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Monthly Archives

mars 2012

Histoire & Culture

Général Paul Lengentilhomme

by adminfhesp 29 mars 2012

Fils d’un receveur des contributions directes normand, Paul Louis Victor Marie Legentilhomme voit le jour à Valognes (Manche) le 26 mars 1884. Après sa scolarité, il intègre l’Ecole de Saint-Cyr dans la Promotion « La Dernière du vieux Bahut » en 1905.
legentilhomme
A sa sortie en 1907, il choisit l’Infanterie et se voit versé dans la Coloniale. En 1909, promu Lieutenant, il sert au Tonkin trois ans au sein du 3e Régiment de Tirailleurs Tonkinois, puis au sein des 10e et 2nd Régiments d’Infanterie Coloniale. De retour en Métropole, il sert au 23e Régiment d’Infanterie Coloniale.

Au début de la Grande Guerre, le 23e RIC monte au combat en Belgique le 7 août 1914 et est engagé en Belgique, à Gérouville, dès le 21 du mois. Le 22, le Lieutenant Lengentilhomme combat à Neufchâteau et est fait prisonnier après avoir défendu une maison avec ses soldats. Envoyé en Allemagne, il y passe toute la Grande Guerre avant de revenir en France en novembre 1918.

Promu Capitaine, élève à l’Ecole de Guerre, Paul Legentilhomme retourne au Tonkin au sein de l’Etat-major du Commandement Supérieur des Troupes en Indochine. En 1922, il rejoint une nouvelle fois le 23e RIC. Promu Chef de Bataillon en 1924, Legentilhomme est ensuite envoyé à Madagascar de 1926-1928, pour rejoindre encore le 23e. Promu Lieutenant-Colonel en décembre 1929, il devient Chef d’Etat-Major de la 3e Division d’Infanterie Coloniale du Général Billotte, poste auquel il reste deux années avant de repartir pour l’Indochine de 1931 à 1934. De retour d’Extrême-Orient, il prend le commandement du 4e Régiment de Tirailleurs Sénégalais jusqu’en 1937, avant d’être promu Commandant en second de l’Ecole de Saint-Cyr. Membre du Centre des Hautes Etudes Militaires (CHEM) en 1938, il est promu Général de Brigade à la fin de la même année. En janvier 1939, le Général Legentilhomme prend le commandement des Troupes de la Côte des Somalis à Djibouti.

Resté à Djibouti durant les tragiques mois de mai-juin 1940, Paul Legentilhomme refuse l’armistice du 22 juin et souhaite poursuivre le combat en accord avec le Colonel Edgar de Larminat et avec l’aide de son adjoint le Capitaine Raymond Appert. Mais sa tentative échoue et Legentilhomme décide de rejoindre de Gaulle à Londres en octobre et se retrouve de facto déchu de sa nationalité par le Gouvernement de Vichy. De Gaulle le place alors à la tête des premières forces combattantes de la France Libre au Soudan et en Érythrée. Les Français Libres font alors leurs premières armes contre les Italiens en Ethiopie sous commandement britannique.

Legentilhomme commande et organise ensuite la nouvelle 1re Division Légère Française Libre (DLFL), constituée à partir des premiers volontaires français d’Angleterre et des Colonies. La DLFL est une unité hétéroclite mais particulièrement motivée qui compte la 13e Demi-Brigade de la Légion Étrangère de Ralph Monclar, le Bataillon de Marche N°1 du Commandant Raymond Delange, le BM N°2 de Robert de Roux, le BM N°3 du Commandant Pierre Garbay, un Escadron de Spahis du 1er RMSM du Commandant Paul Jourdier, les Fusiliers-Marins du Capitaine de Corvette R. Détroyant, le Bataillon d’Infanterie de Marine du Commandant Pierre de Chevigné, des éléments d’artillerie du Capitaine Jean-Claude Laurent-Champrosay, ainsi que des éléments du Génie, du Train, de la Santé et de l’Intendance.

Basée au Camp de Qastina en Palestine en mai 1941, la 1re DFL participe aux côtés des Britanniques, des Indiens et des Australiens à l’Opération de Syrie pour empêcher le protectorat français d’être utilisé comme base par l’Allemagne. Cette offensive devient très vite un affrontement douloureux entre les Français Libres et les Troupes du Levant commandées par le Général Dentz restées fidèles au Gouvernement de Vichy. Paul Legentilhomme est blessé lors d’un bombardement mais refuse d’être évacué et continue de guider sa division jusqu’à Damas. Après l’armistice de Saint-Jean-d’Acre, l’écrasante majorité des troupes du Levant choisit de rentrer en France.

En août 1941, Paul Legentilhomme quitte le commandement de la 1re DLFL et commandement très brièvement les FFL d’Afrique. Puis, il est nommé Commissaire National à la Guerre le 25 septembre 1941 avant d’être nommé Haut-Commissaire pour les Possessions françaises de l’Océan Indien. Gouverneur de Madagascar et Compagnon de la Libération fin 1942, membre du Conseil de Défense de l’Empire début 1943, Commissaire à la Défense du Comité Français de Libération Nationale à Alger en octobre, il termine la Seconde Guerre mondiale comme Gouverneur Militaire de Paris en remplacement du Général Koenig qui l’appréciait pour son courage et son humanité.

Général d’Armée en 1947, Paul Legentilhomme occupe les postes de Conseiller Militaire du Ministre de l’Outre-Mer et de Conseiller Technique de François Mitterrand. Il effectue une brève carrière politique dans les rangs de l’UDSR entre 1952 et 1958 avant d’intégrer le Conseil de l’Ordre de la Libération en août 1958.

Paul Legentilhomme s’est éteint le 23 mai 1975 à Villefranche-sur-Mer. Il était titulaire de la Grand-Croix de la Légion d’Honneur, de l’Ordre de la Libération, de la Médaille Militaire (reçue en 1960), de l’Ordre de Chevalier du Dragon Annam, de l’Ordre du Bain, de la Legion of Merit, de l’Ordre du Lion Blanc de Tchécoslovaquie, de l’Ordre de la Couronne de Belgique, de l’Ordre « Virtutis Militari » de Pologne et aussi de la Grand-Croix de l’Ordre des Omeyades de Syrie.

Sources :
– http://www.1dfl.fr
– http://www.ordredelaliberation.fr

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Ralph Monclar

Ralph Monclar

Personnage à la vie digne d’un roman de guerre, Monclar reste une figure marquante de la Légion Etrangère du XXe siècle. S’il n’eut pas la science militaire d’un de Lattre ou d’un Leclerc, il n’empêche qu’il s’avéra un remarquable meneur d’homme doublé d’un soldat particulièrement courageux. – De son vrai…

3 juin 2016

Dans « Histoire militaire française »

Général Jean-Marie Degoutte

Général Jean-Marie Degoutte

Entièrement passé dans l’oubli, Jean-Marie Degoutte reste tout de même considéré comme l’un des meilleurs plus jeunes commandants français de la Grande Guerre, au même titre que d’hommes tels Georges Humbert ou Henri Gouraud. C’est aussi lui qui dirigea les travaux de la Ligne Maginot des Alpes dans les années 1920-1930.…

31 octobre 2016

Dans « Grande Guerre »

Général Edgard de Larminat

Général Edgard de Larminat

Fils d’un ingénieur des Eaux et Forêts, Edgard de Larminat voit le jour le 29 novembre 1895 à Alès (département du Gard). Au regard de la profession paternelle qui appelle à diverses mutations, Edgar effectue sa scolarité successivement à Alès, Gap, Troyes et Dijon. Il obtient son Baccalauréat à seize…

1 juillet 2015

Dans « Non classé »

29 mars 2012
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Histoire & Culture

29 septembre ; Fête de Saint Michel, Archange, protecteur de la France

by adminfhesp 26 mars 2012

« O Saint Michel,

Qui avez entendu les battements du Cœur de Jésus,
Qui avez pénétré le mystère de ce Divin Cœur transpercé par la lance,
Faites nous connaître les sentiments de ce Cœur adorable,
Conduisez nous à cette source de bénédiction.

Nous vous prions pour la France,
La nation privilégiée à laquelle il a montré son amour.
Obtenez lui du Cœur de Jésus les grâces qui la relèveront.

O Prince de la Paix,
Regardez avec bienveillance ce pays qui vous est confié,
Apportez lui la paix et la concorde, 

Secourez les peuples chrétiens,
Reléguez en enfer les guerres qui font couler tant de larmes.
Descendez des sommets du ciel, jusque dans nos demeures,
Pour faire régner la paix parmi nous,

Grand Prince de la Milice Céleste,
Établi par la Providence Divine le protecteur spécial de la France,
Souvenez vous que vous l’avez faite grande entre toute les nations,
Que vous l’avez établie la sentinelle de la foi et le soldat de Dieu dans le monde.

Obtenez lui un prompt et sincère retour à l’antique foi, source de sa force et de sa grandeur.
Éclairez les incrédules, rassurez les timides, fortifiez les faibles, encouragez les bons,
Secourez nous tous et rendez nous meilleurs et plus chrétiens.

Ainsi soit-il. »

 

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Appel de saint Jean-Paul II à redécouvrir « l’âme française »...

Appel de saint Jean-Paul II à redécouvrir « l’âme française »…

C’était en 1996. A l’occasion de la célébration du XVème centenaire du baptême de Clovis, à Reims, Jean-Paul II exhortait les Français à redécouvrir leur histoire et la vocation propre de leur pays. Voici l’homélie en intégralité.           « Chers Frères et Sœurs de France ici rassemblés, L’Évêque de Rome salue en cette…

29 avril 2015

Dans « Non classé »

Grand discours : cardinal Pacelli ( futur Pie XII), la vocation chrétienne de la France

Grand discours : cardinal Pacelli ( futur Pie XII), la vocation chrétienne de la France

Chers lecteurs, France-Histoire-Espérance vous propose de redécouvrir le fameux discours sur la vocation de la France, prononcé le 13 juillet 1937-dans la chaire de Notre-Dame de Paris-par son éminence le cardinal Eugenio Pacelli, futur pape Pie XII. Un discours plus que jamais d’actualité !  « Tandis que dans la majesté des fonctions liturgiques,entouré…

23 septembre 2013

Dans « Non classé »

Aragon : « Je vous salue ma France »

En août-septembre 1943, Aragon, sous le pseudonyme de François la Colère, fait imprimer clandestinement Le Musée Grévin. Le poème est ensuite distribué à Paris sous forme de tract. Imaginant que la guerre est achevée, le poète dresse le tableau d’une France victorieuse et immortelle. Le titre provient du fait qu’il…

14 septembre 2014

Dans « Non classé »

26 mars 2012
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Histoire & Culture

La mort de Louis XVI ou « la plus formidable opération d’amnésie collective de notre histoire »

by adminfhesp 24 mars 2012

Nous relayons un article paru récemment sur le site http://www.ndf.fr/, signé Gabriel Privat, jeune historien français.

« Le 21 janvier 1793 au petit matin mourait le roi Louis XVI, guillotiné à Paris. Depuis, nous n’avons pas cessé de parler de cette mort. Pour Balzac, « le jour où on a coupé la tête du roi, on a coupé la tête de tous les pères de familles. » Pour Raymond Poincaré, la mort de Louis XVI fut « un suicide collectif ». 

Cette mort marque surtout d’une empreinte de sang la plus formidable opération d’amnésie collective de notre histoire. En tuant le roi, les conventionnels rejetaient tout le passé qui était lié à sa personne. Ils condamnaient la France antérieure à 1793 à l’oubli, créant une nouvelle France, au calendrier marqué de l’an I de la République. Avec cette mort, la révolution devenait un bloc. On était pour ou contre cette mort. Il n’était plus possible d’être royaliste, monarchien, libéral, partisan de la régence de Philippe-Egalité, fédéraliste, girondin, jacobin. On était simplement favorable ou hostile à la mort du roi, et tous ceux qui se montrèrent hostiles furent rejetés, d’une manière ou d’une autre, dans le camp de la contre-révolution, c’est-à-dire celui voué à l’oubli collectif.

Le temps passa, apaisa en apparence cette terrible blessure. A la Restauration, on retrouva le corps de Louis XVI, dans une fosse commune, où il avait été placé pour être oublié. Louis XVIII lui fit donner des funérailles dignes d’un roi, et sa tombe, en la basilique de Saint-Denis, marque le souvenir des rois à elle seule. Dès 1814, l’habitude fut prise, dans toute la France, le 21 janvier, de faire dire des messes pour le repos de l’âme de Louis XVI. Ce sont, depuis, des milliers et des milliers de messes qui ont été dites pour le repos de l’âme d’un homme certainement au Ciel désormais, et intercesseur pour son peuple et sa patrie.

Mais est-il encore utile, aujourd’hui, de se souvenir d’une mort vieille de plus de deux siècles, dans un pays où la république semble faire la presque unanimité ? Après tout, si on se souvient de la guerre de Cent ans, des guerres de religion ou de la Fronde, on ne place plus aucune passion dans l’évocation de ces événements pourtant autrement plus douloureux pour la patrie que la mort d’un seul homme, fût-il roi. Pourquoi lui, alors ? Cette question, à vrai dire, pose un faux problème. La question n’est pas celle de l’utilité, mais de la signification de cette célébration. Que signifie pour quelques milliers de Français de continuer de se souvenir, chaque année, de la mort d’un roi et de faire dire à son attention une messe ou de déposer place de la Concorde une gerbe de fleurs ? Il s’agit, pour la plupart, de se souvenir que l’histoire de France n’a pas commencé en 1789, qu’elle plonge ses racines dans un passé plurimillénaire, dont le roi était le représentant, en incarnant la dynastie, histoire familiale de la France. Il s’agit de s’unir à la mémoire de cette vieille France et d’en faire un socle d’espérance pour le présent. »

Retrouver la suite de l’article sur http://www.ndf.fr/poing-de-vue/16-01-2015/pourquoi-se-souvenir-de-la-mort-de-louis-xvi#.VMC_IUeG_uI

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Mort de Louis XVI

Mort de Louis XVI

Louis XVI fut guillotiné le 21 janvier 1793, Place de la Révolution ( actuelle Place de la Concorde)  Je meurs innocent de tous les crimes qu’on m’impute ; je pardonne aux auteurs de ma mort ; je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe pas sur la France. »…

20 janvier 2012

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« Les racines de l’espérance »

Nous rééditons cet article qui nous semble être une bonne contribution à la neuvaine pour la France à laquelle France-Histoire-Espérance s’associe pleinement. « Apprenez, mon fils, que le royaume de France est prédestiné par Dieu à la défense de l’Eglise romaine qui est la seule véritable Eglise du Christ » C’est…

15 novembre 2014

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21 janvier 1793 : Louis XVI guillotiné

21 janvier 1793 : Louis XVI guillotiné

Courageusement et après avoir été débarrassé de ses effets, le Roi de France monte  sur l’échafaud devant une foule hostile. Il pardonne à son peuple par ces mots : « Je meurs innocent des crimes qu’on m’impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort, et je prie Dieu que le sang…

21 janvier 2016

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24 mars 2012
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Histoire & Culture

« L’homme est un roseau pensant » (Pascal)

by adminfhesp 21 mars 2012

 

“L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature; mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser : une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer. Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien”

 

Blaise Pascal ( 1623-1662), extrait des pensées ( 1670)

Voir aussi https://www.france-histoire-esperance.com/blaise-pascal/

 

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Blaise Pascal : homme de science et de foi

Blaise Pascal : homme de science et de foi

Blaise Pascal (1623-1662) . Inventeur de la machine à calculer et défenseur inconditionnel du christianisme. Géomètre scrupuleux et grand mystique : la dualité entre science et foi traverse toute l’oeuvre de cet immense écrivain français, sans jamais vraiment entrer en contradiction. On peut résumer son combat à celui de la vérité,…

2 avril 2014

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Face à l'optimisme béat, le réalisme et l'espérance chrétienne !

