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Histoire & Culture

Histoire & Culture

Vins de Corse – Le Patrimonio

by adminfhesp 19 septembre 2014

Avec les Vins de Corse (Bastia, Ajaccio, Sartène) et les Muscat du Cap Corse, Patrimonio est la troisième appellation connue (et reconnue) de l’Île de Beauté.Mais elle est aussi la première reconnue (1968).
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Le vignoble de Patrimonio se situe au nord de l’île de Beauté et s’étend à l’est de Bastia dans un amphithéâtre sis à la base du Cap Corse, surplombant le Golfe de Saint-Florent. Il recouvre une superficie de 418 hectares – dont les communes de Patrimonio, Barbaggio, Poggio d’Oletta, Oleta, ainsi que Pietro di Tenda. Et cela pour une production équivalent à 16 140 hectolitres par an.
Les vignes de Patrimonio bénéficient à la fois d’un fort ensoleillement, de températures méditerranéennes mais aussi de vents qui apportent des atouts supplémentaires au développement de la vigne. L’autre atout majeur réside dans les sols argilo-calcaires et caillouteux de très bonne qualité.

Les cépages utilisés sont à quelques variantes près, identiques à ceux utilisés pour la production des autres vins corses même si on privilégie le Niellucciu pour les rouges qui s’avèrent particulièrement somptueux quand ils arrivent à maturité.

1 – LES ROUGES

Produits majoritairement à base de Nielluciu (60 à 90 %) avec ajout de Grenache, de Sciaccarellu et de Mourvèdre, les Patrimonio rouges peuvent vieillir cinq ans. Leur robe soutenue délivre un rubis profond qui révèle déjà de la puissance. Ses arômes se composent de notes épicées et fruitées (framboise et cassis), ainsi que de touches animales. En bouche, ils se montrent bien charpentés mais plus amples après quatre années de vieillissement.
On les sert volontiers sur de la tarte au brocciu, de la viande en daube, de la gardiane d’agneau, du gibier, des civets, de la cuisine méditerranéenne (à base d’agneau) ou exotique, du gigot, de la dinde farcie à l’italienne et du fromage (brocciu, tome corse).

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2 – LES BLANCS

Dotés d’une forte intensité aromatique grâce à leur vinification à partir du Vermentinu (malvoisie de Corse) à hauteur de 90 %, les Patrimonio blancs offrent une robe assez peu colorée mais des arômes bien marqués à dominante de fruits exotiques. En bouche, ils ne se montrent pas acides, au contraire mais soyeux et gras.
On les sert frais (10-12°C) à l’apéritif, sur de la bouillabaisse, des entrées froides, de la pissaladière, du poisson en sauce et aux herbes et des fromages de chèvres frais.

domaine-giacometti-patrimonio-blanc-20103 – LES ROSES


Produits à partir de Nielluciu (majoritaire) et de Grenache, les Patrimonio rosés sont réputés parmi les meilleurs de Corse. Le Nielluciu leur donne une robe soutenue. Leurs arômes délivrent des notes d’épices, de fruits printaniers, de fraise et de cerise. En bouche, ils se montrent frais et gras. A servir frais sur des entrées froides, un plat de charcuterie, des poissons grillés aux herbes, de la cuisine orientale et du fromage.

Sources :
– Dictionnaire des vins de France, Hachette, coll. Les livrets du vin
– http://www.avis-vin.lefigaro.fr
– http://www.quelvin.com

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Vins d'été : Muscat du Cap Corse

Vins d’été : Muscat du Cap Corse

Chers lecteurs, chères lectrices les vins corses n’ayant toujours pas été traités sur FHE, l’occasion était donnée compte-tenu de ce bel été 2013. Accrochées sur les terres arides et battues par les vents chauds du Cap Corse (tout au nord de l’Île de Beauté) et du Nebbio entremer, montagne et…

22 août 2013

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Les vins de Corse

Les vins de Corse

Le vignoble de l’Île-de-Beauté peut se targuer d’être parmi les plus anciens de France. Déjà, en 570 av JC, les Phocéens, Grecs d’Asie Mineure, y ont planté des ceps. Mais le vignoble que nous connaissons aujourd’hui date du XVIe siècle et a été planté par les Gênois qui possédaient l’Île.…

22 mai 2014

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3-4 octobre 1943 : Libération de la Corse

3-4 octobre 1943 : Libération de la Corse

La Corse est occupée le 11 novembre 1942 par les forces germano-italiennes, suite au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord. Mais les Allemands y stationnent peu de forces – notons tout de même la présence notable de la SS-Sturmbrigade                    « Reichsführer…

3 octobre 2013

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19 septembre 2014
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Histoire & Culture

4 juillet 1848 : Mort de François René de Chateaubriand

by adminfhesp 18 septembre 2014
Né en 1768 à Saint-Malo, François-René de Chateaubriand, fut l’un des inspirateurs du courant romantique, auteur des Mémoires d’Outre-Tombe, d’ Atala et du Génie du Christianisme.

A côté de sa carrière d’écrivain il mena une carrière politique qui le conduisit à servir Napoléon comme ambassadeur à Rome et directeur du Mercure de France avant de se rallier aux Bourbons en 1814-1815, voter la mort du Maréchal Ney et se ranger parmi les Ultraroyalistes à la Chambre.

Il fut plénipotentiaire au Congrès de Vérone qui décida d’intervenir contre l’Espagne Révolutionnaire. Il fut également Ministre des Affaires Étrangères de Louis XVIII (1823-1824) avant d’être évincé de ce poste compte-tenu de sa mésentente avec l’autre homme fort du gouvernement de la Restauration, Joseph de Villèle. Il bascule alors chez les Libéraux de la Chambre et se montre favorable à la liberté de la Presse comme à l’indépendance de la Grèce. Il abandonne toute carrière politique dès la fin du règne de Charles X.

Il est inhumé sur l’île du Grand Bé, face aux flots de la Manche, à Saint-Malo sa ville natale.

Voici la dernière page des Mémoires d’Outre-Tombe, véritable chef d’œuvre littéraire :

« Grâce à l’exorbitance de mes années, mon monument est achevé. Ce m’est un grand soulagement; je sentais quelqu’un qui me poussait; le patron de la barque sur laquelle ma place est retenue m’avertissait qu’il ne me restait qu’un moment pour monter à bord. si j’avais été le maître de Rome, je dirais comme Sylla que je finis mes Mémoires la veille même de ma mort; mais je ne conclurais pas mon récit par ces mots comme il conclut le sien: « J’ai vu en songe un de mes enfants qui me montrait Métella sa mère, et m’exhortait à venir jouir du repos dans le sein de la félicité éternelle. » Si j’eusse été Sylla, la gloire ne m’aurait jamais pu donner le repos et la félicité.

Des orages nouveaux se formeront; on croit préssentir des calamités qui l’emporteront sur les afflictions dont nous avons été comblés; déjà, pour retourner au champs de bataille, on songe à rebander ses vieilles blessures. Cependant je ne pense pas que des malheurs prochains éclatent: peuples et rois sont également recrus; des catastrophes imprévues ne fondront pas sur la France: ce qui me suivra ne sera que l’effet de la transformation générale. On touchera sans doute à des stations pénibles; le monde ne saurait changer de face (et il faut qu’il change) sans qu’il y ait douleur. Mais, encore un coup, ce ne seront points des révolutions à part; ce sera la grande révolution allant à son terme. Les scènes de demain ne me regardent plus; elles appellent d’autres peintres: à vous, messieurs.

