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Histoire & Culture

Toponymie gallo-romaine

by adminfhesp 28 juin 2014

Chers lecteurs, comme vous le savez sans doute, beaucoup de noms de villes françaises viennent à la fois du nom de tribus ou oppida gaulois comme du latin mais une grande part des racines de la toponymie reste encore inconnue du public. En voici donc un condensé.

 

 

 

 

 

 

– Osismiens  : Vorgium, capitale Gesobribacte ? (Carhaix)
– Vénètes :
Darioritum (Vannes)
– Namnètes :
Condevincum (Nantes)
– Coriosolites :
Fanum Martis (Corseul)
Aletum (Alet – Saint-Malo)
– Rédons :
Condate* (Rennes)
– Abrincates :
Ligedia (Avranches)
– Unelles :
Crouciatonnum (Saint-Côme-du-Mont ?)
                   Alauna (Alleaume)
– Baiocasses : Augustoduro (Bayeux)
– Viducasses
: Aragenua (Vieux)
– Lexoviens :
Noviomagus (Lisieux)
– Sagiens :
Voviodunum ? (Sées)
– Calètes :
  Juliobona (Caux/Lillebonne)
– Véliocasses :
Rotomagus (Rouen/Vexin)
– Eburovices :
Mediolanum* (Everux)
– Cénomans
: Vindunum (Le Mans/Mayenne)
– Diablintes :
Noviodunum (Jublains)
– Andécaves :
Juliomagus (Angers/Anjou)
– Turons
: Caesarordunum (Touraine/Tours)
Claudiomagu (Clion)
– Carnutes : Autricum (Chartres)
Cenabum (Orléans)
– Parisii :
Lutetia/Lutecia (Paris)
– Meldes
 : Latinum (Meaux)
– Sénons :
Agedincum (Sens)
                   Metlosedum (Melun)
Autessiodurum (Auxerre)
– Eduens
: Augustodunum (Autun)
                   Cabillonum (Châlons-sur-Saône)
Mastico (Mâcon)
Nevirnum (Nevers)
Intaranum (Entrain-sur-Nohain)
– Boïens
:  Gorgobina (Allier, Loire – Emplacement d’oppidum inconnu)
– Blannoviens : (clients des Eduens)
– Mandubiens
: Alésia (Alize-Sainte-Reine)
– Ségusiaves :  Forum Segusiavorum (Forez/Feurs)                                                                 Lugdunum (Lyon)

BELGIQUE ET GERMANIE

– Morins :Taruanna (Thérouanne)
Bononia (Boulogne)
– Ménapes (iens) :
Castellum Menapiorum (Cassel)
– Nerviens :
Bagacum (Bavay)
                     Camaracum (Cambrai)
Tornacum (Tournai)
Fanum Martis (Famars)
– Atrébates :
Nemetacum (Artois/Arras)
– Ambiens
: Samarobriva (Amiens)
– Viromanduens :
Viromandis (Vermandois)
                               Augusta Viromanduorum (Saint-Quentin)
Noviomagus (Noyon)
– Bellovaques
: Caesaromagus (Beauvais)
– Rèmes
: Durocortorum (Reims)
– Médiomatriques :
  Divodurum (Metz)
Virodunum (Verdun)
– Suessions  :
Augusta Suessionum (Soissons)
– Silvanectes :
Ratomagos (Senlis)
– Leuques
: Tullum (Toul)
– Tricasses
: Augustobona (Troyes)
– Lingons
: Andemantunnum (Langres)
Durocatalaunum (Châlons-en-Champagne)
Divio (Dijon)
Vertillum (Vertault)
– Séquanes :
Vesontio (Besançon)
Epomanduodurum (Mandeure)
Luxovium (Luxeuil)
Beleno (Beaune)
– Ambarres
: Isarnodorum (Izernore)
– Trévires
: Augusta Treverorum (Trêves)
– Helvètes
: SUISSE
Aventicum (Avenches)
Vindonissa (Windisch)
Lusonna (Lausanne)
Eburodunum (Yvonna)
– Rauraques
 : Augusta Rauracorum (Augst)
– Triboques :  Brocomagus (Brumath)
Argentorate (Strasbourg)
– Eburons
 :  Atuatuca Tingorum (Tongres)

AQUITAINE

– Bituriges Vivisques : Burdigala (Bordeaux)
– Bituriges Cubes
 : Avaricum (Bourges)
Argentomagus (Saint-Marcel)
Neriomagus (Néris-les-Bains)
Deruentum (Drevant)
– Santons
 : Mediolanum (Saintes/Saintonge)
Iculisma ou Ecolisna (Angoulême)
– Pictons
: Limonum (Poitiers)
Aunedonnacum (Aulnay-de-Saintonges)
– Lémovices
: Augustoritum (Limoges)
Cassinomagus (Chassenon)
Acitodunum (Ahun)
Ivaunum (Evaux-les-Bains)
   Briva Curretia (Brive-la-Gaillarde)
– Arvernes
: Augustonemetum, à l’origine Nemossos (Auvergne)
Rodumna (Roanne)
Rigomagus (Riom)
Brivas (Brioude)
– Nitiobroges
: Aginnum (Agen)
Excisum (Villeneuve-sur-Lot)
Lapurdum (Labourd ou Bayonne)
– Vasates
: Cossium (Bazas)
– Sotiates
  : (Sos)     
– Vellaves
: Ruessium (Velay/Saint-Paulien)
Anicium (Le Puy-en-Velay)
– Gabales
:  Anderitum (Gévaudan/Javols)
Condatomagus (Millau)
Mimate (Mende)
– Rutènes :
Segodunum (Rouergue)
Albiga (Albi)
– Cadurques : Divona (Quercy/Cahors)
– Pétrocoriens
 : Vesunna (Périgord/Périgueux)
– Gates
 : Lactora (Lectoure)
– Elusates
 : Elusa (Eauze)
– Tarbelles
: Aquae Tarbellicae (Dax)
  Benerharnum (Lescar)
– Tarusates
: Atura (Aire-sur-Adour)
– Convènes
: Lugdunum (Comminges)
– Bigerrions :
Tarba (Tarbes)
– Ausques
: Elimberris (Auch)

NARBONNAISE

– Allobroges  : Vienna (Vienne)
Cularo/Gratianopolis (Grenoble)                                                                                          Aquae/Vicus Aquensis (Aix-les-Bains)
Boutae (Annecy)
Augusta (Aoste)
Genava (Genève)
– Volques Arécomiques : Nemausus (Nîmes)
Ucetiae (Uzès)
Latara ou Lattara (Lattes)
– Volques Tactosages : Narbo Martius (Narbonne)
Baeterrae (Béziers)
Carcasso ou Carcasum (Carcassonne)- (Tolosates)                    – Toulouse : Tolosa (Toulouse)
– Sordes
: Ruscino (Château-Roussillon)
Illiberis (Elne)
– Salluviens (Salyens)
: Aquae Sextiae (Aix-en-Provence)
Arelate (Arles)
Ugernum (Beaucaire)
Glanum (Saint-Rémy)
Telo Martius (Toulon)
Forum Julii (Fréjus)
– Voconces
:Vasio (Vaison-la-Romaine)
Lucus (Luc-en-Diois)
Dea Augusta (Die)
Vapincum (Gap)
Segustero (Sisteron)
– Cavares
: Arausio (Orange)
Avennico (Avignon)
Cabellio (Cavaillon)
Apta Julia (Apt)
– Mémines
: Carpentorate (Carpentras)
Vindisca (Vénasque)
– Tricastins : Augusta Tricastinorum (Saint-Paul-Trois-Châteaux)
– Helviens :
Alba (Alba-la-Romaine)
Vivarium (Viviers)


ALPES

* ALPES MARITIMES
– Védiantiens:
Cemenelum (Cimiez)
Portus Herculis Monoeci (Monaco)
– Nérusiens
: Vintium (Vence)
Glanate (Glandève)
– Vélauniens (?)
: Brigomagus (Briançonnet)
– Santiens
: Sanitium (Senez)
– Suétriens
: Salinae (Castellane)
Eturamina (Thorme-Haute)
*ALPES COTTIENNES

– Caturiges :
Caturigomagus (Chorges)
Eburodunum (Embrun)
– Briganiens
:Brigantio ou Brigantium (Briançon)
– Quariates
: (Queyras)
– Savincates
 : Rigomagus (Faucon-de-Bercelonnette)
Mediolanum (Méolans)

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Jeanne d'Arc vue par Benoit XVI

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Alors que l’on commémore le sixième centenaire de la naissance de la pucelle d’Orléans, voici le portrait qu’en fit Benoit XVI au cours de l’audience générale du 26 janvier 2011, à Rome. Un point de vue intéressant, et même nécessaire, pour mieux comprendre ce personnage qui a tant marqué l’histoire…

29 mars 2012

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Neuvaine pour la France : « France, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? »

Neuvaine pour la France : « France, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? »

L’intégralité sur http://www.laneuvaine.fr/france-es-tu-fidele-aux-promesses-ton-bapteme/ « Le problème de l’absence du Christ n’existe pas. Le problème de son éloignement de l’histoire de l’homme n’existe pas. Le silence de Dieu à l’égard des inquiétudes du cœur et du sort de l’homme n’existe pas. Il n’y a qu’un seul problème qui existe toujours et partout: le problème de…

17 novembre 2014

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Vins pour Noël : les Seigneurs de la Côte de Nuits (2)

Vins pour Noël : les Seigneurs de la Côte de Nuits (2)

1 – Crus de Chambertin Chambertin : Ses premières productions sont contemporaines de Philippe Auguste et de Saint Louis, avant qu’il ne soit considéré comme le Roi des vins en Europe sous Louis XIII et Louis XIV. Le vignoble de Chambertin occupe un excellent coteau qui monte jusqu’à 300 mètres. C’est…

24 décembre 2014

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28 juin 2014
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Histoire & Culture

10 novembre 1630 : « La journée des Dupes »

by adminfhesp 27 juin 2014

Tournant politique et diplomatique du règne de Louis XIII, la journée des Dupes constitue le premier grand évènement de l’histoire de France à Versailles. Cette journée, qui opposa Marie de Médicis à Richelieu, vit contre toute attente le triomphe de celui-ci.

La journée des Dupes

Commencée à Paris chez Marie de Médicis à son palais du Luxembourg, la journée s’achève chez Louis XIII à son petit château de Versailles. En septembre 1630, la Reine-mère profite de la grave maladie qui faillit l’emporter pour réclamer à son fils la tête de son rival, le cardinal de Richelieu. La reine supporte de moins en moins l’ascendance du ministre sur le roi dans la gestion du pays. Elle attend le moment favorable pour lui rappeler sa promesse.

Forte de l’appui du parti de l’opposition au cardinal, notamment dans sa politique étrangère − nous sommes en pleine Guerre de Trente Ans −, la reine ouvre les hostilités le matin du 10 novembre. Prêt à céder aux rodomontades de sa mère, Louis XIII se trouve alors décontenancé devant l’apparition soudaine de Richelieu. S’emportant contre le ministre qu’elle déteste, la reine met en demeure le roi, blême et muet de stupeur, de choisir entre elle ou lui. Marie, forte de l’impression causée sur son fils, croit avoir triomphé de Richelieu, lequel pense devoir démissionner. Mais Louis XIII ne peut se passer de lui. Il sait combien il lui doit jusqu’à présent.

Le soir même, le roi convoque le cardinal à Versailles. Après deux heures de conversation en tête-à-tête, il décide de lui renouveler sa confiance et de sacrifier sa mère. Celle-ci se voit intimer l’ordre de quitter Paris pour Compiègne : Louis XIII ne la reverra plus. En fuite, elle part définitivement en exil d’où elle continuera de comploter contre lui. Toute l’opposition à Richelieu est décapitée. Le cardinal est fait Duc et Pair du royaume. Son triomphe est total. La journée marque les vrais débuts de son ministère qui s’achèvera avec sa mort en 1642.

(Source : www.chateauversailles.fr/)

  • Lire aussi : La journée des Dupes racontée par le Duc de Saint-Simon.

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Richelieu : L'Homme Rouge au service de l'Etat

Richelieu : L’Homme Rouge au service de l’Etat

Le 4 décembre 1642 , épuisé et gravement malade, Son Éminence Armand Jean du Plessis Cardinal de Richelieu, Duc et Pair de France s’éteint à Paris après avoir prononcé ces mots : « Je n’ai d’autres ennemis que ceux de l’Etat » – En somme, pour reprendre les mots du défunt Philippe Erlanger, le Cardinal…

4 décembre 2016

Dans « De Henri IV à Louis XVI »

2 octobre 1629 : Mort du Cardinal Pierre de Bérulle

2 octobre 1629 : Mort du Cardinal Pierre de Bérulle

Né en 1575, au château de Cérilly  dans le sud de la Champagne, Pierre de Bérulle fait ses études chez les Jésuites. Doté d’une grande intelligence, il rédige avant son ordination (1599) un Discours sur l’abnégation intérieure. En 1600, il sert Henri IV en aidant le Cardinal Jacques Davy Duperron…

2 octobre 2015

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22 octobre 1665 : Mort de César de Vendôme

22 octobre 1665 : Mort de César de Vendôme

Grand conspirateur de son temps, César de Vendôme était le fils naturel d’Henri IV et de Gabrielle d’Estrées. Sa vie peut se résumer en prises d’armes, conjurations, emprisonnements et cabales, ce qui aurait pu faire de lui le très bon méchant d’un roman de cape-et-d’épée. – Né en 1594 au…

22 octobre 2015

Dans « Non classé »

27 juin 2014
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Histoire & Culture

Hélie de saint Marc : « Que dire à un jeune de vingt ans ? »

by adminfhesp 26 juin 2014

Au moment où une rue de Bézier est rebaptisée « rue du commandant Hélie Denoix de Saint Marc », il semble opportun de relire ce beau texte où l’ancien résistant rappelle à la jeunesse ce qu’il considère comme « l’honneur de vivre »…

« Quand on a connu tout et le contraire de tout,
quand on a beaucoup vécu et qu’on est au soir de sa vie,
on est tenté de ne rien lui dire,
sachant qu’à chaque génération suffit sa peine,
sachant aussi que la recherche, le doute, les remises en cause
font partie de la noblesse de l’existence.
Pourtant, je ne veux pas me dérober,
et à ce jeune interlocuteur, je répondrai ceci,
en me souvenant de ce qu’écrivait un auteur contemporain :
«Il ne faut pas s’installer dans sa vérité
et vouloir l’asséner comme une certitude,
mais savoir l’offrir en tremblant comme un mystère».
A mon jeune interlocuteur,
je dirai donc que nous vivons une période difficile
où les bases de ce qu’on appelait la Morale
et qu’on appelle aujourd’hui l’Ethique,
sont remises constamment en cause,
en particulier dans les domaines du don de la vie,
de la manipulation de la vie,
de l’interruption de la vie.
Dans ces domaines,
de terribles questions nous attendent dans les décennies à venir.
Oui, nous vivons une période difficile
où l’individualisme systématique,
le profit à n’importe quel prix,
le matérialisme,
l’emportent sur les forces de l’esprit.
Oui, nous vivons une période difficile
où il est toujours question de droit et jamais de devoir
et où la responsabilité qui est l’once de tout destin,
tend à être occultée.
Mais je dirai à mon jeune interlocuteur que malgré tout cela,
il faut croire à la grandeur de l’aventure humaine.
Il faut savoir,
jusqu’au dernier jour,
jusqu’à la dernière heure,
rouler son propre rocher.
La vie est un combat
le métier d’homme est un rude métier.
Ceux qui vivent sont ceux qui se battent.
ll faut savoir
que rien n’est sûr,
que rien n’est facile,
que rien n’est donné,
que rien n’est gratuit.
Tout se conquiert, tout se mérite.
Si rien n’est sacrifié, rien n’est obtenu.
Je dirai à mon jeune interlocuteur
que pour ma très modeste part,
je crois que la vie est un don de Dieu
et qu’il faut savoir découvrir au-delà de ce qui apparaît comme l’absurdité du monde,
une signification à notre existence.
Je lui dirai
qu’il faut savoir trouver à travers les difficultés et les épreuves,
cette générosité,
cette noblesse,
cette miraculeuse et mystérieuse beauté éparse à travers le monde,
qu’il faut savoir découvrir ces étoiles,
qui nous guident où nous sommes plongés
au plus profond de la nuit
et le tremblement sacré des choses invisibles.
Je lui dirai
que tout homme est une exception,
qu’il a sa propre dignité
et qu’il faut savoir respecter cette dignité.
Je lui dirai
qu’envers et contre tous
il faut croire à son pays et en son avenir.
Enfin, je lui dirai
que de toutes les vertus,
la plus importante, parce qu’elle est la motrice de toutes les autres
et qu’elle est nécessaire à l’exercice des autres,
de toutes les vertus,
la plus importante me paraît être le courage, les courages,
et surtout celui dont on ne parle pas
et qui consiste à être fidèle à ses rêves de jeunesse.
Et pratiquer ce courage, ces courages,
c’est peut-être cela
«L’Honneur de Vivre»

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« Que dire à un jeune de 20 ans ? » Hélie de saint Marc

Voici le précieux témoignage d’un résistant, d’un homme de combat et d’honneur s’adressant aux jeunes d’aujourd’hui :  une invitation au courage, à la quête de absolu et au don de soi… « Quand on a connu tout et le contraire de tout, quand on a beaucoup vécu et qu’on est au soir de sa…

26 août 2013

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Gustave Thibon/ Hélie de saint Marc : Un enseignement

Gustave Thibon/ Hélie de saint Marc : Un enseignement « viril » pour les jeunes générations…

Notre jeunesse doit se lever. L’avenir de nos sociétés en dépend. Jean Paul II s’adressant aux jeunes Français  (au Parc des Princes, le 1er juin 1980) disait lui-même que « l’Eglise regarde les jeunes avec optimisme et avec une profonde espérance. Elle voit en eux une énorme force de renouveau ». Tournons…

14 octobre 2014

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Hommage à Hélie de Saint Marc :

Hommage à Hélie de Saint Marc : « Simplement essayer d’être un homme »

Aujourd’hui 26 août 2013, Hélie de Saint-Marc âgé de quatre-vingt-onze ans, nous a quitté à La Garde-Adhémar pour son dernier grand saut. En hommage à cet homme d’Honneur, d’Engagement et de Noblesse, amoureux de l’Asie, qui connut l’horreur des camps nazis, les rizières d’Indochine et l’internement à Frênes, nous publions…

26 août 2013

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26 juin 2014
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Histoire & Culture

5 août 1796 : Victoire de Castiglione

by adminfhesp 25 juin 2014

Avec les victoires de Montenotte et de Lodi, les Français du Général Bonaparte ont occupé Vérone et chassé les Autrichiens d’Italie, au nord du Tyrol. Seule la garnison de Mantoue commandée par le Feld-Maréchal-Lieutenant Joseph Canto d’Irles.


blog-bataille-de-castiglione

Alors, le Feld-Maréchal Dagobert von Würmser décide d’envoyer 25 000 hommes par-delà les Alpes tyroliennes pour secourir les défenseurs de Mantoue. Von Würmser se déploie alors en deux colonnes qui avancent de part et d’autre du Lac de Garde en quatre colonnes (Peter Vitus von Quasdanovitch, Michael von Melas, Paul Davidovitch et Johann Mészaros von Szoboszlo).

Voyant son armée menacée d’encerclement, Bonaparte évacue toutes ses forces entre la Chiese et le Mincio, évacue Vérone et lève le blocus de Mantoue et ne laisse que 1 800 hommes sous le commandement du Général Valette à Castiglione. Le 1er  août, le Général Pierre François Sauret est secouru par Jean Joseph Guieu à Salo, pendant que Claude Dallemagne échoue à s’emparer de Lonato. Le soir du 2 août, Valette abandonne Castiglione en laissant plusieurs prisonniers aux mains des Autrichiens.
Le 3 août, Salo est récupérée par Guieu pendant que Pierre Augereau prend et reprend Castiglione, détruisant au passage presque toute une division autrichienne.
Dagobert von Würmser regroupe alors ses forces entre le Monte Medolano et Solférino.

Pour piéger les Autrichiens, Bonaparte et Augereau décident d’attaquer le centre autrichien, avant de se replier rapidement afin de faire croire à von Würmser qu’il peut couper l’armée française en deux alors qu’il doit tomber en plein sur la Division Despinoy. A ce moment, l’Armée française doit former une sorte de U, avec Masséna à droite, Augereau à gauche et la Division de Jean-Mathieu Sérurier qui doit arriver à revers.

L’assaut démarre donc le 5 août avec les Division d’Augereau (Brigades Beyrand, Robert et Gardanne) et d’André Masséna qui attaquent au centre et comme prévu, se replient très vite faisant croire à von Würmser qu’il scinder le dispositif de Bonaparte. Avançant vers Castiglione il tombe sur la Division Despinoy. Seulement, la Division Sérurier (commandée alors par le Corse Jean Pascal Fiorella, Sérurier étant malade) avec les Brigades Pelletier, Charton et Roergaz de Serviez  démarre son attaque trop rapidement, ce qui permet à von Würmser de se replier et de faire donner sa seconde ligne commandée par von Quasdanovitch d’investir le village de San Cassiano.

Bonaparte doit modifier ses plans. Il ordonne alors à Masséna et Despinoy d’attaquer l’aile droite de Würmser, pendant que le Général Auguste-Frédéric Viesse de Marmont pilonne le Monte Medolano avec son artillerie. Pour Bonaparte, la prise de cette éminence permettra de menacer l’ensemble du dispositif de von Würmser. Passé le bombardement intensif, Bonaparte expédie sa cavalerie commandée par l’Irlandais Charles Edward Jennings de Kilmaine (avec la Brigade Beaumont) sur le Monte Modelano. Kilmaine se rend maître du mont dès 9h00.

Constatant que Bonaparte a mieux manœuvré que lui, von Würmser décide de replier son aile gauche mais ouvre son centre, pour envoyer des renforts à son aile droite. Il n’en faut pas davantage pour Augereau pour déceler le point faible dans les lignes autrichiennes. Augereau lâche alors sa division et coupe en deux l’armée de von Würmser. Celui-ci n’a d’autre choix que de se retirer vers Trente via Pescheria et manque même d’être pris.

Durant la bataille de Castiglione sont tombés  1 500 Français et 3 000 Autrichiens.Cette victoire permet alors aux Français de s’emparer de Mantoue

Source :
Napoléon et guerre (site Internet)

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Campagne de 1814 - 29 janvier : Victoire de Brienne

Campagne de 1814 – 29 janvier : Victoire de Brienne

Après la grave défaite de Leipzig en octobre 1813, Napoléon a dû replier sa Grande Armée sur l’Elbe, puis sur le Rhin qui est franchi le 7 novembre. Une plus grande catastrophe a pu être évitée grâce aux talents manœuvriers du Prince Eugène de Beauharnais qui a réussi à stabiliser…

29 janvier 2016

Dans « Grande Armée »

Vins et crus du Rhône : Vacqueyras

Vins et crus du Rhône : Vacqueyras

Le nom de ce vin vient du latin Vallea quadreria, la vallée des pierres. Cette appellation est la dernière créée pour les Côtes-du-Rhône (1990). Son vignoble s’étend au pied des dentelles de Montmirail, entre Vacqueyras et Sarrians et est enrichi par l’apport des cailloux roulés déposés par l’Ouvèze. – Les…

12 avril 2013

Dans « Non classé »

Vins d'été : Rosé d'Anjou

Vins d’été : Rosé d’Anjou

On peut dire que ce sont des vins « jeunes » car les vignes originelles du XIXe siècle ont été détruites par l’épidémie de phylloxera qui a frappé le vignoble français au début du XXe siècle. Issu donc de « nouveaux » cépages (Cabernet franc, Cabernet-Sauvignon, Pineau d’Aunis, Gamay, Côt et Grolleau), le Rosé…

1 juillet 2015

Dans « Non classé »

25 juin 2014
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Histoire & Culture

Vins du Massif Central (1) : Saint-Pourçain, Côtes d’Auvergne

by adminfhesp 21 juin 2014

– SAINT-POURCAIN

On l’a oublié aujourd’hui mais le vin de Saint-Pourçain (Bourbonnais) était réputé à l’époque médiévale. Philippe Auguste, Saint Louis, Philippe le Bel et Charles V en dégustaient, sûrement avec intérêt (Jean de Joinville, ami, compagnon d’armes et biographe du Saint Roi ne le précise pas…). Au XIIIe siècle, la ville de Saint-Pourçain arborait sur son blason un tonneau et une fleur de lys, symbole de la royauté de France. C’est dire la renommée. Malheureusement au XIXe siècle, l’épidémie de phylloxera a tué les vignes de Saint-Pourçain-sur-Sioule. On y a replanté ensuite des cépages Gamay et Pinot Noir sur les sols d’origine : sableux du Bourbonnais au Nord, argilo-calcaire au centre et cristallins d’est en ouest.

Il n’empêche qu’aujourd’hui, le Saint Pourçain reste un vin très appréciable et convivial que l’on déguste entre amis.

– Les rouges : Issus d’un assemblage Pinot Noir – Gamay Noir, ce qui lui confère sa robe rubis à reflets vers, le Saint-Pourçain offre un bouquet original fait de notes minérales, de sous-bois et de groseille, tandis qu’en palais, ils se révèlent agréablement tannique et poivré. On le sert de préférence sur un plat de charcuterie, de la viande grillée sur barbecue et des fromages (auvergnats de préférence).

– Les rosés : Tirés surtout à partir du Gamay Noir, ils délivrent une robe pâle aux nuances jaunes, des arômes de poire et de poivre blanc au nez, pendant que la bouche est charnue et fruitée. Ils sont à déguster l’été sur une salade ou en apéritif.


– Les blancs : Issus d’un assemblage de Chardonnay, de Tressallier et de Sauvignon, d’une jolie robe jaune d’or à reflets vers, ils offrent au nez des notes d’acacia, de pêche et de pamplemousse. Ils sont agréablement fruités et frais au palais. On les déguste sur de la pompe aux grattons (spécialité du Massif Central) et des poissons.

– CÔTES-D’AUVERGNE

Ce vignoble, qui produit du rouge, du blanc et du rosé, s’étend dans le centre-nord de l’Auvergne dans un triangle formé par la plaine de Limagne, les coteaux de Riom et la Chaîne des Puys. Originalité de ces vins ; les vignobles sont plantés dans des sols argilo-calcaires mêlés d’éboulis volcaniques. Le type de sol peut donc influencer la production.

– Les rouges : Issus d’un assemblage de Gamay Noir et de Pinot Noir, ils sont pour la plupart produits autour de Châteaugay, Madargues, Chanturgues et Boudes. En outre, on peut les conserver jusqu’à cinq ans pour les meilleurs crus. Leur robe est donc violacée et leurs arômes délivrent des notes de marinade, de bigarreau mûr et de fruits rouges. En bouche, ils sont charnus et puissants. Vins conviviaux, le mieux est de les servir avec de la cuisine auvergnate (potée, truffade, alligot…), de la charcuterie, de la viande rouge (rôtie et grillée) et, bien entendu, des fromages régionaux (Cantal, Fourme d’Ambert, Salers…).

– Les blancs : De cépage Chardonnay, les blancs auvergnats offrent à l’œil d’originales notes de pelures d’oignon. Leur nez délivre un bouquet de fruits blancs et jaunes très mûrs comme des notes de fleurs blanches. Ils sont à déguster dans les deux ans après vinification et mise en bouteille, avec des crustacés et du poisson (rivière ou de mer à chair blanche).

– Les rosés : Leurs domaines de production s’étendent autour de Corent, Boudes et Châteaugay. Eux aussi ont une robe qui délivre des notes de pelure d’oignon, alors que le nez s’exprime en arômes floraux très frais et restent frais et vifs dans le palais. A déguster par beau temps avec de la charcuterie.

Source : Dictionnaire des vins de France, Hachette, 2010

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Vins de Loire - 6 : Châteaumeillant

Vins de Loire – 6 : Châteaumeillant

Situé entre Bourges et La Châtre, le vignoble berrichon de Châteaumeillant (91 hectares) s’accroche à des coteaux de 250-300 mètres d’altitude et produit des vins rouges et rosés. Cette appellation peu courue du grand public a été reconnue en 1965. Les cépages utilisés pour la production du Châteaumeillant sont le Pinot Noir, le Gamay…

4 mai 2014

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Vins pour Noël : les Seigneurs de la Côte de Nuits (2)

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1 – Crus de Chambertin Chambertin : Ses premières productions sont contemporaines de Philippe Auguste et de Saint Louis, avant qu’il ne soit considéré comme le Roi des vins en Europe sous Louis XIII et Louis XIV. Le vignoble de Chambertin occupe un excellent coteau qui monte jusqu’à 300 mètres. C’est…

24 décembre 2014

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Vins de Loire 7 - Saumur et Saumur-Champigny

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Au XVIIe siècle, Saumur était la grande place du commerce viticole de la Loire. Mais la région produisait des vins blancs réputés à l’Epoque médiévale. Aujourd’hui, les rouges du Saumurois tendent à être de plus en plus réputés, de même que ses effervescents (ou mousseux) en blancs ou en rosés.…

20 novembre 2013

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21 juin 2014
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Histoire & Culture

Campagne de 1814 – 18 février : Victoire de Montereau

by adminfhesp 20 juin 2014

Après avoir mis à mal la ville de Montereau au confluent de la Seine et du Loing, les 18 000 Austro-Bavaro-Wurtembergeois du Prince Frédéric Ier von Wurtemberg s’apprêtent à marcher sur Paris. Côté français, le 13 février, le Général Allix défend Sens, le Maréchal Victor garde le passage de Nogent mais le Maréchal Nicolas Oudinot tient difficilement le passage de Bray et doit se replier sur Nangis. Le 14, le Général Pierre-Claude Pajol doit se replier sur Le Châtelet-en-Brie, puis au nord de Melun. De son côté, Napoléon est accouru depuis la Champagne et s’installe à Nangis.
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L’Empereur ordonne à Oudinot et au Maréchal François-Etienne Kellermann de se diriger sur Provins puis à Pajol, l’un de ses meilleurs hussards, de faire marcher sa Division de Réserve sur Montereau. Mais Pajol  qui attend pourtant le soutien de Victor, pense que le Maréchal occupe encore Montereau et qu’il aura la voie libre entre Le CHâtelet-en-Brie et Montereau. A 4h00 du matin, Pajol fait marcher les Brigades de Cavalerie des Généraux Coëtlosquet et Jacques Delort en avant. Les Chasseurs à Cheval de Delort passent le Bois de Valence-en-Brie mais reçoivent les boulets de canons de Würtembergeois. Pendant ce temps, Napoléon remplace Victor par Etienne-Maurice Gérard à la tête du 2nd Corps. Gérard engage alors une soixantaine de pièces contre les forces du Prince du Würtemberg pour soutenir Pajol et lance ses fantassins au-dessus des Ormeaux et sur le plateau de Surville. Nous sommes alors la matin, le temps est radieux malgré le froid hivernal et le ciel limpide.

Général Pierre Claude Pajol (1772-1844)

Grâce à l’intervention de Gérard, Pajol lance alors son attaque contre les Ormeaux avec les Brigades Girard et Bertrand, avant d’envoyer la Brigade Delort vers Montereau. Sur son aile gauche, Pajol réussit à chasser l’ennemi des Courreaux et de la Ferme du Plat-Buisson mais se heurte à une haie mieux défendue par les Autrichiens. C’est alors que Monsieur Moreau, maire de Montereau fait indiquer au Général français des chemins qui permettent de gagner Montereau plus discrètement. Grâce à cette information, Pajol fait tourner la haie et s’empare définitivement des Ormeaux. Pendant ce temps, Delort à la tête de ses jeunes cavaliers chargent les Autrichiens sous un feu d’enfer et culbute l’ennemi malgré les pertes.
Le Prince du Würtemberg fait alors donner la retraite mais Pajol déploie promptement son artillerie qui mitraille les colonnes ennemies. A 15h00, Napoléon et sa Vieille Garde arrivent aux Ormeaux. L’Empereur est bien décidé à chasser l’ennemi de la ville et à reprendre le Plateau de Surville. Son plan prévoit alors un assaut en quatre colonnes : 1 – Pajol qui doit occuper du terrain avec sa Cavalerie ; 2 – Seconde colonne partant depuis les Ormeaux ; 3 – Troisième colonne commandée par Gérard vers Surville ; 4 – Quatrième colonne qui doit attaquer la droite du 4e Corps de Würtemberg.

L’attaque est lancé toujours sous le soleil. Plusieurs Hussards de la Brigade Subervic parviennent jusqu’au Pont de Montereau sur l’Yonne mais ils sont repoussés. Cependant, l’Empereur lance Gérard à l’assaut de Surville et repousse violemment les Généraux Zach et Colloredo. Napoléon envoie les Chasseurs de la Garde placés alors en réserve pour étriller les Autrichiens.

Peut de temps après, le Capitaine Biot Aide-de-camp de Pajol l’informe que l’ennemi tente de passer Montereau pour se porter retirer le sud-est. Pajol ordonne immédiatement à Delort de charger à la tête de ses jeunes cavaliers. Delort lance alors ses jeunes cavaliers dans une charge fougueuse sous un feu d’enfer. Mais deux cavaliers seront tués. Delort culbute alors les Autrichiens avant d’être rejoint par Pajol et l’Infanterie. Tout le monde se lance ensuite vers le pont de Seine défendu encore par un parti d’Autrichien. Pajol, déjà blessé depuis octobre 1813, tombe en selle après qu’une balle eut abattu sa monture. Mais Delort fait encore des prodiges et malmène durement les Austro-Würtembergeois qui voient leur retraite transformée en déroute.

5 000 autrichiens tombent alors aux mains des Français pendant que le reste s’enfuit.
Le soir, Napoléon embrasse Pajol, l’élève au grade de Grand-Officier de la Légion d’Honneur et lui dit chaleureusement : « Si tous les généraux m’avaient servi comme vous, l’ennemi ne serait pas en France ». Il avait aussi déclaré plus tôt : « Il n’y a plus que Pajol pour mener ma cavalerie ».

Source :
– http://www.amicalechamboranthussards.fr

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Maréchal Claude-Victor Perrin dit Victor

Maréchal Claude-Victor Perrin dit Victor

Fils d’un huissier royal, Claude-Victor Perrin voit le jour à Lamarche dans les Vosges le 7 décembre 1764. A dix-sept ans, il s’engage dans l’Armée du Roi et est incorporé comme Tambour au Régiment d’Artillerie de Grenoble. En 1791, il s’engage dans la Garde Nationale et gravit les échelons rapidement.…

1 mars 2016

Dans « Grande Armée »

Campagne de 1814 - 1er février : Bataille de La Rothière

Campagne de 1814 – 1er février : Bataille de La Rothière

Suite à la bataille de Brienne, Napoléon ne poursuit pas Blücher qui se retire sur Bar-sur-Aube pour rejoindre l’Armée de Bohême du Prince Schwarzenberg. Napoléon reste arc-bouté sur Brienne et ses alentours avec un peu plus de 27 000 hommes. Blücher a quant à lui décidé d’anéantir les forces françaises par…

1 février 2014

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Campagne de 1814 - Victoire de Château-Thierry

Campagne de 1814 – Victoire de Château-Thierry

Après la victoire de Montmirail, Napoléon maintient Marmont à Etoges afin de surveiller les mouvements de Blücher mais MacDonald est bloqué à Meaux et Sens vient de tomber. Toutefois, le Maréchal Victor tient Pont-sur-Yonne et Pajol fait de même à Montereau. L’Empereur caresse alors l’espoir de détruire les corps prusso-russes…

12 février 2014

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20 juin 2014
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Histoire & Culture

Le Débarquement de Provence Première partie

by adminfhesp 13 juin 2014

Étonnamment, le déroulement de cette phase importante de la Libération du territoire français est bien moins connu et étudié que le débarquement de Normandie. Paradoxal, quand on sait que la participation des forces françaises a été importante. Les commémorations du soixante-dixième anniversaire de l’Opération « Anvil Dragoon » est bien sûr l’occasion de reparler de cette opération restant encore dans l’ombre d’« Overlord » mais n’ayant pas moins été réussie

 

1 – PLANNIFICATION DES OPERATIONS

A LA DÉCISION

Dès sa gestion le plan baptisé « Anvil » fait l’objet d’un désaccord du côté allié. En effet, Churchill veut poursuivre l’effort en Italie et forcer les Alpes Tyroliennes et Juliennes. L’objectif à la fois stratégique et politique du Vieux Lion britannique est d’une part ; mettre pied dans le sud du IIIe Reich et d’autre part, entrer en Yougoslavie par la Slovénie pour empêcher Staline d’y étendre son influence.

De leur côté, les Américains estiment que la Campagne d’Italie dure depuis trop longtemps compte-tenu de la résistance tenace des forces allemandes basées dans la péninsule. En outre, l’idée de forcer le passage par les Alpes Juliennes n’enthousiasme guère les stratèges américains qui estiment que cette partie montagneuse de l’Italie ne facilite guère les opérations. Au contraire, un débarquement surprise dans le sud-est de la France permettrait de menacer l’Italie par le nord-ouest (ce qui nécessiterait toutefois le déploiement de troupes spécialisées dans le combat en montagne). Du point de vue logistique, les Américains mettent dans la balance l’argument de poids qu’une opération amphibie dans le midi de la France permettrait la prise de Marseille, qui reste le premier port de Méditerranée en matière de tonnages. Enfin, fort d’une vue d’ensemble, les Américains démontrent que s’emparer de Marseille équivaudrait à ouvrir le loquet permettant de remonter la vallée du Rhône et remonter vers le Rhin pour prêter main forte aux forces d’Eisenhower qui commencent à s’approcher de Paris.

De leur côté, les Français – de Gaulle en tête bien entendu – appuient la décision américaine d’abord pour une raison toute politique, estimant que le droit leur revient de débarquer dans la première vague d’assaut. De Gaulle n’a d’ailleurs toujours pas digéré de ne pas avoir été informé du Débarquement en Normandie. Autant dire que le chef de la France Combattante (nouveau nom de la France Libre) insiste pour que des Divisions Françaises participent à l’Opération Anvil au lieu de rester en Italie après avoir libéré Sienne. Plus stratégiquement les Généraux Alphonse Juin et de Lattre de Tassigny avancent le fait que les forces françaises disposent déjà de la Corse qui peut servir de base de départ à une invasion de la France grâce à la disponibilité des ports d’Ajaccio, Bastia et Calvi et à celle de plusieurs aérodromes. Autre argument de poids des Français, la Résistance en Provence-Côte d’Azur (Région Militaire 2), avec le Capitaine Salvatori pour le Var, est très bien organisée, quoique minoritaire, et pourra fournir un appui conséquent aux forces amphibies.

Finalement, après débat, le plan Anvil (« Enclume ») est adopté en juillet 1944 mais Churchill en fait changer le nom en Dragoon car, flegmatisme britannique oblige, le chef du Gouvernement Britannique estime avoir été contraint (« Dragooned »). Le débarquement doit avoir lieu dans le département du Var.

B LES PLANS

D’autre part, un débarquement dans le Midi de la France aurait l’avantage de forcer le commandement allemand à « fixer » des divisions et corps d’armée dans le sud du territoire français au lieu de les envoyer en Normandie. Les plus optimistes estimant même que prendre pied dans le sud de la France forcerait les Allemands à opérer une retraite de grande ampleur vers les frontières du Reich. Le déroulement des opérations leur donnera en grande partie raison.

Initialement,  le débarquement était prévu pour le mois d’avril 1944 mais, en dépit des pressions de George C. Marshall et de Dwight D. Eisenhower, elle a dû être retardée pour deux raisons : D’abord pour une raison stratégique, puisque l’offensive de Clark en Italie marquait le pas. Ensuite, pour une raison matérielle car en nombre important de navires de transports LST durent être transférés en Grande-Bretagne pour le débarquement en Normandie ou dans le Pacifique, en dépit des efforts du General Jacob L. Devers (Commandant des Services de Ravitaillement en Méditerranéen) qui ne souhaitait pas voir les équipements regroupés être alloués ailleurs.

 

 

Le commandement des opérations dans le sud-est de la France est confié au VIth Army Group que commande alors Jacob L. Devers et répondant directement au Commandement Allié en Méditerranée dirigé par le Britannique Henry Maitland Wilson. Pour « Anvil », Devers choisit la VIIth US Army qui avait conquis la Sicile un an plus tôr sous le commandement de Patton. Cette fois-ci, elle est placée sous les ordres du General Alexander M. Patch, alors de retour du Théâtre d’Opération du Pacifique où il avait dirigé une partie de la campagne de conquête de Guadalcanal.

 

General Jacob L. Devers

General Alexander M. Patch

General Alexander M. Patch

Patch se retrouve alors au commandement de la VIIth US Army qui avait conquis la Sicile un an plus tôt sous le commandement de Patton. Il se voit attribué alors le VIth US Corps du Lieutenant.General Lucian K. Truscott qui compte 3 divisions combattant depuis l’Afrique du Nord et ayant connu les difficiles engagements de Sicile, du Monte Cassino et d’Anzio. Il s’agit donc des 3rd « Rock of the Marne »*, 36th « Texas » et 45th « Thunderbird ». Texan de naissance, agressif et audacieux, Lucian K. Truscott s’est fait connaître comme jeune général en obtenant la réactivation du Corps des Rangers pour en faire une infanterie de choc spécialisée dans les assauts amphibies sur des objectifs précis. Il a eu l’occasion d’inaugurer le baptême du feu de cette unité lors du raid anglo-canadien sur Dieppe où il fut le premier officier supérieur américain à poser le pied brièvement en Europe occupée. Truscott s’est ensuite particulièrement distingué à la tête de la « Rock of the Marne » en Afrique (où il en fit une unité de premier plan) comme en Sicile. Au début de 1944, il reçoit le commandement du VIth US Corps en remplacement de l’incompétent John P. Lucas pour tenter de sortir quatre divisions d’une souricière. Après Anzio, Truscott a repris en main ses unités pour en renforcer la cohésion. Autant dire que Patch ne pouvait pas mieux choisir pour diriger l’assaut du 15 août.

 

Lucian K. Truscott

Le VIth Corps américain doit débarquer en première vague avec des unités spéciales et des Commandos car Patch et Truscott jugent qu’elles ont une bonne expérience dans les opérations amphibies. Les Américains devant ouvrir ensuite la voie aux unités de tête de la Ire Armée Française du Général Jean de Lattre de Tassigny, qui n’apprécie pas la situation de débarquer après les Américains tout en leur étant subordonné. Après plusieurs séances de débats, il est convenu que Devers conserverait le commandement de l’ensemble des forces alliées dans le sud de la France mais que de Lattre bénéficierait d’un commandement autonome. Il ne faut pas oublier non plus que pour ce qui concerne le ravitaillement, le matériel motorisé, les munitions et l’armement, les troupes françaises dépendent encore des Services Américains, ce qui n’est pas sans causer certains soucis à de Lattre dans l’octroi de ce dont il a besoin.

Pour l’Opération amphibie, Patch peut aussi disposer de la 1st Airborne Task Force du Major.General Robert T. Frederick, de la Canadian-American 1st Special Service Force, ainsi que des Détachements spéciaux français. Le support aérien doit être assuré par plusieurs escadrilles américaines et françaises basées en Corse.

L’appui et le transport navals (2 200 navires) sont assurés par la Western Naval Task Force commandée par le Vice-Admiral américain Henry K. Hewitt et capable d’acheminer 151 000 hommes et 24 000 véhicules dans le premier jour du débarquement. Pour cela Hewitt peut compter sur 1 375 bateaux de Transport Landing Craft. La première vague d’assaut pour compter sur plus de 318 vaisseaux LST, LCT, LCI, ainsi que des navires d’approvisionnement).  Pour l’appui-feu naval, il dispose d’une flotte composée d’éléments britanniques, américains, français et même grecs comprenant : 5 cuirassés, 17 croiseurs (lourds et légers) et 41 destroyers. D’autre part, l’appui-feu rapproché est assuré par des dragueurs de mines, des LCT armés de lance-roquettes, ainsi que 4 croiseurs antiaériens. Enfin, la protection anti-sous-marine est placée sous la responsabilité du Task Group 80.6 du Captain J.P. Clay, avec 40 destroyers (dont 4 français), 6 corvettes dont 4 françaises, 6 dragueurs de mines et 6 sloops français.

 

Vice.Admiral Henry K. Hewitt

Troisièmement, l’appui aérien (plus de 2 000 appareils de combat) est confié deux unités distinctes ; la Task Force 88 du Rear.Admiral britannique Thomas Hope Troubrige qui compte 9 porte-avions légers anglais et américains (HMS « Khedive », « Emperor », « Searcher », « Pursuer », « Attacker », « Hunter » et « Hunter » ; USS « Tulagi » et « Kasaan Bay ») répartis entre les Task Group 88.1 (Troubridge) et TG 88.2 (Calvin T. Durgin, américain) embarquant distinctement des appareils Grumman F4F Wildcat, F6F Hellcat et Supermarine Seafire.

La seconde unité aérienne, le XIIth RAF Tactical Air Command du Brigadier.General Gordon P. Saville dont les groupes et escadrilles sont basés en Corse et en Italie, doit assurer la protection aérienne et le bombardement de précision. Savillle commande donc principalement à plusieurs groupes de chasses dont les pilotes sont aux commandes de Spitfire Mk IX, Spitfire V, P-51 Mustang, P-47 Thunderbolt et P-38 Lightning, ainsi qu’aux 42nd et 57th Bombardment Wing dotés de North American B-25 Mitchell, B-26 Marauders et Douglas A-20 Havoc.

Elle est imitée par la Mediterranean Allied Coastal Air Force (Italie et Corse) de l’Air Vice.Marshall britannique Hugh Lloyd, même si celle-ci ne déploie que des unités de chasse sur avion Bell P-39 Airacobra (350th Fighter Group) et 2 Squadrons de la RAF de bombardement de nuit (414th et 417th) équipés de Bristol Beaufighter VI, Vickers Wellington et Mosquito XII et XIII. Son rôle consiste davantage à escorter les navires en mer

 

Gordon P. Saville, commandant du XIIth RAF Tactical Air Command

Au regard des considérations logistiques évoquées plus haut, Patch prévoit de débarquer dans le Var afin de s’emparer au plus tôt des ports de Toulon et de Marseille. Pour remplir cet objectif et avec l’accord de de Lattre, le Général américain attribue à Truscott, une unité mécanisée française, en l’occurence le Combat Comand « Sudre » (Colonel Aimé Sudre) détaché de la 1re Division Blindée (Jean Touzet du Vigier).

Pour Patch et Truscott, il était nécessaire de remporter la bataille sur les plages afin de pouvoir assurer le débarquement des unités blindées de chasseurs de chars (3 Tank Battalions et 3 Tank Destroyer Battalions) rattachées à chaque division américaine, l’Artillerie, ainsi que celui des unités de soutien (logistique, génie, unités médicales, transmissions, ravitaillement, etc.). Mais il fallait bien sûr une zone assez peu défendue, contrairement à Toulon. Patch choisit alors le secteur de Saint-Tropez, une trentaine de kilomètres plus à l’est de Toulon, sur une ligne côtière d’environ 25 – 30 km située entre le Massif des Maures à l’ouest et le Massif de l’Esterel à l’Est.

Dans le  même temps, les actions des Résistants Français – plutôt bien organisés dans la région – doivent interdire l’accès des plages aux Allemands par des attaques sur leurs lignes de communication ; le terrain s’y prêtant bien à l’inverse de la Normandie. D’autre part, pour la diversion, les Américains bombardent leurs fréquences radios de faux messages annonçant un débarquement dans le nord de l’Italie. Quelques heures avant le débarquement, des unités de vedettes rapides PT-Boat, doivent effectuer des missions de déception sur plusieurs points de la côte du Midi de la France. L’acteur Douglas Fairbanks Jr., vedette du moment participe à l’une de ses actions.

 

Soldats de la Devil’s Brigade à l’entraînement

L’Opération Anvil Dragoon est conçue à certains égards comme Husky (Sicile) et Avalanches (Salerne) et doit se dérouler comme suit :

1 – Action des Commandos navals dans la nuit du 14-15 août : la Force Rosie du Capitaine de Frégate Seriot doit débarquer à Miramar pendant que les Commandos d’Afrique du Lieutenant-Colonel Bouvet (Force Romeo) doiventt débarquer au Cap Nègre. Enfin, la Canadian-American 1st Special Service Force (Force Sitka, unité d’élite surnommée la « Devil’s Brigade» ou « Brigade deu Diable ) du Colonel Edwin F. Walker doit détruire les batteries côtières de Port-Cros et du Levant. Ces  deux forces sont appuyées en mer par la Task Force 86 du Rear.Admiral Lyal A. Davidson qui compte notamment le Cuirassé « Lorraine » et le croiseur lourd américain USS « Agusta ».

 

Insigne de la Canadian-Americain 1st Special Unit

2 – Assaut aéroporté et aéro-transporté (environ 2 200 hommes) : la 1st Airborne Task Force (Force Rugby) du Major.General Robert T. Frederick comprenant le 517th Airborne Regimental Combat Team et la 2nd Parachute Independant Brigade du Brigadier.General Charles Pritchard (4th, 5th et 6th Parachute Battalions) doivent être parachutés dans l’arrière-pays varois entre Fréjus et Brignolles. Leur mission est de rallier la Résistance française et de s’emparer de Muy, de La Motte et de Grimaud, afin d’empêcher des renforts allemandes d’accourir vers les plages du débarquement. Plusieurs unités doivent être acheminées par planeurs (Opération « Dove »; « Colombe »), comme le 550th Airborne Infantry Battalion, ains que des unités de logistique, de ravitaillement et d’artillerie.
Les parachutistes doivent être acheminés au-dessus du Var par la Provisional Troop Carrier Air Division du Brigadier.General Paul L. Williams qui coiffe les 50th, 51st et 53rd Troop Carriers Groups. 


3 – Assaut amphibie 

L’assaut des plages est confié aux différents Régiments d’Infanterie de chaque division. Toutefois, les trois divisions américaines sont chacune appuyée par un Beach Group chargé d’assurer la logistique après que les unités d’assaut aient conquis leurs plages assignées.

a
 La Force Alpha (29 432 hommes et 3 337 véhicules) composée de la 3rd US Infantry Division « Rock of the Marne » du Major.General John W. « Iron Mike » O’Daniel eest chargée de contrôler le secteur ouest (Cavalaire, La Croix-Valmer, Pampelonne et Ramatuelle). Les plages qui lui sont attribuées sont les suivantes : Cavalaire-ouest (« Red Beach »), Cavalaire-est (« Green Beach ») et Pampelonne (« Green Beach »).
L’appui naval de la Force Alpha et son transport sont assurés par la Task Force 84 du Rear-Admiral Frank J. Lowry, qui compte le cuirassé HMS « Ramilies », comme les croiseurs légers HMS « Aurora », « Orion », « Ajax » et USS« Quincy ».

 

Insigne de la 3e Division d’Infanterie Américaine « Rock of the Marne »

John W. « Iron Mike » O’Daniel

b La Force Delta (30 900 hommes et 3 477 véhicules) formée de la 45th US Infantry Division « Thunderbird » (William W. Eagles) doit débarquer à la plage de La Nartelle et prendre Sainte-Maxime. Ses secteurs de débarquement sont donc : La Nartelle (« Red Beach » et « Green Beach »), La Nartelle-nord (« Yellow Beach »), La Garonnette (« Blue Beach »), Plage Grimaud (« Red Beach No. 2 ») et Sainte-Maxime.
Elle est acheminée et appuyée par la Task Force 85 du Rear-Admiral Bertram J. Rodgers qui compte les cuirassés lourds USS « Texas » et « Nevada », ainsi que les croiseurs légers USS « Philadelphia », « Georges Leygues » et « Montcalm » (4e Division de Croiseurs Français).

Insigne de la 45e Division d’Infanterie Américaine

William W. Eagles

c  Enfin, la Force Camel (29 820 hommes et 3 597 véhicules) avec la 36th US Infantry Division « Texas » de John E. Dahlquist**, appuyée par le Combat Command Sudre de la 1re DB Française  doit s’emparer de la base aéronavale de Fréjus en débarquant au Drampont et sur la plage d’Anthéor. Américains et Français doivent donc débarquer sur les plages de Saint-Raphaël – Fréjus (« Red Beach »), du Cap Dramont (« Green Beach »), d’Agay (« Yellow Beach ») et d’Anthéor (« Blue Beach »). Le Combat Command Sudre (Colonel Aimé Sudre) comprend le 2e Régiment de Cuirassiers (Colonel M-A. Durosoy ; avec chars M4 Sherman), le 3e Bataillon de Zouaves Portés, 1er Escadron du 9e Régiment de Chasseurs d’Afrique et le 1er Groupe du 68e Régiment d’Artillerie d’Afrique (canons de 105 mm autopropulsés).
La Camel Force est couverte par la Task Force 87 du Rear-Admiral Morton L. Deyo (qui a commandé l’appui du débarquement d’Utah Beach) avec le cuirassé USS « Arkansas », le croiseur lourd USS « Tuscaloosa », ainsi que les croiseurs légers USS « Brooklyn » et « Marblehead », HMS « Argonaut », « Emile Bertin » et « Duguay-Trouin ».

Insigne de la 36e Division d’Infanterie Américaine

John E. Dahlquist


4  La Gabor
Force, soit le IInd Corps d’Armée Français du Général Joseph de Goislard de Montsabert doit débarquer à la suite du VIth US Corps afin de parachever la conquête du Var et des Bouches du Rhône. Il comprend 3 éléments motorisés (1re Division de Marche d’Infanterie ou DFL, 1re et 5e Divisions Blindées), la 3e Division d’Infanterie Algérienne (Zeller), la 9e Division d’Infanterie Coloniale (Magnan),  le 2e Régiment de Marche des Spahis (Reconnaissance),  1er, 3e et 4e Groupements de Tabors Marocains et 2 Groupes d’Artillerie. Le gros des forces de Montsabert est de semparer de Toulon mais aussi de Hyères, avant d’atteindre Marseille. D’autres unités doivent en revanche obliquer vers l’est afin de libérer les Alpes-Maritimes et les villes de la Côte d’Azur.

Aussitôt son débarquement réussi, le VIth Corps de Truscott doit assurer le débarquement de sa puissane artillerie (22 Bataillons d’Artillerie de campagne dont les 12 de chaque Division, 15 Bataillons de DCA, 3 Bataillons motorisés de mortiers chimiques), ses unités blindées d’appui (191st, 753rd et 756th Tank Battalions ; 601st, 636th et 654th Tank Destroyer Battalions), le 117th Reconnaissance Cavlary Group, les unités du Génie, le 2nd Auxiliary Chirurgical Group, les hôpitaux de campagne, les unités d’ordonnance, etc.
Il a notamment pour mission de participer à la conquête du Massif des Maures en rejoignant les unités parachutistes avant de se lancer vers Les Bouches-du-Rhône, les Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence) et le Vaucluse.

Colonel-Général Johannes Blaskowitz, commandant du Groupe d’Armées G

3 LES FORCES ALLEMANDES

Les forces allemandes couvrant la Provence sont placés sous la responsabilité du Heeres-Gruppe du General Johannes von Blaskowitz. Dans le secteur qui nous intéresse, von Blaskowitz commande la 19. Armee du General der Infanterie Friedrich Wiese (Provence, Languedoc et Roussillon).

Pour défendre la Provence, Wiese dispose d’abord du LXII. Armee-Korps de Ferdinand Neuling (secteus de Draguignan, Cannes, Nice, Menton, Saint-Raphaël et Hyères). Neuling a sous ses ordres la 148. Reserve-Division (Generalmajor Johannes Bässler) et la 242. Infanterie-Division (Generalmajor Otto Fretter-Pico). Ce sont toutes deux, des unités de seconde catégorie qui ne pourront offrir une résistance efficace. Mais ce sont d’abord elles deux qui vont recevoir le choc du débarquement allié.
Wiese peut aussi compter sur le LXXXV. AK du General der Infanterie Baptist Kneiss qui couvre le secteur englobant Marseille et Toulon avec les 244. et 338. Infanterie-Divisonen commandées respectivement par les Generalmajor Hans Schäfer et René l’Homme de Courbières.

Notons enfin que les différentes divisions allemandes comptent plusieurs Bataillons d’Osttruppen formés par des prisonniers Russes et Ukrainiens engagés plus ou moins volontairement dans les troupes du Reich. Inutile de développer l’idée qu’elles ne combattront pas avec une grande efficacité le jour du 15 août et après.

General der Infanterie Friedrich Wiese

Contrairement à ce que sa dénomination laisse penser, le Luftwaffe-Feld-Korps IV d’Erich Petersen ne rassemble pas d’appareils de combat (il sont très peu d’ailleurs dans ce secteur de la France, priorité étant donné à la Normandie et à l’Italie). En fait, il rassemble paradoxalement trois modestes divisions d’Infanterie (716. Infanterie-Divison ; 196 et 198. Reserve-Divisionen).

Enfin, quant à la Kriegsmarine (Paul Wever, PC à Aix-en-Provence), elle ne peut compter que sur quelques navires, les services de transmission et les batteries navales chargées de surveiller la côte.

[Suite]

* Surnom qui lui a été donnée suite à sa tenue au feu lors de la Seconde Bataille de la Marne en juillet 1918. A ce moment, elle était sous commandement français.
** Division qui compte notamment les valeureux soldats d’origine japonaise, les fameux Nisei du 100/442nd RCT . Mais ils seront engagés plus tard dans la campagne et s’illustreront à Bruyères dans les Vosges.

13 juin 2014
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Histoire & Culture

Vins de Bourgogne, Côte Chalonnaise – 2 : Rully et Bouzeron

by adminfhesp 2 juin 2014

* RULLY

Appellation reconnue depuis 1939, le vignoble de Rully est situé au nord de Chalon-sur-Saône, sur la commune de Chagny entre Bouzeron au nord et Mercurey au sud. Les vignes couvrent 347 hectares sur des coteaux dont l’altitude varie de 230 à 300 mètres. Les climats situés en hauteur sont plutôt consacrés à la culture du Chardonnay, pendant que ceux situés en contrebas développent le Pinot Noir.
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Le Chardonnay se développe surdes sols argilo-calcaires, tandis que le Pinot Noir poussent plutôt sur des sols bruns ou calciques.

Vins d’une capacité de garde variant de trois à cinq ans, les Rully produisent des Premiers Crus, réputés surtout en blancs. Citons : Agneux, La Bressande, Champs Cloux, Chapitre, Clos du Chaigne, Clos Saint-Jacques, Cloux, La Fosse, Grésigny, Margotés, Marissou, Le Meix-Cadot, Le Meix-Caillet, Molesme, Mont-Palais, Les Pierres, Pillot, Préaux, La Pucelle, Rabourcé, Raclot, La Renarde et Vauvry.

vin-bourgogne-rully-1er-cru-les-cloux-2011-jacqueson-paul-marie– LES ROUGES

Les Rully rouge sont dotés d’une robe rubis qui évolue sur le grenat avec la maturité. Au nez, il révèle des arômes de mûre, de cassis, de réglisse, de rose durant sa jeunesse. La maturité lui permet d’évoluer sur le kirsch et le fruit cuit. En bouche, le Rully est étoffé par de légers tanins dans sa jeunesse. Quant il est bien vieilli, il révèle davantage de légèreté et de mâche.

On le déguste très bien sur de la tourte de gibier, de la terrine de lièvre aux champignons, du canard à l’orange, de la canette rôtie, de la daube de boeuf, de la daube de sanglier, du gibier à plume, du fromage tels reblochon et le cantal. On peut le servir sur des plats plus inattendus pour du vin rouge tels la sole au vin rouge ou du thon (basquaise, provençale ou sauté aux oignons et aux tomates).

– LES BLANCS

D’abord dorée à reflets verts, la robe du Rully blanc devient, avec l’âge, plus soutenue avec des nuances de bouton d’or. Ses arômes sont une harmonieuse explosion de fleurs blanches (acacia, chèvrefeuille, sureau), de violette, de fruits blancs (pêche), de citron, de miel, de silex et de toast beurré. Avec l’âge, le nez offre des notes de coings et de fruits secs. En bouche, le Rully blanc se montre fruité, rond et charnu.
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On les sert idéalement sur de l’andouillette, des bouchées à la Reine, de la bisque de crabe, des cuisses de grenouilles, des escargots, du brochet au beurre blanc, des coquilles Saint-Jacques, de la pauchouse, des paupiettes de saumon, de la volaille à la crème et du poulet à l’estragon.

Recommandations personnelles :
– Domaine Château d’Estroyes
– Domaine Dureuil-Janthial

** BOUZERON

Situé juste au dessus entre Cagny et Rully, Bouzeron fait partie des vins blancs de Bourgogne qui ne sont pas issus du Chardonnay mais de l’Alligoté. L’appellation même n’a été reconnue qu’en 1999.
Le vignoble de Bouzeron couvre 52 hectares dont les sols sont composés de calcaire du bathonien et marneux, sur lesquels l’Alligoté s’adapte bien.

domaine-chanzyCe sont des vins conviviaux mais fruités et avec du charme, qui peuvent se garder entre trois et cinq ans.

Les Bouzeron délivrent une robe or pâle, ainsi que des arômes de fleurs blanches, de noisette, de silex et pierre à fusil, de miel et de croissant.
En bouche, ils révèlent un certain caractère typique en se montrant fruités, ronds et amples.

On les déguste volontiers à l’apéritif, avec des gougères, sur des escargots à la bourguignonne, des crustacés, des poissons frits, des rognons sautés et du fromage de chèvre.

Recommandation personnelle :
– Domaine Chanzy

Source :
– Dictionnaire des vins de France, Hachette, coll. Les Livrets du vin

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Vins de Bourgogne, Côte Chalonnaise - 1 : Givry

Vins de Bourgogne, Côte Chalonnaise – 1 : Givry

Partant du sud de Beaune et formant un crochet sud de Chalon-sur-Saône, la Côte Chalonnaise regroupe cinq appellations : Givry, Mercurey, Rully, Bouzeron et Montagny. Pour les vins rouges, le cépage Pinot Noir est roi, tandis que les blancs se partagent entre le Chardonnay majoritaire et une part moindre d’Alligoté.…

16 octobre 2013

Dans « Non classé »

Vins pour Noël : les Seigneurs de la Côte de Nuits (1)

Vins pour Noël : les Seigneurs de la Côte de Nuits (1)

Chers lecteurs, je vous avais consacré un article passant en revue les vins de Bourgogne. Toutefois, je souhaiterai vous faire partager davantage sur ce sujet en y consacrant une chronique de plusieurs volets sur les « Seigneurs » des vignobles du vieux duché. Les grands vins rouges décrits ici sont tous issus…

10 décembre 2015

Dans « Non classé »

Petits vins 2 - Côte de Toul (Lorraine)

Petits vins 2 – Côte de Toul (Lorraine)

Le vignoble des Côtes de Toul (appellation reconnue en 1998) se situe dans le département de la Meurthe-et-Moselle et encadre l’ancien évêché éponyme sur 57 hectares, ce qui explique leur production assez modeste. Bien souvent on ne les trouve qu’en Lorraine. Les vins de Toul sont surtout connus pour leur…

18 février 2014

Dans « Non classé »

2 juin 2014
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Histoire & Culture

Cardinal Jean du Bellay

by adminfhesp 1 juin 2014

Personnage passé dans l’oubli, né en 1492 (ou 1498) à Souday (actuel département du Loir-et-Cher), frère de Guillaume du Bellay, il entame une carrière ecclésiastique et diplomatique.

Remarqué par le Roi François Ier, il est d’abord envoyé en Angleterre auprès d’Henry VIII Tudor et s’efforce d’éviter le Schisme.
Il est envoyé ensuite à Rome comme chargé d’affaire auprès du Pape Jules III qui le crée Cardinal en 1535.

– Nommé Lieutenant-Général lors de l’invasion de la Picardie et de la Provence par Charles Quint, il réussit à maintenir calme et cohésion à Paris.Pour le remercier de ses services, François Ier le fait successivement Évêque de Limoges, Archevêque de Bordeaux et Évêque du Mans (depuis le Concordat de Bologne de 1516, le Roi de France nomme les évêques du Royaume). Protecteur des Lettres, il épaula le Roi dans la fondation du Collège de France.

– Malheureusement en 1547, année de la mort de François Ier et de l’accession d’Henri II, Jean du Bellay est victime des intrigues du Cardinal de Lorraine et destitué de son rang.

– Après avoir quitté l’archevêché de Bordeaux, il part alors pour Rome où le privilège de son âge lui permet de devenir Doyen du Sacré-Collège et Évêque d’Ostie. Il devint alors une figure très estimée dans la Cité Éternelle et fut même pressenti pour succéder à Jules III. Mais il ne fut pas élu.

– Il meurt paisiblement à Rome le 15 février 1560 et est inhumé au Couvent des Minimes de la Trinité des Monts à qui il avait légué 30 000 écus en plus d’une partie de sa riche vaisselle.

 

 

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Philibert Delorme (de l'Orme)

Philibert Delorme (de l’Orme)

Philibert Delorme voit le jour à Lyon vers 1510 au sein d’une famille de Maîtres-Maçons. Il séjourne à Rome pour accomplir ses études en art et en architecture. Il visite énormément les sites antiques qui l’inspirent, puis rencontre le Cardinal Jean du Bellay, diplomate à Rome pour le compte de François…

8 janvier 2016

Dans « Architectes »

25 mai 1510 : mort du Cardinal d'Amboise

25 mai 1510 : mort du Cardinal d’Amboise

Né en 1460 au château de Chaumont-sur-Loire au sein d’une vieille famille de la noblesse tourangelle, fils de Pierre d’Amboise et d’Anne de Bueil, le brillant Cardinal Georges d’Amboise a été considéré comme un véritable premier ministre durant le règne de Louis XII tel Richelieu (Lucien Bély). Ses frères feront…

25 mai 2013

Dans « Non classé »

Connétable Anne de Montmorency

Connétable Anne de Montmorency

Né en 1493, filleul de la Reine Anne de Bretagne, fils de Guillaume de Montmorency et d’Anne Pot, Anne de Montmorency Baron des Baux est confié à dix ans à la maison de François d’Angoulême (futur François Ier) pour son instruction. Il devient très vite l’ami du futur Roi de France. – Participant…

12 novembre 2015

Dans « De Louis XI à Henri III »

1 juin 2014
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Histoire & Culture

31 mai 1809 : Mort du Maréchal Jean Lannes à Essling

by adminfhesp 31 mai 2014

Avec Davout et Suchet, il fut l’un des seuls Maréchaux d’Empire restés invaincu et demeure sans conteste l’un des plus grands chefs de la Grande Armée. Connu pour sa fougue qui lui venait de ses profondes racines gasconnes et reconnu pour ses qualités de tacticiens et de manœuvrier, Jean Lannes représente aussi l’archétype du général parti de rien et qui a forgé son ascension par l’acier du sabre.  Il était surnommé « le Roland de l’Armée d’Italie ».

Né à Lectoure le 10 avril 1769 (quatre mois et cinq jours avant Napoléon), fils d’un petit marchand (trafiqueur), il rejoint la Garde Nationale en 1792 puis le 2nd Bataillon des Volontaires du Gers. Il est promu sous-lieutenant la même année.
De 1793 à 1795, il combat avec vaillance les Espagnols dans le Roussillon (rebaptisé Pyrénées-Orientales), qu’il repousse au Col de Coustouge, Portvendres, Banyuls et Villelongue au prix d’une blessure.

En 1796, il participe à la première campagne d’Italie comme simple soldat. Il se distingue à Dego (15 avril 1796) où il rencontre le Général Bonaparte qui le remarque pour sa fougue et le promeut… Général de Brigade. Les deux militaires deviendront vite amis, ce qui n’empêchera jamais le gascon de s’adresser à Napoléon avec un franc-parler que le second trouvera parfois déplaisant. Lannes se distingue ensuite à Arcole contre les Autrichiens où il est blessé. Entre 1798 et 1799, il accompagne Napoléon en Egypte et combat à El-Arich, Jaffa et Saint-Jean d’Acre où il est encore blessé. Après Aboukir, Jean Lannes rembarque avec Bonaparte afin de participer au Coup d’Etat du 18 Brumaire.
En 1800, il participe à la Seconde Campagne d’Italie, s’empare d’Aoste et bat les Autrichiens du Général Peter-Carl Ott à Montebello le 9 juin. Cinq jours plus tard, il est à Marengo où, placé au centre, il contient l’attaque de Michael von Melas pendant sept heures avant de se replier en bon ordre.
Après la seconde campagne d’Italie, Jean Lannes commande la Garde Consulaire. Alors en plein ascension sociale, Lannes doit organiser de fastueuses et très coûteuses réceptions qui lui attirent très vite un soupçon de détournement de fonds publics. Napoléon Bonaparte alors Premier Consul oblige Lannes à verser 400 000 francs germinal… qu’il doit se faire prêter par Augereau.

De 1802 à 1804, il fait un passage orageux à l’Ambassade de France à Lisbonne en raison des orientations pro-anglaises du Premier Ministre. Lannes était un militaire et non un diplomate, ce qui obligea Bonaparte à le rappeler.

En 1804, il voit sa consécration arriver. En effet, après le Sacre (2 décembre 1804), Napoléon Ier l’élève à la dignité de Maréchal d’Empire, ce qui lui permet d’acheter le Château de Maisons (aujourd’hui Maison-Laffite). Il reçoit le titre de Duc de Montebello quatre ans plus tard, 1808.

En 1804, placé à la tête du 5e Corps (avec Suchet, Nansouty, du Falga, Walther et d’Hautpoul sous ses ordres), il accompagne Napoléon Ier dans les campagnes contre les Autrichiens, les Prussiens et les Russes et participe aux grandes batailles dont Austerlitz et Iéna. Le 10 octobre 1806, à Saalfeld bien épaulé par Suchet, il vainc les Prussiens du Prinz Ludwig-Ferdinand qui trouve la mort à l’issue du combat. Le 26 décembre 1806, à Pultusk (Pologne) le long de la Narew, bien qu’il soit en infériorité numérique, Lannes repousse les Russes de Levin von Benningsen dans de très dures conditions climatiques, ainsi qu’en devant faire face à la combativité des fantassins russes et des Cosaques.

Du 10 au 14 juin 1807, commandant le Corps d’Armées de Réserve, il retrouve Benningsen à Friedland avec 55 800 fantassins et cavaliers à opposer à 84 000 Russes. Renforcé par les 10 000 Dragons de Grouchy, Lannes bat nettement Benningsen au prix de 1 645 tués dans ses rangs contre plus de 12 000 pour les troupes du Tsar Alexandre. Les dragons de Grouchy, les fantassins et cavaliers d’Oudinot ainsi que les Cuirassiers de Nansouty se sont magnifiquement battus faces aux régiments de cavalerie russe, aux Gardes du Tsar et aux Cosaques. En pleine bataille le Maréchal Lannes qui attendait ardemment l’arrivée de Napoléon et du reste de l’Armée, lança cet ordre à son aide de camp : « Crève ton cheval, Saint-Mars, pour rapporter à l’Empereur que c’est l’armée russe tout entière que nous avons sur les bras. »

En avril 1808-1809, aux côtés des Maréchaux de Moncey et Mortier, Jean Lannes participe aux combats contre les insurgés espagnols et mène notamment le dur siège de Saragosse tenue par le général José de Palafox y Melzi.

En 1809, la guerre reprend contre l’Autriche. Le 22 mai, après avoir vu son ami Pouzet tomber à ses côtés, Lannes est blessé d’un boulet de canon. Malgré les soins prodigué par Larrey, chirurgien personnel de l’Empereur, Lannes rend son dernier souffle le 31 mai 1809 à l’âge de quarante ans.
Profondément affecté, l’Empereur écrit une lettre de condoléances à la seconde épouse de Lannes, Louise Guéhéneux, dans laquelle il dit : «  Le Maréchal est mort ce matin des blessures qu’il a reçues au champ d’honneur. Ma peine égale la vôtre. Je perds le Général le plus distingué de mes armées, mon compagnon d’armes depuis seize ans, celui que je considérais comme mon meilleur ami […] ».

Le Maréchal Jean Lannes est inhumé au Panthéon. La promotion Saint-Cyr de 1993-1996 portait son nom.

31 mai 2014
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Histoire & Culture

Charles de Schomberg, Maréchal de France

by adminfhesp 25 mai 2014

Fils du Maréchal Henri de Schomberg, dévoué serviteur de la Couronne et de Françoise d’Espinay, Charles de Schomberg Duc d’Halluin (ou d’Hallwin), Marquis d’Espinay, Comte de Nanteuil-le-Haudouin et de Durtal, voit le jour le 16 février 1601.

m502004_97de13013_pTout comme son père, il choisit la carrière des armes au service du jeune Roi Louis XIII. En 1620, il épouse Anne d’Hallwin, ce qui lui permet d’obtenir le titre de Duc d’Halluin. En 1627, il est nommé Gouverneur d’Angoumois et de Saintonge, puis du Limousin.

C’est à cette charge qu’il participe à la lutte contre les Huguenots, notamment lors du siège de La Rochelle. Capitaine-Lieutenant des 200 Chevau-Légers de la Garde du Roi en 1631, il est fait Maréchal de Camp des Allemands en 1632. Cette même année, il succède à son père comme Gouverneur du Languedoc après la répression réussie de l’insurrection de malcontents menés par le Duc de Montmorency (voir article sur Henri de Schomberg).
Charles de Schomberg exerce plusieurs commandements réussis pendant la Guerre de Trente ans et se distingue contre les Espagnols lors de la campagne de Roussillon.

– En septembre 1637, après avoir levé des Régiments en Languedoc avec l’aide des Diocèses d’Albi et de Montpellier, Charles de Schomberg commande la garnison de Port Leucate qui empâche les Tercios Espagnols (13 500 hommes en tout) commandés par le Comte-Duc Gerardo de Cervellon (ou Serbelon) Baron d’Orpesa de sécuriser Perpignan. Si les Espagnols disposent d’une importante artillerie, les Français peuvent compter sur l’aide des forces navales d’Henri de Lorraine-Harcourt dit « le Cadet de la Perle » et sur les renforts d’Henri d’Escoubleau de Sourdis Archevêque de Bordeaux. Au terme d’un siège particulièrement éprouvant, les Espagnols perdent  1 500 hommes, la caisse comme beaucoup de prestige et doivent se replier vers la Catalogne. Côté français, des gentilshommes du Languedoc ont payé de leur vie la victoire mais les troupes de Schomberg ramèneront au Roi 10 drapeaux de Tercios et 2 cornettes de cavalerie. Ce franc succès vaut à Schomberg la dignité et le bâton de Maréchal de France des mains de Louis XIII. Le nouveau Maréchal participe ensuite à la conquête du Roussillon et au siège victorieux de Perpignan.

Après la mort du Roi, Schomberg reste entièrement fidèle à la Régence et se voit nommé par Anne d’Autriche Gouverneur de Metz et des Trois Evêchés (Metz, Toul et Verdun), deux places stratégiques pour la sécurité du Royaume sur ses frontières de l’Est. Son épouse Anne d’Halluin étant décédée en 1641, le Maréchal de Schomberg se remarie en 1646 avec Marie de Hautefort, Dame d’Honneur d’Anne d’Autriche qui fut aussi la grande passion platonique de Louis XIII.

Colonel-Général des Suisses et Grisons en 1647, il reste aussi fidèle à la Régente et à Mazarin durant la Fronde.

Il occupe la charge de Gouverneur des Trois Evêchés jusqu’à sa mort le 6 juin 1656.

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Henri de Schomberg, Comte de Nanteuil et Maréchal de France

Henri de Schomberg, Comte de Nanteuil et Maréchal de France

Fidèle Maréchal de Louis XIII, Henri de Schomberg Comte de Nanteuil-le-Haudouin et de Durtal, Duc d’Alluyn et Marquis d’Epinay voit le jour à Paris en 1575. Issu de la branche d’une vieille famille de noblesse saxonne – les von Schömberg –  passée au service de la France, il est le…

17 avril 2014

Dans « Non classé »

Charles de La Porte Marquis de la Meilleraye, « le grand canonnier » de Louis XIII

Charles de La Porte Marquis de la Meilleraye, « le grand canonnier » de Louis XIII

Fils de Charles de La Porte Premier du Nom, avocat au Parlement et de Claude de Champais, Charles de La Porte futur Marquis de La Meilleraye et Duc de Rethel voit le jour à Paris en 1602. Sa famille est originaire de la Gâtine (le pays de Parthenay, aujourd’hui dans…

8 février 2016

Dans « Grand Siècle »

Jacques Fitz-James Duc de Berwick et Maréchal de France

Jacques Fitz-James Duc de Berwick et Maréchal de France

Grande figure militaire de la seconde moitié du règne de Louis XIV et du début de celui de Louis XV, quelque peu occulté par les Maréchaux de Luxembourg et de Villars, Jacques de Fitz-James Duc de Berwick a contribué nettement au redressement militaire du Royaume durant la Guerre de Succession…

12 juin 2016

Dans « 1715-1804 »

25 mai 2014
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Histoire & Culture

1945 : les canons du « Richelieu » tonnent en Extrême-Orient

by adminfhesp 24 mai 2014


1 – NAISSANCE DU « CARDINAL »

– Durant les années 1930, les ambitions navales de Mussolini en Méditerranée amènent la Regia Marina (Marine Royale italienne) à se doter de nouveaux navires suivant les 70 000 tonnes permises par le Traité naval de Washington (1922). La Regia Marina veut aussi apporter la réponse au lancement aux deux cuirassés de la classe « Dunkerque » (« Dunkerque » et « Strasbourg »), comptant parmi les vaisseaux les plus performants de cette époque. Du coup, en 1934, l’Italie lance la construction de deux navires de 35 000 tonnes, les « Littorio » et « Vittorio Veneto » (classe « Littorio »), voulus rapides (30 nœuds) et bien armés (9 pièces lourdes de 381 mm en tourelles, ainsi que 12 pièces de 152 mm).

Source http://titanne.free.fr/

Source
http://titanne.free.fr/

– Du coup, le Gouvernement français décide de répondre à la Regia Marina, peu après que l’agence Stefani eut annoncé le lancement des deux vaisseaux de la classe « Littorio ». Le Comité National de la Marine (CNM) demande alors au Service Technique de la Construction navale (STCN) d’étudier la mise en chantier d’un nouveau cuirassé afin de renforcer le dispositif existant.
Le STCN planche alors sur un navire déplaçant 35 000 tonnes (pour 247 m de long et 33 de large), fortement protégé, bien armé et rapide. Six projets sont étudiés mais c’est le Projet N°1 qui est retenu par François Pietri, Ministre de la Marine le 15 avril 1934.
Dérivé des cuirassés « Dunkerque », le Projet N°1 présente une vitesse de 31,5 nœuds, une propulsion de 150 000 ChV mais surtout un armement puissant composé de deux tourelles quadrubles de 380 mm et cinq autres tourelles quadruples de 130 mm. Seulement, le Ministère juge que les canons de 130 offrent une trop faible puissance de feu et souhaite une modification de l’armement secondaire. Par conséquent, le STCN opte pour cinq tourelles triples de 152 mm. Le 15 août 1934, François Pietri avalise la construction de deux nouveaux cuirassés suivant les plans définitifs du Projet N°1. Ils sont baptisés « Richelieu » et « Jean Bart ». Le « Richelieu » doit donc son nom au grand Cardinal-Ministre de Louis XIII qui avait contribué à la fondation de la Marine française.

– La construction du « Richelieu » (identification PT196) est confiée à  l’Arsenal de Brest et démarre le 22 octobre 1935, plus précisément au bassin du Salou. Sauf qu’en raison des difficultés politiques que connaît la IIIe République, les travaux prennent du retard. Comme le bassin du Salou ne mesure que 200 m de long, la partie centrale est assemblée en premier, suivie de la proue et de la poupe.
Grâce aux efforts des ouvriers, le « Richelieu » est mis à flots au début de l’année 1940, après une accélération de sa construction. Le vaisseau mesure 247,8 m de long (soit 39 de plus que le « Dunkerque »), pour un maître-bau de 33 m (largeur) et un tirant d’eau compris entre 9,17 et 11,03 m. Il est propulsé par 4 turbines Parsons alimentées 6 chaudières Indret suralimentées (d’où leur surnom « Sural ») par des petits tubes à vapeur de 27 bar.

– Le commandement est assuré par le Capitaine de Vaisseau Jean Mazrin. Les premiers essais ont lieu dans la Baie de Douarnenez, avant une remise en cale sèche pour compléter l’armement, notamment par l’ajout des pièces de 100 mm et des télémètres. Ensuite, à l’issue de nouveaux essais concluants le « Richelieu » développe une vitesse de 32 nœuds pour un déplacement de 43 800 tonnes et 150 000 ChV de puissance. En puissance forcée (179 000 ChV), le vaisseau peut atteindre 32,6 nœuds pendant 03h30.

2 – DE L’ARMISTICE AUX PREMIÈRES OPÉRATIONS 

– Le 18 juin 1940, alors que la machinerie du vaisseau est toujours en rodage, le Capitaine Mazrin reçoit l’ordre de Darlan de quitter la Bretagne pour Dakar, craignant que les Allemands ne cherchent à s’en emparer. Après avoir échappé aux navires et aux sous-marins de la Kriegsmarine, le « Richelieu » parvient au Sénégal en juillet. Mais le 8 juillet, il est sérieusement endommagé par des torpilles larguées par des Fairley « Swordfish ». En revanche, après que l’équipage eut colmaté ses brèches, le « Richelieu » contribue à mettre en échec la tentative des anglo-gaullistes de s’emparer de Dakar. Le « Cardinal » comme on le surnomme, endommage le HMS « Berham ». Après l’échec de l’Opération « Menace », le « Richelieu » reste à Dakar afin de protéger la colonie.

– Après l’Opération « Torch » et le ralliement de l’AEF aux Alliés, le « Richelieu » reçoit la visite d’une mission militaire américaine de l’US Navy. Suivant les accords entre Français et Américains, le « Richelieu » appareille de Dakar avec le « Montcalm » et arrive à New York le 11 février 1943. Placé en cale sèche au Bassin N°5 du Brooklyn Navy Yard, le vaisseau connaît plusieurs modifications d’importance. Si la majeure partie de la coque a conservé un excellent état, il faut changer plusieurs sections du fond, travail effectué par la Bethleem Steel Corporation. D’autre part, les chaudières sont rebutées, tous les équipements obsolètes remplacées, notamment les câbles électriques. En tout, le navire gagne 3 000 tonne supplémentaires. Enfin, il est équipé d’un système radar, devenu nécessaire sur ces grands vaisseaux.
Après ces modifications, le « Richelieu » connaît plusieurs nouveaux essais et démontre de bonnes performances. Il peut filer à 28,9 nœuds durant deux heures et 31,5 nœuds durant trente minutes.

– Au niveau de l’armement, le navire reçoit plusieurs canons du « Jean Bart ». En revanche, les quinze canons de 152 mm sont maintenus en place. La DCA légère périmée (canons de 37 mm et mitrailleuses de 13,5 mm) avait déjà été débarquée en Afrique, même si les pièces de 100 mm ont été maintenues en place. Les Américains les remplacent alors par l’armement standard des cuirassés de l’US Navy, soit par des affûts quadruples de 20 mm, ainsi que par 50 canons Oerlikon de 20 mm. Enfin, la coque est repeinte avec un camouflage Measure Type 32.

– Le 14 octobre 1943, le « Richelieu » quitte Boston pour Mers el-Kébir afin d’être engagé en Méditerranée. Mais la reddition de la Regia Marina assure aux Anglo-Américains le contrôle définitif de la Méditerranéen. Du coup, les Britanniques demandent que le vaisseau français – qu’ils avaient cherché à neutraliser trois ans auparavant – soit intégré dans la Home Fleet. Le 14 novembre, le navire français est envoyé à Scapa Flow en Ecosse afin de compléter son armement.
En 1944, avec les HMS « Belfast », « Anson », « Nigeria » (croiseurs) et « Furious » (porte-avions), le « Richelieu » participe à l’Opération « Posthorn » contre la Kriegsmarine en Norvège. Mais les Allemands ne tentent rien et maintiennent leurs navires dans le Fjörd.

3 – L’EXTRÊME-ORIENT

– En mars 1944, après deux escales à Rosyth et Scapa Flow, l’équipage du « Richelieu » reçoit l’ordre de gagner l’Extrême-Orient afin de participer aux opérations navales contre la Marine japonaise. Après une escale à Alger et une seconde à Aden (pour résoudre des problèmes de chaudières), le « Richelieu » arrive à Tricomalee (Ceylan) pour être placé sous les ordres de l’Eastern Fleet de l’Admiral James Somerville.
Intégré à la Task Force composée des cuirassés HMS « Valiant » et « Queen Elizabeth », du croiseur de bataille HMS « Renown », du croiseur lourd « London », ainsi que des les porte-avions HMS « Illustrious » et USS « Saratoga », le cuirassé français prend par à l’Opération « Cockpit » contre l’Île de Sabang au large de Sumatra. Le navire se contente de disperser plusieurs appareils nippons à l’aide de ses pièces de DCA

– En mai 1944, intégré à la TF 60, le « Richelieu » prend part à l’Opération « Transom » contre les positions japonaises de Surabaya (Java), puis à l’attaque contre Port Blair dans les Îles Andaman, avec les HMS « Renown », « Nigeria », « Kenya » et « Ceylon ».
En juillet, retrouvant la TF 70, le « Richelieu » participe à l’Opération « Crimson », soit une nouvel attaque contre Sabang (Île de Pulau Weh). Les cuirassés « Valiant » et « Queen Elizabeth », le croiseur lourd « Renown » et les porte-avions « Victorious » et « Illustrious » sont aussi déployées. L’attaque est puissante et cause d’importantes pertes aux Japonais. Le « Richelieu » peut enfin utiliser ses pièces lourdes de 380 mm.

– A la fin 1944, le « Richelieu » est envoyé à Casablanca pour changer ses chaudières et recevoir un système de contre-mesures. Quittant le Maroc en janvier 1945, le cuirassé français retourne à Trincomalee où il arrive en mars.
Du 9 au 20 avril, l’équipage français participe à l’Opération « Sunfish » contre Sabang, avec le « Queen Elizabeth ». Du 27 au 29 avril, le « Richelieu » prend activement part à un nouveau bombardement contre les Îles Andaman (TF 64) afin de couvrir les assauts aéroportés de la XIVth Army contre Rangoon (Opération « Dracula »). Le vaisseau bombardement activement Nicobar et Port Blair pour une seconde fois.
Lors de cette phase de la guerre, l’équipage français aura l’honneur de recevoir la visite de Lord Mountbatten.

– Du 15 a au 16 mai, le « Richelieu » est engagé dans l’Opération « Dukedom » afin de neutraliser le croiseur lourd « Haguro ». Pour le coup, les Britanniques engagent aussi le « Queen Elizabeth », ainsi que plusieurs destroyers d’escorte. Le combat a lieu le 16 mai au large de Sumatra. Le « Haguro » parvient à couler un destroyer mais il n’échappe pas aux pièces des navires alliés.

– Après cette dernière opération, le « Richelieu » gagne Durban en Afrique du Sud, avant Diego Suarez pour entretien.
Après la Seconde Guerre mondiale, le « Richelieu » subit un nouveau carénage, avant de mener plusieurs missions en Indochine et au large de l’Afrique, avant d’être ré-équipé de nouvelles pièces d’artillerie à New York. Mais son coût d’entretien se révélant trop élevé au vu des besoins de la Marine Nationale, il sera envoyé à Toulon comme navire amiral du Groupe des Ecoles de la Méditerranée (1952). Il sera désarmé en 1968.
Enfin, on avait prévu de baptiser le premier porte-avion nucléaire français du nom du Cardinal-Ministre. Mais c’est Charles de Gaulle qui fut retenu.

Source :
http://forummarine.forumactif.com/

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Chroniques de la bataille de Normandie - 4/ Les ports Mulberry

Chroniques de la bataille de Normandie – 4/ Les ports Mulberry

La construction des « Mulberry » (« Mûre ») date de l’année 1942 et cela, avant même le raid sanglant sur Dieppe qui venait confirmer qu’un assaut sur un port bien défendu mènera à l’échec. Churchill s’y intéressa, de même que Lord Louis Mountbatten, chef du Commandement des Opérations Combinées. déclare « puisque l’on ne…

12 juin 2014

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1944 : Opération « Brassard » ; prise de l'Île d'Elbe par les troupes françaises

1944 : Opération « Brassard » ; prise de l’Île d’Elbe par les troupes françaises

A côté du Jour-J en Normandie et du Débarquement de Provence, la prise de l’Île d’Elbe par les Commandos de Choc, les Tirailleurs et les Thabors passe complètement inaperçue. Pourtant, les combats qui y ont été menés ont été brefs mais particulièrement acharnés. Retour donc, sur une opération amphibie presque…

19 juillet 2014

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Chroniques des Dardanelles (1915-2015) – 3

Chroniques des Dardanelles (1915-2015) – 3

* L’ECHEC DU 4-5 MARS – Le 4 mars, les Britanniques mettent sur pied une opération amphibie plus importante. Il est prévu de faire débarquer deux compagnies sur la face sur de la Péninsule de Gallipoli, à Kum Kale et Sud el-Bahr. L’Opération – ou plutôt le coup de main…

5 mars 2015

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24 mai 2014
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Histoire & Culture

19 mai : Fête de Saint-Yves, Saint Patron de la Bretagne et des Hommes de Loi

by adminfhesp 16 mai 2014

Détail du gisant de Saint Yves dans la Cathédrale de Tréguier

De Saint Yves, nous avons très peu de sources étant donné que l’homme n’a pas laissé d’écrits. Peu de chroniqueurs de l’époque ont consacré leur plume à mettre sa vie par écrit. En revanche, si les sources dont on dispose ne sont pas nombreuses  elles sont bien authentiques quant à la véracité de leur contenu. Il s’agit en fait d’actes de son procès en canonisation dans lesquels ont été recueillis les témoignages de personnes l’ayant connu. Tous les noms des témoins, notaires et interprètes en breton ont été répertoriés.

– Yves Hélori (ou Hélory) de Kermartin naît en 1253 au Minihiy, tout près de l’évêché de Tréguier. A cette époque, la Bretagne est un duché ayant prêté hommage au Roi Saint Louis.
Yves Hélori de Kermartin est le fils de petits nobles du nord de la Bretagne. Si la famille n’a pas grande fortune, elle peut toutefois envoyer Yves faire des études à Rennes. Yves part ensuite pour la Sorbonne, où les étudiants se regroupent par origine géographique (Bretagne, Bourgogne, Provence, Languedoc, Picardie…). Il suit le cursus traditionnel fait de Droit et de Théologie. Il achève ensuite sa formation de Droit à Orléans, où l’accompagne son ami Jehan de Kerc’hoz, qui témoignera à son procès en canonisation à l’âge de quatre-vingt-dix ans. Après ces études, Yves est appelé par l’Archidiacre de Rennes – à l’époque l’assistant de l’Evêque – afin de tenir le rôle d’Official, c’est-à-dire Juge d’Eglise siégeant dans les Officialités. De 1280 à 1284, Yves se trouve donc à Rennes en  profite également pour prendre soin des orphelins qu’il recueille. En 1284, il est appelé par l’Évêque de Tréguier à juger à l’Officialité du Trégor. Acceptant cette charge, il vend le cheval que lui avait offert l’évêque et donne l’argent aux pauvres.

1 – L’intense action pastorale

– A Tréguier, Yves accepte d’être ordonné prêtre (les séminaires n’existaient pas encore) et on lui confie la paroisse de Tredez et plus tard, celle de Louannec. Il faut dire aussi qu’à l’époque un prêtre ne quitte presque jamais la paroisse où il est affecté et partage presque la vie de ses ouailles qu’il connaît très bien.
Modèle de prêtre, il s’entretient avec ses ouailles, assiste des mourants, enterre lui-même les morts abandonnés et prêche jusqu’à cinq fois par jour. Ces prêches étonnent parce qu’ils ne sont plus en latin mais en breton, ce qui les rend compréhensibles et accessibles aux fidèles. Un jour à Tredez, il partagea son seul pain restant avec les nécessiteux. S’ils soignait les misères, il soignait aussi les âmes, transformant certaines vies jugées scandaleuses ou convertissant les plus grands fauteurs. Il lui arrivait aussi de pratiquer des exorcismes. Pour faire pénitence, il lui arrivait de dormir à même le sol avec une pierre comme seul oreiller. Mais il n’en oublia pas sa profession d’avocat et continuait à exercer son rôle à l’Officialité de Tréguier. Il se fit remarquer par son désintéressement. On disait même de lui, « advocatus erat, sed non latro, res mirabilis populo » , ce qui signifie : « Il était avocat, mais pas voleur, chose admirable pour les gens ». Bien évidemment, il prêchait pour les plus pauvres sans demander d’honoraires. L’avocat étant aussi juge, Yves s’occupait d’affaires d’héritages qui pouvaient déchirer certaines familles.

– La fin de sa vie

– En 1297, il se retire au Minihy où il avait bâti une chapelle et se consacre à l’accueil des pauvres et des malades. Il meurt épuisé mais heureux, à cinquante ans en 1303. Il est enterré à la Cathédrale de Tréguier et des guérisons miraculeuses ont lieu sur sa tombe où des malades et des pèlerins affluent.

– Canonisation

La Sainteté d’Yves a d’immenses répercussions dans le Duché de Bretagne. Les Ducs Jean II et Jean III et des juristes du Droit Canon font plusieurs démarches pour demander la canonisation d’Yves au Pape (qui réside alors à Avignon). En 1347, alors que la Bretagne est plongée dans les débuts la Guerre de Succession entre Jean IV de Montfort et Charles de Blois, le Pape Clément VI (Pierre Roger), proclame Yves Saint et le déclare Patron des Hommes de Loi. Saint Yves est donc fêté le 19 mai en tant que Patron de la Bretagne, des Juges, Avocats, Greffiers et Notaires. Son culte est extrêmement vivace en Bretagne  et s’étend même en France et en Europe. Aujourd’hui encore, le Pardon de Saint Yves qui a lieu tous les 19 mai rassemble une foule impressionnante de croyants ou non.
Au XVe siècle, Mgr Alain de Coëtivy obtient du Pape Nicolas V, le droit de construire une église dédiée à Saint Yves dans la ville de Rome. L’église Saint Yves des Bretons est bâtie au lieu où se trouve la très ancienne université de la Sapienza.

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Chroniques de la Bataille de Normandie – 23/ « Cobra » (Première partie)

Chroniques de la Bataille de Normandie – 23/ « Cobra » (Première partie)

Malgré l’échec d’une percée décisive lors de la « Bataille des Haies », les Américains ont réussi à élargir leur tête de pont et contrôlent maintenant Saint-Lô qui peut leur servir de tremplin opérationnel pour lancer des offensives vers Coutances (ouest) et Vire (sud-Est). En outre, Bradley est pleinement en mesure de…

25 juillet 2014

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17 août 1944 : Libération de Saint-Malo

17 août 1944 : Libération de Saint-Malo

1 – SITUATION OPÉRATIONNELLE AU DÉBUT DU MOIS D’AOÛT 1944 – Pour commencer il faut replacer la situation de la Bretagne dans le contexte opérationnel de l’été 1944. Avec le débarquement et la bataille de Normandie, la région a été quelque peu vidée des grandes unités de la Wehrmacht qui y stationnaient avant le…

17 août 2016

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3 août 1914 : Mobilisation en Grande-Bretagne

3 août 1914 : Mobilisation en Grande-Bretagne

Tout d’abord, comme nous l’avons montré dans l’article consacré aux fantassins britanniques publié en mars, la mobilisation en Grande-Bretagne sera de toute autre nature qu’en France, en Allemagne ou en Russie. Cela pour deux raisons principales ; premièrement, l’opinion et les Cabinets Campbell-Bannermann et Asquith ne sont pas favorables à une intervention…

3 août 2014

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16 mai 2014
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Histoire & Culture

Chroniques de la Bataille de Normandie – 30/ Opération « Totalize » (Troisième partie)

by adminfhesp 15 mai 2014

4 – LA CHEVAUCHÉE SANGLANTE DE LA « WORTHINGTON FORCE »

– Le soir du 8 août, sur proposition d’Eric Booth, George Kitching forme deux groupements mixtes – Worthington Force (Lt-Col. Donald G. Worthington, commandant du British Columbia Regiment) et Halpenny Force (Lt-Col. William W. Halpenny) – qui doivent reprendre leur attaque pendant la nuit, en espérant que l’obscurité permette de progresser comme ce fut le cas dans la nuit du 7-8. Mais cette fois-ci, l’ennemi est prévenu.
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– La Worthington Force (chars du C Squadron/British Columbia Regiment et 2 Compagnies de l’Algonquin Regiment) doit donc attaquer de nuit s’emparer de la Cote 195 au nord de Fontaine-le-Pin après 7 km de course. De son côté, la Halpenny Force (Canadian Grenadier Guards et fantassins motorisés du Lake Superior Regiment) doivent dégager

Bretteville-le-Rabet. Dans leur sillage, les 4th Arm.Brig (Governor General’s Foot Guards et les 2 autres escadrons du 28th AR – British Columbia) et 10th Inf. Brig (autres éléments des Algonquins, Argyll and Sutherland Highlanders of Canada et Lincoln and Welland Regiment) doivent capturer Hautmesnil et Cintheaux.

– Du côté allemand, on ne tarde pas non plus à se réorganiser. Le SS-Obersturmbannführer Bernhard Krause, commandant du III./SS-Pz-Gren.Regt 26 forme un Kampfgruppe pendant que l’intégralité du Régiment s’aligne entre Ouilly-le-Tesson et Soumont. De son côté, le KG « Waldmüller » s’établit sur une ligne Cote 134 – Cote 140 – Maizières. Waldmüller place ses Panzer IV dont 6 Tiger dans le Bois de Quesnay. Il est rejoint pendant la soirée par le Kampfgruppe « Wünsche » avec 39 Panther, ce qui constitue une force redoutable. Enfin, on prévient Meyer que les Tiger I et II du SS-schwere-Panzer-Abteilung 102 d’Hans Weiss, ainsi que la 85. ID de Kurt Chill doivent bientôt arriver dans son secteur.

– L’assaut de la « Worthington Force » vire alors au cauchemar. Elle démarre son attaque depuis Gaumesnil à 04h00 du matin mais mal dirigée, elle heurte d’abord une partie de l’Halpenny Force qui se dirige vers Bretteville-le-Rabet. David Worthington décide alors d’obliquer vers le sud-est avant de se rabattre au nord-ouest. Seulement, la colonne canadienne se perd complètement après une heure et demie d’avance vers le sud-est et finit par atteindre une cote après 05h30. Pensant qu’il s’agit bien de la Cote 195, Worthington décide de s’en emparer. Or, c’est la Cote 140 qui se trouve entre Estrées-la-Campagne et Soignolles, non loin des pointes polonaise mais surtout, en plein dans le dispositif défensif du Kampfgruppe « Waldmüller ». Du coup, la « Worthington Force » se trouve 6 km trop à l’est de son objectif initial.

Lt.Col Donald Grant Worthington

Lt.Col Donald Grant Worthington

– La W.F. s’élance alors à l’assaut sur le coup de 06h00 et bouscule quelques éléments du KG « Waldmüller » commandés par le SS-Obersturmführer Meizel, avant de s’emparer de la Cote 140. Worthington annonce alors à Kitching que la Cote 195 est prise, ce que tout le monde croit alors à l’état-major de la 4e Division Blindée Canadienne. Worthington établit alors sa position de défense avec 55 blindées et 1 Compagnie des Algonquin.
Côté allemand, Meizel qui a échappé aux Canadiens informe Max Wünsche qu’un parti de Canadiens est arrivé en plein dans les lignes avancées de la « Hitlerjugend ». Promptement, le patron du SS-Pz-Regt 12 expédie une grosse quinzaine de Panther avec le KG « Krause » en contre-attaque par le sud-est. Informé lui aussi, « Panzer » Meyer ordonne au KG « Waldmüller » de contre-attaquer de front avec l’appui de 5 ou 8 Tiger du SS-101.

SS-Standartenführer Max Wünsche, commandant du SS-Panzer-Regiment 12

SS-Standartenführer Max Wünsche, commandant du SS-Panzer-Regiment 12

– Le 2 KG allemands partent donc à l’attaque depuis le Bois de Quesnay vers 08h00. En plusieurs minutes, les fauves allemands « allument » 12 chars Sherman grâce à la portée supérieure de leurs canons. Worthington appelle alors l’artillerie d’appui qui réplique aussitôt, ainsi que l’aviation. Gros problème, elles interviennent sur la Cote 195 conformément à leurs instructions et non sur la Cote 140. Epargné, les Waffen-SS – bientôt rejoints par 2 Compagnies cyclistes de la 85. ID – en profitent pour continuer leur travail d’encerclement. Côté Canadiens, les tués et les blessés s’accumulent mais les hommes de Worthington vont tenir pendant près de dix heures en très nette infériorité numérique, grâcé à la présence de quelques canons antichars.

Kitching expédie alors le Governor General’s Foot Guards au secours de la W.F. mais il ne parvient pas sur la Cote 140 car il est lui aussi mal orienté.

– Sur le 55 blindés Canadiens présent à Gaumesnil, Worthington ne peut en compter que 8. Il décide alors de les lancer vers le nord pour effectuer une percée. Courageusement, les équipages restants du British Columbia mettent plein gaz vers les lignes de la 1re DB Polonaise qu’ils finissent par atteindre. Presque aussitôt, Kitching et Maczek se mettent d’accord pour secourir la W.F. A 13h00, le Canadian Grenadier Guards – détaché en urgence de la Halpenny Force – tente de désserer l’étau par l’ouest, pendant que le 1er RB Polonais du Colonel A. Stefanewicz fait de même par l’est. Mais Wünsche a prévu le coup et plusieurs Panther et se déploient à l’extérieur de l’anneau d’encerclement pour repousser les deux régiments alliés. Le CGG se fait notamment cueillir en plein champ entre Bretteville et Estrées-la-Campagne. par les tubes allemands et doit se retirer en laissant 22 engins détruits. Une autre tentative menée par le Governor General’s Foot Guards et la 3e Compagnie de l’Algonquin échoue car ce groupement se fait violemment arrêté par des canons antichars PaK et 1 Tiger au sud de Langannerie.
A 18h30, Wünsche et Waldmüller décident d’en finit. Ils lancent alors un violent assaut contre la Cote 140. Les Canadiens tiennent encore à la grenade et à l’arme légère mais leurs effectifs son décimés. Worthington est tué au combat. Pire encore, une dernière tentative lancée par le 1er RB Polonais pour les secourir se solde par un échec.

– Le 9 août au matin, les Allemands lancent un dernier assaut. 14 Canadiens réussissent à s’échapper vers les lignes polonaises. L’opération montée par Booth et Worthington s’est avérée un fiasco total.

5 – LA FIN DE « TOTALIZE »

– Alors que la Worthington Force souffre sur la Cote 140, la Halpenny Force est renforcée par la venue du C Squadron du South Alberta Regiment et des Argyll & Sutherland Highlanders. En coopération avec un groupement formé par le A Squadron du South Alberta et les fantassins du Lincoln and Welland, la H.F. tente de s’emparer de la ligne Langannerie – Vieille-Langannerie – Grainville. Après avoir tenté de secourir la W.F., le groupement formé par le GGFG et la compagnie de l’Algonquin a tenté de prendre Langannerie en contournant le village par l’est mais cette initiative n’a pas payé.
A 15h00, appuyés par des Stuarts et Sherman comme par des Typhoons, les fantassins Canadiens s’emparent des trois localités après de furieux combats, parfois au corps-à-corps contre les Waffen-SS. En soirée, les fanassins de Kitching décident de s’enterrer lorsque Simonds décide de lancer une nouvelle attaque nocturne pour 20h30.

– Malgré les tirs des MG allemandes, les Lincoln and Welland parviennent sur la Cote 180 et s’y établit solidement après avoir dû dégager l’une de ses compagnies égarée qui s’est faite encerclée.
A 23h30, les Argyll and Sutherland Highlanders of Canada démarrent une marche d’approche nocturne vers la Cote 195. Le Bataillon a pris soin d’envoyer des reconnaissances avant son assaut. Il s’avère fort heureusement que les Waffen-SS défendent très peu se secteur. Les Canadiens s’élancent le 10 août à 05h00 du matin et après une marche sans aucun coup de feu, se trouvent solidement établis au sommet de la Cote 195. Ils reçoivent alors le renfort de plusieurs pièces antichars qui ne seront pas de trop dans les heures qui vont suivre.
Apprenant que la Cote 195 est tombée, Bernhard Krause expédie son III./SS-PzGren. 26 à l’assaut avec l’aide de plusieurs chars téléguidés « Goliath ». Mais chacune des tentatives des Waffen-SS butte sur la défense canadienne bien appuyée par l’artillerie divisionnaire et celle du IInd Corps. Enthousiaste, Kitching prévoyait de lancer le Governor General’s Foot Guards au sud de la Cote 195 mais une reconnaissance aérienne effectuée le 10 août au matin signale la présence de plusieurs canons de 88 mm. Le commandant de la 4th Canadian Armoured Division renonce sagement à son projet.

– Le 10 août toujours, Simonds décide de laisser la 4th Canadian Armoured Division se reposer. En revanche, il décide d’introduire la 3rd Canadian Infantry Division dans l’arène avec l’appui des chars de la 2nd Can. Armoured Brigade. La 8th Infantry Brigade de Blackhadder reçoit alors l’ordre de s’emparer du Bois de Quesnay. Après une préparation difficile, les Queen’s Own Rifles of Canada et le North Shore Regiment déclenchent leur assaut à 20h00 contre le secteur forrestier pour se faire immédiatement cueillir par des bouches à feu de la « Hitlerjugend ». Finalement, en dépit d’un dur combat, les deux Bataillons Canadiens choisissent de se retirer.

– Côté polonais, le 9 août vers 12h00, Maczek ordonne à ses Régiments de reprendre leur avance vers le sud est. Le 10e Régiment de Chasseurs à Cheval du Colonel Jan Maciejowski, unité de reconnaissance de la 1re DB équipée de chars Cromwells s’élance en tête à l’est de N158 en direction de Saint-Sylvain et Soignolles. Mais il se fait prendre à partie par le KG « Waldmüller » épaulé par des Grenadier de la 85. ID et des canons antichars. Plusieurs Cromwell sont détruits. Malgré ses difficultés, le 10e Chasseurs à Cheval parvient à contourner Soignolles qui va résister jusqu’au soir.

– Toutefois, au nord-est, le 1er Bataillon des Chasseurs de Podhale du Colonel Complak parvient à déborder les lignes ennemies pour s’emparer de Saint-Sylvain. De son côté, le 1er Régiment Blindé pousse vers Estrées-la-Campagne et tente sans succès de sauver la W.F. comme nous l’avons vu plus haut.

– Constatant amèrement l’échec de son plan pourtant audacieux, Simonds arrête l’Opération « Totalize » mais se remet vite à la tâche pour monter une seconde opération visant à atteindre définitivement Falaise. En tout, les Canadiens ont perdu 1 450 hommes et 146 chars en trois jours de combat. Mais les Allemands ont perdu 3 000 hommes contre 45 chars. Engins qu’ils ne pourront pas remplacer. Tactiquement, « Totalize » est un demi-échec, ou un demi-succès selon le point de vue. Si les Canadiens et les Polonais ont enfin pu déboucher plus au sud et avancé vers Falaise, la vieille cité natale de Guillaume le Conquérant n’a pas été atteinte, contrairement aux espérances du plan. Si elle a quelque peu souffert, la 12. SS « Hitlerjugend » n’a pas été détruire et montre qu’elle peu encore mordre. Plusieurs raisons expliquent le non-succès de Simonds ; trop de prudence – et trop d’esprit procédurier inhérent aux officiers supérieurs britanniques –  le 9 août, alors que les lignes de la 89. ID allaient céder, ce qui a permis à Meyer de renforcer son dispositif. Autres points ; quoique audacieuse, l’idée de l’attaque de nuit a engendré un chaos de circulation en grande partie prévisible. Ajoutons aussi la supériorité technique des officiers de la « Hitlerjugend » sur leurs adversaires de la 4th Canadian Armoured Division et de la 1re DB Polonaise pour qui le baptême du feu a été particulièrement rude. En outre, les hommes de ces deux divisions blindées n’avaient pas non plus une expérience de la coopération infanterie-chars-avions encore poussée. Les erreurs de guidage de l’appui aérien et d’artillerie pour soulager la Worthington Force en sont la démonstration flagrante.
Point de satisfaction toutefois pour Simonds, l’utilisation des Kangaroos a démontré son utilité car ces engins de transport blindé d’infanterie ont assuré une meilleure protection aux fantassins à l’inverse des troupes progressant à pied.

– En revanche, « Totalize » aura eu sa part d’utilité si l’on regarde l’ensemble de la campagne de Normandie puisque tout simplement, elle aura accentué la pression sur la 5. Panzer-Armee à l’est, tout en forçant von Kluge et Eberbach à maintenir au sud de Caen des unités qui auraient pu être utilisées lors de la contre-attaque sur Mortain. Alors certes, cela n’aurait guère empêché les américains de remporter leur victoire mais on peut dire que les Canadiens et les Polonais les ont privé d’adversaires supplémentaires, accélérant l’échec de « Lüttich ». En outre, si l’avance projetée n’a pu aboutir, Simonds dispose encore de réserves, d’une forte artillerie toujours opérationnelle et d’un tremplin qui permettra de relancer son assaut sur Falaise.

– Enfin, comme le signale Ludovic Fortin dans son ouvrage consacré à « Totalize », Canadiens et Polonais n’ont pas vraiment démérité car en dépit des défauts tactiques notables, ils ont affronté un ennemi encore supérieur tactiquement et doté des meilleurs matériels blindés.

Source :
– FORTIN Ludovic : Opérations Totalize et Tractable, Histoire & Collections, Paris, 2008

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Chroniques de la Bataille de Normandie - 37/ La Poche de Falaise (Quatrième partie)

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17 août 2014

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15 mai 2014
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Histoire & Culture

Chroniques de la Bataille de Normandie – 24/ « Cobra » (Troisième partie)

by adminfhesp 12 mai 2014

7 – PRISE DE COUTANCES

– De son côté, le VIIIth Corps s’apprête à lancer son assaut final vers le sud. Le Col. William R. Winslow, commandant du Génie du Corps monte à la hâte des équipes de déminage chargées de « nettoyer » les routes et les chemins. Middleton ordonne à ses forces de ne s’arrêter que lorsque Granville et Cérences seront libérées. Son fer de lance est constitué des 4th et 6th Armored Divisions, la seconde étant commandée par le Major.General Robert W. Grow. Le 27 juillet, Grow ordonne au Combat Command A du Brig.Gen James Taylor de se déployer à Lessay mais cela prend plus temps que prévu en raison de l’encombrement du trafic routier.
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– Toutefois l’avance vers Coutances démarre plutôt bien car le CC A de Taylor ne rencontre qu’une faible résistance et s’avance jusqu’à deux kilomètres au nord de Coutances. Dépassant Coutances par l’ouest, une unité de tête du CC A avance de quelques kilomètres vers Granville par la route côtière avant de s’arrêter pour la nuit.

– Sur l’aile gauche du VIIIth Corps, la 4th Armored Division  de Woods démarre son avance avec un léger retard, le 28 juillet. S’élançant de Périers, le CC B du Brig.Gen. Holmes E. Dager doit progresser dans un champ de mines près de Saint-Sauveur-Lendelin. Ses unités de reconnaissances cherchent des routes lattérales à l’aide de Tank Dozers. Malgré une plus forte résistance, le CC B de Dager atteint les abords de Coutances. Sauf que lorsque l’Infanterie blindée entre dans Coutances avec l’appui de Stuart et de Greyhound, elle se heurte à la violente opposition d’une arrière-garde allemande appuyée par des mortiers et des mitrailleuses. Dager doit faire venir le 66th Field Artillery Battalion pour appuyer ses hommes. Finalement, les ruines de Coutances sont arrachées aux Allemands à la fin de la journée. A partir de ce moment, les Allemands sont incapables de maintenir une ligne de front cohérente dans cette partie du Cotentin, ce qui est aussi l’avis des commandants américains.

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– Bradley ordonne alors à Middleton de foncer vers le sud. Le patron du VIIIth Corps lancer alors ses deux divisions blindées en avant. Talonnant les forces allemandes en retraite, elles libèrent Granville sans grande difficultés.

Prêtres dans les ruines de Coutances

Prêtres dans les ruines de Coutances


8 – LA POCHE DE RONCEY

A – LE LITTORAL EST ATTEINT

– Le 26 juillet, le 82nd Armored Reconnaissance Battalion chevauche rapidement vers le Cotentin afin de piéger les forces allemandes en retraite. Se heurtant à un barrage ennemi à Quibou, 2 km au sud de Canisy, les Greyhounds contournent le point de résistance en laissant les canons autoportés M7 Priest du 78th Armored Field Artillery Battalion. L’avance est aussi facilitée par une attaque de P-47 désintègre toute défense adverse sur le chemin du 82nd ARB. Celui-ci traverse la Soule à Pont-Brocard, même s’il se fait bloquer brièvement par un groupe de canons antichars et d’armes légères. A 02h00 du matin le 27 juillet, le groupement de tête de la « Hell on Wheels » sécurise sans difficulté Notre-Dame-de-Cenilly, à plus de 7 km au sud de Canisy. Plusieurs unités de la 275. ID de Schmidt sont alors considérées comme définitivement perdues. Enfin, Bayerlein toujours sous le choc, adresse un message à von Choltitz lui expliquant que la « Panzer Lehr est entièrement anéantie ». Les derniers survivants de ces deux divisions mentionnées se retirent depuis Pont-Brocard vers Hambye sans aucune coordination.

– Le 28 juillet, à l’exception d’un fort groupement de combat qui tient Gavray, le CC B de la 2nd Armored (Brig-Gen. White) passe la Sienne sur les trois ponts au nord de Cérences.
Convaincu toutefois que ses troupes sont arrivées en retard pour fermer la poche, White envoie l’une de ses colonnes au sud-ouest de Notre-Dame-de-Cenilly. La colonne d’infanterie et de chars vient facilement à bout d’éléments de barrage rassemblés à la hâte par la 353. ID entre Notre-Dame-de-Cenilly et Saint-Denis-le-Gast. Une Troop s’empare aussi du carrefour de Lengronne. Toutefois, la plus faible TF du CC B, celle qui garde la route Coutances–Gavray près de Cambry, voit ses positions débordées par des éléments de la « Das Reich ».

stabsw11– Sur la droite, des éléments de la 17. SS « Götz von Berlichingen » qui ont établi des positions à Montpinchon et Cerisy-la-Salle, le Bataillon de Panther du SS-Pz-Regt 2 (placé sous le contrôle d’officiers de la Panzer-Lehr), ainsi que des restes de la 275. ID parviennent à passer au travers des lignes du 183rd AFAB, unité du VIIth Corps déployé en soutien de la « Hell on Wheels ».
Seulement, une importante force allemande se retrouve coincée au-dessus de Montpinchon et Roncey (« Poche de Coutances »). White reporte l’attention de son CC B vers le nord et le nord-ouest pour contrer le mouvement de retraite ennemi.

– Du côté allemand, inutile de dire que la confusion règne. Le secteur côtier tenu par le LXXXIV. AK n’a plus de communication et le PC du Korps ne conserve que quelques liens avec plusieurs divisions sur lesquelles il ne pouvait conserver réel contrôle. Un régiment de la « Das Reich » couvre la retraite des restes de la 91. Luftlande-Division. L’anabase de petites unités allemandes confirme à von Choltitz et à Hausser que les Américains ont déjà passé la Soulle à Pont-Brocard (3rd Armored) et sont juste derrière eux. La preuve, Hausser se fait mitrailler par un blindé léger américain près de Gavray pendant que le SS-Stantardenführer Christian Tychsen, commandant (par intérim) de la « Das Reich » est tué dans un accrochage avec un patrouille du 82nd Armored Reconnaissance Battalion (2nd Armored).

Brigadier.General Isaac D. White

Brigadier.General Isaac D. White

SS-Standartenführer Otto Baum

SS-Standartenführer Otto Baum

– Tard dans la journée du 28 juillet, lorsque les communications sont coupées entre le LXXXIV. AK et la « Das Reich », l’Oberst Friedrich von Criegern chef d’état-major de von Choltitz vient reprendre personnellement contact avec la division de Waffen-SS. Il trouve le SS-Obersturmbannführer Otto Baum, patron de la 17. SS « Götz von Berlichingen », devenu par le même coup commandant intérimaire de la « Das Reich ». Évaluant la situation, Baum et Crieger concluent que les Américains ont déjà atteint la côte ouest du Cotentin. Selon une tactique allemande éprouvée sur le Front de l’Est, von Crieger et Baum planifient une opération d’évacuation se déclinant en une percée en force pour constituer un couloir d’évacuation par lequel doivent transiter le reste des forces.

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– Donc, alors qu’Otto Baum prépare son attaque, von Crieger saute dans sa voiture blindée et fonce informer von Choltitz des préparatifs. Seulement, le commandant du LXXXIV. AK vient juste de recevoir l’ordre de Hausser de percer vers le sud-est afin de rejoindre les forces que le Generalfeldmarschall Hans von Kluge rassemble à l’est de la Vire en préparation d’une contre-attaque vers l’ouest pour enrayer la progression américaine. Le LXXXIV. AK et les forces de regroupées par von Kluge doivent se retrouver à Percy. Von Choltitz proteste contre ce plan mais Hausser insiste et son subordonné finit par se rallier à cette option.

– Malheureusement, pour rajouter à la confusion, les instructions de von Kluge ne parviennent pas aux unités du LXXXIV. AK. Dans l’incapacité de téléphoner à von Choltitz, Hausser transmet un message au PC arrière du Corps, où un aide de camp, enfourche immédiatement une bicyclette pour aller transmettre le message à Choltitz qui le reçoit vers 00h00 le 28 juillet. Sans communications avec ses divisions et régiments et manquant de contrôle sur les opérations, von Choltitz laisse alors l’opération d’évacuation vers le sud suivre son cours. Le PC du Korps se retire vers le sud intact mais plusieurs restes unités s’apprêtent à exécuter l’ordre de Hausser d’attaquer vers le sud-est.

– Les Major.Generals Brooks et White, estimant que les Allemands tenteraient de percer pendant la nuit du 28 juillet, rappellent leurs détachements dispersés durant l’après-midi. Renforcé par la Réserve de la 2nd Armored et par un Battalion de la 4th Division, Brooks établit de solides positions défenseives entre Pont-Brocard et Saint-Denis-le-Gast.
De son côté, Otto Baum se replie au sud de la Sienne et oriente ses « Das Reich » et « Götz von Berlichingen » vers Percy.

– Les autres forces allemandes au nord de Cérences qui couvrent la retraite du LXXXIV. AK s’apprêtent à partir vers le sud et se rassemblent près de Roncey pour tenter de percer au sud-est. La principale force de percée comprend une partie de la « Das Reich », le SS-Pionier-Bataillon 17, le Fallschirm-Regiment 6, ainsi que les restes combattants de la « Götz von Berlichingen ».

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B – CARNAGE A RONCEY

– Peu avant l’aube du 29 juillet, environ 30 chars et véhicules ennemis menés par un canon automoteur de 88 mm, approchent des intersections situées à trois kilomètres à l’ouest de Notre-Dame-de-Cenilly, où sont déployées une compagnie d’infanterie portée et une compagnie de chars américains. Les Waffen SS et Fallschirmjäger (Fj-Regt. 13) rampent le long des haies des deux côtés de la route mais ils sont engagés par une douzaine de Sherman qui les force à se replier. Le canon automoteur réussit à forcer le passage quand des tirs d’armes légères tuent le pilote et le canonier, provoquant le blocage de la route. Un combat à l’arme individuelle s’engage et les Allemands sont forcés de se retirer après avoir perdu 17 tués et 150 blessés, contre moins de 50, un char et un half-track pour les Américains.

– Simultanément, environ 15 Panzer IV et Panther appuyés par plusieurs centaines d’hommes à pied arrivent sur la zone tenue par le Bataillon de la « Ivy Division » (4th). Un chef de compagnie américain est tué et les fantassins US doivent se replier 1 kilomètre en arrière dans les lignes du 78th Armored Field Artillery Battalion. Dirigées par des fantassins, deux batteries de M7 déclenchent un tir direct sur la colonne allemande, alors que la troisième effectue un tir indirect, pendant que quatre Wolverine du 702nd Tank Destroyer Battalion viennent en aide aux fantassins de la 4th Division à reprendre leurs positions. Quatre Panzer IV sont détruits et 125 Allemands tués, même si plusieurs hommes de Baum réussissent à s’extraire du « sac ».

– Le Brigadier.General Isaac D. White maintient alors ses positions défensives et demande l’appui du IXth Tactical Air Command de « Pete » Quesada. Celui-ci lâche alors ses pilotes de P-47 Thunderbolt et P-51 Mustang qui découvrent au-dessus de Roncey un véritable « paradis pour chasseurs bombardiers » en raison du nombre important de véhicules allemands qui sont incapables de bouger. Tournant tels des essaims de frelons au-dessus des Allemands qui ne peuvent rien faire, les chasseurs-bombardiers US parachèvent leur carnage pendant six heures. Une bonne centaine de chars et près de 250 véhicules sont détruits, endommagés ou abandonnés. Quelques groupes de soldats Alllemands réussissent cependant à s’extraire de la poche en forçant le bivouac du 62nd Armored Field Artillery Battalion. Notons aussi l’exploit du jeune as de la Panzer-Waffe Ernst Barkmann, chef de Panther du SS-Pz-Regt 2 « DR ». Traqué pendant plusieurs heures par des P-47 qui ont identifié son char, Barkmann réussit à mettre son équipage en lieu sûr même si la cuirasse de son Panther est tout simplement transformée en passoire.

4– Une nouvelle attaque montée sur Saint-Denis-le-Gast réussit juste à semer un temps la confusion dans les lignes américains mais s’achève par la perte de 130 tués, 124 blessés et plus de 500 prisonniers, ainsi que 25 véhicules dont 7 blindés. Les Américains n’ont que 100 pertes humaines et 12 véhicules détruits.

– Une dernière attaque est lancée sur la route Gavray–Cambry. 2 500 Allemands lancent leur attaque contre le 41st Armored Infantry Regiment. Mais découvrant la tentative ennemie, le Sgt. Hulon B. Whittington saute dans son char et commande à son équipage d’ouvrir le feu et le reste des chars disponibles suit, causant une véritable panique chez les Allemands. Résultat ; 450 Allemands sont tués et 1 000 sont faits prisonniers. 100 Véhicules de tous types sont détruits. Une cinquantaine de GI’s sont tués et 60 sont blessés.

– Le 30 juillet, le reste des forces allemandes coincées dans Roncey se rend ou s’enfuit par petits groupes. Les Américains ramassent 4 000 prisonniers. Ont réussi à sortir de la poche : 1Abteilung de Panzer IV, le SS-Pionier-Bataillon 17, le Fallschirm-Regiment 6 de von der Heydte, pendant que plusieurs groupes épars se rallient au PC de la 91. Lft-Ld-Div.

– Joseph L. Collins adresse alors ce mot de félications à Brooks et White : « Magnifique travail ».

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9 – « NUIT DE MORT » A LENGRONNE

– Le secteur de Roncey n’est pas le seul que les Allemands tentent de forcer. Ainsi, après le carnage sur le tronçon de la D 38, depuis les environs de Saint-Martin-de-Cenilly jusqu’à Saint-Denis – soit 10 km – les éléments du QG de la « Das Reich » et du III/SS-Panzergrenadier-Regiment 3 « Deutschland » se regroupent en petites unités mécanisées improvisées appuyées par des chars et orientées sud – sud-est. Le tout étant commandé par le SS-Obersturmbannführer Fritz Langanke. La 2nd Armored Division tient le secteur avec le 67th Armored Regiment et des éléments du 41st Armored Infantry Regiment.

– Le Colonne Langanke se met alors en route à la fin de journée du 29 juillet au nord de la D38 avec 2 Panther en tête et perce à La Valtolaine et roule ainsi sans grande encombre jusqu’à Lengronne dans le dos des Américains, occupés par le secteur de Roncey. Arrivés à l’intersection des D38 – D49 – D610, Langanke tombe dans le secteur du 3/67th AR du Lt.Col. Harry Hillyard et perce une fois de plus après avoir semé la confusion dans les rangs américains. L’un des Panther va même jusqu’à ouvrir le feu sur le QG du Bataillon. En tout, la Colonne de Langanke détruit 1 M4 Sherman, 2 canons, 2 Jeeps, 7 Half-Tracks et 5 camions.

p013077– Malgré des combats ici et là, Langanke atteint Saint-Denis-le-Gast et le lieu dit La Lande des Morts, au nom prémonitoire. Grâce à l’appui d’un canon porté Hummel mais perd des hommes et des engins face à des groupes décidés du 41st AIR qui improvisent une dure résistance. Les GI’s mettent tout de même hors d’état de nuire le Hummel et 1 Sturm-Geschützt. Le chef allemand se regroupe finalement près de Saint-Martin-de-Cenilly avec d’autres éléments de la « Das Reich » et tout le monde fait route sur Lengronne.

– Mais une autre colonne allemande composée de 11 Panzer, Wespe et half-tracks, connaît un sort bien moins enviable. Partie de Saint-Denis-le-Gast et progressant sur la D13 à l’est de Lengronne non loin du lieu-dit la Chapelle dans la « Lande des morts ». Progressant de nuit, Waffen-SS juchés sur les blindés, elle parvient dans le secteur du carrefour de la Pinetière tenu par des éléments du 78th Armored Field Artillery Battalion du Lt.Col. Hugh Exton, équipé de M7 Priest, épaulés par des M10 Wolverines du 702nd Tank Destroyer Battalion. Le bruit que fait la colonne de nuit alerte alors un équipage de M10 Wolverine (Sgt. Oxenrider) du C/702nd TDB. Celui-ci ouvre le feu mettant en alerte le reste du 78th AFAB. Ayant localisé la colonne, celui-ci ouvre le feu sur la colonne allemande. Résultat, presque tous les véhicules sont détruits, 40 Allemands sont tués et 199 autres capturés dans la secteur de la Pinetière. Mais Exon comprend très vite que les Allemands tentent de passer en force en plusieurs groupes sur les D18, D38 et D49 Informé, le Major.General Edward H. Brooks ordonne aux 62nd, 78th et 92nd AFAB de déclencher un tir de barrage le long de la D49 et sur la « Lande des morts », pendant que des éléments du 67th Armored Regiment, du 238th Armored Field Engineer Battalion et du 41st Armored Infantry Regiment combattent directement au contact des Waffen-SS. Résultat, le 30 juillet au matin, les hommes de la « Hell on Wheels » découvrent qu’ils ont effectué un effroyable carnage. En effet, si quelques Waffen-SS et Fallschirmjäger coriaces ont réussi à passer à travers le dispositif américain, ils laissent près de 1 000 morts dans la Lande et 200 prisonniers  l’ennemi, ainsi que 3 Panzer IV, 4 Panzer III, 1 StuG armé d’un canon de 88 mm, 29 camions, 4 canons PaK 40, 27 voitures dont 15 Volkswagen, 4 canons FlaK 18, 1 canon de 150 mm, 1 Hummel et 2 canons de 170 mm.

[Suite]

Source :
– BRANDO Mark : Breakout at Normandy. La 2nd Armored Division, Normandy 1944, Heimdal, avril-mai-juin 2013

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Histoire & Culture

Soixante-dix ans de la campagne de Lorraine – Huitième partie

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4 – LA CONTRE-ATTAQUE ALLEMANDE CONTRE LE XIIth US CORPS

1 – Le plan

– Avec l’engagement presque désastreux de la 112. Panzer-Brigade à Dompaire, la planification de la contre-offensive souhaitée par Hitler et von Rundstedt – mais reportée par Blaskowitz – s’en trouve affectée. Finalement, l’OKW choisit de la monter dans le secteur Saint-Dié – Rambervillers – Epinal, en coordination avec l’arrivée de la 113. Panzer-Brigade de l’Oberst Freiherr von Seckendorf depuis Sarrebourg. Ainsi, sur proposition de Johannes Blaskowitz, la manœuvre doit consister en une attaque initiale pour sécuriser Lunéville comme base ; première phase qui doit être suivie par une poussée vers le nord en direction de Château-Salins pour isoler les blindés américains qui avancent vers l’Ouest.

A gauche, le Colonel von Schellendorg (111. PzBrig) s'entretenant avec le General der Panzertruppe Walter Krüger (au centre)

A gauche, le Colonel von Schellendorf (111. PzBrig) s’entretenant avec le General der Panzertruppe Walter Krüger (au centre)

– Au QG de l’OB West, Gerd von Rundstedt refuse de prendre la responsabilité d’un changement radical – même nécessaire – ans la conduite des plans d’Hitler et renvoie la requette de Blaskowitz au siège de l’OKW à Berlin. Vingt-quatre heures plus tard cependant, l’OKW accepte la demande du commandant du Heeres-Gruppe G. Par conséquent, la 19. Armee de Kurt von der Chevallerie est autorisée à raccourcir ses lignes par un repli de son flanc droit sur la ligne passant par Epinal et Remiremont, afin de libérer totalement le XLVII. PzK pour l’attaque dans le dispositif américain. La 11. PzD de von Wietersheim (qui a échappé à la VIIth US Army et aux FFI à Montélimar), qui se reconstitue et se renforce près de Belfort, est attribuée au XLVII. PzK par Hasso von Manteuffel pour donner du poids à l’offensive. En outre, les chars des 107. (Oberst Fritz von Maltzahn) et 108. (Oberstleutnant F.H. Musculus) Panzer-Brigaden commencent à se placer en ligne. Mais Manteuffel ne pourra pas compter sur l’artillerie puisque la 19. Armee n’aligne plus que 165 canons contre 1 481 le 15 août. Von Rundstedt assure à von Manteuffel que le manque criant de bouches à feu sera compensée par un fort appui de la Luftwaffe mais cette promesse n’eut aucune suite.

– Moins reluisant, la 21. PzD de Feuchtinger va partir au combat avec ses régiments et bataillons de Panzergrenadier en sous-effectifs et avec un faible complètement de chars. De son côté, la 111. PzBrig arrivé à Rambervillers a déjà perdu 11 Panther en raison d’attaques aériennes et de pannes mécaniques. Le 15 septembre, les deux Bataillons de chars sont bien arrivés mais il manque à la Panzer-Brigade sa compagnie de canons antichars.

– Le 16 septembre, l’OB West donne à Blaskowitz et à von Manteuffel de nouveaux détails sur la contre-offensive. Après délibérations, l’assaut ne doit pas avoir lieu APRES LE 18 SEPTEMBRE, soit un délai bien trop court pour attendre l’arrivée de la 11. Panzer-Division.
Le premier objectif de von Manteuffel est de chasser les Américains de Lunéville. Cette ville reprise, la 5. Panzer-Armee pourra anéantir la tête de pont de Pont-à-Mousson et restaurer la ligne sur la Moselle. Sauf que pour suivre les directives de Berlin, von Manteuffel doit concentrer des forces affaiblies face à un ennemi puissant. Il envisage alors de lancer une attaque concentrique contre la 4th US Armored Division sur son flanc droit, le long de la rive nord du canal Rhin-Marne, pendant que son aile gauche doit s’emparer de Lunéville, sur le canal et donner un violent coup de poing dans le flanc de Patton.
Le second objectif est attribué au LVIII. Panzer-Korps du General der Panzertruppe Walter Krüger, auquel est attribuée la 113. PzBrig de von Seckendorf et des éléments de la 15. PzGren-Div. La 113. PzBrig doit frapper dans les positions tenues par le Combat Command A de la 4th Armored Division en progressant dans un excellent terrain pour chars, compris entre le Canal Rhin-Marne et la Seille et doté de routes qui mènent à l’axe Nancy – Château-Salins. Mais le terrain le plus difficile se situe au centre de la 5. PzA avec des ponts détruits sur le Canal Rhin-Marne et des forêts. De son côté, la 15. PzGren.Div doit maintenir le contact avec le XLVII. PzK, sur la route Chanteheux – Lunéville.

– Avec les 111. et 112. PzBrig ainsi que les restes de la 21. PzD, le XLVII. PzK doit tenir le flanc gauche de la 5. PzA avec un minimum de forces entre Rambervillers et Lunéville, tandis que son principal poing mécanisé (flanc droit) doit accompagner l’attaque du LVIII. PzK de Krüger.

– Mais au vu des effectifs qu’on lui sont attribués, Hasso von Manteuffel proteste et met en avant la faiblesse offensive de sa Grande Unité qui n’est pas capable d’attaquer de manière échelonnée. Il est en cela soutenu par ses deux chefs de Korps qui se montrent tout aussi dubitatifs quant aux chances de succès. Sans cesse accroché à son téléphone, Heinrich von Lüttwitz reçoit les rapports de ses divisions et brigades et fait remarquer à von Manteuffel et Blaskowitz que si l’offensive se déroule comme prévu, tout son flanc droit qui tient la Moselle fera figure de « porte grande ouverte » ; Patton n’en demandant pas tant. Et Walter Krüger fait remarquer que ses forces d’assaut sont trop dispersées. La 15. PzGren.Div. d’Eberhard Rodt (dont le Bataillon de Reconnaissance combat déjà à Lunéville) est toujours en rassemblement derrière les lignes de la 5. Panzer-Armee. Enfin, si elle a pu rassembler tous ses PzKw IV, la 113. PzBrig. n’a toujours pas regroupé son bataillon de Panther.
Mais en dépit des avertissements de von Manteuffel, la 5. PzA reçoit l’ordre de Blaskowitz et de von Rundstedt de se mettre en marche.

– Du côté américain, les unités mécanisées légère d’Eddy tentent de s’emparer de Lunéville. Le 15 septembre, les équipages de M8 Greyhound du 2nd Cavalry Group du Colonel C.H. Reed tentent d’entrer dans Lunéville pour s’y faire chasser par le Panzer-Aufklärungs-Abteilung 115 (unité de reconnaissance blindée de la 15. PzGren.Div). Le 16, le 42nd Cavalry Squadron du Major J.H. Pitman repart à l’assaut de l’ancienne cité du Roi Stanislas avec le Combat Command R/4th Armored Division (Colonel Wendell Blanchard) tourne par le nord-ouest, forçant les Allemands à l’évacuer pour se réfugier dans la Forêt de Parroy, au nord-est. A ce moment, l’effet de surprise ne jouera pas en faveur des Allemands puisque le Colonel Reed apprend par la bouche de prisonniers que des Panzer se concentrent dans la région de Saint-Dié. Reed transmet aussitôt l’information à Eddy qui envoie des canons antichars à Lunéville.

2 – 18 septembre : L’assaut sur Lunéville

– Aux tous premiers moments de la matinée du 18 septembre, Walter Krüger lance les quelques chars de la 113. Panzer-Brigade sur la route de Blâmont. A la fin de la journée, les quelques blindés de la Brigade tournent vers le canal. De son côté, après ses prédictions pessimistes, Heinrich von Lüttwitz se lance vers le nord le long de la Meuse avec 17 chars et les Panzergrenadiere de la 111. Panzer-Brigade. Pendant ce temps, les maigres effectifs de la 21. Panzer-Division reste en garde avancée de la Meurthe sur la Mortagne.

– Vers 07h00, la 111. PzBrig vient frapper les éléments avancés du 42nd Cavalry Squadron. Les Américains déploient rapidement 6 canons de 75 mm mais les obus ricochent sur les carapaces des Panther qui répliquent en allumant 3 pièces. Les Cavaliers américains combattent alors à pied et par petit groupe en s’en prenant efficacement aux Panzergrenadiere. Le combat dure alors quatre heures, accumulant le retard pris par les Allemands. Le Major Pitman est tué et le Colonel Reed blessé. La défense est alors assurée efficacement par le Captain W.E. Potts, dont l’action permet au 2nd Cavalry Group de se retirer dans Lunéville et de prévenir le CC R.

– Durant l’après-midi, Blaskowitz intervient auprès de von Manteuffel pour lui stipuler de presser l’attaque pour prendre Lunéville. Le patron de la 5. Panzer-Armee décide alors de monter rapidement un assaut combiné avec la 111. PzBrig et les détachements de la 15. Panzer-Grenadier. Les unites mécanisées allemandes réussissent alors à repousser le CCR et le 2nd Cavalry Group dans la partie nord de Lunéville. En réponse à cette menace, Wood envoient le Combat Command A/4th Armored Division (Colonel Bruce C. Clarke) derrière le canal Rhin-Marne, pendant qu’Eddy détache le CCB/6th Armored Division (Colonel Dager) de se porter sur Lunéville. A 16h00, les premiers renforts arrivent avec le 603rd Tank Destroyer Battalion équipé de M18 GMC Hellcat, un chasseur de chars peu blindé mais qui pointe jusqu’à 88 km/h sur route. Cette unité est alors engagée avec efficacité dans des combats rapprochés dans Lunéville. Eddy déploie aussi le 183rd Field Artillery Group (4 bataillons d’artillerie avec pièces de 105 et 155 mm) en couverture. Les bouches à feu américaines délivrent alors un feu destructeur qui force les Allemands à se replier au sud de Lunéville. A la tombée de la nuit, von Manteuffel ordonne à la 111. PzBrig de se replier sur Parroy

– Entretemps, von Rundstedt expédie des orders supplémentaires à la von Manteuffel. Ainsi, l’attaque principale doit être déportée vers le nord-est, non plus vers Nancy mais sur Château-Salins. Mais l’exécution de ce plan est très vite contrecarrée par l’avance du XVth Corps d’Haislip sur la Moselle, ce qui vient confirmer les craintes d’Heinrich von Lüttwitz quant à la sécurité de son flanc gauche. Manteuffel reçoit alors le renfort de la 15. PzGren.Div pour assurer la défense du Canal Rhin-Marne à Einville. En retour, le LVIII. PzK reçoit la 111. PzBrig pour venir renforcer la 113. PzBrig dans sa marche sur Nancy. A Minuit, Manteuffel appellee Walter Krüger et lui ordonne avec sévérité et menaces d’attaquer en direction de Nancy quoiqu’il en coûte. A 06h00, la 113. PzBrig réussit à franchir le Canal pour prendre position à Bourdonnay, un peu plus de 7 km à l’est d’Arracourt, avant de pousser environ 15 km vers l’ouest (Champenoux) pour rejoindre les fantassins de la 553. VGD. Ensuite, Krüger doit attaquer sans attendre la 111. PzBrig pour franchir le canal et de se rabattre sur son flanc gauche. Mais cette offensive, que l’on peut voir davantage comme le fruit d’une pression de Berlin, fait fi du peu d’informations disponibles quant à la couverture aérienne américaine et à l’état réel des forces de la 4th Armored Division de Wood qui se tient entre Nancy et Krüger.

Insigne de la 4th US Armored Division

Insigne de la 4th US Armored Division

Major.General Jack S. "Tiger" Wood, commandant de la 4th US Armored Division

Major.General Jack S. « Tiger » Wood, commandant de la 4th US Armored Division


3 – Le combat blindé d’Arracourt

– Le 18 septembre, peu avant minuit, les soldats surveillant les avant-postes du CC A près Lezey entendent le bruit de véhicules arrivant face à leurs lignes. Ils demandent alors un tir d’artillerie et les bruits de moteurs cessent. Le 19 à 07h30, un officier de liaison du CC A qui descend la route près de Bezange-la-Petite tombe sur une colonne blindée allemande mais réussit à s’échapper. Immédiatement, l’officier réussit à s’enfuir grâce à la brume matinale. L’officier en question informe alors immédiatement son supérieur, le Lieutenant.Colonel Creighton W. Abrams, commandant du 37th Tank Battalion qui se trouve à Lezey. Le même jour, un peloton de Sherman connaît un accrochage avec quelques Panzer dans les environs de Moncourt.

– A 00h30, Wood ordonne à ses officiers de reprendre l’avance. Le CC B de Dager doit avancer vers Saarbrück ; le CC A de Clarke doit quitter le secteur d’Arracourt pour le long de l’axe central du XIIth Corps (Morhange, Puttelange) et par les routes secondaires vers Sarreguemines. Les nouvelles des attaques contre Lunvéille ne contrecarrent que partiellement les plans d’Eddy et de Patton. Quant au CCR de Blanchard, il reçoit l’ordre de rester dans le secteur de Lunéville.

– Le Colonel Clarke rassemble alors le gros de son CC A autour d’Arracourt, environ 10 km au sud-ouest de Lunéville jusqu’à Chambrey (au sud de Château-Salins). A ce moment, les Américains n’envisagent pas que le LVIII. PzK fait route vers leurs positions depuis Sarrebourg, même si une trentaine de chars a été signalée par des observateurs à l’est de Lunéville.

– La 113. PzBrig, avec 42 Panther et le tout nouveau Panzergrenadier-Regiment 2113 placé en avant. Partie de Bourdonnay, l’avant-garde de ce groupement mécanisé arrive près de Ley après une marche nocturne réussie. Panzer et Panzergrenadiere poursuivent alors leur chemin sous le couvert du brouillard vers Bezange-la-Petite. L’engagement entre chars ne tarde pas. Si les équipages allemands n’ont rien à craindre des appareils américains restés à terre, en revanche, leurs audacieux adversaires n’hésitent pas à s’approcher au maximum pour réduire la distance de tir de leurs canons de 75 et 76 mm.
L’attaque de la 113. PzBrig se développe en une série de frappes consécutives effectués avec des compagnies de Panzer appuyée chacune par une section de fantassins. Mais si les avant-postes du CC A sont facilement enfoncés, les groupes allemands se retrouvent ensuite pris sous les tirs des Tank Destroyers qui manœuvrent de flanc. La supériorité des Américains en matière de mobilité donne aux défenseurs un véritable avantage sur leurs adversaires. Pour exemple, un parti de Panther échoue à s’emparer de Lezey et se fait courser sur environ 2 km par 4 Sherman dirigés par le Captain Lamison. Résultat, quatre « fauves » allemands sont mis hors de combat.
– En fin de matinée, les Allemands tentent de contourner les positions américains en direction de Réchicourt-la-Petite. Mais ils sont encore accueillis comme il se doit par les bouches à feu et les chasseurs de chars américains qui leur infligent des pertes sensibles. Ainsi, le 704th TDB du Lt.Col. William A. Bailey (M18 Hellcat) met 8 Panther hors d’état de nuire, forçant l’ennemi à rebrousser chemin.

– D’autre part, avec l’arrivée d’une compagnie supplémentaire de Sherman à Lunéville, le Colonel Clarke et son CC A  peuvent passer à la contre-attaque. Les A et B Companys/37th TB emmenées par le Major William L. Hunter s’avance au sud dans le secteur de Réchicourt-la-Petite et prennent une colonne blindée allemande de flanc. Résultat, 9 Panther supplémentaires sont détruits pour la perte de 3 Sherman seulement. A la fin de la journée le 37th TB de Creighton G. Abrams réussit à repousser les Panzergrenadier à l’ouest de Moncourt et finit par se rassembler à Lezey, guidés par les carcasses de Panther qui achèvent de brûler. Ayant été informé de l’attaque de chars dans le secteur d’Arracourt, Patton se rend au PC de Jack S. Wood à Etain et après entretien, donne son accord pour que le CC A  de Clarke avance vers Sarreguemines, appuyé par le CC R de Louis J. Storck qui vient d’arriver à Lunéville pendant la journée. Pour les Américains, il n’y a pas raison de s’inquiéter davantage. Le CC A n’a-t-il pas perdu 19 hommes, 5 Sherman et 3 TD contre la destruction de 43 Panther flambant-neufs, selon les rapports ? Quoiqu’il en soit, la 5. Panzer-Armee de von Manteuffel n’a pas plus de succès en cette journée du 19 septembre. Attendue au nord du canal durant la matinée, la 111. PzBrig est volontairement mal dirigée sur sa route par un civil français et ne peut prendre contact avec la 113. PzBrig à Bures, ni renforcer les forces de Krüger ; d’autant plus qu’une partie de son parc blindé se trouve encore au dépôt. Pire encore, sa colonne de marche a subi des pertes matérielles et pris un sérieux retard à cause d’attaques aériennes américaines.

– Plus au sud-ouest, la situation est pire ou la ligne de sécurité formée par les restes des 21. PzDiv et 112. PzBrig sont malmenés par le XVth Corps. En plus au nord, la 15th PzGren.Div tente désespérément de verrouiller sa position comprise entre la Meurthe et Einville sur le canal Rhin-Marne. Ayant engagé la plus grande partie de ses forces, von Lüttwitz appelle von Manteuffel pour lui signifier qu’il n’a plus rien à envoyer sur son aile nord.

– De son côté, Johannes Blaskowitz se montre mécontent de la tournure des évènements et le signifie à von Manteuffel auquel il donne l’ordre de maintenir l’engagement du LVIII. PzK sans considération pour les pertes que l’unité a déjà subies. Walter Krüger consent à envoyer un patrouille blindée à l’est mais le gros de ses forces reste cantonné entre Ley et Bures, pendant que von Manteuffel s’efforce de persuader Blaskowitz de faire cesser l’attaque. L’officier expérimenté n’a pour toute réponse qu’une réprimande de son supérieur qui l’accuse de contrevenir à « l’esprit offensif » et lui ordonne de poursuivre l’attaque sur Nancy.

– Pendant la matinée du 20 septembre, le CC A démarre son attaque en direction du nord-ouest, laissant une compagnie du 37th TB près d’Arracourt afin de couvrir la concentration d’une force combine comprenant le 320th Infantry Regiment, le CC R et le 602nd TDB (M18 Hellcat – Lt.Col. Thomas J. Conlin). Plus au nord, le CC B  de Dager doit combattre dans le brouillard fin de nettoyer la route de Château-Salins, puis tente de progresser par de mauvais chemins lattéraux. A 11h30, la colonne de tête du CC A de Clarke atteint Hampont, avant qu’une seconde n’arrive devant Dieuze, lorsque le Major.General Wood apprend par radio que des chars ennemis sont rapartis à l’attaque contre Arracourt. Wood craint de devoir renvoyer une Task Force dans ce secteur mais il se rassure en apprenant que ce sont seulement 8 engins qui y sont impliqués. Le tir de barrage donné par les 155 mm du 191st Field Artillery Battalion et l’arrivée de chasseurs de chars vient conjurer définitivement la menace. Mais le Colonel Clarke décide de faire demi-tour son CC pour anéantir « une fois pour toute » les éléments allemands restant dans ce secteur. Du coup, le Colonel Abrams rassemble près de Lezey 3 compagnies de son 37th TB et 2 compagnies du 10th Armored Infantry Battalion, pendant que l’artillerie règle son tir. Après un bref mais intense combat, les Américains chassent la petite force commandée par l’Hauptmann Junghannis (Panzer et canons de 88 mm) qui se tient entre Ley et Ommeray mais éprouve plus de mal à nettoyer la Cote de Mennecourt et la Cote 241. Il n’empêche qu’à la fin de la journée, Abrams a réussi à sécuriser tout le secteur de Ley.
Sur le flanc sud (droit) du CC A, le Major Kimsey et une petite force motorisée progresse le long du canal Rhin-Marne, détruisant 5 Panther à l’ouest de Bures avant d’être repoussé par d’autres chars tirant à couvert. Cependant, à la fin de la journée Abrams réussit à s’emparer de Moncourt.

Creighton W. Abrams (ici Général durant la Guerre du Vietnam), commandant du 37e Bataillon de Chars US

Creighton W. Abrams (ici Général durant la Guerre du Vietnam), commandant du 37e Bataillon de Chars US

– Pour von Manteuffel, c’est le signe que les Américains ont dépassé Ommeray, ce qui signifie que les lignes de sa 5. PzA sont encore faiblement défendues. De son côté, reflétant l’opinion teintée d’irréalisme de Blaskowitz, le rapport du HG G critique l’attitude de la 5. PzA pour avoir fait preuve d’un comportement défensif. Manteuffel réplique en réclamant sa « liberté d’opération » pour contre-attaquer contre les colonnes motorisées américaines au lieu de lancer une plus vaste contre-attaque avec des effectifs réduits. Mais après la chute d’Ommeray, il est contraint de demander l’autorisation de repli pour le LVIII. PzK en Gulécourt et Lagarde, tout en consolidant son flanc sud en retirant le XLVII. PzK de von Lüttwitz en le positionnant entre la Forêt de Parroy et la Forêt de Mondon, ce qui permettra de raccourcir ses lignes.

– Un débat houleux éclate alors entre Johannes Blaskowitz et Hasso von Manteuffel ; le premier ordonnant de lancer une nouvelle contre-attaque, tandis que le second plaide pour un retrait général afin de verrouiller la jonction entre la 1. Armee de von Knobbelsdorf et la 5. PzA. Mais alors que le CCB/4th Armored Division approche de Château-Salins et que le CC A progresse sur l’axe Morhange-Dieuze, Gerd von Rundstedt ordonne à la 1. Armee de rassembler ses réserves en vue de lancer une nouvelle contre-attaques depuis Delme. La 5. PzA, renforcée par la 11. PzDiv de von Wietersheim (dont les éléments avancés sont juste en train d’arriver depuis Sarrebourg), doit renforcer l’aile gauche de l’attaque vers le nord pour rejoindre la 1. Armee près de Moyenvic.
– Mais Blaskowitz n’aura pas le temps de monter ce nouveau plan. En effet, ulcéré que la « brillante victoire » tant attendue fut loin de s’être produite, Hitler en profite pour se débarrasser de Blaskowitz qu’il juge politiquement suspect. Le 21 septembre, le Führer nomme le Generaloberst Hermann Balck – en qui il a davantage confiance – à la tête du Heeres-Gruppe G, pendant que l’Oberst Friedrich von Mellenthin remplace le Generalleutnant Heinz von Gyldenfeldt à la tête de l’Etat-Major.

Generaloberst Hermann Balck, nouveau commandant du Heeres-Gruppe G

Generaloberst Hermann Balck, nouveau commandant du Heeres-Gruppe G

– Issu d’une famille de militaires, Hermann Balck combat sur le Font de l’Ouest Durant la Premier Guerre mondiale. Durant les années 1920, il participe à la mécanisation de la Reichswehr et se convertit à l’usage de troupes mécanisées. Colonel en 1939, il participe à la Campagne de France en 1940 (Somme) avant d’occuper un poste à l’OKH. Il s’illustre ensuite dans les Balkans à la tête du Panzer-Regiment 3, puis à la tête de la 11. Panzer-Division en URSS avec laquelle il se distingue en Ukraine. Commandant de la Grossdeutschland, il participle à la campagne du Dniepr en infligeant de lourdes pertes aux Soviétiques. Commandant du XLVIII. PzK début 1944, il participe à la contre-attaque de von Manstein de Korsoun-Tcherkassy face aux forces de Vatoutine et Koniev. Comme le dit Jean Lopez, bon commandant, brutal et loyal au régime mais arrogant et pouvant faire preuve d’un optimisme parfois excessif, Hermann Balck n’hésite pas non plus à s’afficher aux côtés d’Heinrich Himmler pendant la visite de camps de prisonniers soviétiques. Mais son étoile commence à pâlir lorsqu’il choisir l’option de défendre Tarnopol qui tombe aux mains des Soviétiques. Durant l’été 1944, toujours à la tête du XLVIII. PzK, il subit l’offensive de Lvov-Sandomierz magistralement orchestrée par le Maréchal Ivan S. Koniev, avec un rapport de force défensif qui n’était pourtant pas si défavorable pour les Allemands (J. Lopez). S’il échoue à secourir le XIII. AK à Brody, Hermann Balck est néanmoins nommée un temps commandant de la 4. Panzer-Armee en remplacement de Walter Nehring. Puis, il succède à Blaskowitz à la tête du HG G. Mais contrairement à ce que pouvaient attendre von Knobelsdorf et von Manteuffel, la première mesure que prend Balck lors de son arrive à la tête du HG G est de durcir les mesures disciplinaires.

– Mais le 21 sepembre, Balck ordonne à la 1. Armee de s’avancer de Château-Salins vers Moyenvic afin d’appuyer l’attaque du LVIII. PzK. Par cette offensive, Balck espère s’emparer du plateau au sud-est de Juvelize, afin de preparer l’avance sur Moyenvic qui doit être opérée par la 11. PzD. Pour l’heure, précédé par des appareils du XIXth TAC, le CC A de la 4th Armored Division nettoie la portion du canal Rhin-Marne comprise entre Bures et Coincourt. Les hommes du Colonel Clarke sont alors surprise de ne rencontrer qu’une faible résistance, à l’exception de la part de fantassins dans leur trou. Sans aucune information des attentions allemandes, Jack S. Wood ordonne à ses Combat Command de consacrer la journée du 22 septembre au repos et à la maintenance, avant de se lancer dans le nettoyage des environs de Château-Salins qui tient encore. Le 9th Tank Destroyer Group du Lt.Colonel James L. Bidwell et le 42nd Cavalry Group viennent se placer sur le plateau entre Ley et le Canal.
Mais le 22, profitant d’une matinée brumeuse et humide qui les protège des raids aériens, les troupes de von Manteuffel passent à l’attaque vers Juvelize. Mais elle prend trois heures de retard car les Panzergrenadier de la 11. PzDiv arrivent tardivement pour relever la 111. PzBrig. C’est le 25th Cavalry Reconnaissance Squadron, placé en protection du flanc droit du CCA, qui reçoit le choc principal sur la route entre Dieuze et Moyenvic. 7 engins Greyhound sont détruits et les équipages de Panzer prennent espoir de s’enfoncer dans les lignes ennemies. Mais la C Company/704th TDB arrive à la rescousse depuis un défilé sur les arrières du 25th Cavalry Reconnaissance Squadron et détruit 3 Panther. Et lorsque le ciel s’éclaircit, les appareils du XIXth TAC fondent sur les engins allemands et tirent au rase-motte, pendant que le Lt.Col. Abrams lance son 37th TB et le 10th Armored Infantry Battalion en contre-attaque pour reprendre Juvelize et briser l’avance allemande. Grâce à une une habile manœuvre en cercle, un parti de Sherman et de fantassins portés d’Abrams passe par le nord-ouest de Juvelize et atteint la colline des Trois-Croix qui domine la vallée à l’est de Juvelize. Là, les équipages américains surprennent toute la colonne de renfort de la 111. PzBrig. L’occasion est trop belle et les tankistes d’Abrams n’hésitent pas et canonnent implacablement leurs adversaires à une portée de 380 pour les chars et à 1,9 km pour les canons. Résultat, 14 Panzer sont détruits et le commandant de la Brigade, l’Oberst von Schellendorf est mortellement blessé. Tous les espoirs des allemands sont ruinés par les P-47 Thunderbolt. Averti, von Manteuffel demande urgemment l’appui de la Luftwaffe mais cette requête reste sans réponse. En désespoir, le patron de la 5. PzA lâche sa dernière réserve, les quelques chars de la 113. PzBrigade pour s’emparer de la route Moyenvic-Bourdonnay et forcer le secteur de Lezey. Mais ce dernier coup de dés, permet seulement de sauver les quelques derniers Panzer de la 111. PzBrig.

– Si le Colonel Clarke doit déplorer la perte de 14 chars Sherman, de 7 chars légers Stuart, ainsi que de 113 soldats (dont 25 tués), il a réussit à mettre hors d’état opérationnel – et en peu de temps – une brigade de Panzer ; la seconde ayant été déjà bien entamée. Pour ces nouvelles formations blindées de la Heer, la déconvenue est particulièrement sévère.

Colonel Bruce C. Clarke (issi Général dans les années 1960), commandant du CC A de la 4e Division Blindée US

Colonel Bruce C. Clarke (ici Général dans les années 1960), commandant du CC A de la 4e Division Blindée US

4 – La suite du combat blindé

– Alors que le Major.General Wood accorde à sa division une journée de repos pour mieux se préparer, les blindés légers de reconnaissance aidés des Thunderbolt et Mustang harcèlent les allemands sur les routes à l’est de l’axe Lunéville – Lezey. Mais des prisonniers informent les officiers américains qu’une nouvelle attaque doit se produire dans le secteur du Combat Command B d’Holmes E. Dager, à l’ouest de Château-Salins.
Il est vrai que deux jours avant, Hitler a retransmis ses ordres pour que le contact soit établi avec la 553. VGD et que toutes les forces ennemies situées au nord du Canal Rhin-Marne soient détruites par une jonction entre la 1. Armee et la 5. PzA. Pour cela, von Rundstedt ponctionne la 559. VGD du Generalleutnant Kurt Freiherr von Mühlen du secteur de Metz pour la rassembler à Morhange, avec la 106. PzBrig de l’Oberst Dr. Franz Bäke en soutien. Simultanément, le SS-Gruppenführer Hermann Priess et son XIII. SS-Korps arrivent dans le secteur à l’est de Nancy.

– Le 24 septembre, couvrant l’avant de la 35th Infantry Divsion entre Fresnes-en-Saulnois et Château-Salins, le CCB de Dager attend l’ordre de continuer son offensive vers le nord-est. Mais la 559. VGD de von Mühlen ne lui en laisse pas le temps. En effet, appuyés par de l’artillerie et des Panzer de la 106. Brigade, 2 Volks-Grenadier-Regimente attaquent les trois côtés du périmètre défensif de Dager. L’effort principal ennemi se produit peu après 08h30 sur le flanc droit (sud-est) du CC B. Chars et fantassins portés américains se retrouvent en difficulté jusqu’à 10h00 lorsque le ciel s’éclaircit pour laisser la place aux Thunderbolt de Grossetta qui anéantissent les chances de succès allemands. Mais depuis la Forêt de Château-Salins, l’artillerie ennemie continue d’harceler le CC B qui déplore la destruction d’une antenne médicale et de 120 hommes.

– S’ensuit alors une confusion dans les ordres allemands. Constatant l’échec successif des différents attaques de la 5. PzA, Gerd von Rundstedt ordonne à Hasso von Manteuffel d’évacuer les chars restant de la 5. PzA sur Aix-la-Chapelle, déjà menacée par la IXth US Army de Simpson. Mais Hitler ordonne à von Manteuffel de repartir à l’offensive avec ce qui lui reste de chars et d’appui d’infanterie mais avec le renfort de la 11. Panzer-Division de von Wietersheim « Division Fantôme », enfin arrivée sur ses lignes de départ…. Mais avec seulement 16 chars et ses Panzeregimente 110 et 111 qui ne sont pas à effectifs pleins. Du coup, lorsqu’il doit repartir à l’assaut, von Manteuffel n’a que 50 Panzer en tout et pour tout, soit l’équivalent d’un gros bataillon. L’effort principal de cette troisième attaque doit être porté par la 11. PzD sur le flanc nord des américains à 09h00 mais le déclenchement est retardé car les chars ne peuvent être sur leur point de départ à temps.

Generalleutnant Wend von Wietersheim, commandant de la 11. Panzer-Division

Generalleutnant Wend von Wietersheim, commandant de la 11. Panzer-Division

 – Le 24 septembre donc, les éléments de la 5. PzA repartent à l’assaut. A leur surprise, ils reprennent très facilement Marsal et Moyenvic, faiblement tenus. A 10h00 donc, von Manteuffel ordonne une avance générale avec le LVIII. PzK sur la ligne Moncel-s/-Seille – Moyenvic, en diagonale de l’axe Bezange-la-Grande – Barthelémont, afin de rejoindre Hénaménil sur le Canal Rhin-Marne où se tient le XLVII. PzK. Manteuffel appelle aussi Heinrich von Lüttwitz pour lui ordonne de soutenir l’attaque de Krüger par un feu de contre-batterie sur l’artillerie américaine massée sur les collines au nord-est de Barthelémont. Mais von Lüttwitz fait savoir à son chef qu’il n’a que peu de pièces pour cette tâche. On ne peut lui donner tort au vu de la très nette supériorité américaine en la matière.

– L’attaque allemande reprend alors contre le flanc nord du CC A de Clarke afin de pouvoir ouvrir un couloir d’assaut. Les Panzer viennent percuter le 37th TB d’Abrams au nord-est de Juvelize mais le Lt.Colonel américain réagit bien en expédiant ses Sherman sur les flancs des assaillants qui ploient sous la supériorité numérique. Ensuite, c’est au tour d’un bataillon de Panzergrenadiere appuyé par quelques chars de tenter de percer les lignes tenues par les 10th et 53rd Armored Infabtry Battalions et par le 25th Cavalry Reconnaissance Squadron (au sud-est du Juvelize). La bataille fait rage durant toute la journée mais si les Allemands à reprendre Moncourt, chacun de leurs assauts sporadiques est repoussée par les contre-attaques américaines.
Pendant la nuit du 24-25, le Major.General Wood déplace le CC B de Dager pour relever le 320th Infantry Regiment du Colonel Byrne entre Réchicourt et le Canal Rhin-Marne (sur le flanc droit du CC A), tandis que le reste de la 35th Infantry Division de Baade occupe l’ancien secteur du CC B à l’ouest de Château-Salins.

Chasseur de char M18 GMC Hellcat

Chasseur de char M18 GMC Hellcat

– Le 26 septembre, la 4th Armored Division réorganise sa ligne de front par un léger repli vers l’ouest. Mais du coup, avec son sens de l’opportunité, Hasso von Manteuffel profite de l’opportunité offerte par Wood pour préparer son attaque vers l’ouest. Il modifie alors l’axe de direction du LVIII. PzK de Krüger pour venir frapper dans le flanc sud des Américains. Un Kampfgruppe de 25 chars arrive alors en soutien de la 11. PzD et de la 15. PzGren. Les 25 nouveaux engins se regroupent alors avec le Panzer-Aufklärungs-Abteilung 11 de l’Hauptmann Wilhelm Pirch afin de marcher entre le Canal Rhin-Marne et l’Etang de Parroy pour s’emparer des Cotes 318 et 293, ainsi que d’Arracourt. Manteuffel veut aussi enlever aux Américains une bonne zone d’observation d’artillerie. Mais il y a un rétif à ce nouveau en la personne de von Wietersheim qui, selon son expérience, estime que c’est bien trop risqué à cause des Jabos (surnom des chasseurs-bombardiers américains). Manteuffel – lui aussi expérimenté – est bien conscient qu’une attaque de chars concentrés nécessite un fort appui aérien. Il ne peut alors que promettre à von Wietersheim l’appui potentiel de 50 appareils de la Luftwaffe… qu’il n’est pas du tout sûr d’obtenir de la part de von Rundstedt.

– Cette nouvelle attaque démarre à 08h00. Le LVIII. PzK de Krüger commence par frapper sur la gauche et au centre de la 4th Armored Division américaine. Un bataillon de Panzergrenadier se rue furieusement sur le 10th Armored Infantry Battalion du Lt.Col. Arthur West qui tient une ligne d’environ 3,2 km (bien trop pour une telle unité) entre Bezange-la-Petite et Réchicourt. Son flanc gauche qui tient la Cote 265 et forme la jonction avec le 51st Armored Infantry Battalion menace d’être troué. Les Allemands auraient pu réussir à percer si le 1st Lieutenant James H. Fields, blessé à la tête et à la gorge, ne s’était pas emparé d’une mitrailleuse pour réduire au silence deux mitrailleuses MG qui prenaient ses hommes en tir croisé. Galvanisé par l’exemple de leur chef, les hommes de Fields repoussent les assaillants. Cette action valut au courageux lieutenant la Congress Medal of Honor.

– Sur le flanc nord, le Panzergrenadier-Regiment 110 de l’Oberstleutnant Karl Thieme réussit à dépasser Xanrey. Mais alors qu’ils se regroupent et se réorganisent, les soldats allemands sont surpris par plusieurs chars américains dissimulés dans la ville. Les Allemands doivent alors se retirer en laissant 135 cadavres des leurs sur le terrain.

– Mais c’est à 10h00 que commence l’attaque principale de von Manteuffel. Le groupement blindé réussit à dépasser la Ferme Fourasse à environ 1,7 km à l’Ouest de Bures lorsqu’un fort pilonnage d’artillerie américaine force les chars à s’arrêter. Pendant la nuit du 27-28, von Wietersheim décide alors de changer l’axe de progression du Panzergrenadier-Regiment 110 vers le flanc sud afin de renforcer le groupement blindé. L’un de ses patrouilles réussit alors à s’emparer de la Cote 318 après un dur mais intense combat. Mais à l’aube, le 51st AIB contre-attaque et reprend la Cote qu’il tient fermement. Et une fois de plus, les bouches à feu américaines mettent à mal la contre-attaque allemande, tout comme les appareils de guerre.

– Au centre du dispositif américain, les Grenadiere épaulés par des canons automoteurs réussissent à pénétrer dans les lignes américaines sur les pentes de la Cote 318. Repoussés, les Américains doivent se replier sous un tir d’artillerie parfaitement exécuté. Mais pendant la nuit, le 51st AIB repart à l’assaut appuyé par le feu de quatre Bataillons d’Artillerie. Réponse des allemands, l’artillerie lourde du LVIII. PzK donne de la voix causant de nombreuses pertes dans les rangs du CC B de Dager. Grâce à cette couverture, la 11. PzD réussit à s’emparer de la Cote 293 avant de partir à l’assaut du plateau qui domine l’est la lisière est du Bois de Bénamont. Mais les tenaces fantassins du 51st AIB s’accrochent dans leurs trous et ne cèdent aucune once de terrain. Si les Allemands réussissent à progresser de manière plus importante que dans les jours précédents, ils sont arrêtés par l’arrivée de 107 chasseurs-bombardiers du XIXth TAC. Le Major.General Otto  P. Weyland fournissant 107 appareils d’appui en permanence aux troupes de Wood. En effectuant une frappe sur Bures, le 23rd Fighter Squadron du Colonel Alfred A. Wegaar détruit une grosse partie des réserves allemandes basées dans ce secteur ; réduisant à néant les dernières chances de succès de von Manteuffel.

– Durant la matinée du 29 septembre, l’Infanterie allemande complètement épuisée lance un dernier assaut sur Arracourt. Mais une section de Sherman du 8th Tank Battalion escalade la Cote 318 dans le brouillard et arrivé au sommet, le commandant de peloton dirige lui-même les appareils américains. Après un premier largage infructueux de tracts appelant à la reddition, les aviateurs américains matraquent l’infanterie mécanisée allemande comme à l’exercice. En milieu d’après-midi, les éléments du PzGren.Regt 110 se replient par la Ferme de Fourasse, protégés par quelques chars à l’est de Parroy. Les restes du II/PzGren.Regt 110 (Hauptmann Schneider) et quelques blindés légers du Pz.Aufkl.Abt. 11 tiennent toutefois couragement leurs positions dans le Bois de Bénamont sous un intense tir des chars américains. Enfin, durant l’après-midi toutes les dernières forces blindées de von Manteuffel se replient vers l’est.

– Les raisons de l’échec des contre-attaques allemandes tiennent dans l’inexpérience des éléments des Panzer-Brigaden, la supériorité aérienne américaine et dans le manque d’infanterie pour appuyer les blindés. Hermann Balck se rend alors au QG de von Rundstedt à Bad Kreuznach et lui explique que son HG G peut tenir une tête de pont entre Pont-à-Mousson et sur la Moselle mais demande impérativement trois divisions supplémentaires et 40-50 Panzer, 50 canons antichars, 20-30 canons automoteurs, 4 bataillons d’artillerie lourde et 4 bataillons du Génie.. Mais bien évidemment, von Rundstedt réplique à son subordonné qu’il n’a rien à lui donner car toute une partie de ses réserves a dû partir en Hollande pour mettre en échec l’Opération Market Garden de Montgomery comme l’avance de la IInd British Army.

Insigne des Tank Destroyers Battalions

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6 mai 2014
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Histoire & Culture

26 avril 1248 : Consécration de la Sainte Chapelle

by adminfhesp 2 mai 2014

Le dimanche « à Quasimodo, avec grand pompe et grand apparat », le Roi Saint Louis fait consacrer la Sainte-Chapelle, voulue pour être un reliquaire géant, par l’Archevêque Mgr Eudes de Tusculum Légat du Pape Innocent IV et Mgr Philppe Berruyer Archevêque de Bourges, en présence des Archevêques et Évêques de Sens, Rouen, Laon, Soissons, Amiens, Senlis, Langres, Chartres, Orléans, Bayeux et Évreux.

La Chapelle dite Haute est alors consacrée à la Sainte Couronne d’Épines – que Saint Louis avait acheté à Constantinople contre une forte somme et accueilli à Villeneuve-l’Archevêque en 1247. De son côté, la Chapelle Basse est dédiée à la Sainte Vierge.

Voir aussi https://www.france-histoire-esperance.com/patrimoine-national-la-sainte-chapelle-le-joyau-de-saint-louis/

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31 mai : Fete de sainte Pétronille, patronne des rois de France

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« Nous fêtons aujourd’hui Sainte Petronille, première sainte patronne de la France. Vierge et martyre romaine, elle était la descendante de Titus Flavius Petro, le grand-père de Vespasien.Elle fut catéchisée et baptisée par Saint Pierre Apôtre. Elle est considérée comme sa fille spirituelle. Elle était d’une beauté extraordinaire mais elle souffrait…

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Véritable « joyau » architectural, la Sainte Chapelle s’inscrit parmi les monuments majeurs laissés par le roi Louis IX à la postérité. Le souverain ne se contenta pas d’être le roi saint et vertueux décrit par tant de biographes, à commencer par son contemporain et serviteur Joinville, qui voyait en lui le…

1 décembre 2014

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Né vers 1090, fils puîné de Tescelin de Fontaines, chevalier du duc de Bourgogne et de Dame Aleth de Montbard, il entre à vingt-ans dans la petite communauté monastique de Cîteaux fondée quelques années auparavant par Saint Robert de Molesmes et dirigé alors par Étienne Harding. En 1115, après trois…

20 août 2015

Dans « Les Grands Saints de l’histoire de France »

2 mai 2014
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Histoire & Culture

Chroniques de la Bataille de Normandie – 19/ La Bataille de Saint-Lô (Troisième partie)

by adminfhesp 28 avril 2014

10 – LA « OLD HICKORY » PIÉTINE… MAIS PERCE 

– Malchanceuse le 11 juillet, la 30th Division n’est pas plus heureuse le 13. Elle fait face aux excellentes positions d’artillerie allemande situées en amont de la Terrette et qui bloquent toute tentative d’avancée de la division. Hobbs doit impérativement tenter quelque chose. Il doronne donc au 117th Infantry de couvrir le flanc gauche de la division, pendant que le 119th Infantry s’empare définitivement de Pont-Hébert, pendant que le CCB fasse de même à Hauts-Vents.
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– Le premier assaut a lieu à 11h00 avec les 117th et 119th Infantry mais il est repoussé au mortier et à la mitrailleuse avec des pertes. Hobbs relance son attaque à 15h00 et le 119th Infantry emporte une bonne centaine de mètres et atteignant la crête au-dessus de la Vire pour s’y faire malmené par le Panzergrenadier-Regiment 902 de Welsch. A la fin de la journée, les éléments de la Panzer-Lehr et de la « Das Reich » tiennent toujours les rives de la Terrette. L’artillerie des deux camps n’est pas en reste et rivalise de contrebatterie. Ainsi, la « Old Hickory » effectue 28 tirs en une seule journée, tout en coopérant avec l’artillerie divisionnaire de la 35th Division. Néanmoins, durant ces quelques jours Hobbs doit déplorer la perte de 961 hommes pour de très maigres gains. Le 14 juillet, le patron de la « Old Hickory » relance néanmoins ses régiments qui repoussent l’ennemi jusqu’à Pont-Hébert, pendant que la 9th Division réussit à dégager les rives de la Terrette au sud du Hommet-d’Arthenay et à opérer la jonction avec le 117th Infantry de Kelly. Ce succès permet à Hobbs de coordonner un plus grand assaut sur l’ouest de la Vire.
Bonne nouvelle toutefois, le CC B de la 3rd Armored réussit à dégager définitivement Hauts-Vents.

– Le nouvel objectif de Hobbs est l’intersection entre la route Saint-Lô – Periers et la route nord-sud le long de la crête de Hauts-Vents. Le 117th Infantry doit attaquer de front avec 2 Bataillons pendant que le 119th doit protéger le flanc de la division et nettoyer les secteurs que le 117th aura percés.

– Le 15 juillet, appuyé par le 743rd Tank Battalion et 2 Compagnies du Combat Command B, le 117th Infantry progressent de moins de 1,4 km malgré les tirs de mitrailleuses, de mortiers et de 88 mm. Grâce à une coopération convenable, les 88 mm peuvent être neutralisés par les chars. Cela n’empêche guère les éléments du PzGren-Regt 902, de la 275. ID de Schmidt et du Fallschirm-Regiment 14 (5. FJDiv.) de ralentir la progression américaine par leur résitance fanatique. Toutefois, aux dire du Colonel Kelly, les pertes de son régiment sont « acceptables ». Seul point négatif, la Cote 91 est toujours aux mains des Allemands et coûte plusieurs tués et blessés au 3/117th dont son commandant.

– Il n’empêche que la journée est un succès pour la 30th Division qui consolide ses positions dès 22h00. Le 120th Infantry du Col. Birks vient relever le 117th sur ces positions. De son côté, le 119th Infantry alors commandé par le Colonel Edwin M. Sutherland avance sur le flanc gauche de la division vers Pont-Hébert avec la C Coy/743rd TB et des M10 Wolverine du 823rd Tank Destroyers Battation. Autre succès, puisque la route entre Hauts-Vents et Pont-Hébert est atteinte.

– Le 120th Infantry entre à son tour dans la danse avec des Sherman du 743rd TB et bien que devant faire face aux attaques de petits groupes de Panzer, parvient à dégager le village du Mesnil-Durand.

– Pendant ce temps, bénéficiant de l’apport de pièces lourdes de 210 mm, le Brig.Gen. MacNair ne ménage pas son artillerie à laquelle il fait effectuer pas moins de 25 tirs de contrebatterie contre les bouches à feu allemande.
A 16h00, un parti de Landser appuyé par 8 Panzer tente une contre-attaque contre le 120th Infantry qui tient bon avant que l’artillerie ne matraque les Allemands qui doivent se replier. Toutefois, la 30th Division n’a fait qu’élargir un saillant déjà existant et peut-être toujours sous la menace de contre-attaques en tenaille.
Germans at ready S– Le lendemain, le 16 juillet, la 30th réussit à franchir la crête du « bouchon » situé entre la Vire et la Terrette, pendant qu’un régiment de la 9th d’Eddy atteint Esglandes mais doit netoyer plusieurs positions le long de la Terrette près de Huberderie. Simultanément, les deux autres régiments de la 9th Division emportent les points de résistance allemands le long de la Taute, ainsi que le carrefour aux Champs-de-Losque mais se font encore bloquer peu avant la route Saint-Lô – Periers. Mais le 17-18 juillet, le 39th Infantry du Colonel « Paddy » Flint parvient à briser les défenses allemandes et accroche la route Saint-Lô – Periers sur plusieurs centaines des mètres.

– Le Renseignement de la « Old Hickory » informe Hobbs que les positions ennemies sur la Terrete ne représentent pas d’opposition sérieuse. On y compte notamment quelques éléments de la 275. ID de Schmidt comme le Fallschirmjäger-Regiment 24 (Ob. März) de la 5. Fallschirmjäger-Division qui n’a pas eu le temps de se préparer au combat.
Le 16 juillet, Hobbs relance sa division au sud du Mesnil-Durand et bouscule le 24. FJ-Regt qui ne peut faire grand-chose. Finalemement, le pont de Pont-Hébert passe sous le contrôle des GI’s, ce qui met alors en danger le flanc gauche de la 352. ID. Bayerlein monte une contre-attaque le 17 juillet contre la 30th Division mais elle échoue complètement. Pire encoe pour le patron de la Panzer-Lehr, la 9th Division d’Eddy réussit à sectionner plusieurs des positions le long de la route Saint-Lô – Periers. Le salut pourrait provenir de la « Götz von Berlichingen » mais cette division est mise sous pression entre les VIIth et XIXth Corps.

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11 – LA « SANTA FE » ENTRE DANS L’ARENE

– La 35th Infantry Division « Santa Fe » a débarqué en Normandie les 5-7 juillet pour être postionnée sur la rive orientale de la Vire (entre La Meauffre et Villers-Fossard) les 9-10 juillet. C’est une unité bien entraînée et si la majorité de ses GI’s sont des « Bleus », ils ont le privilège d’être encadrés par des officiers et des sous-officiers qui ont connu les combats d’Afrique, de Sicile et d’Italie.

– Son objectif est de s’assurer le contrôle de la zone Pont-Hébert – Belle-Lande, qui était intialement l’objectif de la 30th Division. Le 134th Infantry servant de réserve, le Major-General Paul W. Baade prévoit que le 137th Infantry fixe les défenses allemantes sur la Vire, pendant que le 320th Infantry, sur la gauche doit exécuter une manœuvre risquée contre le point fort des défenses allemandes situé au lieu-dit le Carillon , Il s’agit d’une position fortifiée en forme de L, orientée nord – nord-ouest, tenue par des éléments du Kampfgruppe-Heintz appuyés par les canons de la 30. Schnelle-Artillerie-Brigade.

Insigne de la 35th Infantry Division" Santa Fe"

Insigne de la 35th Infantry Division » Santa Fe »

Major.General Paul W. Baade, commandant de la 35th Infantry Division

Major.General Paul W. Baade, commandant de la 35th Infantry Division

– Le 13 juillet, après une nuit durant laquelle l’artillerie allemande se montre particulièrement active, la 35th Division se lance à l’assaut de ses objectifs à 06h00 du matin. Le 137th Infantry du Colonel Grant Layng attaque avec deux bataillons vers Saint-Giles quand son chef est blessé d’une balle de mitrailleuse dans les premiers instants du combat. Après une progression satisfaisante, les 1 et 3/137th sont bloqués par des violents tirs de mitrailleuses en progressant le long de haies.
– L’avance du 320th Infantry s’avère tout aussi difficile et les gains sont donc limités. Le 2/137th met alors au point une tactique d’assaut qui va s’avérer payante. Renforcé par un peloton de mitrailleuses lourdes et par une section de mortiers de 81 mm, il effectue de puissants tirs de concentration sur les portions de haies « suspectes ». Relançant leur avance, les E et G Coy progressent respectivement que de 500 et 320 mètres. Malheureusement, les bouches à feu de la 30. Schnelle-Artillerie-Brigade pilonnent les américains qui ne mesurent leur avance qu’en haies détruites. Malgré ces progrès difficile la « Santa Fe » réussit à percer la ligne de défense allemande.