Face à l’optimisme béat, le réalisme et l’espérance chrétienne !

« Les optimistes sont des imbéciles heureux, quant aux pessimistes, ce sont des imbéciles malheureux ». Bernanos se riait déjà, en 1945, tant des espoirs vains des adorateurs du Progrès que de la vision désespérante des prophètes de malheur…  Le réalisme du chrétien Face à ces deux écueils, une voie s’impose : celle du réalisme. Et…

4 janvier 2015

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Nicolas Sarkozy; Discours du Latran

Nicolas Sarkozy; Discours du Latran

Voici des extraits du discours prononcé le 20 décembre 2007, au Vatican, où le président de la République d’alors rappelle le lien particulier qui unit la France à l’Église catholique. Un discours qui s’inscrit pleinement dans la ligne éditoriale de France-Histoire-Espérance. « En me rendant ce soir à Saint-Jean de Latran, en acceptant…

3 avril 2012

Dans « Non classé »

21 mars 2012
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Histoire & Culture

Du rap à Verdun ou la sinistre farce mémorielle

by adminfhesp 20 mars 2012

« Pour celui qui en revient, Verdun c’était bien.
Pour celui qui en est mort, Verdun c’est un port. […]
Un champ perdu dans le Nord-Est,
Entre Épinal et Bucarest, […]
C’est une sortie dans le Nord-est,
Sur l’autoroute de Reims à Metz
 »

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Voici ce que chantait joliment Michel Sardou sur un ton mélancolique en 1979, constatant un désintéressement générationnel sur la sanglante bataille. Mais Sardou termine au moins sa chanson par les paroles suivantes : « Mais comme j’avais un vieux à Verdun, et que je n’oublie jamais rien, j’y reviens »
S’il n’oublie rien, le chanteur – qui a souvent agacé – a eu cependant l’élégance de ne pas aller se produire en concert au pied de l’Ossuaire de Douaumont.

Or, visiblement l’Élysée et la Mairie socialiste de Verdun ont oublié ce que signifie le mot respect. Comme le dit Maxime Tandonnet (lire ici : http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/05/11/31001-20160511ARTFIG00111-concert-de-rap-aux-ceremonies-de-verdun-la-france-humiliee.php) : « Verdun ne donne pas envie de rire, ni de danser, ni de s’enflammer sur un air de rap. La commémoration de Verdun n’est envisageable que dans le recueillement dû au calvaire de centaines de milliers de personnes qui ont sacrifié leur bonheur et leur vie à une conception de l’honneur et de la patrie. Un respect infini leur est dû, rien d’autre, et ce respect passe par le silence, la discrétion, et la dignité. Peu importe que l’artiste invité à cette commémoration soit un chanteur de rap, de raï, de reggae, de rock, de hard rock, de variété française, de Techno, de musique yéyé, bebop ou autre. C’est le principe même de l’amusement, du divertissement musical pour célébrer Verdun qui est blessant. S’il doit y avoir une musique, ce ne peut être que celle de la solennité et de l’émotion, la sonnerie aux morts qui fige et glace le sang à la pensée des disparus, de leur souffrance et de celle de leurs proches qui ne les reverront jamais. »

– Démarche consternante dans le fond. Les ordonnateurs des commémorations  du centenaire de Verdun semblent vouloir susciter l’intérêt de jeunes français et allemands en ne leur proposant qu’un concert. La portée que représente la bataille impose autre chose que des chansons, qui plus est des chansons à la tonalité artistique particulièrement douteuse ! En dehors des périodes de pause dans les combats, les Poilus de 1916 n’ont connu que la meurtrière et assourdissante symphonie des bouches à feu, comme le concert des mitrailleuses. Alors, ne dansons pas sur les morts, quelque soit leur camp !

Les survivants de Verdun auraient-il d’ailleurs apprécié d’entendre des airs de musette lorsque fut inauguré l’ossuaire de Douaumont ? J’aurai été fort étonné de voir les Australiens et Néo-Zélandais – et mêmes les Turcs – se livrer à une telle sinistre excentricité quand il fallut commémorer Gallipoli. Et je serai fort surpris que le Gouvernement et l’Armée de Sa Très Grâcieuse Majesté fassent de même le 1er juillet prochain, à Thiepval dans la Somme.
L’actuel maire socialiste de Verdun, Samuel Hazard avait dénoncé jadis le « prix de l’innocence » suite à un fait divers émotionnel à dimension antisémite. De qui se moque-t-il en parlant d’ignorance ? C’est donc encourager l’ignorance sur la Grande Guerre en particulier – et sur l’Histoire de France en général – que d’inviter un rappeur dans des commémorations qui impliquent – directement et indirectement – beaucoup de Français qui veulent se souvenir dignement. Ce qui est proposé autant par l’Elysée que par la Mairie de Verdun est un néant culturel. Ces jeunes qui viendront à Verdun, sauront-ils nommer l’un de leurs arrières-grands-pères ayant été soldat de la Grande Guerre ?

Justement, le rappeur dénommé Black M, qui a qualifié les Français de « koufars » (terme indubitablement hostile et péjoratif), sait-il seulement ce que représente Verdun pour des milliers de familles françaises ? Serait-il seulement capable d’expliquer en quelques lignes ce qui s’y est passé en 1916 ? Au moins a-t-il été clair en admettant que son seul intérêt de se rendre à Verdun (on peut même se demander s’il saurait placer le département de la Meuse sur une carte) est seulement « d’aller sur scène » parce qu’il « aime ça ». C’est très brillant, n’en jetez plus ! Peut-être que Black M se définit-il comme un artiste, libre à lui. Mais dans ce cas, les impôts des habitants de la Communauté d’Agglomération de Verdun (qui co-finance ladite manifestation culturelle) devraient d’abord servir à d’autres manifestations commémoratives qui se voudraient pédagogiques à destination de l’ensemble du public.

C’est donc en tant que sale « koufar » que je suis, trois fois arrière-petit-fils d’aussi sales « koufars » bleus horizons que j’ai rédigé cette petite tribune libre.

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Général Edouard de Curières de Castelnau

Général Edouard de Curières de Castelnau

Celui que Georges Clémenceau surnommait avec aversion « le capucin botté » naît le 24 décembre 1851 à Sainte-Affrique (Aveyron). Fils de Michel et Marthe de Curières de Castelnau, avocat, Édouard est issu d’une lignée de la très vieille noblesse rurale du Haut-Rouergue. L’un de ses ancêtres, le Seigneur Hugues de…

19 mars 2016

Dans « Grande Guerre »

19 décembre 1916 : Fin de la Bataille de Verdun

19 décembre 1916 : Fin de la Bataille de Verdun

– Symbole du sacrifice et de la résistance de l’Armée française de la Grande Guerre, comme de l’horreur des tranchées, la bataille de Verdun s’achève le 19 décembre 1916 sur une victoire défensive française. – Le succès défensif français a aussi été permis grâce aux  offensives sur la Somme qui…

19 décembre 2016

Dans « Grande Guerre »

22 février 1916 : le Colonel Driant tombe à Verdun

22 février 1916 : le Colonel Driant tombe à Verdun

Personnage haut en couleur mais au final attachant,  véritable « mythe » de la Grande Guerre, Émile Driant était à la fois officier, homme politique et écrivain. – Sorti quatrième de la Promotion Saint-Cyr « Dernière de Wagram »,  officier en Afrique, gendre du Général Boulanger, commandant du 1er Bataillon de Chasseur à Pied…

22 février 2016

Dans « Grande Guerre »

20 mars 2012
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Histoire & Culture

23 novembre 1407 : Assassinat de Louis d’Orléans

by adminfhesp 18 mars 2012

Cet acte qui choqua profondément l’opinion de l’époque prend racine dans le conflit larvé et les tensions qui opposent Louis Ier d’Orléans, second fils de Charles V et frère de Charles VI à son cousin direct, Jehan Sans Peur, Duc de Bourgogne, fils de Philippe le Hardi, neveu de Charles V, cousin du Roi et du Duc.