En traçant ces derniers mots, ce 16 novembre 1841, ma fenêtre, qui donne à l’ouest sur les jardins des Missions étrangères, est ouverte: il est six heures du matin; j’aperçois la lune pâle et élargie; elle s’abaisse sur la flèche des Invalides à peine révélée par le premier rayon doré de l’Orient: on dirait que l’ancien monde finit et que le nouveau commence. Je vois les reflets d’une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil. Il ne me reste qu’à m’asseoir au bord de ma fosse, après quoi je descendrai hardiment, le Crucifix à la main, dans l’Eternité. »

Chateaubriand, fin des Mémoires d’Outre-Tombe (4ième partie, livre XII, 10, extrait)

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13 mars 1854 : Disparition du Comte Joseph de Villèle

13 mars 1854 : Disparition du Comte Joseph de Villèle

S’il fut l’une des têtes pensantes du Parti Ultra sous la Restauration, ce qui lui valut une forme d’ostracisme historique et mémoriel, Joseph de Villèle, Ministre de Louis XVIII et de Charles X fut une personnalité sans doute plus modérée qu’on ne le pense, partisan d’une politique internationale prudente et…

13 mars 2016

Dans « Grands personnages politiques »

25 mai 1510 : mort du Cardinal d'Amboise

25 mai 1510 : mort du Cardinal d’Amboise

Né en 1460 au château de Chaumont-sur-Loire au sein d’une vieille famille de la noblesse tourangelle, fils de Pierre d’Amboise et d’Anne de Bueil, le brillant Cardinal Georges d’Amboise a été considéré comme un véritable premier ministre durant le règne de Louis XII tel Richelieu (Lucien Bély). Ses frères feront…

25 mai 2013

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6 octobre 1914 : Mort du Comte Albert de Mun, combattant du Catholicisme Social

6 octobre 1914 : Mort du Comte Albert de Mun, combattant du Catholicisme Social

« Mais quelle voix ! », disait de lui Maurice Barrès pour souligner ses remarquables qualités d’orateur. Même le Socialiste anticlérical René Viviani (Président du Conseil en 1914) le qualifiait de « plus grand orateur du Parlement, égal dans la préparation et dans l’improvisation ». D’abord Légimiste, un temps boulangiste, finalement rallié à…

6 octobre 2016

Dans « 1848-1914 »

18 septembre 2014
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Histoire & Culture

Vins d’été – Le Coteaux-de-Pierrevert, blanc et rosé

by adminfhesp 17 septembre 2014

Situé non loin de Manosque dans les Alpes-de-Haute-Provence, le vignoble de Pierrevert s’étend sur 360 hectares et a vu son appellation reconnue en 1998.
Il produit des blancs, des rosés et des rouges mais nous nous intéresserons ici aux deux premières catégories, été oblige.

vin-aoc-pierrevertLes Coteaux-de-Pierrevert rosés sont produits par assemblage de Grenache noir, de Syrah, de Cinsault et de Carignan. Leur robe ondoye entre le rouge léger et le clairet, tandis que leurs arômes offrent des notes acidulées et grillées. En bouche, ils se montrent bien équilibrés entre l’acidité et le gras. On les sert volontiers à l’apéritif, sur des salades, des anchoïades, des grillades et du fromage de chèvre de Banon.

Les blancs sont issus de l’Ugni blanc, du Vermentino, du Grenache blanc, de la Clairette et de la Roussanne. Cet assemblage leur procure à la fois une belle nervosité et un certain degré d’alcool. Leur robe se montre généralement d’un pâle brillant, tandis que leurs arômes délivrent un nez franc avec des notes citronnées. En bouche, ils se révèlent à la fois acides mais ronds grâce au Grenache et fruités grâce au Vermentino.
On les sert bien frais sur des entrées froides, de l’anchoïade, du navarin de la mer, de la baudroie et du fromage de chèvre de Banon.

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Vins du Massif Central (1) : Saint-Pourçain, Côtes d’Auvergne

Vins du Massif Central (1) : Saint-Pourçain, Côtes d’Auvergne

– SAINT-POURCAIN On l’a oublié aujourd’hui mais le vin de Saint-Pourçain (Bourbonnais) était réputé à l’époque médiévale. Philippe Auguste, Saint Louis, Philippe le Bel et Charles V en dégustaient, sûrement avec intérêt (Jean de Joinville, ami, compagnon d’armes et biographe du Saint Roi ne le précise pas…). Au XIIIe siècle,…

23 novembre 2012

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Vins pour l'été - Coteaux-d'Aix-en-Provence (blanc et rosé)

Vins pour l’été – Coteaux-d’Aix-en-Provence (blanc et rosé)

– Le vignoble d’Aix-en-Provence est délimité par la Durance au nord, l’étang de Berre à l’ouest et la mer Méditerranée au sud. L’appellation a été reconnue il y a trente ans en 1985, couvre plus de 4 100 hectares et produit plus de 195 100 hectolitres par an. Ce sont…

19 juillet 2015

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Vins de Loire 4 - Les Touraine (Seconde partie)

Vins de Loire 4 – Les Touraine (Seconde partie)

* TOURAINE AZAY-LE-RIDEAU S’étendant sur 54 hectares dans la Vallée de l’Indre entre Montbazon et la Loire, le vignoble d’Azay-le-Rideau est constitué de sols composés d’argile, de calcaire et de silex. Les vignobles profitent notamment d’un climat doux. L’appellation, reconnue depuis 1939 produit des vins rosés et blancs. – LES BLANCS…

6 novembre 2013

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17 septembre 2014
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Histoire & Culture

Jean de Gassion Maréchal de France

by adminfhesp 14 septembre 2014

« Mon Ami, c’est à vous que nous devons cette victoire ! » C’est par ces mots que Louis II de Bourbon Prince de Condé remercie Jean de Gassion en lui donnant une franche accolade à Rocroi, le 19 mai 1643. Mais si la postérité attribue encore la grande victoire sur les Tercios espagnols au flamboyant et turbulent Prince, on oublie vite que Jean de Gassion en a été l’une des principales chevilles ouvrières.
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– Bien que notre personnage restât fidèle à sa Foi calviniste, c’est grâce en partie à l’Abbé de Pure que nous connaissons sa vie militaire à travers le récit « Histoire du Maréchal de Gassion ». Du Prat a quant à lui rédigé un « Portrait du Maréchal de Gassion ». On connaît aussi son histoire par l’éloge de ses vertus guerrières que fit Théophraste Renaudot dans « La Gazette » au regard de ses faits d’armes. Pour H. Devrillon, Jean de Gassion incarne bien plus la figure des Cadets de Gascogne que Cyrano de Bergerac.
Toutefois, son coreligionaire Gédéon Tallemant des Réaux est beaucoup moins indulgent à son égard dans ses « Historiettes ».
Retour donc sur l’un des plus grands militaires français de la Guerre de Trente Ans, sans doute encore trop occulté par Condé et Turenne.

– Jean III de Gassion voit le jour le 20 août 1609 à Pau au sein d’une famille de Parlementaires béarnais calvinistes. La fraterie compte sept enfants. Son frère aîné, (qui se prénomme aussi Jean) suit lui aussi une carrière de parlementaire et sera président du Parlement de Navarre, puis intendant du Béarn.
A seize ans, en 1625, Jean de Gassion s’engage au service de Charles-Emmanuel Ier le Grand Prince de Piémont. Mais il regagne vite la France pour rejoindre les troupes calvinistes de Henri II de Rohan alors en guerre contre les troupes royales. L’engagement de Gassion s’ancre alors dans l’attitude des Protestants français contestant – armes à la main si nécessaire – la montée en puissance de l’État monarchique. Nous avons peu d’informations sur cette partie de la vie de Gassion mais il est certain qu’il suit le Prince de Rohan dans les combats du Languedoc jusqu’à sa reddition après la bataille de Privas en 1629. Ensuite, Louis XIII confirme la liberté de culte pour les Protestants par l’Édit de Grâce d’Alais. Cette politique, initiée par le Cardinal de Richelieu, a pour résultat de réconcilier une majorité de Protestants et le Couronne. En revanche, les « places fortes » du Poitou, de Guyenne, de Gascogne et du Languedoc, créées par l’Édit de Nantes, sont démantelées.
Gassion décide de quitter le Royaume et va se mettre au service du Roi de Suède Gustave-Adolphe en Poméranie. A ce moment, les Suédois du « Lion du Nord » sont venus prêter main-forte aux Princes luthériens allemands contre les forces du Saint-Empire et les Bavarois catholiques. Gassion participe donc à la campagne d’Allemagne et apprend les méthodes de combats efficaces des Suédois. Il en tire un enseignement fondamental, avec l’exemple des cavaliers d’élite, les Hakkapeliitta : pour favoriser la manœuvre de cavalerie sur le champ de bataille, il faut privilégier la « cavalcade », soit la charge à l’épée et le choc frontal ou de flanc. Jean de Gassion combat donc dans les rangs suédois durant six ans. Entretemps, la France a signé une alliance avec la Suède contre la Maison d’Autriche.

– En 1635, Gassion repart en France et se met au service de la Couronne pour en devenir un loyal serviteur. Par l’Ordonnance de réforme de la Cavalerie de 1635, Louis XIII et Richelieu confient alors la réforme de cette arme à l’officier béarnais. En outre, Gassion se voit octroyé le grade de Colonel, au même titre que les officiers étrangers servant le Roi de France ; à l’inverse les officiers français sont nommés « Mestre de Camp ». Subtilité toutefois, s’il a les statuts d’un officier « étranger », Gassion commande à un Régiment « français » et en cela, répond des ordres du Général de l’armée royale et non pas du Colonel-Général de la Cavalerie étrangère qui a la charge des unités mercenaires. Gassion se retrouve donc à la tête de de 1 600 soldats (un effectif important pour l’époque), avec les appointements qu’il convient. Il dispose de pouvoirs étendu sur cette troupe, notamment ceux de Justice et d’attributions des charges. Ses seconds sont choisis selon leur expérience au sein de formations de cavalerie : de La Vilette, de La Lane et de Balthazar.

– Alors que la France doit affronter l’Espagne à ses frontières, Gassion entreprend activement de réformer la Cavalerie française pour en faire l’instrument de combat principal, alors que les Espagnols misent encore sur la solidité et la puissance de leur Infanterie avec les Tercios. Ça n’est toutefois pas la première fois que des officiers royaux tentent d’impulser un renouveau de la cavalerie royale. Ainsi, en 1632, le Maréchal de Schomberg estime que le la charge de choc n’est pas l’élément décisif. Il estime que plusieurs escadrons doivent charger violemment, pendant que d’autres attaquent au trot avec l’appui des mousquetaires. Mais il faut aussi que le Cavalerie conserve de sa cohésion durant l’attaque afin de ne pas être isolée et essouflée après une charge. C’est pour cette raison que Gassion insiste sur la discipline et l’expérience au sein de son régiment.
Plusieurs nouveaux régiments sont levés et les effectifs montés se portent à plus de 6 600 hommes.  Si l’on en croit Tallemant des Réaux, Richelieu surnomme très vite Gassion « La Guerre ».

– De 1636 à 1639, Jean de Gassion participe aux combats pour la frontière nord du Royaume (Saint-Omer, Hesdin), ainsi qu’à l’échec du siège de Dôle en Franche-Comté. Mais en 1639 toujours, les Pays normands dits de Quart-Bouillon (Avranchin) se révoltent contre l’imposition de la Gabelle à laquelle ils étaient épargnés. Une violente jacquerie, menée par Jean Quetil dit « Jean Nu-Pied », gagne ensuite les régions de Caen et de Rouen. Elle regroupe manouvriers, sauniers, artisans, laboureurs, commerçants mais aussi des petits notables, des nobles désargentés et des prêtres. Craignant que les troubles ne s’étendent à d’autres régions, Richelieu envoie Gassion mater la révolte, pendant que le Chancelier Pierre Séguier – « créature » fidèle du Cardinal – se charge de mettre au pas le Parlement de Rouen qui se retrouve déchargé de ses attributions et prérogatives. Sous les ordres de Séguier, Gassion mène une répression particulièrement féroce. Les soldats royaux sont logés dans les demeures aux frais des familles. L’Armée royale pend et exécute sans retenue dans les campagnes normandes. Finalement, à l’entrée de l’hiver 1639, toute rébellion a cessé en Normandie. En 1642, Jean de Gassion est élevé au grade de Maréchal de France par Louis XIII.

– Le 19 mai 1643, le nouveau Maréchal se trouve aux côtés du jeune Prince de Condé (qui suit ses conseils) à Rocroi face aux troupes du Comte de Fuentés. Gassion tient l’aile droite française avec une partie de l’élite de la Cavalerie (Chevau-Légers, Régiment des Gardes, Hongrois et Croates) face à l’aile gauche espagnole commandée par Don Francisco Cueva de Alburquerque. La charge que lance Gassion – Condé à ses côtés – montre toute son efficacité en culbutant l’aile gauche espagnole, ce qui permet de tourner les arrières espagnols (voir article consacré à Rocroi). C’est donc à la fin de la bataille que le Prince de Condé fait montre de sa reconnaissance envers le Maréchal. En 1644, Gassion s’empare de l’Abbaye Sainte-Colombe de Blendecques. Les combats contre les Espagnols et Impériaux continuent dans les Flandres. En 1647, Gassion assiège la cité de Lens. Il y trouve la mort le 2 octobre. La place tombera l’année suivante sous la conduite du Prince de Condé. Entretemps, le Régiment de Gassion est passé sous le commandement du Lieutenant Colonel de Vilette.
La figure de Jean de Gassion sera activement célébrée après sa mort. On l’utilisera même durant la Fronde pour souligner l’erreur temporaire que fit le Maréchal de Turenne en se ralliant un temps aux rebelles. Ainsi, dans « L’ombre du Maréchal de Gassion parlant à Monsieur de Turenne sur les affaires de ce temps », l’auteur montre la figure du second vainqueur de Rocroi comme un exemple de valeur militaire, de courage et de loyauté envers la Couronne, alors qu’à l’inverse, Turenne se fourvoie.
Source principale :
– DREVILLON Hervé : L’héroïsme à l’épreuve de l’absolutisme. L’exemple du Maréchal de Gassion, http://www.persee.fr

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19 mai 1643 : Victoire de Rocroi

19 mai 1643 : Victoire de Rocroi

Alors que la Guerre de Trente Ans entre dans sa dernière phase, l’Armée Espagnole du Roi Philippe IV part des Pays-Bas pour marcher sur Paris en descendant la vallée de l’Oise. Elle vint donc assiéger la petite citadelle de Rocroi (Comté de Sedan, aujourd’hui département des Ardennes). Peu avant de…

19 mai 2016

Dans « Grand Siècle »

27 juillet 1675 : Mort du Maréchal de Turenne lors de la victoire de Salzbach

27 juillet 1675 : Mort du Maréchal de Turenne lors de la victoire de Salzbach

Henri de la Tour d’Auvergne-Bouillon Vicomte de Turenne, Maréchal de France (né en 1611) digne et dévoué serviteur de la Couronne de France, vainqueur de Brisach, de Nördlingen, de Zusmarshausen, du Faubourg-Saint-Antoine, des Dunes, de Turckheim, de Sinsheim, d’Entzheim et de Salzbach où il fut fauché en pleine gloire militaire…

27 juillet 2016

Dans « Grand Siècle »

Maréchal Michel Ney, « le rougeaud » ou « le brave des braves » de la Moskowa

Maréchal Michel Ney, « le rougeaud » ou « le brave des braves » de la Moskowa

– Le Général Jean-Adoche Junot disait de lui : « c’est un brave homme que Ney ; c’est dommage qu’il soit ce que nous appelons un mauvais coucheur. ». Colérique, emporté, orgueilleux mais au courage et à l’intrépidité légendaires, Michel Ney reste sans conteste l’une des personnalités les plus incontournables de la Grande Armée. Même si…

7 décembre 2015

Dans « Grande Armée »

14 septembre 2014
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Histoire & Culture

Maréchal Joseph Gallieni

by adminfhesp 9 septembre 2014
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Joseph Gallieni (1849-1916)

Figure incontournable de la Coloniale comme de la Bataille de la Marne, Joseph Simon Gallieni voit le jour le 24 avril 1849 à Saint-Béat en Haute-Garonne. Son père était d’un légionnaire italien naturalisé en 1829.

