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31 juillet 1914 : L’Allemagne adresse son ultimatum à la France

En début de soirée, l’Ambassadeur de l’Empire allemand à Paris, le Comte Wilhelm von Schön rencontre le Président du Conseil français René Viviani, ainsi que le Secrétaire Général du Ministère des Affaires étrangères, Pierre de Margerie, pour lui remettre l’ultimatum allemand consigné dans un télégramme adressé par le Chancelier Theobald von Bettmann-Hollwegg.

Von Schön (à gauche) et Viviani

Von Schön (à gauche) et Viviani

En voici les lignes :

Berlin, le 31 juillet 1914.

La Russie, en dépit de notre action de médiation encore en cours, et bien que nous n’ayons nous-mêmes pris aucune mesure de mobilisation, a ordonné la mobilisation de toute son armée et de sa flotte, donc aussi contre nous. Nous avons déclaré l’état de menace de guerre qui doit être suivi de la mobilisation si, dans le délai de douze heures, la Russie n’arrête pas toute mesure de mobilisation contre nous et l’Autriche-Hongrie. La mobilisation signifie inévitablement la guerre.

Je vous prie de demander au gouvernement français si, dans une guerre entre l’Allemagne et la Russie, il restera neutre. La réponse doit être donnée dans le délai de 18 heures. Télégraphiez immédiatement l’heure à laquelle vous aurez posé cette question. La plus grande hâte s’impose.

Secret : Si, ce qu’il n’y a pas lieu de supposer, le gouvernement français déclare qu’il reste neutre, je prie votre Excellence de déclarer au gouvernement français que nous devons exiger comme gage de sa neutralité la remise des forteresses de Toul et Verdun, que nous occuperons et que nous restituerons après que la guerre avec la Russie sera terminée. La réponse à cette question doit être connue d’ici demain à 4 heures de l’après-midi.
Le Gouvernement français doit donc donner sa réponse à l’Allemagne dans un délai de 18h00. Comme garanties de neutralité, Berlin exige que Paris lui remette les places fortes de Toul et de Verdun.

Margerie répond alors à von Schön que la France « agira selon ses intérêts ». Mais au sein du Gouvernement et de l’Etat-Major, tout le monde est d’accord pour dire que le pays ne peut plus reculer si l’Allemagne entre en guerre contre la Russie.