Les deux intérêts divergent. Louis d’Orléans veut à la fois étendre son influence sur le Nord de l’Italie (il a épousé Valentine Visconti, fille du Duc de Milan Gian-Galeazzo) et reprendre la lutte contre l’Angleterre. De son côté, Jehan Sans Peur souhaite apporter la sécurité politique et économique à son très puissant duché qui recouvre la Bourgogne, la Franche-Comté et les riches cités drapières flamandes. Les deux Princes ont même failli déclencher une guerre privée en 1405.

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18 mars 2012
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Histoire & Culture

Amiral Jehan V de Bueil « Fléau des Angloys »

by adminfhesp 16 mars 2012

Fils de Jehan IV de Bueil – Seigneur de Bueil, de Montrésor, d’Aubijoux, de Château-la-Vallière, de Courcillon, de Saint-Calais, d’Ussé et de Vailly-sur-Sauldre –  et de Marguerite de Sancerre, Jehan V de Bueil voit le jour en 1406.
bueil
En 1418, son oncle Hardouin de Bueil Évêque d’Angers lui lègue la Saigneurie de Vaujours. En 1422, il devient écuyer et démarre son apprentissage auprès de Guillaume Vicomte II de Narbonne. A dix-huit ans, il participe à la bataille de Verneuil aux côtés du Duc Jehan II d’Alençon. Après cette défaite, il passe comme mercenaire sous les ordres d’Etienne de Vignolles dit « La Hire ».

Jean V de Bueil se taille alors une solide réputation de guerroyeur qui lui vaut le surnom de « Fléau des Angloys ». Fait Capitaine de Tours à seulement vingt-ans en 1428, il rejoint Jehan Bâtard d’Orléans dans Orléans assiégée avec 800 hommes et participe activement à la défense de la ville. Après avoir reçu 200 Livres Tournois du Trésor Royal, Bueil se range ensuite sous la bannière de Sainte Jehanne d’Arc et participe aux combats de Jargeau, Meung-s/-Loire, Beaugency, Patay et assiste au sacre de Reims.

Dans les années 1430, il participe à plusieurs combats en Normandie avant de recevoir vers 1438-1439, sur l’entremise d’Yolande d’Aragon, la charge de Capitaine Général du Roi en Anjou et Maine. Cette charge le rattache alors au « Parti Angevin » fermement anti-anglais que dirige la Duchesse d’Anjou et belle-mère de Charles VII. Bueil défend alors activement le Maine et l’Anjou contre les compagnies d’hommes d’armes sans soldes qu’ils soient anglais ou français. Il doit aussi guerroyer un temps contre André de Lohéac pour la possession de la forteresse de Sablé-s/-Sarthe.

En 1439, Jehan V de Bueil réalise l’un de ses plus beaux coups d’éclat en s’emparant par la ruse de la place forte de Sainte-Suzanne (non loin de Laval) et y chasse les Anglais commandés par Matthew Gough en l’absence de John Falstof. Il profite alors du moment pour s’installer solidement dans Sainte-Suzanne alors que la place appartient à la famille d’Alençon.

En 1439-1440, il rejoint les rangs de la « Grande Praguerie » menée par le Dauphin Louis aux côtés du Duc d’Alençon et de Dunois. Après la défaite des comploteurs, Bueil rentre en grâce auprès de Charles VII qui lui ordonne de remettre la place à la famille d’Alençon, ce qu’il fera effectivement…en 1447.
En 1444, Charles VII lui confie une armée qui part affronter les Cantons Suisses coalisés contre l’Empire à Bâle. Bueil participe donc activement à la victoire de la Birse (ou de Saint-Jacques) près de Bâle aux côtés du Dauphin Louis.
En 1445, lorsqu’Arthur de Richemont Connétable de France fond les Compagnies d’Ordonnance, Jehan V de Bueil prend le commandement de l’une d’entre elles.
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En 1450, après la mort de l’Amiral Prégent de Coëtivy lors du siège de Cherbourg, Jehan V de Bueil est nommé Amiral de France et fait Vicomte de Carentan par Charles VII autant pour ses compétences que pour limiter l’influence bretonne des hommes de Richemont dans les institutions militaires du Royaume. Il est cependant important de préciser qu’à l’époque, Amiral n’est pas un grade mais une dignité dans la Marine. En outre, l’Amiral de France possède des pouvoirs étendus sur la Marine de Guerre, le commerce, ainsi que des droits de justice sur toute la juridiction de l’Amirauté.

En 1451, Bueil obtient le Comté de Sancerre légué par son oncle Béraud III. En 1453, il prend part à la victoire de Castillon sur les Anglais. Lors de la liquidation des biens de Jacques Cœur, il en profite pour acheter la Seigneurie de Barlieu pour 3 000 écus d’or, ainsi que les Châtellenies de Vailly, de Charpignon comme les Prévotés du Mêche et de Bannerois. Il vend enfin son château de Gelles à Antoine de Chabannes.

En 1461, après la mort de Charles VII et l’avènement de Louis XI, Jehan V de Bueil voit sa position fragilisée à la Cour face au Roi qui veut se débarrasser des anciens conseillers de son père au profit de ses hommes à lui. Jehan V de Bueil doit alors rendre sa charge à Jehan de Montauban. Mécontent quant au nouveau roi, Bueil rejoint la Ligue du Bien Public fondée par Charles le Téméraire en 1465. Il n’est pas le seul, puisque l’on trouve aussi d’anciens grands noms de la Guerre de Cent Ans tels le Comte de Clermont, Jehan de Dunois et Antoine de Chabannes.

Cependant, en 1469, Louis XI qui a besoin d’hommes de guerre de qualité contre le Duché de Bourgogne, réussit à retourner Jehan de Bueil et Antoine de Chabannes. Retrouvant alors sa place de Conseiller royal et se voyant octroyé la charge de Chambellan, Bueil combat encore brillamment et remporte les victoires d’Ouchy et de Ribemont en 1473. En 1476, il obtient la Seigneurie de Courcillon.

Jehan V de Bueil s’éteint en juillet 1477 à une date non précisée par les chroniqueurs.
Il s’était marié deux fois ; la première avec Jehanne de Montjean (fille de Jehan de Montjean et d’Anne de Sillé), puis après son veuvage, avec Martine Turpin de Crissay (fille d’Antoine de Crissay et d’Anne de la Grézille). De son premier mariage il eut un fils, Antoine et de ses secondes noces, un second fils Edmond et une fille Françoise.

Sources :
– MINOIS Georges : La Guerre de Cent Ans, Perrin
– MURRAY-KENDALL Paul : Louis XI. L’intelligence au pouvoir, Marabout
– http://www.le-petit-manchot.fr

 

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22 juillet 1461 : Mort de Charles VII dit le Victorieux

22 juillet 1461 : Mort de Charles VII dit le Victorieux

Souverain passé à la postérité comme étant le « Petit Roi de Bourges qui a trahi Jehanne d’Arc » , dénigré par les historiens de la IIIe République, il apparaît très souvent comme un monarque effacé sinon insignifiant, coincé avec son père Charles VI le Fou entre les grands règnes…

22 juillet 2016

Dans « Bas Moyen-Âge et Guerre de Cent Ans »

Arthur de Richemont, Connétable de France et Duc de Bretagne

Arthur de Richemont, Connétable de France et Duc de Bretagne

Dans l’Histoire de la Guerre de Cent Ans, Arthur de Richemont reste curieusement – tout comme Olivier V de Clisson – dissimulé par l’ombre de Bertrand du Guesclin. Pourtant, il fut le troisième représentant de la noblesse bretonne à s’être vu octroyé la dignité de Connétable de France. Richemont ne…

26 décembre 2016

Dans « Epoque médiévale »

30 août 1483 : Mort du Roi Louis XI

30 août 1483 : Mort du Roi Louis XI

C’est après s’être confessé à Saint François de Paule que s’éteint ce grand souverain, laid, avare et superstitieux (né en 1423), fils de Charles VII et de Marie d’Anjou. Jules Michelet a brossé de lui un portrait mêlant admiration et effroi, le comparant à un génie démoniaque. Toutefois, son œuvre…

30 août 2013

Dans « Non classé »

16 mars 2012
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Histoire & Culture

Les Côtes du Roussillon

by adminfhesp 11 mars 2012

Après les Banyuls et les Maury, je vous propose de partir à la découverte des autres vins du Roussillon, moins connus mais tout aussi intéressant et appréciables.

Situé entre le massif des Corbières et la frontière espagnole, au pied du Mont Canigou (Pyrénées Orientales), le vignoble des Côtes du Roussillon est référencé depuis le VIIe siècle avec une implantation du fait de colons grecs et l’appellation a été reconnue en 1977.
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Le vignoble (5 770 hectares), taillé en gobelets, bénéficie d’un climat chaud et sec ainsi que de terroirs et de cépages variés. Outre un peu de blancs et de rosés, les vignerons du Roussillon produisent des rouges qui commencent à gagner en renommée. Enfin, les sols utilisés sont formés de calcaires, schistes, granits, gneiss et de sables.

1 – LES ROUGES

Tout d’abord, ils existent sous trois appellations, Côtes du Roussillon, Côtes du Roussillon-Villages et Côtes du Roussilon Les Aspres. Les seconds proviennent de vignobles situés entre les Corbières et le Massif du Têt pour couvrir quatre communes : Caramany, Latour-de-France, Tautavel et Lesquedre qui donnent des vins avec davantage de charpente. Ils sont formés à partir d’un assemblage de Carignan (60%), Grenache noir Syrah, Mourvèdre et un cépage plus locale, l’Iladoner.
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La robe des rouges révèle un grenat intense agrémenté de reflets tuilés avec l’âge. Les Côtes du Roussillon-Villages peuvent se parer d’une robe soutenue. Leurs arômes révèlent de la griotte et de la mûre (grâce à la Grenache), des notes grillées et épicées. Avec l’âge ce sont le cuir, le pruneau, la confiture et les fruits confits qui se révèlent.
En bouche, ils se montrent particulièrement puissants, généreux et structurés. Les Côtes du Roussillon Villages se révèlent des tanins délicats mais aussi une agréable onctuosité.

Ces jolis vins rouges sont à servir à 14-17°C sur des gibiers (à plume, marcassin, sanglier et lièvre), de la viande rouge ou grillée comme de la selle d’agneau à la catalane.

2 – LES ROSES

Issus des cépages Carignan, Grenache et Syrah, les rosés sont à boire jeunes et frais. Ils offrent une belle robe rose-pâle, des arômes faits de petits fruits rouges, ainsi qu’une bouche corsée. Ils sont à servir sur de la charcuterie, des salades et du poulet à la catalane.

3 – LES BLANCS

Ils sont issus d’une gamme de cépage composée de Macabeu, Iladoner, Grenache blanc, Malvoisie, Marsanne, Roussanne et Vermentino blanc.
Leur robe délivre un or pâle à reflets verts, tandis que leur palette d’arômes est composée de fleur de vignes comme de notes boisées. En bouche, ils se montrent légers et frais.
On les servira à 10°C sur du poisson et des fruits de mer.

Sources :
– Dictionnaire des vins de France, Hachette, coll. Les livrets du vin

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Vins du Rhône - Rasteau

Vins du Rhône – Rasteau

On connaît beaucoup les vins du Rhône pour leurs bons et grands rouges, ainsi que pour le Muscat de Beaumes-de-Venise mais on connaît bien moins les vins doux produits non loin d’Avignon. Or, si les Rasteau n’ont pas la renommée de leurs « cousins » du Roussillon, Banyuls et Maury, ils n’en valent…

28 février 2014

Dans « Non classé »

Grands vins du Rhône - Côte Rôtie (3)

Grands vins du Rhône – Côte Rôtie (3)

Moins connu du grand public que son voisin méridional de Châteauneuf-du-Pape, le vignoble de la Côte-Rôtie (nord de la Vallée du Rhône, pays Viennois au sud de Lyon) est l’un des plus anciens que compte la France. On dit même que les Gaulois tiraient déjà le vin dans cette région.…

13 avril 2014

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Vins de Bourgogne : Irancy

Vins de Bourgogne : Irancy

Irancy est un vieux village vigneron situé au nord d’Auxerre sur la rive droite de l’Yonne, au pied de la Côté des Bars. Le vignoble, composé du Pinot Noir associé au César (10 %), pousse sur des sols marneux kiméridgiens pour les meilleurs terroirs, ou sur des sols à forte…

20 mars 2013

Dans « Non classé »

11 mars 2012
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Histoire & Culture

4 novembre 1956 : Disparition de Son Eminence le Cardinal Saliège

by adminfhesp 6 mars 2012

Grande figure de la Résistance spirituelle et morale à l’occupation nazie en France, Son Éminence Jules-Géraud Saliège Archevêque de Toulouse, titulaire de l’Ordre de la Libération, est l’un des grands prélats français reconnus comme Juste Parmi les Nations.
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Auvergnat de naissance, Jules-Géraud Saliège voit le jour le le jour le 24 février 1870 à Mauriac dans le Cantal.

Se destinant à la prêtrise, il fait ses études au Petit Séminaire de Pleaux (près de Mauriac) avant d’entrer au Grand Séminaire d’Issy-les-Moulineaux. Après son Ordination, il retourner en Auvergne et devient professeur en 1905. Deux ans plus tard, il enseigne au Petit Séminaire de Saint-Flour.

Lorsqu’éclate la Grande Guerre, l’Abbé Saliège se porte volontaire pour le Front et est incorporé à la 163e Division d’Infanterie comme aumônier et infirmier. Se dépensant sans compter auprès des Poilus, le P. Saliège connaît les combats de Verdun. Gazé en 1917, il est démobilisé et retourne exercer son apostolat à Saint-Flour.

Ordonné Évêque de Gap en 1925, puis Archevêque de Toulouse en 1928, ce prélat à poigne dénonce le totalitarisme communiste tout en mettant ses fidèles en garde contre le Fascisme et le Nazisme. Des informations lui parviennent de Berlin grâce au Père René de Naurois, le futur Aumônier du Commando Kieffer.

Son esprit de charité le conduit à accueillir des familles de Républicains espagnols à partir de 1938. L’année d’après, ce sont des étudiants de Pologne qui viendront trouver refuge au sein des institutions catholiques toulousaines.

D’abord fidèle au Maréchal Pétain en 1940, Monseigneur Saliège prend ses distances avec le Régime de Vichy. Parallèlement, il met en place des structures d’asile pour les enfants juifs dans son diocèse.

Après s’être insurgé contre les rafles d’enfants, il rédige une lettre retentissante le 23 août 1942. En voici le contenu :

Mes très chers Frères,
Il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine qui impose des devoirs et reconnaît des droits. Ces devoirs et ces droits, tiennent à la nature de l’homme. Ils viennent de Dieu. On peut les violer. Il n’est au pouvoir d’aucun mortel de les supprimer.
Que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau, que les membres d’une même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle.
Pourquoi le droit d’asile dans nos églises n’existe-t-il plus ?
Pourquoi sommes-nous des vaincus ?Seigneur ayez pitié de nous.
Notre-Dame, priez pour la France.
Dans notre diocèse, des scènes d’épouvante ont eu lieu dans les camps de Noé et de Récébédou. Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos Frères comme tant d’autres. Un chrétien ne peut l’oublier.
France, patrie bien aimée France qui porte dans la conscience de tous tes enfants la tradition du respect de la personne humaine. France chevaleresque et généreuse, je n’en doute pas, tu n’es pas responsable de ces horreurs.
Recevez mes chers Frères, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Jules-Géraud Saliège
Archevêque de Toulouse
23 août 1942

A lire dimanche prochain, sans commentaire.