Joseph suit la voie paternelle et après ses études au Prytanée de La Flèche, il entre à l’Ecole de Saint-Cyr en 1868 dans la « Promotion de Suez ». Sorti en Sous-lieutenant en 1870, il choisit l’Infanterie et se retrouve versé au
1er Régiment d’Infanterie de Marine du Colonel Brière de l’Isle qui est rattaché à la  « Division Bleue » du Général Elie de Vassoigne (2nde Brigade). Le Marsouin Joseph Gallieni combat courageusement à Bazeilles contre les Prussiens, puis sur les Hauts-de-Meuse. Blessé et fait prisonnier, il passe plusieurs mois de captivité en Allemagne et revient en France en mars 1871.

– Resté dans la Coloniale, Gallieni est affecté au 2nd RIMA sur l’Île de la Réunion. Promu Lieutenant en 1873, il fait un passage en Métropole avant de rejoindre le Sénégal, colonie pacifiée quelques années auparavant grâce aux efforts du Général Faidherbe. Commandant la garnison de Thiès, il mène des missions d’exploration en amont du Fleuve Sénégal tout en nouant des liens avec les chefs de tribus des rives. Officier, Gallieni se montre aussi diplomate.
Capitaine en 1878, il continue ses missions d’exploration le long du Mali et du Niger. Les territoires qu’il visite seront bientôt érigés en protectorats français. En 1881, Galliéni rentre en Métropole et est promu Chef de Bataillon. Il passe ensuite cinq années en garnisons à Toulon et en Martinique. Il retrouve le Sénégal en 1886 comme Commandant Supérieur du Haut-Fleuve, puis du Soudant Français où il s’efforce de rétablir l’ordre face aux tribus et aux pillards venus du Sahara. Breveté de l’Ecole de Guerre en 1888 avec la mention « très bien », il est promu Colonel et reçoit une nouvelle affectation ; cette fois à l’Etat-major des Troupes d’Infanterie de Marine.
Le Colonel Galliéni est ensuite envoyé au Tonkin à la tête de la Seconde Division Militaire du Territoire. Tout en menant des opérations de pacification, il s’efforce d’y organiser la structure de l’administration coloniale. Il se montre franchement partisan de la « politique des races » ou de la « tâche d’huile » visant à « diviser pour régner » : « Frapper à la tête et rassurer la masse égarée par des conseils perfides et des affirmations calomnieuses, tout le secret d’une pacification est dans ces deux termes. En somme, toute action politique dans la colonie doit consister à discerner et mettre à profit les éléments locaux utilisables, à neutraliser et détruire les éléments locaux non utilisables. » Au Tonkin, il fait la connaissance d’un jeune officier lorrain qui devient l’un de ses principaux collaborateurs ; Hubert Lyautey.

– En 1896, promu Général de Brigade, Joseph Galliéni est nommé Gouverneur Général de Madagascar et reçoit le commandement des forces de pacification de la Grande Île, en remplacement du Général Laroche. Partisan de la manière forte, Galliéni réprime brutalement la résistance malgache et force la Reine Ranavalona III à abdiquer le 27 février 1897. La Grande Île devient alors une colonie française à part entière. Galliéni ordonne aussi d’exécuter le Prince Ratsmamanga, le Ministre Rainandrianampandry et plusieurs officiers royaux. D’autre part, s’inspirant des méthodes du Maréchal Suchet en Arragon entre 1808 et 1813, comme celles du Général Bugeaud en Algérie, Galliéni et Lyautey mène une campagne de contre-insurrection visant à impressionner les indigènes par la force, tout en cherchant à capter leur confiance par le développement du pays. Ainsi, parallèlement aux opérations militaires, souvent musclées, Galliéni développe cependant une entreprise d’enseignement et de développement des infrastructures (hôpitaux, chemins de fer). Son collègue Joseph Joffre notamment, aménage le port de Duego Suarez au nord de Madagascar. Ses méthodes de contre-insurrection feront foi à l’époque contemporaine et inspireront David Galula.
Galliéni fait aussi en sorte que la nouvelle administration coloniale connaisse le pays à fond. Reprenant aussi sa politique des races initiée au Tonkin, il effectue un recensement ethnique et anthropologique afin d’organiser l’administration de la Colonie selon les séparations et frontières ethniques.

– Pour son action à  Madagascar, Joseph Galliéni est promu Général de Division. Rentré en France en 1905, il est nommé Gouverneur Militaire de Lyon et se voit remettre la Grand-Croix de la Légion d’Honneur. Membre du Conseil Supérieur de la Guerre en 1908, membre du Conseil Supérieur de Défense Nationale en 1911, le Gouvernement lui propose de devenir Commandant en Chef de l’Armée française. Mais pressant la retraite proche et arguant d’une santé de plus en plus fragile, Galliéni décline l’offre et le Commandement échoit au « taiseux » Joffre.

– Au tout début de la Grande Guerre, alors qu’il est retiré du service, Galliéni est rappelé d’urgence par le Gouvernement Viviani. Ayant perdu la « Bataille des Frontières », l’Armée Française recule le long de l’Ourcq et de la Marne, alors que Paris est menacée par l’avance des I. et II. Armeen  allemandes. Galliéni prend son commandement le 3 septembre et organise très énergiquement la défense de la capitale en mobilisant toutes les troupes dont il dispose et fait dresser des fortifications improvisées sur les accès nord de la Cité. A côté de sa mission militaire, il prend aussi en charge l’administration – avec l’aide d’un Cabinet civil, le ravitaillement, les transports (automobiles et hippomobiles), les infrastructures et même la presse. Sa contribution défensive, permet alors d’alléger les poids de la mission de la VIe Armée de Michel Maunoury qui défend le Canal de l’Ourcq. C’est aussi Galliéni qui fait monter toute le 7e Brigade de Félineau (accourue épuisée de Lorraine avec des pertes) sur 600 taxis parisien pour l’envoyer combler une brèche entre l’aile droite de la VIe Armée et l’aile gauche de la Ve Armée de Franchet d’Esperey le long du Canal de l’Ourcq dans l’Oise. La légende des Taxis de la Marne est née (cf. J-Cl. Delhez in Guerres & Histoire). Mais finalement, le 12 septembre, les Français remportent la Bataille de la Marne, mettant Paris définitivement à l’abri des armées allemandes.

– Auréolé de prestige, Galliéni est néanmoins écarté des opérations par Joffre. En revanche, en 1915, Aristide Briand l’appelle pour prendre la tête du Ministère de la Guerre. Il va même conseiller sans détour au Gouvernement de prendre Edouard de Castelneau comme chef d’Etat-major mais on ne l’écoutera pas. Au début 1916, il critique vigoureusement les options prises par Joffre pour la défense de Verdun. Témoin des intrigues et des jeux politiques qui le dépassent et lui laissent un goût amer, victime d’un cancer de la prostate, Galliéni démissionne de son poste et par en repos. Il s’éteint le 27 mai 1916 à Versailles.
Il sera inhumé à Saint-Raphaël et sera élevé à la dignité de Maréchal de France à titre posthume en 1921.

Lire :
– MICHEL Marc : Galliéni, Paris, Fayard

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Général Pierre Roques, « père » de l’aéronautique militaire française

Général Pierre Roques, « père » de l’aéronautique militaire française

Issu d’une famille modeste du Languedoc, Pierre Auguste Roques voit le jour le 28 décembre 1856 à Marseillan près de Montpellier. Remarqué pour sa vive intelligence, il bénéficie d’une bourse d’étude qui lui permet de préparer le concours à l’École Polytechnique. L’ayant intégrée, il fera la connaissance d’un certain Joseph…

26 février 2014

Dans « Non classé »

Jean-Baptiste Marchand

Jean-Baptiste Marchand

Cet officier français reste toujours attaché à la déconvenue de Fachoda mais sa carrière militaire en somme toute honorable qu’il a menée, en particulier durant la Grande Guerre restée occultée. Preuve en est que cet officier a cumulé cinq blessures durant ses années de service. – Fils d’un menuisier bressan,…

13 janvier 2016

Dans « 1870-1914 »

6 septembre 1914 : victoire défensive de la Marne

6 septembre 1914 : victoire défensive de la Marne

Pour expliquer la situation sur la Marne au début de septembre 1914, il faut effectuer un retour un bref en arrière. A la fin de l’été 1914, l’application du Plan XVII par l’Etat-major Français a échoué lors de la « Bataille des Frontières » les offensives en série en Haute-Alsace, en Meurthe et en…

6 septembre 2016

Dans « Grande Guerre »

9 septembre 2014
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Histoire & Culture

Abel Servien : diplomate de Louis XIII et Louis XIV

by adminfhesp 7 septembre 2014

Injustement passé dans l’oubli, Abel Servien, Comte de la Roche-aux-Aubiers, Seigneur de Sablé et de Bois-Dauphin voit le jour à Biviers au sein de la noblesse parlementaire du Dauphiné.

D’abord Procureur du Parlement de Grenoble, il devient ensuite Maître des Requêtes de l’Hôtel du Roi. Devenant l’une des « créatures » du Cardinal de Richelieu qu’il sert avec fidélité, Servien est envoyé en inspection en Guyenne. Reconnu pour ses qualités d’administrateur et de négociateur, Louis XIII le nomme Intendant de la province.
Après avoir accompagné Louis XIII en Italie lors de la Guerre de Mantoue, il est nommé Intendant de l’Armée d’Italie, puis Gouverneur de la Place de Pignerol. C’est lors de son séjour dans le Piémont qu’il rencontre Giulio Mazarini avec lequel il se lie d’amitié. C’est notamment grâce à Servien que le Cardinal Sicilien va rencontrer Richelieu. Abel Servien négociera les deux Traités de Chérasco (1631) avec le Duc de Savoie et la Maison de Habsbourg-Autriche.

Nommé ensuite Secrétaire d’État à la Guerre (après une courte période à la présidence du Parlement de Bordeaux), il appose sa signature à côté de celle du Roi sur la déclaration de Guerre à l’Espagne. Mais victime de l’animosité que son ascension politique suscite auprès de Claude Bouthillier de Chavigny (Affaires Etrangères) et Claude de Bullion (Finances) – autres « Créatures » de Richelieu – et de sa mésentente avec le Père Joseph « L’Eminence grise » du Cardinal, Abel Servien doit s’exiler en Anjou sur ordre du Cardinal pour soupçons de malversations. Richelieu qui l’appréciait pourtant, avait décidé de le sacrifier politiquement afin de conserver la cohésion du Conseil dans une période militaire difficile. Le Cardinal dira que  « son éloignement de la Cour n’était pas pour avoir desservi l’État ».

Abel Servien revient aux affaires après la mort de Richelieu et de Louis XIII. Avec Claude de Mesme Comte d’Avaux il est plénipotentiaire principal pour négocier au nom du Roi de France les Traités de Westphalie mettant fin à la Guerre de Trente Ans ; de laquelle la France sort victorieuse militairement et politiquement.
Pendant la Fronde, il reste entièrement fidèle à Anne d’Autriche et à son ami Mazarin. Il sera même qualifié par certains historiens et mémorialistes comme le Premier des anti-frondeurs.

En 1653, Mazarin le nomme aux côtés du Chancelier Pierre Séguier (autre grand fidèle de Richelieu) dans un Ministère étroit et lui confie la Surintendance des Finances. Mais il doit bientôt s’éclipser au profit de l’ambitieux Nicolas Fouquet.

Il se retire à Meudon où il consacre les six dernières années de sa vie et sa fortune personnelle à la restauration du Château de Meudon, ancienne propriété de la Famille de Guise, qui n’existe plus aujourd’hui. Il y meurt de la maladie de pierre le 17 février 1659.
Il était aussi l’oncle d’Hugues de Lionne, futur grand Secrétaire d’État de Louis XIV.

 

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Richelieu : L'Homme Rouge au service de l'Etat

Richelieu : L’Homme Rouge au service de l’Etat

Le 4 décembre 1642 , épuisé et gravement malade, Son Éminence Armand Jean du Plessis Cardinal de Richelieu, Duc et Pair de France s’éteint à Paris après avoir prononcé ces mots : « Je n’ai d’autres ennemis que ceux de l’Etat » – En somme, pour reprendre les mots du défunt Philippe Erlanger, le Cardinal…

4 décembre 2016

Dans « De Henri IV à Louis XVI »

9 mars 1661 : Disparition du Cardinal Jules Mazarin

9 mars 1661 : Disparition du Cardinal Jules Mazarin

Né le 14 juillet 1602 à Pescina dans les Abruzzes au sein d’une famille aux origines modestes, Jules Mazarin va gravir les échelons de la diplomatie pontificale grâce à son intelligence, son aisance intellectuelle et son obstination, sans jamais avoir reçu le sacrement de l’Ordination. – Pendant la Guerre de…

9 mars 2016

Dans « De Henri IV à Louis XVI »

14 juin 1636 : Mort du Maréchal Jean de Toiras

14 juin 1636 : Mort du Maréchal Jean de Toiras

Jean de Saint-Bonnet de Toiras (ou Thoiras) est né le 1er mars 1585 à Saint-Jean-de-Gardonnenque (Gard). Gentilhomme calviniste, il commence sa carrière des armes sous Henri IV avant de servir Louis XIII. Pendant le siège de La Rochelle, Toiras défend l’ïle de Ré face aux assauts du Duc George Villers…

14 juin 2016

Dans « Grand Siècle »

7 septembre 2014
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Histoire & Culture

22 mars 1421 : Victoire franco écossaise de Baugé

by adminfhesp 4 septembre 2014
– En 1421, sous l’impulsion d’Yolande d’Aragon, Charles VII s’appuie sur les clauses de l’ Auld Alliance avec le Royaume d’Écosse et fait voter un impôt par le Parlement de Toulouse (États du Languedoc) pour relancer la guerre contre le Roi d’Angleterre Henri V. Jacques Ier d’Écosse consent alors à fournir un contingent à l’allié français et ses hommes d’armes écossais sont acheminés par navires jusqu’à La Rochelle.

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– Les 5 000 Franco-Ecossais ont pour chefs John Stuart de Buchan,
John Stuart de Darnley, Archibald de Douglas
et le Maréchal Gilbert III Motier de La Fayette contre les Anglais du Duc.En face, les Anglais menés par Thomas Duc de Clarence (frère d’Henri V de Lancastre) tentent sans succès de s’emparer d’Angers. Cependant, le Duc apprend qu’une troupe française menée par un certain Jehan (ou Guérin) des Fontaines Capitaine du Mans s’approche du Vieil-Baugé pour rallier l’Ost de Buchan et de La Fayette.

– Imprudemment, Clarence donne ordre à ses hommes d’armes de se mettre en marche en pleine nuit. Les Anglais arrivent alors au pont du Vieil-Baugé, situé dans un vallon mais ils ont la mauvaise surprise de découvrir que des Fontaines garde très bien le pont. La surprise ne pouvant jouer, Clarence décide donc de se replier sur Angers. Mais c’est pour tomber tout droit sur les Franco-Ecossais qui l’attendent. Le combat s’engage alors et les Anglais sont rapidement écrasés.

Henri V de Lancastre devra donc déplorer mort du Duc de Clarence son frère, du Comte de Suffolk, du Baron de Ros, ainsi que des Comtes de Hundington, Exeter et Somerset. En outre, selon les chroniques de l’époque, 1 500 corps sans vie d’anglais jonchaient le sol.

– Les chroniques françaises de l’époque fêteront la victoire de Baugé comme la revanche d’Azincourt. Elle a aussi comme vertu de soulager Yolande d’Aragon qui voit ses possessions d’Anjou mises à l’abri des incursions anglaises.

Lire :
– FAVIER Jean : La Guerre de Cent Ans, Fayard, Paris
– MINOIS Georges : Charles VII, Perrin, Paris
– http ://www.chfranc.fr

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22 juillet 1461 : Mort de Charles VII dit le Victorieux

22 juillet 1461 : Mort de Charles VII dit le Victorieux

Souverain passé à la postérité comme étant le « Petit Roi de Bourges qui a trahi Jehanne d’Arc » , dénigré par les historiens de la IIIe République, il apparaît très souvent comme un monarque effacé sinon insignifiant, coincé avec son père Charles VI le Fou entre les grands règnes…

22 juillet 2016

Dans « Bas Moyen-Âge et Guerre de Cent Ans »

Jehan Poton de Xaintrailles, compagnon de Sainte Jehanne d'Arc

Jehan Poton de Xaintrailles, compagnon de Sainte Jehanne d’Arc

Personnage lié à l’épopée de Sainte Jehanne d’Arc et en particulier à Etienne de Vignoles dit « La Hire », Jehan Poton de Xaintrailles (ou Saintrailles) reste toutefois assez méconnu. On peut dire, tout comme « La Hire », il représente les derniers feux des chefs de compagnies médiévales avant l’avènement de la…

7 octobre 2016

Dans « Epoque médiévale »

23 octobre 1295 : Phillippe le Bel et Jean de Balliol signent la Grand Auld Alliance

23 octobre 1295 : Phillippe le Bel et Jean de Balliol signent la Grand Auld Alliance

Ce traité d’alliance qui a marqué les relations franco-écossaises durant l’Époque Médiévale. Stratégique, elle était conçue pour encastrer l’Angleterre entre deux royaumes qui lui étaient hostiles. – La Grand Auld Alliance devait être scellée par le mariage de Jehanne de Valois (nièce de Philippe le Bel) et d’Edouard de Bailliol,…

23 octobre 2015

Dans « Non classé »

4 septembre 2014
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Histoire & Culture

Chroniques de la Grande Guerre : La mobilisation allemande

by adminfhesp 1 septembre 2014

– Dans son ouvrage « La Guerre d’aujourd’hui » (« Vom heutigen Kriege ») où il défend une conception agressive de la manière de mener une guerre, le Général allemand Friedrich von Bernhardi explique en commentant la stratégie du Plan Schlieffen s’appuyant sur la rapidité des opérations : «  le parti qui a fini sa mobilisation le plus tôt et qui peut commencer sa concentration et ses opérations avant l’autre, a un avantage certain ».
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– Ainsi donc, la mobilisation allemande est fondée sur un processus rationnel qui doit permettre au IInd Reich de concentrer un maximum de forces à l’ouest et à l’est en vue démarrer son offensive contre la France fondée sur la rapidité et la puissance de feu. Et ce, avant de pouvoir se retourner contre la Russie dès lors que l’Armée française aura été anéantie.

– Du coup, la mobilisation allemande a été pensée dès la fin du XIXe siècle par le Grand Etat-Major Impérial dès lors que la France s’était fermement alliée à la Russie, menaçant ainsi le Reich sur ses frontières occidentales (Alsace-Lorraine) et orientales (Prusse-Orientale, Silésie). Sa mise au point a été d’autant plus facilitée avec l’éloignement du Gross-Admiral Alfred von Schlieffen et la reprise en main de l’appareil militaire impérial par les terriens (von Moltke et Ludendorf).

1 – LES MOYENS HUMAINS ET LEUR ORGANISATION

– Comme nous l’avons dit dans l’article consacré à l’Infanterie allemande, tout comme sa future adversaire française, l’Armée allemande compte une armée d’active (Kaisersheer) qui rassemble environ 840 000 hommes grâce à l’extension des effectifs par le Reichstag en 1911-1912 ; extension souhaitée par Erich Ludendorf et approuvée par le Kaiser. A côté de cette Kaisersheer, on compte l’Armée de Réserve (Ersatz-Armee) et les réservistes de la Landwehr, soit les jeunes allemands ayant accompli leur service militaire. En tout, Guillaume II et le Grand Etat-Major pourront appeler plus de 3,7 millions de soldats en août 1914.

– La mobilisation allemande se fait par conscription militaire (Wehrkreise), quelque peu à l’exemple des Régions Militaires françaises. Chacune de ces Wehrkreise lève un Korps, soit 22 sur l’esnemble du territoire du Reich. En voici le détail :

– Preussens-Garde (Berlin)
– I. Korps (Prusse-Orientale / Königsberg)
– II. Korps (Poméranie / Stettin)
– III. Korps (Brandebourg / Berlin)
– IV. Korps (Saxe / Magdebourg)
– V. Korps (Posen)
– VI. Korps (Silésie / Breslau)
– VII. Korps (Westphalie / Munster)
– VIII. Korps (Royaume du Rhin / Coblence)
– IX. Korps (Mecklembourg – Schleswig-Holstein / Altona)
– X. Korps (Hanovre)
– XI. Korps (Thuringe / Cassel)
– XII. Korps (Dresde)
– XIII. Korps (Wurtemberg / Stuttgart)
– XIV. Korps (Bade / Karlsruhe)
– XV. Korps (Alsace / Strasbourg)
– XVI. Korps (Lorraine / Metz)
– XVII. Korps (Prusse Occidentale / Dantzig)
– XVIII. Korps (Hesse-Nassau / Francfort)
– XIX. Korps (Saxe Royale / Leipzig)
– XX. Korps (Prusse Orientale)
– XXI. Korps (Bavière Rhénane / Sarrebrück)

– I. Bayerisches-Korps (Royaume de Bavière / Munich)
– II. Bayerisches-Korps (Royaume de Bavière / Wurzbourg)
– III. Bayerisches-Korps (Royaume de Bavière / Nuremberg)

–  Dans le détail, l’Armée de Guillaume II compte 25 Corps (Korps) d’active (Prussiens, Saxons, Badois et Wurtembergeois), 3 Corps Royaux Bavarois, le Preussen-Gardes-Korps (Garde Prussienne) et 21 Corps de Réserve. Ces forces de réserve se partagent en 18 Corps de Réserve Prussiens, Saxons, Badois et Wurtembergeois, 2 Corps de Réserve Bavarois et le Corps de Réserve de la Garde. Le tout représente 1,9 million d’hommes. C’est donc 1,4 millions d’hommes issus de l’Armée que von Moltke va lancer contre la France (entre la Sambre et la Meuse) et contre la Belgique dans les premières semaines de la Guerre.

– En comparaison, la France ne pourra aligner que 21 Corps d’Armée à sa mobilisation (active et éléments de réserve) mais ils n’auront pas à combattre sur deux fronts opposés. A Noël 1914, le Grand Etat-Major impérial aura formé 27 Corps supplémentaires portant ainsi leur nombre à 73.

 


2 – LE RÔLE PRÉPONDÉRANT DES CHEMINS DE FER

– L’intégration des composantes technique et industrielle n’est pas nouvelle dans la pensée militaire allemande. Elle a été remarquablement mise au point et testée par Helmut von Moltke l’Ancien lors de la guerre contre la France. Depuis, la Kaisersheer a continué de développer ce point technique en dépit de la décentralisation des chemins de fer (chaque Land finance et développe son propre réseau). Du coup, cela va amener l’Etat impérial à centraliser progressivement les réseaux ferrés allemands afin d’aboutir à une uniformisation des moyens de construction. Déjà en 1880,  von Moltke l’Ancien déclarait : « Il est hors de doute que l’incorporation des grands réseaux à l’Etat est un trait désirable en ce qui concerne les intérêts de l’Armée ».

– Jusqu’en 1885, Otto von Bismarck réussit à racheter presque tout l’ensemble des chemins de fer du Royaume de Prusse, faisant ainsi disparaître les grandes compagnies privées qui régnaient sans partage sur cette partie de l’Allemagne. Mais le Chancelier échoue à racheter les compagnies privées des autres Länder et il faut attendre 1909 pour voir l’Administration impériale acquérir le dernier grand réseau privé, celui du Palatinat… acheté alors par le Royaume de Bavière.

– Il n’empêche qu’en 1908, le IInd Reich dispose de 34 028 lignes de chemin de fer principales contre 23 316 km de lignes secondaires. Bien entendu, c’est l’Administration de l’Empereur qui fixe les normes de construction et l’agencement – avec la coopération de l’Armée – pendant que la Deutsches-Reichsbahn-Verband (l’Association des chemins de fer allemands) contribue puissamment à l’accroissement de l’usage militaire des voies ferrées. Les plans des transports et les directives d’aménagements ont été consignés dans le décret impérial du 18 janvier 1899.

– Enfin, le Grand Etat-Major impérial se dote d’une Reichsbahnes-Abteilung (Section des chemins de fer) et crée aussi des Bureaux de commandement des lignes et des gares qui interragissent avec l’administration civile des chemins de fer (Office Impérial des chemins de fer). La coopération est d’ailleurs très importante pour ce qui concerne l’horaire militaire lors de la mobilisation, l’établissement des plans de transports nombreux et complexes (hommes, équipements, canons, animaux, fourrage, ravitaillement) et la sécurité du trafic qui fait de grands progrès jusqu’en 1914.

– Du point de vue des chiffres, les résultats sont clairement impressionnant : en 1910, le Reich peut compter sur 533 810 wagons de marchandises, tandis qu’en 1913, 62 692 kilomètres de lignes ferrées sont disponibles sur l’ensemble du territoire. En comparaison, la France s’appuie sur 51 000 km (pays alors plus vaste que l’Allemagne), la Russie  61 861 (ce qui est disproportionné en comparaison du territoire) et l’Empire d’Autriche-Hongrie 45 452. Il es important aussi de bien noter que le massif de l’Eifel (ouest), pauvre en voies ferrées avant la guerre, a vu naître un important réseau sur son sol, tout simplement parce que cette région est située non loin du Land d’Elsass-Lothringen (Alsace et Lorraine) que les Français menacent directement avec les rives du Rhin et de la Moselle.
Enfin, un personnel pléthorique de 700 000 agents de gare et de voies ferrées permet à cette mécanique de fonctionner.

– Du point de vue des chiffres, il faut généralement 118 trains pour transporter un Corps d’Armée et 130 s’il compte un Bataillon d’Artillerie. La circulation de 118 trains implique un débit de 3 jours sur une ligne à 2 voies, soit 6 jours pour 2 Corps d’Armée. Ce qui faisait que le second ne pouvait être opérationnel en même temps que le premier déployé.

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3 – CONCENTRATION DES FORCES EN AOÛT
1914

1 – Le 26 juillet, suite à la déclaration de mobilisation générale de la Serbie, le Grand Etat-Major déclenche les mesures préparatoires de concentration. Les permissionnaires sont rappelés dans la soirée et les troupes d’active ou de conscrits alors en exercice sont renvoyés dans leurs casernes et garnison.

2 – Le 27 s’opèrent les opérations locales de mobilisation, de réquisition des approvisionnements, ainsi que de l’envoi des troupes de couverture aux avant-postes des frontières belge, française et russe. Aussi, des barrages sont installés sur les routes frontalières et la censure télégraphique est mise en place. Les troupes de couverture sont aussi mises en alerte avant de recevoir leur ordre de marche vers les frontières de l’Empire.

3 – Le 28, les troupes de couverture sont acheminées vers leurs secteurs frontaliers prédéfinis pendant que les réservistes sont rappelés. On procède aussi à la réquisition de véhicules civils (automobiles et véhicules hippomobiles).

4 – Du 29 au 30 ; les ponts frontaliers sont gardés pendant, les voies ferrées situées non loin de la frontière française sont détruites et des patrouilles à cheval circulent le long de la frontière.  D’autre part, un Conseil Suprême de guerre se réunit à Potsdam.

5 – Dans la nui du 31 juillet, Guillaume II décrète le Kriegsgefahrzustand (littéralement L’état de menace de guerre) conformément à l’Article 68 de la Constitution Impériale. Un décret similaire est pris pour le Royaume de Bavière.
Ainsi, l’Armée prend toutes les mesures qui s’imposent à la frontière pour les voies ferrées, la restriction du service postal, télégraphique et de la circulation ferroviaire au profit des troupes.

6 – 4 août, avec les déclarations de guerre adressées à Paris et Saint-Pétersbourg, l’Armée allemande achève sa mobilisation. Les transports de concentration de l’Armée d’Active s’achèvent pour les Corps de Couverture (VIII, XIV, XV, XVI et XXI) et pour les les VII, XI et XVIII. A l’est de Thionville et de Metz, on assiste à une concentration de 300 000 fantassins, artilleurs, cavaliers, soldats du Génie et autres.

6 – Le 15 août, les Allemands ont achevé leur concentration générale. Une Angriffs-Armee (Armée d’attaque) appelée sinon « Armée de la Meuse » et placée sous le commandement d’Otto von Emmich se masse non loin de Liège avant de se dédoubler en les I. et II. Armee commandées respectivement par Alexandre von Kluck et Bernhard von Bülow. Le gros de ses armées est composées de troupes aptes à la manœuvre capables de lancer une grande offensive rapide et brutale vers Paris en passant par la Belgique comme le stipule le Plan Schlieffen.