– Le 14 juillet, alors que le Général de Gaulle va prononcer son premier discours en France, à Bayeux, le 134th Infantry atteint Emelie et approche des Romains. Baade ordonne alors à son commandant adjoint, le Brigadier.General Edmund B. Sebree de former une Task Force pour s’emparer de la Cote 122. Cette TF comprend tout le 134th Infantry, deux compagnies du 737th TB, des éléments du 60th Engineer Combat Battation et du 654th Tank Destroyers Battation. Tout ce monde est appuyé par l’artillerie divisionnaire et par le 92nd Chemical Mortar Battalion.

– L’attaque démarre le soir du 16 juillet après un assaut aérien de P-47 Thunderbolt contre la Cote 122 ainsi qu’une impressionnante préparation d’artillerie de quinze minutes. Le 134th Infantry abat moins d’un kilomètre et atteint le versant nord de la Cote 122 pour s’y enterrer. Durant cette seule journée, le 92nd CMB crache 7 000 obus contre 11 000 pour toute l’artillerie divisionnaire !

– Le 16 juillet, les 137th et 320th Infantry réusissent à encercler la position de Carillon et la colline 122, ce qui force le KG Heintz et ses unités de soutien à se replier sur Saint-Lô sans tarder. Le lendemain 17 juillet, le Carillon est définitivement aux mains de la 35th Division qui n’aura guère démérité durant ces quatre jours.

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NB :
Pour les cartes, se reporter aux articles N° 17 et 18

[Suite]

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10 juillet 2014

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26 juillet 2014

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28 avril 2014
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Histoire & Culture

18 juin 1429 : Victoire de Patay

by adminfhesp 27 avril 2014

La victoire de Patay s’inscrit dans la continuité de la libération d’Orléans et des victoires de Jargeau, Meung-sur-Loire et Beaugency.

C’est d’ailleurs après la dernière bataille
que l’Ost du Dauphin Charles, guidée par Sainte Jehanne d’Arc et commandée conjointement par le Gentil Duc Jehan II d’Alençon, Jehan de Brosse Maréchal de Sainte-Sévère et Sénéchal du Limousin, Ambroise de Loré, Jehan de Dunois Bâtard d’Orléans (le défenseur d’Orléans) ainsi que par les célèbres Jehan Poton de Saintrailles (ou Xaintrailles) et Étienne de Vignolles dit La Hire. Le camp français était aidé par les Bretons d’Arthur de Richemont (toujours en disgrâce auprès du Roi) frère du Duc de Bretagne Jehan IV.
De leur côté, les Anglais sont commandés par John Falstof, John Talbot et Thomas de Scales.

A Patay, les archers anglais se découvrirent… en tirant sur un cerf traversant le champ de bataille. Les Français s’aperçurent alors que les flancs anglais n’étaient pas protégés.

Les piétons français tinrent au centre, pendant que La Hire, Saintrailles et Loré à la tête de la Cavalerie, se ruèrent sur les flancs ennemis. 2 000 Anglais restèrent sur le terrain contre… même pas dix Français. Talbot fut fait prisonnier par le Capitaine Jehan Dagneau de Richecour, aux ordres de Saintrailles.

La victoire de Patay permit alors à l’Ost du Dauphin Charles d’avancer vers Reims sans rencontrer d’obstacle important.

Sources :
– FAVIER Jean : La Guerre de Cent Ans, Fayard
– MINOIS Georges : La Guerre de Cent Ans, Perrin
– MINOIS Georges : Charles VII, Perrin
– CONTAMINE Philippe : La Guerre au Moyen-Âge, PUF

 

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Amiral Jehan V de Bueil « Fléau des Angloys »

Amiral Jehan V de Bueil « Fléau des Angloys »

Fils de Jehan IV de Bueil – Seigneur de Bueil, de Montrésor, d’Aubijoux, de Château-la-Vallière, de Courcillon, de Saint-Calais, d’Ussé et de Vailly-sur-Sauldre –  et de Marguerite de Sancerre, Jehan V de Bueil voit le jour en 1406. En 1418, son oncle Hardouin de Bueil Évêque d’Angers lui lègue la Saigneurie de Vaujours.…

30 juillet 2015

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22 juillet 1461 : Mort de Charles VII dit le Victorieux

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Souverain passé à la postérité comme étant le « Petit Roi de Bourges qui a trahi Jehanne d’Arc » , dénigré par les historiens de la IIIe République, il apparaît très souvent comme un monarque effacé sinon insignifiant, coincé avec son père Charles VI le Fou entre les grands règnes…

22 juillet 2016

Dans « Bas Moyen-Âge et Guerre de Cent Ans »

12 juin 1429 : Victoire de Jargeau

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Le récit de cette bataille nous est connu grâce aux témoignages du Duc Jehan II d’Alençon, acteur principal de l’affrontement et Guy de Laval. Après la délivrance d’Orléans, Sainte Jehanne d’Arc veut faire « route libre et sûre » jusqu’à Reims afin d’y faire sacrer le Dauphin Charles. Avec l’assentiment de Charles,…

12 juin 2016

Dans « Epoque médiévale »

27 avril 2014
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Histoire & Culture

Vins du Mâconnais – 1: Le Saint-Véran

by adminfhesp 26 avril 2014
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Source : http://www.cavetocellar.com

Bien qu’ayant moins de prestige aux yeux du public que les grands crus de Bourgogne  (Chablis, Côtes de Nuits, de Beaune et Chalonnaise), les vins du Mâconnais offrent toutefois d’appréciables petits joyaux – en particulier les Blancs – à prix assez abordables. En voici donc un exposé avec pour commencer, le Saint-Véran, l’un des plus jolis vins de cette partie du vieux Duché de Bourgogne.

– Le vignoble de Saint-Véran déploie ses
ses 665 hectares tout au sud de la Bourgogne en Saône-et-Loire, à la frontière avec le Beaujolais, sur les communes de Prissé et Davayé (au nord), Chasselas, Lyenes et Chânes (au sud) et enfin, sur Solutré-Pouilly et Saint-Amour-Bellevue.
Le cépage dominant est bien sûr le Chardonnay qui se développe sur des sols pouvant être granitiques au sud, calcaires et marno-calcaires au nord.

– La robe du Saint-Véran oscille entre l’or pâle et le cristallin, tout en étant agrémentée de reflets verts. S’il est vieilli sous bois, on peut distinguer des teintes de boutons d’or.
Au nez, il offre une riche palette d’arômes mêlant l’acacia, la fougère, le chèvrefeuille, l’amande fraîche, la noisette, le beurre, le miel, les fruits exotiques et l’écorce d’orange.Sec et minéral en bouche, le Saint-Véran délivre des notes de silex, tout en devenant plus empyreumatique et gras avec l’âge.

saint-vacran-en-faux-j– Il accompagne idéalement les cuisines bourguignonnes et lyonnaise (andouillette au vin blanc, quenelles de poissons, poisson de rivière à chair blanche), tout comme les huîtres gratinées, la blanquette de veau, le fricassé de veau aux girolles et les fromages de chèvre.

– Recommandation personnelle :
Domaine Sangouard (Vigneron Indépendant)

Source :
– Dictionnaire des vins de France, Hachette, Paris

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Vins du Mâconnais - Mâcon et Mâcon-Villages

Vins du Mâconnais – Mâcon et Mâcon-Villages

Étendu sur une cinquantaine de kilomètres du nord au sud, le vignoble de Mâconnais, terre d’Alphonse de Lamartine, occupe toutes les communes du Canton de Mâcon, produisant des rouges, des blancs et des rosés. Les vignes du pays de Mâcon poussent sur des sols silicieux, argileux ou sableux auxquels se mélangent…

11 septembre 2013

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Vins de Bourgogne, Côte Chalonnaise - 2 : Rully et Bouzeron

Vins de Bourgogne, Côte Chalonnaise – 2 : Rully et Bouzeron

* RULLY Appellation reconnue depuis 1939, le vignoble de Rully est situé au nord de Chalon-sur-Saône, sur la commune de Chagny entre Bouzeron au nord et Mercurey au sud. Les vignes couvrent 347 hectares sur des coteaux dont l’altitude varie de 230 à 300 mètres. Les climats situés en hauteur sont plutôt…

18 octobre 2013

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Vins de Bourgogne - Les Ducs rouges de la Côte de Beaune - 1/2

Vins de Bourgogne – Les Ducs rouges de la Côte de Beaune – 1/2

Chers lecteurs, chères lectrices, je vous avais dressé une liste des grands vins blancs de la Côte de Beaune et de leurs prestigieux « cousins » rouges de la Côte de Nuits. Je poursuite donc le cycle consacré à la Bourgogne en vous livrant une description des grands vins rouges de la Côte…

7 octobre 2013

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26 avril 2014
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Histoire & Culture

1er octobre 1830 : Création du Corps des Zouaves

by adminfhesp 22 avril 2014

Avec leurs uniformes, leurs traditions et leur participations à toutes les guerres de l’Armée française de la Monarchie de Juillet à la Ve République, les Zouaves ont durablement marqué l’imaginaire national. De plus,avec leur esprit de corps très affirmé, ils ont formé l’un des Corps de fantassins les plus décorés de France, avec le Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc et la Légion Étrangère. Enfin, au XIXe siècle, en plus de leur popularisation par la Comtesse de Ségur, leur renommée atteignit l’autre côté de l’Atlantique jusqu’aux murs de Rome.
Selon le Général Guedin qui a servi au sein du 9e Régiment de Zouaves, le mot lui-même n’était autre qu’une « définition venant de loin, du plus profond de la conviction du peuple de France affirme que c’est un homme intrépide, qui ne craint rien…»

Voici un retour sur leur histoire.

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Le terme même de Zouave, vient de la tribu kabyle de Zwafa (Algérie) ; ses membres, les Zaouaoui fournissait des soldats au Sultan de Constantinople. D’ailleurs, lors de la campagne de la prise d’Alger par le Comte de Bourmont, 500 indigènes s’étaient mis au service des Français.

– Après la prise d’Alger, la pacification du pays est toujours une priorité pour l’Armée de Louis-Philippe. Le Général Bertrand Clauzel, un ancien de la campagne d’Espagne sous Napoléon, décide alors de former un bataillon recrutés dans les tribus kabyles d’Algérie. Ainsi, le 1er octobre 1830, le Bataillon de Zouaves est levé. Le 21 décembre de la même année, Clauzel ordonne la formation d’un second bataillon, ainsi que d’Escadrons de Cavalerie Zouave qui reçoit l’appellation de « Chasseurs indigènes » qui deviendront plus tard les « Chasseurs d’Afrique » . Enfin, le 9 mars 1831, Louis-Philippe signe une ordonnance royale qui confirme la formation du nouveau Corps d’Infanterie d’Afrique et un second bataillon est en cours de levée.

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Général Bertrand Clauzel

– Les Zouaves, que l’on surnomme bientôt les Chacals, connaissent leur premier engagement contre le Bey de Tittery à Blida, Médéa et au Col de Mouzaïa, lieu de leur premier fait d’armes.
Toutefois, Clauzel a surestimé les capacités de recrutement au sein des tribus d’Algérie. De plus, l’amalgame avec des soldats venus de Paris est un échec. Échec aussi, l’adaptation des officiers français aux modes de vie des hommes des tribus. Clauzel décide alors de dissoudre les deux bataillons déjà existant pour n’en former qu’un seul. La majorité des soldats provenant alors de France ou de soldats français déjà présents en Algérie. D’autre part, le recrutement est durci et devient plus sélectif à l’égard des indigènes. Il n’empêche que le succès est bientôt immédiat et les volontaires affluent. En 1837, les Zouaves forment déjà trois bataillons. Finalement, en 1841, les indigènes ne seront plus incorporés au sein des Bataillons de Zouaves pour des raisons pratiques. En revanche, ils formeront les Régiment de Tirailleurs d’Afrique, appelés Turcos.
Détail d’importante et marque d’un certain romantisme exotique, les soldats français se mettent à porter l’uniforme bleu foncé et blanc, à l’orientale avec : la bedaïa (veste courte), un turban de coton blanc, la chéchia, une ceinture (40 cm de large et 4 m de long), une veste courte brodée et le serouel, pantalon arabe large et bouffant.
A noter que plusieurs des futurs Maréchaux de Napoléon III ont servi dans leurs rangs : Patrice de MacMahon, Armand de Saint-Arnaud, Aimable Pélissier et François de Canrobert.
Sous Louis-Philippe, les trois bataillons de Zouaves poursuivent leurs opérations de pacification de l’Agérois, de la Kabylie et du Constantinois : Ouarensis, Isly et Zaatcha.

-Les Zouaves gagnent en importance dès le début du Second Empire. En 1852, Napoléon III, décide de former trois Régiments afin de poursuivre la pacification de l’Algérie ; 1er, 2nd et 3e RZ, cantonnés respectivement à Blidah (Algérois), Oran et Philippeville (Constantinois). L’Empereur ira aussi jusqu’à créer un Régiment de Zouaves de la Garde Impériale. Le 4e RZ sera enfin levé en 1870.

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Le combat de Puebla

– Les Zouaves vont alors commencer à se tailler leur renommée auprès du public français. Ils sont de presque toutes les campagnes impériales : Crimée (Alma, Sébastopol et Malakoff), Italie (Magenta et Solférino), Mexique, début des opérations de pacification au Maroc et bien sûr, Guerre de 1870 (Fröschwiller, Wörth, Rezonville, Héricourt, Châtillon, Plateau d’Avron et Villiers-sur-Marne).
Comme le signale Quentin Clazaud pour le revue Guerre et Histoire, les Zouaves se montrent toutefois bien plus à l’aise dans l’action de mouvement mais aussi, dans la contre-guérilla (reconnaissances montées en Algérie et au Mexique) comme dans le combat « des rues et des maisons » (Laghdaoua en Algérie et « Carrés bâtis » de Puebla). A contrario, ils se montrent bien moins efficaces dans les combats de siège de la Guerre de Crimée et face à une armée constituée telle la Kaisersheer de von Moltke l’Ancien.
En revanche, autre avantage certain, ils savent se faire accepter des populations indigènes d’Afrique et d’Amérique latine. A noter qu’au Mexique, les services de santé impériaux vont répertorier un taux de maladies vénériennes assez élevé au sein des 2nd et 3e RZ.

Ajoutons que c’est durant les années 1860, que le Corps des Zouaves français connaît trois déclinaisons « d’exportation » dirons-nous : les New-York Zouaves dits Red Devils combattant dans le camp de l’Union lors de la Guerre de Sécession, les Zouaves Polonais luttant contre les Russes, et bien sûr, les Zouaves Pontificaux du Général Juchault de Lamoricière partis combattre les Garibaldiens sous les murs de Rome afin de protéger Pie IX.

Officier Zouave au Tonkin

Officier Zouave au Tonkin

– Après la Guerre de 1870, les trois régiments de Zouaves existant sont maintenus sous la IIIe République et poursuivent leurs opérations de pacification en Algérie, au Maroc mais aussi au Tonkin, dans la région de Hanoï. C’est aussi à cette époque que le recrutement s’ouvre aux Juifs Séfarades d’Afrique du Nord qui ont reçu la nationalité française en 1870. En 1881 le 4e RZ s’installe en Tunisie.
Un Régiment de Marche de Zouaves est aussi levé en 1899 pour aller combattre les Boxers en Chine sous le commandement du Général Adolphe Guillaumat. Il sera dissous à son retour.
La veille de la Grande Guerre, cinq nouveaux régiments sont créés par répercussion de la nouvelle loi sur le service militaire de trois ans : 2 Bis, 3 Bis et 7e (qui deviendra un Régiment mixte, puis un Régiment de Tirailleurs) en Algérie, ainsi que les 8e et 9e RZ au Maroc. En août 1914, trois nouveaux régiments sont levés, le Régiment de Marche des Zouaves, ainsi que les 7e et 8e RZ. Enfin, par amalgame de Tirailleurs Africains, les 1er et 4e RZ se transforment en Régiments Mixtes de Zouaves et Tirailleurs (RMZT).

– En concédant de sanglants sacrifices, les Zouaves s’illustrent particulièrement lors de la Bataille de la Marne, particulièrement au sein de la Division Marocaine du Général Georges Humbert à Mondement et Saint-Gond mais aussi dans d’autres divisions telles la 45e DI sur l’Ourcq, les 37e et 38e à Montmirail. On les retrouvera plus tard à Souchez en Artois (1915), en Champagne (septembre 1915), sur la Somme (Belloy-en-Santerre), à Verdun et lors de la Seconde Bataille de la Marne. Enfin de 1916 à 1918, sur le Front d’Orient, le 2e Bis RZ participe aux Batailles de Monastir et du Lac Doiran contre les Bulgares. Notons qu’en 1915, le Corps a définitivement abandonné la tenue traditionnelle pour celle dite « moutarde », bien plus adaptée aux combats. Seule la chéchia est conservée.

Charge de Zouaves au début de la Grande Guerre

Charge de Zouaves au début de la Grande Guerre

Après la Grande Guerre, les Zouaves participent un temps à l’occupation de l’Allemagne avant de retourner au Maroc afin de participer à la pacification du Rif.- En 1939-40, le nombre de Régiments de Zouaves est porté à 19, dont quatre de dépôt et d’instruction restés en Afrique du Nord (21e, 22e, 23e et 29e RZ).

– Malgré leurs moyens limités, les Zouaves se comportent très bien face aux Allemands dans le nord et l’est. A l’issue de violents combats en Champagne, le 1er RZ est complètement décimé. Le 2nd RZ combat sur la vallée de l’Oise et y laisse des prisonniers pour disparaître lui aussi de la liste. Après une honorable défense sur la Seine, le 4e RZ parvient à se regrouper pour se retirer en Tunisie. Le 8e RZ disparaît dans la défense de la Poche de Dunkerque et seule une partie de ses hommes parvient à embarquer en Angleterre. Le 9e RZ a plus de chance ; combattant avec acharnement sur l’Aisne, il doit sacrifier son 1er Bataillon mais échappe à l’encerclement et finit par se réfugier en Algérie. Après avoir tenu tête à l’ennemi, les 11e et 12e RZ disparaissent respectivement dans le Nord (sur la Scarpe) et à Bar-le-Duc. Enfin, le 14e RZ combat durement sur la frontière belge entre l’Avesnois et la Thiérache, doit céder 15% de prisonniers mais finit par se replier en bon ordre.

– Basé au Liban durant la Campagne de 40, le 2nd RZ est transféré en Afrique du Nord, tandis que les 1er et 4e RZ y sont reformés. Restés l’armée au pied au sein de l’Armée d’Afrique sous commandement du Général Weygand entre 1940 et 1942, les trois Régiments prennent une part active à la campagne de Tunisie contre les Germano-italiens de Rommel, von Arnim et Messe.

Drapeau du 2e Régiment de Zouaves

Drapeau du 2e Régiment de Zouaves

– Aucun Régiment de Zouaves ne participe à la campagne d’Italie au sein du CEF mais le 2nd RZ est intégré à la 1re Division Blindée du Général Touzet du Vigier , scindé en 3 Bataillons et transformé en unité portée. Chacun de ses bataillons (BZP) est ensuite attribué à un Combat Command (Groupement Tactique de la Division). Débarqué en Provence dès le 15 août 1944, il participe à la remontée de la Vallée du Rhône puis aux combats dans les Vosges, en Alsace et dans le Palatinat. Le 9e RZ du Lieutenant–Colonel Aumeran participe aux opérations de Corse et à la prise de l’ïle d’Elbe avant de débarquer de Provence en tant que réserve tactique de la Ire Armée de Lattre. Il se distingue particulièrement à Roches-lès-Blamont, Hérimoncourt, au Col de la Schlucht, à Munster, Karlsruhe et en Forêt Noire.
Enfin, le 4e RZ, placé sous le commandement du Général Edgar de Larminat participe à la prise de Royan aux côtés de la 2e DB.

– Après la Seconde Guerre mondiale, plusieurs régiments sont dissous ou reformés. Certains participeront aux Guerres d’Indochine et d’Algérie (4e et 8e). Le Corps d’Infanterie et finalement dissous en 1962.

En dépit des pertes et parfois de leurs défauts, les Zouaves n’ont jamais failli à leur devise : « Être zouave est un honneur. Le rester est un devoir. »

Sources :
– CLAZAUD Quentin : La légende des Zouaves, Guerre & Histoire, N°14, août-sept 2013
– Les Zouaves des origines à 1940, http://www.collectifrance40.free

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Fantassins de 1914 - Les Français (1)

Fantassins de 1914 – Les Français (1)

Le but est ici de vous présenter de manière descriptive les différents soldats mobilisés lors du début de la Grande Guerre par les différents belligérants. Dans cet article, il sera traité essentiellement des régiments composés des français de métropole ; les formations coloniales et de la Légion Étrangère feront l’objet d’autres…

8 mars 2014

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18 juillet 1918 : Seconde Victoire de la Marne

18 juillet 1918 : Seconde Victoire de la Marne

Rappel Le 21 mars 1918, le Général Erich Ludendorff, en accord avec Paul von Hindenburg, déclenche l’Opération Michael contre les forces françaises et britanniques. En fait, Ludendorff n’attaque pas massivement sur l’ensemble du théâtre d’opérations ouest mais lance toute une série d’opérations localisées entre la Champagne et les Flandres. Les…

18 juillet 2014

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2 août 1914 : Mobilisation générale en France

2 août 1914 : Mobilisation générale en France

– Le samedi 1er août, alors que le Gouvernement français n’a pas encore remis sa réponse à l’ultimatum allemand, l’Etat-major français décide – en accord avec le Ministère de la Guerre et le Président du Conseil – de donner l’Ordre aux Colonels commandant les Régiments de faire partir les troupes…

2 août 2014

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22 avril 2014
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Histoire & Culture

28 octobre 1628 : Fin du siège de La Rochelle

by adminfhesp 21 avril 2014

Véritable réussite militaire pour Louis XIII et le Cardinal de Richelieu, le siège de la Cité Rebelle Huguenotte fut terrible pour ses habitants. Du point de vue politique, sa fin concrétise la victoire de la couronne sur les Places de Sûreté du Parti Protestant.
D’autre part, le siège nourrira a posteriori (notamment grâce à Alexandre Dumas) la réputation implacable du Cardinal.

LouisXIIILaRochellemini– Le siège de La Rochelle parachèvela campagne contre les Huguenots du Duc de Rohan-Soubise en Poitou, Languedoc, Gascogne et Béarn démarrée en 1623. Après la mort du Duc de Luynes ancien favori du Roi qui avait mené la campagne avec peu de succès, la guerre est reprise en mains par le Roi et le Cardinal de Richelieu.

– Le siège de La Rochelle commence au début de l’année 1627. La cité huguenotte qui refuse de se soumettre est dirigée par un Conseil dominé par la figure du Maire Jean Guiton qui est l’âme de la résistance. Outre le Roi (qui n’hésite pas à converser avec ses soldats dans les tranchées) et le Cardinal Ministre, l’Armée royale est placée sous un triple commandement : Louis de Nogaret d’Epernon Cardinal de la Valette, Jean de Saint-Bonnet de Toiras et Henri de Schomberg.

Jean Guiton

– En juillet 1627, Charles Ier Stuart Roi d’Angleterre envoie une flotte au secours des Rochelais. Les navires britanniques, placés sous le commandement de Georges Villers Duc de Buckingham (« Bouquingamp » pour les Français) appareillent début juillet et débarquent sur l’Île de Ré (Saint-Martin-en-Ré) le 12. L’idée est de s’assurer une base terrestre pour des opérations de secours Les Anglais tentent de alors de s’emparer de l’Île de Ré mais Louis XIII y a dépêché Jean de Toiras qui résiste fermement aux 6 000 hommes de Buckingham en dépit de sa nette infériorité numérique (1 400 hommes environ).

Les gravures de 1654 de Pierre Daret, reproductions Norbert Pous

Jean de Saint Bonnet Maréchal de Toiras

– Ce dernier qui escomptait réussir un assaut en force est donc contraint d’assiéger et de bloquer Saint-Martin-en-Ré jusqu’en octobre.  Louis XIII ne reste pas inactif et envoie 35 navires forcer le blocus anglais pour débarquer 4 000 hommes placés sous les ordres de Henri de Schomberg sur l’Île de Ré.

– Après avoir reçu un renfort de 2 000 soldats venus d’Irlande commandés par Sir Ralph Bingley, Buckingham tente de reprendre Saint-Martin-de-Ré, toujours très bien défendue. Toiras fait canonner les troupes anglaises (déjà décimées par la maladie) qui sont finalement forcées de rembarquer le 27 octobre.
Le Duc Buckingham a perdu entre 5 000 et  7 000 hommes dans l’affaire.

Maréchal Henri de Schomberg

Maréchal Henri de Schomberg

– Suite à l’échec anglais et comprenant que la Rochelle ne tombera qu’à l’issue d’un siège, Richelieu fait construire une digue géante pour empêcher La Rochelle de recevoir des vivres et des armes. Considérée comme l’une des plus grands ouvrages du génie militaire de l’époque, l’édification de la digue de la Rochelle en novembre 1627 mobilise près de 4 000 ouvriers et soldats. Elle est en fait érigée sur la mer, reposant littéralement sur des navires échoués. Achevée, elle s’étire sur près de 1 500 mètres et est garnie de canons. Jean-Christian Petitfils, dans la biographie qu’il consacre à Louis XIII, indique que le Roi n’hésite pas à prêter main forte aux ouvriers et sapeurs, les pieds dans l’eau et à leur prodiguer des encouragements.

– Au cours de l’année 1628, deux autres expéditions navales anglaises (Feilding et Lindsey) tenteront de secourir La Rochelle mais la grande digue empêchera les navires anglais d’atteindre le port.

– Dans la ville, la population commence à souffrir du manque de nourriture et de l’hygiène déplorable. Jean Guiton fait évacuer femmes et enfants mais refuse de se rendre à plusieurs reprises. Finalement, le 28 octobre, sans assaut de l’Armée Royale, Jean Guitton et le Conseil décident de remettre les clés de la Ville à Louis XIII. Le Roi décide de pardonner à La Rochelle mais conformément à ce que préconise le Cardinal contre les places de sûretés et les forteresses du Royaume, la quasi-totalité des murs de la cité sont détruits, excepté les tours protégeant l’entrée du port.

– Fort de ce succès, le Roi de France peut redéployer ses forces vers les citadelles du Languedoc toujours tenues par les soldats du Duc de Rohan.

Lire :
– PETITFILS Jean-Christian : Louis XIII, Perrin
– HILDESHEIMER Françoise : Richelieu, Flammarion
– ERLANGER Philippe : Richelieu, Perrin, coll. Tempus
– CARMONA Michel : Richelieu. L’ambition et le pouvoir, Fayard

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Charles de La Porte Marquis de la Meilleraye, « le grand canonnier » de Louis XIII

Charles de La Porte Marquis de la Meilleraye, « le grand canonnier » de Louis XIII

Fils de Charles de La Porte Premier du Nom, avocat au Parlement et de Claude de Champais, Charles de La Porte futur Marquis de La Meilleraye et Duc de Rethel voit le jour à Paris en 1602. Sa famille est originaire de la Gâtine (le pays de Parthenay, aujourd’hui dans…

8 février 2016

Dans « Grand Siècle »

Henri de Schomberg, Comte de Nanteuil et Maréchal de France

Henri de Schomberg, Comte de Nanteuil et Maréchal de France

Fidèle Maréchal de Louis XIII, Henri de Schomberg Comte de Nanteuil-le-Haudouin et de Durtal, Duc d’Alluyn et Marquis d’Epinay voit le jour à Paris en 1575. Issu de la branche d’une vieille famille de noblesse saxonne – les von Schömberg –  passée au service de la France, il est le…

17 avril 2014

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Abraham Duquesne Baron d'Indret

Abraham Duquesne Baron d’Indret

Gentilhomme calviniste engagé jeune dans la Marine Royale, Abraham Duquesne Marquis d’Indret, puis Marquis du Quesne, était l’un des plus grands capitaines navals du Grand Siècle. Né entre 1604 et 1610 à Dieppe au sein d’un famille d’armateurs huguenots d’Abraham Duquesne Père et de Marthe de Caux, le jeune Abraham…

2 février 2016

Dans « Grand Siècle »

21 avril 2014
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Histoire & Culture

Général Charles Mangin

by adminfhesp 19 avril 2014

Général réputé (à juste titre) dur, associé longtemps au sang du Chemin des Dames et à la création de la « Force Noire », Charles Mangin est aussi – et on l’oublie – l’un des grands artisans de la Seconde victoire de la Marne, celle de l’été 1918.

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Charles Mangin (1866-1925)

– Fils de Ferdinand Mangin, Ingénieur des Eaux et Forêts lorrain, Charles Emmanuel Marie Mangin voit le jour le 6 juillet 1866 à Sarrebourg. Lorsque la Prusse remporte la guerre de 1870, la famille Mangin choisit la France et le tout jeune Charles voit ses parents arrêtés et jugés par les autorités prussiennes. Finalement, Ferdinand Mangin achèvera sa carrière comme Conservateur des Eaux et Forêts en Algérie. Charles a trois frères ; deux  d’entre eux choisissent la carrière des armes : Henri (officier tué au Tonkin) et Georges (officier de la Coloniale tué en Mauritanie). Le troisième, le puiné, choisit la carrière ecclésiastique et entrera chez les Pères Blancs avant de faire son devoir en France en 1914-1918.

– Après ses études secondaires, Charles Mangin entre très jeune à Saint-Cyr et en sort en 1884 dans la Promotion « des Pavillons noirs ». Comme ses frères aînés, il choisit la carrière coloniale et débarque au Sénégal en la même que sa sortie de l’Ecole. Il y reste pendant longtemps, ce qui lui permet de bien connaître le Corps des Tirailleurs Sénégalais. Sous les ordres du Colonel Archinard, le jeune officier participe à la prise de Diena et aux combats contre les « Talebs » et les marchands d’esclaves du Soudan Français. Blessé deux fois et décoré, il accède au grade de Capitaine. Archinard dresse son éloge en le décrivant comme un « officier plein de valeur et de sang-froid, brave comme un troupier… »

– Il faut bien souligner que Mangin fait alors partie d’une génération d’officiers français issus non pas des états-majors ou des armes techniques, mais de l’Infanterie Coloniale, d’où une approche différente du combat et des opérations que celle des cercles de l’Ecole de Guerre. Mangin fait partie de la même génération que d’autres grands généraux français de la Grande Guerre ; Henri Gouraud, Georges Humbert et Jean-Marie Degoutte. Mangin  a aussi comme trait de caractère de commander de l’avant et de s’exposer régulièrement.

– En 1897, le Capitaine Mangin participe à l’expédition Marchand qui doit traverser tout le Sahara, franchir le Nil et arriver à Djibouti. C’est lui qui arrive le premier au poste de Fachoda pour établir un poste de résistance contre les Derviches. Mais l’arrivée des Britanniques de Lord Kitchener forces les Français à évacuer le poste pour gagner Djibouti. Mangin connaît aussi le retour triomphal en France.
Elève à l’Ecole de Guerre, breveté d’Etat-major et promu Commandant, Mangin part pour le Tonkin, là où son frère Henri est tombé et y fait montre d’une bonne capacité d’organisation.
De retour en France en 1906, le Commandant Mangin s’emploie à créer la fameuse « Force Noire », c’est-à-dire un corps spécialement composé des « races guerrières » d’Afrique Noire française (selon le terme employé à l’époque selon les représentations culturelles). C’est ainsi, que son levés plusieurs régiments de Tirailleurs Sénégalais qui seront mobilisés en 1914. Notons aussi, qu’il prend à son service un Sénégalais nommé Baba Koulibaly qui lui restera fidèle jusqu’à la fin de sa vie.
En 1912, promu Colonel, Mangin part pour le Maroc sous les ordres d’Hubert Lyautey. Il participe aux opérations de pacification du Protectorat et notamment à la bataille de Sidi Bou Othmane le 6 septembre, où il se distingue particulièrement et à la charge sur Marrakech

– Promu Général de Brigade en juillet 1913, Mangin prend le commandement de la 8e Brigade lorsque éclate la Grande Guerre. Il faut noter qu’en dépit de sa dureté, il n’est pas favorable pour des raisons tactiques à « l’Offensive à outrance » dans son application d’alors. Engagé dans la Bataille des Frontières, Mangin affronte les Saxons dans la région de Dinan et sur la Meuse et se distingue près d’Onhaye. Dans la panique des combats, Mangin prône la dureté à l’égard des soldats et pour éviter inciter les hommes à ne pas déserter, il va jusqu’à prôner la décimation à la romaine.
Néanmoins, il remplace le Général Verrier à la tête de la 5e Division d’Infanterie formée de Normands et participe à la bataille de la Marne dans le secteur d’Escadres. Ses Colonels commandant les 39e et 74e RI tombent blessés pendant que lui-même fait le coup de feu.

– Mangin commande toujours la 5e Division à Verdun et le 22 mai 1916, il reçoit de Nivelle (qui a remplacé Pétain en avril) l’ordre de reconquérir le Fort de Douaumont tombé aux mains des Allemands dans les premiers jours de la bataille. Malgré un matraquage d’artillerie sur le fort, les hommes de Mangin ne peuvent s’emparer de l’édifice trop bien défendu. 5 000 hommes sont perdus par sa division en trois jours. Mais Nivelle apprécie Mangin pour son allant et sa conduite des fantassins. Il le promeut alors pour commander à la contre-offensive d’octobre 1916. Mangin déclenche alors l’offensive le 24 octobre, permettant de dégager définitivement le Fort de Souville comme de reprendre Douaumont et Vaux. Il a alors toute la confiance de Nivelle et l’estime du Gouvernement Ribot.

– Au début 1917, Nivelle devenu Commandant en chef des Armées Françaises nomme Mangin à la tête de la VIe Armée qui doit participer à l’offensive décisive sur le front de l’Aisne. Mangin reçoit l’ordre de percer le front du Chemin des Dames et sur le Plateau de Craonne par une poussée vers le nord. Malgré une préparation minutieuse et le rassemblement d’une artillerie considérable, l’offensive de Mangin échoue contre les défenses allemandes, particulièrement bien établies. L’offensive du Chemin des Dames échoue dans le sang et Mangin devient la proie d’une campagne de presse qui le présente comme un boucher. Il devient aussi l’objet d’un affrontement politique entre Alexandre Ribot et Aristide Briand. Le 2 mai 1917, il est relevé de son commandement et se retire à Juvisy chez sa belle-sœur. On va même jusqu’à lui ordonner de quitter l’Île-de-France mais Clémenceau intervient en sa faveur. Finalement, une commission d’enquête conduite par les Généraux Brugère, Foch et Gouraud. Blanchi, on l’autorise à retourner au front et Mangin prend le commandant du IXe Corps d’Armée en décembre 1917.

– En juin 1918, Mangin remplace le Général Paul Maistre à la tête de la Xe Armée dans le secteur de Compiègne face à la XVIII. Armee d’Oskar von Hutier. Le 11 juin, il mène habilement une contre-attaque dans le flanc de von Hutier avec des fantassins, des Chasseurs à Pied, des Zouaves et des Chars Renault et force les Allemands à abandonner onze kilomètres. Dans les jours qui suivent, Mangin reprend l’offensive et reprend Belloy et Saint-Maur, enrayant définitivement l’offensive allemande sur cette partie du front.

– En juillet, placé sous le commandement de Pétain avec la VIe Armée de Degoutte, Mangin participe victorieusement à la contre-attaque sur la Marne qui repousse la VII. Armee de Max von Böhn. Sa pratique du feu roulant d’artillerie a payé. Le 18 juillet, ses troupes font leur entrée dans Villers-Cotterêts. Sauf que les offensives de Mangin s’attirent les acerbes critiques du Général Edmond Buat, alors Aide-Major Général auprès de Pétain. Buat pointe le caractère fonceur de Mangin et dénonce sa propension à vouloir agir indépendamment des ordres reçus de Chantilly… et de demander des renforts au détriment de la VIe Armée du Général Degoutte (qui agit sur le flanc droit de la Xe Armée sur la Marne et l’Aisne), voire au détriment d’autres points du front (1).
Enfin, le 20 août, la Xe Armée française repousse les Allemands sur l’Oise et l’Ailette. En novembre 1918, Mangin s’apprête à lancer une offensive pour libérer Metz met la capitulation allemande vient mettre fin au projet.

– A la toute fin 1918, arrivé sur le Rhin à Mayence, Mangin déclare à ses hommes : « Sur la rive gauche du Rhin, vous vous souviendrez que les armées de la République, à l’aurore des grandes guer­res de la Révolution, se comportèrent de telle sorte que les populations rhé­nanes ont voté par acclamation leur incorporation à la France. Et les pères de ceux que vous allez rencontrer ont combattu côte à côte avec les nôtres sur tous les champs de bataille de l’Europe pendant vingt-trois ans. Soyez dignes de vos pères, songez à vos enfants pour préparer l’avenir. Point de tache aux lauriers de la Xe Armée, tel doit être le mot de tous. »
Occupant Mayence, il s’installe à la Deutschhaus et encourage même les autonomistes rhénans mais les Américains et les Britanniques refusent le projet dans le but de ne pas morceler l’Allemagne. L’attitude de Mangin fait là encore l’objet d’appréciations critiques de la part d’Edmond Buat, ce dernier estimant que Mangin fait montre de trop d’empressement sans vision stratégique à long terme.

– De 1920 à 1925, le Général Mangin est membre du Conseil Supérieur de la Guerre (avec Foch, Pétain, Joffre, Buat, Fayolle, Gouraud et Maistre) et consacre son temps à l’écriture. Mais il s’éteint le 12 mai 1925 à Paris. Ce chef dur mais particulièrement courageux et compétent est inhumé aux Invalides en présence de ses aînés et supérieurs ; Pétain, Fayolle et Foch. Il était Chevalier et Officier et de la Légion d’Honneur, officier de la Grand Croix de la Légion d’Honneur et récipiendaire de la Croix de Guerre comme de la Médaille Militaire.

Il s’était marié deux fois, d’abord avec Mademoiselle Jagerschmidt puis avec Antoinette Charlotte Cavaignac, petite fille d’Eugène Cavaignac. Ils eurent huit enfants dont Stanislas Mangin qui s’illustrera durant la Seconde Guerre mondiale dans la Résistance de l’Armée.

(1) BUAT, Edmond : « Journal », Perrin

Sources :
– LOPEZ Jean (Dir) : 1918 France 3 – Allemagne 0, in Guerres & Histoire, N°5
– BUAT Général Edmond : « Journal », présenté par G-H. Soutou et Fr. Guelton, Perrin, Ministère de la Défense
– INGOLD Général François, J’ai connu Mangin, http://www.http://www.hervedavid.fr
– http://www.chtimiste.blog.

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Général Paul Maistre

Général Paul Maistre

Fils de Pierre Hippolyte Maistre et de Thérèse née Adam, Paul André Maistre voit le jour à Joinville en Haute-Marne le 20 juin 1858. Il entre à huit ans au Petit Séminaire de Langres où il effectue une belle scolarité en s’avérant « modeste, laborieux et persévérant ». En 1875, après l’obtention…

25 juillet 2016

Dans « Grande Guerre »

Général Jean-Marie Degoutte

Général Jean-Marie Degoutte

Entièrement passé dans l’oubli, Jean-Marie Degoutte reste tout de même considéré comme l’un des meilleurs plus jeunes commandants français de la Grande Guerre, au même titre que d’hommes tels Georges Humbert ou Henri Gouraud. C’est aussi lui qui dirigea les travaux de la Ligne Maginot des Alpes dans les années 1920-1930.…

31 octobre 2016

Dans « Grande Guerre »

Emile Fayolle, Maréchal de France

Emile Fayolle, Maréchal de France

En vous promenant sur le pavé de la Place Vauban et de l’Avenue de Tourville – qui font la jointure entre l’Avenue de Breteuil et la Cathédrale Saint-Louis des Invalides dans le VIIe Arrondissement – deux statues coiffées d’un képi se font face. L’une d’elles est celle de Joseph Galliéni,…

27 août 2015

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19 avril 2014
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Histoire & Culture

René Bazin, « Douce France »

by adminfhesp 18 avril 2014

S’il est principalement connu de nos jours pour sa célèbre biographie de Charles de Foucauld, René Bazin (1853-1932) n’en reste pas moins, avant tout, le chantre de la vie paysanne- avec Le Blé qui lève (1907), Les Oberlé  (1901) ou encore La Terre qui meurt (1898)- et l’amoureux inconditionnel de son pays.

La Douce France est un beau livre illustré destiné avant tout à éduquer les enfants au goût de la France. Écrit à la veille de la première guerre mondiale, il comporte un chapitre magnifique sur l’Alsace-Lorraine encore aux mains des Allemands. Voici un extrait des  premières pages de l’ouvrage.

« Enfants, comprenez bien pourquoi la France est appelée douce. On l’a nommée ainsi à cause de sa courtoisie, de sa finesse, de son cœur joyeux et tout noble. Mais la douceur n’est pas faible, elle n’est pas timide. La douceur est forte. La douceur est armée pour la justice et pour la paix. Elle ne fait pas d’inutiles moulinets avec son épée, mais elle en a une le long de son flanc, et elle en tient la garde dans sa paume solide et calme. Sans elle il n’y a que violence. On la reconnaît tout de suite dans les victoires qu’elle remporte. Elle a pitié de ceux qu’elle a vaincus. Elle se les concilie, elle sait que le monde ne peut être sage sans une puissance qui règle et punit, mais elle sait aussi qu’il ne peut être heureux si les âmes ne sont pas conquises, charmées, libres dans leur amour, reconnues pour des hautes puissances, traitées en immortelles. La France justicière, la France guerrière, la France conquérante est encore la douce France. »

René Bazin, La Douce France, Avant-propos (1913)

(Merci à http://lejardindefrance.eklablog.com/beaux-textes-c175972)

 

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Grand discours : cardinal Pacelli ( futur Pie XII), la vocation chrétienne de la France

Grand discours : cardinal Pacelli ( futur Pie XII), la vocation chrétienne de la France

Chers lecteurs, France-Histoire-Espérance vous propose de redécouvrir le fameux discours sur la vocation de la France, prononcé le 13 juillet 1937-dans la chaire de Notre-Dame de Paris-par son éminence le cardinal Eugenio Pacelli, futur pape Pie XII. Un discours plus que jamais d’actualité !  « Tandis que dans la majesté des fonctions liturgiques,entouré…

23 septembre 2013

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Charles Péguy: « L’espérance, cette petite fille de rien du tout… »

Charles Péguy: « L’espérance, cette petite fille de rien du tout… »

Le « Porche du mystère de la deuxième vertu » (1912) ou l’hymne à l’espérance d’un amoureux de notre beau pays… « Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’espérance. Et je n’en reviens pas. Cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout. Cette petite fille espérance. Immortelle. Car mes trois vertus,…

6 juin 2015

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Charles Peguy :

Charles Peguy : « L’espérance, cette petite fille de rien du tout… »

Le « Porche du mystère de la deuxième vertu » (1912) ou l’hymne à l’espérance d’un amoureux de Dieu et de notre pays… « Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’espérance. Et je n’en reviens pas. Cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout. Cette petite fille espérance. Immortelle.   Car…

29 mars 2014

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18 avril 2014
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Histoire & Culture

20 mars 1929 : Disparition du Maréchal Ferdinand Foch

by adminfhesp 15 avril 2014

Fils de Napoléon Foch et de Sophie Dupré, Ferdinand Foch voit le jour le 22 octobre 1851 à Tarbes dans une famille de catholiques de tendance bonapartiste. Il est issu d’un milieu de la moyenne bourgeoisie provinciale, de militaires et de médecins. Ses parents sont eux-mêmes des rentiers qui assurent à la famille une vie confortable.
Foch
– Son père exerçant le métier de percepteur, Ferdinand Foch et sa famille déménagent assez souvent. Ainsi, il effectue sa scolarité secondaire à Rodez, avant de passer son Baccalauréat de Lettres et Sciences à Lyon en 1869, avant de passer au Collège Jésuite de Saint-Étienne, puis d’intégrer le Collège Jésuite de Saint-Clément de Metz. L’un de ses camarades de promotion n’est autre qu’Émile Fayolle qui sera l’un de ses meilleurs – et plus critiques – subordonnés quelques décennies plus tard. En 1870, Foch, ses camarades et les Pères doivent quitter précipitamment leur  établissement car ils sont expulsés par des Poméraniens. Le jeune homme s’engage alors comme simple soldat au sein du 4e Régiment d’Infanterie et combat contre l’Armée prussienne.

– En 1871, Ferdinand Foch passe et obtient le concours de Polytechnique à Nancy. A l’issue de ses études, il se spécialise dans l’Artillerie et le Génie. Lieutenant d’Artillerie en 1873, il suit plusieurs stages avant d’être affecté au 27e RI puis d’incorporer le Service du Personnel du Dépôt Central de l’Artillerie.
En 1883, il épouse Julie Bienvenüe (cousine de l’ingénieur Fulgence Bienvenüe, le père du Métro parisien) à Saint-Brieuc. Ils auront quatre enfants, deux filles et deux garçons.

– Il est élève à l’École de Supérieure de Guerre en 1885, où il reçoit l’enseignement du Général Henri Bonnal, qui lui déplaît. Foch juge les théories de cet officiers « trop mystiques ». Après avoir été promu Lieutenant-Colonel, Foch enseigne l’Histoire militaire, la Tactique et la Stratégie à l’École Supérieure de Guerre 1895 à 1901. Il commande aussi un temps le 35e Régiment d’Artillerie près de Vannes mais finit par s’y ennuyer, ne trouvant-là une unité mal dotée (J-Ch. Notin). Foch devient alors l’un des théoriciens les plus en vue dans cercles de l’Armée française. Il publie deux ouvrages « Des principes de la guerre » (1903) et « De la conduite de la guerre » (1904) dans lesquels il se montre un partisan de l’offensive à outrance, se montrant enthousiaste quant aux prescriptions techniques et tactiques du Général Loyseau de Grandmaison. Foch fait partie de ceux qui, par critique, démontrent que la Guerre franco-prussienne de 1870 a été mal menée par les Généraux de Napoléon III en raison du manque d’audace et d’esprit offensif. Il faut donc tout miser sur l’Infanterie et la manœuvre et la mobilité sur les flancs ennemis et ceux, au détriment de l’Artillerie. Mais comme l’explique le Général André Bach pour la revue « Guerres et Histoire », Foch développe une pensée abstraite, mettant tour-à-tour l’accent sur le pragmatisme et la manœuvre, tout en se fondant sur un scientisme qui fait peu de cas du temps et de l’espace. En ce sens, si l’on suit le Général Bach, Foch ne peut être considéré comme un grand stratège.

– Foch est promu Général de Brigade en 1898 mais il voit son avancement bloqué en 1905 lors de l’Affaire des Fiches. En effet, son tort est qu’il a son frère Cadet, Germain, Prêtre dans la Compagnie de Jésus. Toutefois, ses relations avec Clémenceau resteront cordiales a posteriori. En 1907, Foch est promu Général de Division et Commandant de l’École de Guerre.
Le 11 août 1914, il commande le XXe Corps d’Armée basé à Nancy, unité d’élite qui est une composante majeure de la IInde Armée du Général de Castelnau. Lors de la bataille de Morhange, le XXe Corps attaque les positions de la VI. Armee du Konprinz Ruprecht de Bavière mais chaque assaut est repoussé dans le sang. Le prudent Castelnau ordonne alors à Foch de se replier en aval, vers Nancy, pour laisser les Allemands attaquer dans un dispositif défensif renforcé. Mais le bouillant chef du XXe CA, partisan de l’attaque, ne tient pas compte des ordres et décide d’attaquer à Morhange. Résultat, un tiers du Corps est perdu.
Mais Foch est appelé par Foch  au commandement de la nouvelle IXe Armée, basée le long de la Marne, au centre du dispositif français. Il laisse alors le commandement du XXe Corps à Balfourier et part pour sa nouvelle affectation. La IXe Armée comprend alors le IXe Corps de Pierre-Joseph Dubois (avec les Tourangeaux de la 17e DI et l’excellente Division Marocaine du Général Humbert) ; le XIe Corps de Joseph-Paul Eydoux, formé avec les Bretons, Vendéens et Nantais des 21e, 22e et 60e DI ; ainsi que du Corps de Cavalerie de l’Espée.

– Du 6 au 12 septembre, Foch fait face à la I. Armee allemande de von Klück dans la région des Marais de Saind-Gond au nord d’Epernay (Marne). Les combats sont particulièrement violents face à la Kaisers-Preusses-Garde. Mais la IXe Armée tient bon et ne recule pas. Les Zouaves et Tirailleurs de la Division Marocaine font merveille. Foch a cette formule restée célèbre qui en dit long sur sa pensée militaire : « Pressé fortement sur ma droite, mon centre cède, impossible de me mouvoir, situation excellente, j’attaque. » Mais les pertes seront très lourdes

– Après la bataille de la Marne, Foch est promu Commandant en chef Adjoint de la Zone Nord en octobre 1914. Il a pour mission de coordonner les efforts des armées françaises, du Corps Expéditionnaire Britannique de John French et de l’Armée Belge pour contenir les Allemands lors de la Course à la mer. En dépit de très lourdes pertes au sein de ses forces, Foch réussit à s’acquitter de sa mission à l’issue de la Première Bataille d’Ypres.

– En avril 1915, Joffre lui confie la tâche de conduire les offensives d’Artois dans l’espoir de percer le front allemand dans le secteur de Vimy-Carency-Souchez-Notre-Dame-de-Lorette. En dépit d’une organisation particulièrement millimétrée et du bon comportement au feu des XXe, XXIe et XXXIIIe Corps, l’offensive échoue face à une défense en profondeur allemande et en raison du manque de réserves. Foch, qui misait avec enthousiasme sur un succès, doit arrêter son offensive le 25 juin après des combats d’attrition particulièrement sanglants.
Comme l’écrit Jean-Christophe Notin, les relations entre Joffre et Foch, alors plutôt bonnes, évoluent progressivement en une forme de rivalité. On reprochera plus tard à Foch de ne pas avoir fait assez preuve de compassion envers les blessés (contrairement à Pétain, Gouraud et Degoutte, il ne visite jamais un hôpital) et d’avoir sacrifié inutilement le sang de ses soldats. Foch connaît alors une opposition larvée au sein du GQG et face aux milieux ministériels et parlementaires.
En août 1915, Foch reçoit l’ordre de conduire une nouvelle offensive en Artois, pendant qu’Edouard de Castelnau déclenchera une seconde majeure en Champagne. Pour appuyer son attaque, il réussit à convaincre le général britannique Sir John French d’attaquer dans le secteur de Loos-en-Gohelle. Les relations avec l’anglais sont alors plutôt correctes, Foch réussissant souvent à persuader son collègues des choix tactiques et stratégiques pris à Chantilly.
Néanmoins, Foch commence à faire face à deux nouvelles oppositions. Ainsi, le nouveau Ministre de la Guerre du Gouvernement Briand en remplacement de Gallieni, le Général Roques (ami et ancien camarade de promotion de Joffre à X) apprécie très peu sa conduite des opérations. Quant à Castelnau, il s’oppose à Foch sur les questions d’offensives. Les désaccord entre les deux généraux deviennent davantage criants quand il s’agit de la préparation de la Bataille de la Somme. Foch voit son dispositif du GAN privé d’effectifs d’Infanterie et d’Artillerie au profit de Verdun. Pis encore, nombre de parlementaires commencent à douter des capacités de Foch. Le Général fait même l’objet d’une campagne de presse en sa défaveur.

– Mais, comme le montre Notin, sur le plan intellectuel, Foch a évolué depuis 1914. Son enthousiasme de l’entrée en guerre et sa vision mystique des opérations sont retombés. Et le général se montre plus réaliste et plus scientifique dans son approche. Lors d’une conférence donnée à Noël 1915, il déclare : « La percée victorieuse ne peut être obtenue. […] Seule peut être conquise la zone de terrain sur laquelle l’action de l’artillerie a pu briser toutes les organisations de l’adversaire : vouloir quand l’infanterie s’arrête devant des organisations encore intactes s’obstiner à arracher un succès impossible en renforçant cette infanterie, c’est augmenter les pertes et le désordre sans qu’il soit possible d’obtenir rien de plus ». Le mathématicien qui se rend compte du manque chronique de l’Armée française en matériels et munitions en vient à ce constat : : « la guerre est une course aux armements dans la période actuelle. […] C’est une préparation à la guerre de quarante-cinq ans chez les Allemands qu’il nous faut rattraper. »

– En avril 1916, suite aux décisions de la Conférence de Chantilly, Joffre et le nouveau commandant britannique en France, Sir Douglas Haig planifient une nouvelle offensive en Picardie, sur la Somme, afin de soulager le front de Verdun et de percer les lignes allemandes de manière décisive.  Joffre confie alors à Foch le commandement des troupes françaises devant coopérer avec les Britanniques pour la percée sur la Somme. Au départ, l’offensive principale doit être confiée aux Français. Mais l’aspiration des divisions et du matériel français vers la Somme à la demande de Pétain, soutenu par Castelnau, contraint Joffre à confier le gros de l’attaque aux Britanniques. D’abord planifiée pour fin juin, l’offensive est reculée au 30 juin-1er juillet en raison du temps pluvieux. Les Français doivent percer dans la région de Péronne (au sud de la rive gauche de la Somme), tandis que les Britanniques doivent attaquer au nord du fleuve (secteur de Thiepval). Foch aligne alors la VIe Armée du très bon Général Émile Fayolle et la Xe Armée de Joseph Micheler. Les Français déclenchent leur offensive au début du mois de Juillet. En dépit, de pertes particulièrement sanglantes, les Français forment une hernie de vingt kilomètres de profondeur dans les lignes de la II. Armee allemande de von Below. La tenue au feu des Français est plutôt bonne. La VIe Armée de Fayolle et réussit à progresser notablement sur le Plateau de Santerre, tandis que la Xe Armée de Micheler progresse sur Flaucourt. Foch croit la percée possible et demande à Haig de lancer le maximum de ses forces au nord-est de Pozières. Malheureusement, le manque de réserves et les pertes catastrophiques des britanniques obligent Haig à arrêter son offensive début août et Foch doit s’en tenir aux positions acquises, ce qui n’est pas sans le mettre dans une colère noire. La conduite coûteuse des opérations de 1915 et 1916 valent à Foch d’être mis à l’écart par Aristide Briand. Le Général Louis Franchet d’Espèrey, alors commandant de la Ve Armée, le remplace alors à la tête du Groupe d’Armées du Nord.

– Pendant quelques mois donc, Foch reste sans commandement. Mais la disgrâce de Nivelle suite au désastre du Chemin des Dames lui permet de revenir sur le devant de la scène. Tout d’abord, en 1917, il préside la Commission qui est en charge d’étudier les causes de l’échec du Chemin des Dames. Seulement, on va lui reprocher de faire preuve « d’indulgence », « de favoritisme » et « d’esprit de clans ». En octobre-novembre 1917, il est est envoyé brièvement au sein d’une mission militaire interalliée en Italie pour aider à la réorganisation de l’Armée Royale après le désastre de Caporetto.

– En mars 1918, alors que les Alliés doivent contenir les offensives de Ludendorf en Picardie et en Flandres, la Conférence de Doullens qui réunit les représentants des gouvernements et des armées alliées désigne Ferdinand Foch comme Chef d’État-major Général (autrement dit Généralissime) des Armées Alliées lors de la Conférence de Doullens. Il a alors la charge de coordonner les efforts des armées alliées avec Philippe Pétain (France), Haig (Grande-Bretagne) et Pershing (Etats-Unis). Notons que la nomination de Foch à ce poste a été appuyée par Clémenceau. Mais s’il ne va pas démontrer les qualités d’un stratège hors-normes, Foch se démontrer un très grand talent de diplomate pour diriger cette coalition d’alliés. La tâche n’est pas aisée car Pétain s’oppose souvent à Douglas Haig sur la stratégie à adopter et le Français n’a nullement confiance en son collègue britannique soutenu par le Gouvernement de Lloyd-George. En revanche, en septembre 1918, il accepte la création d’une armée essentiellement américaine (Ist US Army) commandée par Pershing. Et ce, en dépit des récriminations de Pétain qui préférerait voir les divisions américaines intégrées dans le dispositif français.
Le nouveau Généralissime coordonne avec talent les différentes opérations alliées de l’année 1918. Il a aussi le mérite de laisser à ses brillants subordonnés (Pétain et Fayolle en tête) une autonomie opérationnelle qui ne fera pas défaut.
En juillet 1918, Foch arrête l’offensive allemande en Champagne avant de passer à la contre-attaque qui se déroule presque parfaitement. Le 6 août 1918, il reçoit son bâton de Maréchal de France. Il est élu le même jour à l’Académie Française et y entrera en 1920. Le 11 novembre 1918, il préside la tenue l’Armistice de Rethondes en forêt de Compiègne, aux côtés des Britanniques.

– En 1919, il est nommé Président du Conseil Supérieur de la Guerre, poste qu’il occupe jusqu’à son décès. Siègent alors dans cette instance les Maréchaux Pétain et Joffre, comme les Généraux Fayolle, Degoutte, Maistre, Gouraud, Debeney, Humbert, Buat et de Boishoudy. Dès 1920, il appuie l’idée de maintenir la Rhénanie sous occupation française et de créer des États tampons pour maintenir la sécurité de la France dans le nouvel ordre européen. Toutefois, il est resté critique quant à la signature du Traité de Versailles. Il dira à ce sujet : « ce n’est pas une paix, c’est un armistice de 20 ans ». Edmond Buat rapporte combien Foch vient à s’opposer à Clémenceau sur le cas de la Rhénanie. Le Maréchal met les forces basées en Rhénanie (commandées par Fayolle et Mangin) en alerte, en vue de marcher sur plusieurs grandes villes allemandes. Mais l’ordre n’arrive pas, le Président du Conseil ddevant

– Le Maréchal Ferdinand Foch succombe à une syncope cardiaque au matin du 20 mars 1929, à l’Hôtel de Noirmoutier à Paris, après un dernier « allons-y ! ».
Ses obsèques nationales ont lieu à Notre-Dame de Paris en présence d’une foule immense. Il est inhumé ensuite aux Invalides.

– En matière d’historiographie, Ferdinand Foch a fait l’objet d’une véritable hagiographie qui en faisait un héros national quasi-intouchable, au détriment d’autres  généraux français moins connus (Fayolle, Maistre, Degoutte, Gouraud, Debeney, Humbert, Franchet d’Esperey…) qui le méritaient tout autant. Cependant, depuis une dizaine d’année, l’historiographie militaire remet en cause les choix stratégiques et tactiques de Foch des années d’avant-guerre et pour la période 1914-1916. Mais comme le dit bien J-Ch. Notin, si l’on peut critiquer les options prises par Foch et se montrer mesuré, il ne faut pas non plus renier le fait qu’il fut l’un des principaux artisans de la victoire de 1918.

Lire :
– NOTIN Jean-Christophe : Foch, Perrin, Paris
– BACH Général André : « Foch n’est pas un stratège ! » in « Guerres & Histoire » N°27, Oct-Nov. 2015
– KEEGAN John : La Première Guerre mondiale, Perrin, Paris

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