A partir de ce moment, malgré une paralysie, le courageux prélat ne cesse pas de se dépenser pour sauver des milliers de personnes de la déportation. Ayant eu preuve des actes de Résistance du Prélat, la Gestapo vient l’arrêter en juin 1944 lors d’une rafle. Compte-tenu de son âge avancé, Mgr. Saliège connaît juste l’internement.
Libéré à la fin de l’été, il sera acclamé par 20 000 personnes sur le Capitole. Aussitôt, il prend position contre les dérives meurtrières de l’épuration.

En 1946 le Commissaire de la République Pierre Bertaux lui remet la Croix de la Libération pendant que le nouveau Nonce Apostolique SE Mgr. A. Roncalli (futur Jean XXIII) lui remet les insignes de Cardinal par dérogation spéciale de Pie XII.

Il repose aujourd’hui dans la Cathédrale Saint-Etienne de Toulouse.

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Chroniques du Jour-J : Abbé René de Naurois

Chroniques du Jour-J : Abbé René de Naurois

Avec les commémorations du Jour-J, le Commando Kieffer est à l’honneur dans les médias. Au lieu d’être répétitif, j’ai décidé de vous présenter l’une de ses figures les plus attachantes mais qui reste quelque peu dans l’ombre du « Pacha » ; René de Naurois, l’aumônier des bérets verts français. René Jacobe de…

2 juin 2014

Dans « Non classé »

Monseigneur Pierre Marie Théas, Juste Parmi les Nations

Monseigneur Pierre Marie Théas, Juste Parmi les Nations

Né le 14 septembre 1894 à Bauzun (Béarn), Pierre Marie Théas entre d’abord au Séminaire de Bayonne, avant d’être pris par la Grande Guerre. Il sert au 13e Régiment d’Infanterie de Ligne, puis au 173e RI durant tout le conflit dont il sort décoré et cité. Après avoir achevé ses…

3 avril 2016

Dans « Figures de l’Eglise »

7 avril, fête de Saint Jean-Baptiste de La Salle

7 avril, fête de Saint Jean-Baptiste de La Salle

– Fils de la noblesse champenoise devenu prêtre  Immense figure de la Réforme Catholique en France, Jean-Baptiste de la Salle naît le 30 avril 1651 à Reims. Aîné d’une famille de onze enfants, il est le fils de Louis de la Salle, Conseiller au Présidial de Reims et de Nicole…

7 avril 2016

Dans « Figures de l’Eglise »

6 mars 2012
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Histoire & Culture

Chroniques de la Bataille de Normandie – 17/ La Bataille de Saint-Lô (Première partie)

by adminfhesp 2 mars 2012

Après la très dure Bataille des Haies, Omar N. Bradley doit se consacrer à l’assaut sur Saint-Lô. Celui-ci doit se développer sur deux axes de part et d’autre de la vire. 6 divisions (2nd – détachée du Vth Corps, 9tth, 29th, 30th, 35th Infantry-Divisions et 3rd Armored Divisions), 5 Bataillons de Chars, autant de Tank Destroyers Battalions et 2 Cavalry Groups (102nd et 113th) sont mobilisés, soit environ 120 000 hommes. L’aile gauche du VIIth Corps de Collins doit attaquer par le nord-ouest, tandis que le XIXth Corps de Charles H. Corlett est en charge des axes nord et nord-est, des deux côtés de la Vire.
Pour Omar N. Bradley, la prise de Saint-Lô signifie  en finir avec la « Bataille des Haies » et de contrôler les routes menant à Vire au sud-est et à Coutances au sud-ouest. En somme, la Ist Army bénéficierait d’un véritable tremplin qui permettrait de manœuvrer dans un terrain plus favorable et qui placerait la 7. Armee allemande dans une position plus difficile.
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– Pour la première phase de l’assaut, l’effort principal du XIXth doit avoir être porté par la 30th Infantry-Division « Old Hickory » du Major.General Leland S. Hobbs. Celle-ci (appuyée par le 113th Cavalry Group) doit franchir le canal Vire-Taute et, s’emparer de Saint-Jean-de-Daye, sur la rive gauche de la Vire, clé de la défense allemande sur la route de Saint-Lô. Pendant ce temps, la 29th ID « Blue and Gray » de Charles H. Gehrardt doit nettoyer la rive gauche de la Vire avant d’attaquer Saint-Lô. De son côté, la 35th ID « Santa Fe » de Paul W. Baade doit intervenir durant la seconde partie de l’offensive. Enfin, la 3rd Armored Division  de Leroy H. Watson se tient en réserve à Isigny, avant de lâcher l’un de ses Combat Command contre Saint-Lô.

– Les forces allemandes qui défendent Saint-Lô constituent la majorité des effectifs de la 7. Armee. Conscient que la préfecture de la Manche représente un important carrefour routier, Paul Hausser y a massé des éléments du LXXXIV. AK de von Choltitz (rive gauche de la Vire) et du II. Fallschirm-Korps du General der Fallschirmtruppe Eugen Meindl qui tient le front de la rive droite (est) de la Vire jusqu’à Caumont l’Eventé. Les éléments des 266, 275 Infanterie-Divisionen, 17. SS-PzGren « Götz von Berlichingen » et 2. SS-PzDiv « Das Reich » sont intégrés au LXXXIV. AK, pendant que Meindl défend l’est de -Lô avec la 3. Fallschirm-Jäger-Division de Richard Schimpf, les restes de la 352. Infanterie-Division de Kraiss, ainsi que quelques éléments survivants de la 91. Luftlande-Division de l’Oberst König. Enfin, une unité d’artillerie motoréisée, la 30. Schnelle-Brigade se tient prêt à intervenir localement si nécessaire.

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1 – L’ASSAUT DU XIXth CORPS

– L’attaque démarre le 7 juillet dans le brouillard. A 3h30, les neuf bataillons d’Artillerie du XIXth Corps (Brigadier-General George D. Shea) déclenche son premier dir de barrage d’environ 30 minutes. A 4h15, l’artillerie de la 30th Division, le 92nd Chemical Mortar Battalion et l’artillerie de Corps matraquent chaque point de la ligne de front suspecté d’habriter une position ennemie. Ce tir de barrage permet aux fantassins du 117th de progresser d’environ 400 m dans des champs à découvert, jusqu’à la haie bordant de la Vire.

Lieutenant.General Charles H. Corlett, commandant du XIXth US Army Corps

Lieutenant.General Charles H. Corlett, commandant du XIXth US Army Corps

Insigne du XIXth US Army Corps

Insigne du XIXth US Army Corps

– Placé en fer de lance, le 2/117th (Lt-Col. Arthur H. Fuller) franchit la Vire, avec l’aide d’éléments du 105th Engineer Combat Battalion. La manœuvre se déroule comme prévu et les Allemands n’offrent qu’une résistance lâche. Toujours appuyés par l’artillerie divisionnaire et les mortiers de 4,2 pouces du 92nd CMB, le 2/177th de Fuller (F et G Companys) franchit la Vire et s’établit solidement dans une tête de pont. Armés de Bazookas et de fusils M1 Garand lance-grenade, les hommes de la G Coy saisissent le village de Saint-Fromond après un violent combat rapproché contre des Waffen-SS. Quoqu’il en soit, un premier pont (bien que partiellement détruit) est aux mains de la 30th Division. D’autre part, à 08h00 la E Coy/117th qui a aussi franchit la Vire, bifurque vers l’ouest et accroche la grand-route Saint-Lô – Perriers. La F Coy fait de même, sauf qu’elle s’aventure trop loin et se retrouve prise à partie avec d’autres Waffen-SS. Elle se sort de se mauvais pas grâce à l’apport de quelques renforts qui réduisent une MG au silence. 

– Pendant ce temps, à Saint-Fromond, malgré quelques tirs d’artillerie provenant de la « G.v.B », le 247th Combat Engineer Battalion s’active pour remettre le Pont en état, pendant que la 503rd Light Pontoon Company (503e Compagnie Légère de Pontoniers) s’emploie à monter un pont léger pour les fantassins.
Simultanément, le 3/117th franchit la Vire à son tour à 1,4 km à l’est de Saint-Jean-de-Daye et se dirige vers la Cote 30, pendant que le 1st Battalion avance vers le sud-ouest le long de l’Aire. Grâce à l’aide de deux compagnies du 743rd Tank Battalion les hommes du Col. Kelly s’emparent du secteur de la Cote 30.

