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12 janvier 1977 : Disparition de Henri-Georges Clouzot

– Né en 1907 à Niort, Henri-Georges Clouzot se destine d’abord à la Marine, avant de s’orienter vers la diplomatie. Il suit des cours à la Faculté Libre de Sciences Politiques. Il devient ensuite le collaborateur de Louis Marin, chef de file de l’URD (Union Républicaine Démocratique), une formation de droite. Seulement, il fait la rencontre de Henri Jeanson et se tourne vers le journalisme comme chroniqueur à « Paris Midi ». Il travaille aussi avec les chansonniers Dorin et Mauricet.

– C’est Jeanson qui l’encourage à entrer dans le cinéma comme scénariste et assistant-réalisateur, autant en France qu’en Allemagne. Il collabore notamment avec Adolphe Osso, Victor Tourjansky et Jacques de Baroncelli. En 1931, il réalise un court métrage « La terreur des Batignolles ». Clouzot part en 1932 en Allemagne pour travailler aux studios de Babelsberg. C’est là qu’il devient l’assistant d’Anatole Litvak et découvre les œuvres de Fritz Lang et de Friedrich Wilhelm Munrau.
Durant le reste des années 1930, Henri-Georges signe des dialogues, des scénarios et même une chanson, « Jeu de massacre ». Clouzot réalise son premier film en 1941, « L’assassin habite au 21 » avec Pierre Fresnay et Suzy Delair (qui sera un temps sa compagne). Comme nombre de réalisateurs française d’alors, Clouzot tourne sous le contrôle de la Continental. En 1943, il réalise « Le Corbeau », avec Pierre Fresnay, Ginette Leclerc et Pierre Larquey, en plus la collaboration de Louis Chavance au scénario. Considéré comme un chef-d’œuvre du film noir, le film qui traite de la délation, reçoit un accueil controversé ; le PCF accusant Clouzot de vouloir dénigrer les Français. En revanche, Goebbels fait exporter le film dans l’Europe occupée.
« Le Corbeau » vaut à Clouzot d’être inquiété à la Libération. S’il échappe à la prison, il est frappé d’un interdit professionnel « à vie ». Mais Henri Jeanson, Pierre Bost et Jacques Becker prennent immédiatement sa défense. Le premier écrit notamment à un détracteur de son ami : « Mon cher, tu sais bien que Clouzot n’a pas plus été collabo que toi tu n’as été résistant », avant de signer un brûlot corrosif « Cocos contre corbeau ».

– En 1947, Clouzot se remet à la réalisation et sera salué par la critique nationale et internationale. Son œuvre sera très inspirée de l’expressionnisme allemand et des films de Fritz Lang. En 1947, sort « Quai des orfèvres » avec Louis Jouvet, suivi de « Manon » (Mostra de Venise et Prix Méliès 1949), « Miquette et sa mère », « Le salaire de la peur » (Ours d’or du Festival de Berlin, BAFTA et Grand Prix du Festival de Cannes 1953), « Les diaboliques » (avec notamment sa seconde compagne Vera Gibson Amado). En 1956, il s’essaie au documentaire avec « Le mystère Picasso ». Il retourne à la fiction avec « Les espions » (avec Curd Jürgens et Peter Ustinov) et « La vérité » (avec Brigitte Bardot, Sami Frey, Charles Vanel et Paul Meurisse) qui est nominé aux Oscars 1961 dans la catégorie « Meilleur film en langue étrangère ». Notons que ce grand perfectionniste est enclin à de violentes colères et des emportements lors des productions et des tournages.

En 1964, il commence « L’Enfer » avec Romy Schneider et Serge Reggiani, nettement inspiré du surréalisme. Ce projet très novateur ne sera jamais achevé mais sera repris par Claude Chabrol en 1994.
En 1967, Henri-Georges Clouzot retourne au documentaire avec « Les grands chefs d’orchestre » dans lequel il filme notamment les concerts de Herbert von Karajan. Son dernier film, réalisé en 1968, reste « La prisonnière » avec Laurent Terzieff et Bernard Fresson.

– Henri-Georges Clouzot s’éteint dans le XVIIe Arrondissement de Paris le 12 janvier 1977.

Source :
– http://www. http://cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr