre prédilection, implorez pour elle votre divin Fils ; ramenez-la au berceau spirituel de son antique grandeur, aidez-la à recouvrer, sous la lumineuse et douce étoile de la foi et de la vie chrétienne, sa félicité passée, à s’abreuver aux sources où elle puisait jadis cette vigueur surnaturelle, faute de laquelle les plus généreux efforts demeurent fatalement stériles, ou tout au moins bien peu féconds ; aidez-la aussi, unie à tous les gens de bien des autres peuples, à s’établir ici-bas dans la justice et dans la paix, en sorte que, de l’harmonie entre la patrie de la terre et la patrie du ciel, naisse la véritable prospérité des individus et de la société tout entière.

 «  Mère du bon conseil  », venez au secours des esprits en désarroi devant la gravité des problèmes qui se posent, des volontés déconcertées dans leur impuissance devant la grandeur des périls qui menacent ! «  Miroir de justice  », regardez le monde où des frères, trop souvent oublieux des grands principes et des grands intérêts communs qui les devraient unir, s’attachent jusqu’à l’intransigeance aux opinions secondaires qui les divisent ; regardez les pauvres déshérités de la vie, dont les légitimes désirs s’exaspèrent au feu de l’envie et qui parfois poursuivent des revendications justes, mais par des voies que la justice réprouve ; ramenez-les dans l’ordre et le calme, dans cette tranquillitas ordinis qui seule est la vraie paix !

 Regina pacis ! Oh ! oui ! En ces jours où l’horizon est tout chargé de nuages qui assombrissent les cœurs les plus trempés et les plus confiants, soyez vraiment au milieu de ce peuple qui est vôtre la «  Reine de la Paix  » ; écrasez de votre pied virginal le démon de la haine et de la discorde ; faites comprendre au monde, où tant d’âmes droites s’évertuent à édifier le temple de la paix, le secret qui seul assurera le succès de leurs efforts : établir au centre de ce temple le trône royal de votre divin Fils et rendre hommage à sa loi sainte, en laquelle la justice et l’amour s’unissent en un chaste baiser, justitia et pax osculatae sunt (Ps 74, 11) (note 12).

 Et que par vous la France, fidèle à sa vocation, soutenue dans son action par la puissance de la prière, par la concorde dans la charité, par une ferme et indéfectible vigilance, exalte dans le monde le triomphe et le règne du Christ Prince de la paix, Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Amen ! »

 

Partager :

  • 5Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)5
  • Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
2 octobre 2011
0 FacebookTwitterPinterestEmail
 

France histoire Esperance

Bienvenue sur France-Histoire-Esperance, votre média culturel

 
 

Actualités tendances

 

Derniers sujets :

  • 18H18 signification : comprendre le message et l’interprétation de cette heure miroir
  • Robert II, fils d’Hugues Capet : un roi pieux
  • Henri 1er : Roi des Francs et défis dynastiques
  • Hugues Capet : le fondateur de la dynastie capétienne
  • Lothaire : roi de France et héritier carolingien
  • Louis V : dernier roi carolingien de France
  • Louis IV, roi d’Outremer : un héritage de Carolingiens

Informations pratiques :

  • Plan du magazine
  • Contact
  • A propos
  • Mentions légales
  • Partenaires
  • Histoire de France

Tous droits réservés ©

Toute reproduction interdite sans l’autorisation de l’auteur

© france-histoire-esperance.com

A découvrir : villes et villages du Loiret 

Recommandations :

  • eternuement signification heure Signification de l’éternuement par heure

  • « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. » Jacques-Bénigne Bossuet

  • Louis XIII : un roi entre pouvoir et défi politiques

  • Bernanos: « La plus haute forme de l’espérance est le désespoir surmonté »

  • « La France tombera très bas. Plus bas que les autres nations… » Marthe Robin

  • Renouvellement récépissé Renouvellement de récépissé : combien de fois est-ce possible ? Guide complet des démarches administratives

  • Facebook

@ - Tous droits réservés


Back To Top
France Histoire Esperance
  • Actualités
  • Histoire / Culture
  • Géographie / Tourisme
    • Villes de France
  • Vie quotidienne
    • Pouvoir d’achat
    • Famille & couple
    • Bien-être & santé
    • Maison & jardin