– Le 120th Infantry du Colonel Birks démarre sont assaut à 13h45 pour franchir le Canal Vire-Taute. Sauf que les 900 Waffen-SS qui occupent un plateau au-dessus du cours d’eau peuvent surveiller les mouvements américains. Ainsi, les 1 et 2/120th se heurtent à une violente résistance à l’approche de la route Pont-Hébert – Carentan. Bataillant durement, les hommes du Colonel Birks réussissent néanmoins à établir une tête de pont sur la rive gauche du Canal Rive-Taute et se dirigent vers Pont-Hébert. Tournant les défenses ennemies, les deux Bataillons du 120th progressent au sud de la route de Pont-Hébert et dépassent Saint-Jean-de-Daye.
Hobbs ordonne alors aux 6 Bataillons d’assaut de maintenir pousser leur avantage en avançant encore, tout en maintenant le contact. Malheureusement, arrivés sur la route de Saint-Fromond-Eglise, les 117th et 120th sont bloqués par des tirs d’artillerie ennemie provenant du secteur du Dézert. Le Brigadier.General Shea fait immédiatement contrebattre l’artillerie ennemie, pendant que des P-47 Thunderbolt, viennent arrosés les canons allemands. Dangereusement exposé à des tirs de mortiers et de 88, le 2/117thdoit s’enterrer vers 16h00. Le 1/117th tente de combler la brèche entre les 117th et 119th mais son initiative est encore mise à mal par les FlaK de 88 mm. Chargé de protéger le flanc gauche de l’assaut de la 30th, le 2/119th échoue à prendre Saint-Fromond-Eglise pour les mêmes raisons que les deux autres régiments. Toutefois, il faut noter que l’avance enregistrée par la 30th Division reste la plus satisfaisante que la Ist Army peut se prévaloir depuis le 3 juillet. Cela incite Bradley à introduire la 3rd Division de Watson et le 113th Cavalry Group dans l’opération afin, pense-t-il, d’emporter la décision. Watson reçoit alors l’ordre de faire franchir la Vire et l’Aire à sa division dans la nuit du 7-8 juillet pour démarrer son avance vers Saint-Jean-de-Daye.

Major.General Leland S. Hobbs, commandant de la 30th Infantry Division

Major.General Leland S. Hobbs, commandant de la 30th Infantry Division

Insigne de la 30th Infantry Division

Insigne de la 30th Infantry Division

– Pour mieux préparer l’avance de la 3rd Armored Division, Hobbs donne l’ordre au Colonel Kelly de relancer son 117th Infantry à l’assaut et de l’informer de l’état de son avancée. Kelly prévient alors son chef que le 2/117th de Fuller qui combattait depuis l’aube du 7 juillet, avait besoin de l’aide du 1/117th (Lt-Col. Robert E. Frankland) et le 3/117th n’avait pas réussi à établir le contact avec le 120th. Finalement, les hommes des 117th et 120th  réussissent à établir le contact pendant la soirée.  A 23h30, Hobbs réorganise le dispositif de sa division afin de repartir à l’assaut le lendemain. De son côté, le Lieutenant-General Corlett insiste auprès du chef de la 30th Division que la pression doit être maintenue sur les positions allemandes.

– Le 113th Cavalry Group du Colonel William S. Biddle (automitrailleuses M8 Greyhound et chars M5 Stuat) reçoit la mission plus difficile de manoeuvrer sur le flanc droit (nord-ouest) de la 30th Division pour sectionner les positions allemandes entre la Taute et le Canal Vire-Taute (Graignes – Port-les-Planques), défendues par l’Ost-Bataillon 639 (Russes et Polonais) et des éléments du SS-Panzergrenadier-Regiment 38. Le 113th  se déploie à 20h30 et démarre son assaut à 2h00 du matin (8 juillet). Après avoir franchi le Canal Vire-Taute, les Escadrond du 113th Cav.Group saisissent vers les villages de Goucherie et du Mesnil-Veneron mais poursuivant vers le sud, ils reçoivent de violents tirs de barrages de PaK et de MG, les forçant à se replier sur Goucherie. Les GI’s qui se dispesent ne peuvent aider les blindés. Le Colonel Biddle doit se résoudre à former des positions dédensives.

– La 3rd Armored Division s’installe dans la tête de pont entre l’Aire et la Viret pendant la nuit du 7-8 juillet. Watson a scindé sa Grande Unité en trois Combat Command (A, B et C), chacune composée d’un Armored Battalion (Bataillon de Chars), d’un Armored Infantry Battalion (Infanterie mécanisée) et d’un peloton de soldats du Génie. Et chaque CC est scindé en 3 Task Forces (X, Y et Z). En raison de la congestion du trafic et du silence radio imposé, la Task Force X connaît le plus grand mal à se déployer sur ses positions de départ. Et pour ne rien arranger quant à l’effet de surprise voulu, le 83rd Reconnaissance Battalion (Coy D) se fait sévèrement accroché par une contre-attaque allemande alors qu’il effectue une reconnaissance nocturne.

image1– Le Combat Command B (Brig.Gen. John J. Bohn) de la 3rd Armored Division entre anction le 8 juillet à 6h42. Initialement, la Division devait emprunter les routes départementales au sud-oues de Saint-Fromond-l’Eglise mais étant donné que les carrefours n’étaient pas tous sécurisés par la 30th Division, Leroy H. Watson décide alors de passer par ldes routes secondaires et de progresser champ par champ. Une petite contre-attaque menée par le Füsilier-Bataillon 275 (Kampfgruppe Heintz) et quelques PzkW IV de la « Das Reich » est repoussée sans difficulté pour un char de perdu. Sauf que la progression de Bohn se fait vite assez lente mais le CCB réussit à progresser vers le sud, le long de la route Saint-Fromond-Eglise – Bordigny – la Bernardrie vers les Hauts-Vents, hameau bien défendu par le Kampfgruppe-Heintz (Oberst Heintz – formé à partir d’éléments de la 275. ID de Schmidt). Le 119th Infantry d’Ednie emboîte le pas au CCB. Chars et fantassins doivent faire face à des tirs de 88 mm, de mortiers et de mitrailleuses. Finalement, la profression s’arrête vers 18h00 entre le nord de La Bernarderie et Cavigny.

– Les progès sont meilleurs sur l’aile droite de la 30th Division ; les 117th et 120th Infantry rencontrent une faible opposition et opèrent enfin leur jonction aux Osmonds après une avance de près de 3 km. Sauf que Hobbs fait immédiatement remarquer à Watson que les Sherman de la 3rd Armored Division sont coupés des fantassins, ce qui rend les seconds trop vulnérables. Afin de rendre la coordination fantassins-blindés plus efficace, Corlett place le CCB de Bohn sous le commandement direct de Hobbs.
Pour renforcer son aile droite, Corlett place aussi le 113th Cav.Group sous le commandement du Combat Command A. Il faut dire que le chef du XIXth Corps a été mis au courant d’une forte concentration de Panzer du la SS-Panzer-Regiment 2 « Das Reich »  dans le secteur du Hommet-d’Arthenay.

– Le flanc droit de son XIXth Corps donne des sueurs froides à Corlett du fait que le 113th Cav.Group est toujours bloqué. Pour débloquer la situation, le 9 juillet, le 3/120th Infantry tente de prendre le plateau dominant Le Dézert. Un Kampfgruppe de Grenadiers et de 3 Panzer IV de la « Das Reich » contre-attaque sur le flanc du 120th. Mais il se fait arrêté net par les Howitzer 105 mm de l’artillerie divisionnaire et par une compagnie du 743rd TB.  Le 120th Infantry tente alors de s’emparer de la Cote 32.

Insigne du 113th Cavalry Group

Insigne du 113th Cavalry Group

– Malheureusement, en voulant relancer son avance, la compagnie 743rd TB rattachée au 120th Infantry tombe dans une embuscade montée par les éléments de la « Das Reich ». En quinze minutes, une bonne dizaine de Sherman est perdue, dont des Dozers (chars bulldozer conçu pour franchir les haies) et 123 hommes sont faits prisonniers. La perte des dix engins provoque un début de panique dans les rangs de la 30th Division les chefs de Bataillons du 120th doivent s’employer à maintenir la cohésion dans leurs rangs, tout en devant retraiter de 300 mètres. L’un d’entre eux est même blessé durant les combats. Faisant chauffer ses tubes de 105 et 155 mm, l’artillerie américaine vient encore sauver la situation, en dépit du temps couvert. Le 230th Field Artillery Battalion (obusiers de 155 mm) a déjà tiré pas moins de 3 280 obus depuis le débuat de l’opération. L’artillerie de la Das Reich n’est pas en reste non plus puisqu’elle riposte à son adversaire en pilonnant les positions du 120th Infantry. Le renseignement US estime même que quatre Artillerie-Abteilungen sont déployés rien que pour matraquer le seul régiment du Colonel Briks.

takecover– Et comme si cela ne suffisait pas, les quelques reconnaissances aériennes et les patrouilles du CCB indiquent à Hobbs qu’il y a tout à parier que la « Das Reich » tente une action dans le secteur. Les éléments de la « Das Reich » lancent aussi une contre-attaque contre le 3/117th  (Lt-Col. Samuel McDowell) qui doit se replier.  Enfin une autre mésaventure arrive au 117th Infantry. Alors qu’il tente d’accrocher la route de Pont-Hébert, il subit les tirs amis de la TF Y/CCB, qui croit alors être tombé sur le flanc d’une unité allemande.

– La seule bonne nouvelle de la journée ; la TF X/CCB, en progressant par des routes étroites, réussit à à atteindre le sud de la grand-route Le Dézert – Pont-Hébert et se trouve capable de pousser vers Belle-Lande. Mais contre l’avis de ses chefs de Task Forces, le Brig.Gen. Bohn préfère arrêter là sa progression car ses chars et fantassins portés se retrouve coupés des éléments du 120th Infantry. Sauf qu’en raison du manque de coordination, la TF Z  a quant à elle atteint Belle-Lande. Selon Martin Blumenson, la déception des commandants des Task Forces était justifiée car il semble que le CCB n’avait pas d’opposition sérieuse devant lui. Bohn a donc manqué une occastion de forcerla décision d’une partie de la bataille.

– Cependant, en dépit des difficultés, la situation de la 30th Division a de quoi faire envier celles du VIIIth Corps. En effet, si sa progression subit quelques ratés, elle tient solidement ses positions conquises, ce qui conduit Corlett à introduire dès que possible sa troisième grande unité, la 35th Infantry Division, pour un assaut de plus grande échelle.

– Le soir du 9 juillet, la 9th Infantry Division d’Eddy vient prendre position sur le flanc droit (ouest) de la 30th. Son objectif ; avancer vers Hauts-Vents le 10 juillet, en coopération avec le 30th Division et le CCB, puis franchir la vire à Pont-Hébert. Eddy reçoit en outre le Combat Command A et le 113th Cavalry Group de Biddle sous son commandement direct. Eddy promet à Hobbs qui sa division améliorera la situation en élargissant la tête de pont.

– A 06h00, le CCB (commandé alors par le Col. Dorrance S. Roydson) relance son assaut vers Hauts-Vents à partir du sud-ouest de la Cote 91, avec la TF X qui franchit les positions tenues par la TF Y. Les averses intermittentes empêchent la IXth Air Force de déployer l’appui aérien nécessaire. La TF X se retrouve bientôt sous les tirs des FlaK 88. Heureusement, l’artillerie de la 30th Division (Brig.Gen. Raymond S. McLain) fournit l’appui nécessaire au CCB, lui ouvrant un couloir de 650 mètres en aval de la Cote 91. Mais dès lors que la progression, les Grenadiere du KG Heintz et les Waffen-SS arrosent les GI’s d’un tir nourri d’armes légères et de canons antichars. Les choses ne vont pas d’un meilleur train dans le secteur de la TF Z, en avant des positions 119th Infantry. En effet, la TF Z est bloquée par des tirs provenant de Belle-Lande, l’hésitation de Bohn ayant permis aux Allemands de renforcer cette position. En outre, les Sherman et fantassins portés ne peuvent recevoir l’aide efficace du 3/119th car celui-ci manque de munitions et son approvisionnement peine à arriver du fait de la mauvaise qualité des petites routes. Une conférence se tient alors entre Watson, Ednie et Roydson et les trois officiers conviennent que les unités mécanisées doivent privilégier la prise des Hauts-Vents, pendant que le Bataillon du 119th Infantry s’occupera de Belle-Lande. Profitant de l’arrivée sur la ligne de front de la 35tthInfantry Division de Baade, Hobbs décide d’accroître l’effort du 119th et ordonne au Col. Ednie d’expédier le 3rd Battalion contre le hameau de La Foutelaie, sur la crête sud Hauts-Vents – Cote 91, afin de percer les lignes ennemies et de « souder » l’ensemble des unités de la 30th Division. Pendant ce temps, les 1st et 2nd Battalion doivent progresser le long de la Vire et prendre La Bessinière, à l’est de La Foutelaie.

Insigne de la 275. Infanterie-Division allemande

Insigne de la 275. Infanterie-Division allemande

– Malheureusement à l’ouest de Belle-Lande, le KG Heintz devance Hobbs et lance une contre-attaque contre le 3rd Battalion qui se retrouve pris dans un violent combat rapproché. L’arrivée de la E Coy/32nd Armored Regiment n’y change rien. Ednie doit alors demander l’appui de l’artillerie divisionnaire et fait avancer ses fantassins derrière le barrage roulant mais les Grenadiere mettent encore en échec l’effort du 119th.
– La bonne nouvelle de la journée du 10 juillet vient du 120th Infantry. Repris en main par le Col. Birks, le regiment réussit une belle progression de 800 mètres environ et s’empare du Rocher. C’est à ce moment que la 9th Infantry Division entre dans la danse.

2 – L’ATTAQUE DE LA 9th DIVISION

– Celle-ci démarre le 10 juillet à partir du Canal Vire-Taute, en direction du Dézert. Le 60th Infantry (Col. Frederick J. de Rohan) démarre sont assaut à l’ouest de Goucherie, dans la « péninsule » de Graignes et mène à bien sa mission de dégager la zone nord du Canal Vire-Taute.
Sauf que la résistance allemande se fait beaucoup plus dure dans le secteur de Tribehou tenu par des éléments de la « Das Reich ». Le 47th Infantry du Col. George W. Smythe se heurte à un mur de feu à l’ouest de Charlemenerie mais réussit à investir le Bois du Hommet, un autre point d’importance. Ce sont les « Fighting Falcons » du 39th Infantry du Col. Harry « Paddy » Flint qui connaît le plus de difficultés. Devant avance de haie en haie, il ne se trouve qu’au Dézert le soir du 10. Conséquence, il y a un trou de près de 1 km entre le 47th  et le 39th. L’échec du 39th à s’emparer de ses objectifs expose dangereusement l’aile droite de la 30th Division, forçant Hobbs à rééchelonner son dispositif en toute urgence. Le patron de la « Old Hickory » se penche alors sur la situation sa division. Celle-ci se concentre dans un saillant (avec la Vire comme base de départ) qui ne peut s’approfondir et s’élargir en raison de la forte résistance ennemie. Mais Corlett ordonne à Hobbs de continuer d’exercer sa pression mais au vu des mouvements de Panzer, il accepte de placer le CCB en retrait. En pour cause, le renseignement apprend à Corlett que le Grenadier-Regiment 902 de l’Oberst Welsch (Panzer-Lehr) est arrivé face aux positions de la « Old Hickory », ce qui indique que les Allemands s’apprêtent à passer à l’action…

[Suite]

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