– Enfin, comme en France, ces différents Corps d’Armées s’amalgament pour former 7  Armées (Armeen) selon l’organisation qui suit :

* I. Armee : Alexandre von Kluck  (Juliers-Bergheim)
– Chef d’état-major : H. von Kuhl
– II., III. et IV. Armee-Korps
– III. 
et IV. Reserve-Korps

* II. Armee : Bernhard von Bülow (Aix-la-Chapelle – Malmédy)
– Chef d’état-major : Otto von Lauenstein
– Gardes-Korps
– VII., IX.
et X. Korps
– Gardes-Reserve-Korps
– VII. et X. Reserve-Korps

* III. Armee : Max Freiherr Hausen (Saint-Vith – Clervaux)
– Chef d’état-major : Ernst von Höppner
– XI. et XIX. Korps
– I. Kavallerie-Korps
– XII. Reserve-Korps

* IV. Armee : Albert Herzog (Duc) von Wurtemberg (Luxembourg – Trêves)
– Chef d’état-major : Walther von Lüttwitz
– VI., VIII. et XVIII. Korps
– IV. Kavallerie-Korps
– VIII. et XVIII. Reserve-Korps

* V. Armee : Kronprinz Friedrich-Wilhelm von Hohenzollern (Thioville – Metz)
– Chef d’état-major : Konstantin von Knobelsdorf
– V., XIII. et XVI. Korps
– V. et VI. Reserve-Korps

* VI. Armee : Kronprinz Ruprecht von Bayern (Saint-Avold – Sarrebourg)
– Chef d’état-major : Konrad Krafft von Dellmensingen
– I., II., et III. Bayerisches-Korps, XXI. Korps
– III. Kavallerie-Korps
– I. Bayerisches-Reserve-Korps

* VII. Armee : Josias von Heeringen (Strasbourg – Fribourg)
– Chef d’état-major : Karl von Hänisch
– XIV. et XV. Korps
– XIV. Reserve-Korps

* VIII. Armee : Maximilian von Prittwitz (Insterburg – Gumbinnen – Allenstein)
– Chef d’état-major : Georg von Waldersee
– I., XVII. et XX. Korps
– I. Reserve-Korps
– I. et II. Landwerhrs-Reserve-Korps

Lire :
– Chronologie de la Grande Guerre, site « JeRetiens ».
– HENIN Pierre-Yves : Le Plan Schlieffen, Economica
– La Mobilisation et la Concentration allemande, http://www.http://images.library.wisc.edu

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Chroniques de la Grande Guerre : Plan Schlieffen contre Plan XVII

Chroniques de la Grande Guerre : Plan Schlieffen contre Plan XVII

A. LE MYTHE DE LA  « BATAILLE DÉCISIVE » Après la Guerre de 1870, Helmuth von Moltke l’Ancien estime que le prochain conflit armé en Europe ne se livrerait plus qu’entre les seules grandes puissances européennes. Mais il était convaincu qu’il serait plutôt une Volkskrieg, soit une « Guerre de Peuples ». Aussi fallait-il tout…

30 décembre 2013

Dans « Non classé »

3 août 1914 : Mobilisation en Grande-Bretagne

3 août 1914 : Mobilisation en Grande-Bretagne

Tout d’abord, comme nous l’avons montré dans l’article consacré aux fantassins britanniques publié en mars, la mobilisation en Grande-Bretagne sera de toute autre nature qu’en France, en Allemagne ou en Russie. Cela pour deux raisons principales ; premièrement, l’opinion et les Cabinets Campbell-Bannermann et Asquith ne sont pas favorables à une intervention…

3 août 2014

Dans « Non classé »

Général Edouard de Curières de Castelnau

Général Edouard de Curières de Castelnau

Celui que Georges Clémenceau surnommait avec aversion « le capucin botté » naît le 24 décembre 1851 à Sainte-Affrique (Aveyron). Fils de Michel et Marthe de Curières de Castelnau, avocat, Édouard est issu d’une lignée de la très vieille noblesse rurale du Haut-Rouergue. L’un de ses ancêtres, le Seigneur Hugues de…

19 mars 2016

Dans « Grande Guerre »

1 septembre 2014
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Histoire & Culture

Chroniques de la Grande Guerre : Plan Schlieffen contre Plan XVII

by adminfhesp 27 août 2014

A. LE MYTHE DE LA  « BATAILLE DÉCISIVE »

Après la Guerre de 1870, Helmuth von Moltke l’Ancien estime que le prochain conflit armé en Europe ne se livrerait plus qu’entre les seules grandes puissances européennes. Mais il était convaincu qu’il serait plutôt une Volkskrieg, soit une « Guerre de Peuples ». Aussi fallait-il tout faire pour éviter un vaste conflit européen. Or, ses successeurs – en premier lieu desquels son propre neveu Helmuth von Moltke le Jeune et Alfred von Schlieffen – souhaitant préserver l’appareil militaire du Reich ont préféré tout faire pour préserver la possibilité de gagner et de mener une grande guerre.
Il faut préciser que le modèle de bataille qui fait foi dans les différents états-majors d’Europe est la victoire d’Hannibal à Cannes en 262 av JC où le génial général carthaginois anéantit plusieurs légions par une manœuvre d’encerclement. Pour les stratèges militaires de l’époque, Cannes était LE modèle de bataille décisive qui devait régir la conduite des opérations.

Comme l’explique Jay Winter, lorsque elles déclarent successivement la guerre à la Serbie, la Russie, la France et à la Grande-Bretagne, les chancelleries de Berlin et de Vienne conservent l’illusion que leurs soldats seront rentrés dans leurs foyers avant Noël. Il en va de même pour Londres, Paris et Saint-Pétersbourg.

B. LE PLAN SCHLIEFFEN

S’ils ne possèdent pas les mêmes modes opératoires, les Plans Schlieffen et XVII se retrouvent dans l’idée de frapper les flancs ennemis par des offensives rapides et brutales. Mais à la mobilité de l’infanterie française appuyée par la cavalerie, les Allemands opposent la puissance du feu de leur Artillerie.

Alfred von Schlieffen

Alfred von Schlieffen

Tout d’abord, le Plan Schlieffen prend en compte la situation géopolitique du IInd Reich. En effet, depuis 1894, l’Allemagne est littéralement encastrée à l’est et à l’ouest par l’alliance franco-russe. Pour l’état-major allemand, la copie était alors à revoir. Alfred von Schlieffen conçoit alors une stratégie d’ensemble pour écraser rapidement l’Armée française, avant de retourner la Kaisersheer contre la Russie. Cela impose à l’Allemagne de mener une guerre courte, ce qui implique d’y mettre d’importants moyens, tant en effectifs humains qu’en matériel. La guerre doit être aussi courte, car l’Allemagne n’a pas de ressources coloniales mobilisables rapidement (les colonies d’Afrique – Togo, Namibie, Tanzanie et Nouvelle-Guinée – sont bien trop éloignées du continent pour que l’on puisse les mobiliser).

Von Schlieffen prévoit donc de contourner les lignes de défenses françaises établies face à la Moselle et à l’Alsace par le nord, c’est-à-dire en perçant le secteur Mézières-Dunkerque.

Pourquoi alors cet axe de progression ?

1 – Lancer les forces allemandes à travers le massif vosgien posera de sérieux problèmes logistiques et tactiques, d’autant plus que ce secteur boisé et vallonné est facilement défendable.
2 – Le secteur Verdun – Belfort (qui défend les hauteurs de Meuse) est protégé par une ligne de forts établie depuis 1871 par le Général Raymond Seré de Rivières. Schlieffen misant tout sur la mobilité, des forts français bien défendus peuvent briser net la progression allemande. D’autre part, les Français pourraient lancer une contre-attaque contre la Sarre qui renferme les complexes miniers vitaux à l’industrie de guerre du Reich.
3 – Le secteur qui permet un grand déploiement rapide d’infanterie et de cavalerie se situe entre la Mer du Nord et le massif ardennais.

Nous en arrivons donc à traiter du problème stratégique de la Belgique. Depuis 1851, la Belgique a obtenu une garantie diplomatique de la part des puissances européennes qui garantit sa neutralité. Pour des raisons évidentes, la Grande-Bretagne appuie la volonté du petit royaume de rester au-dehors des affaires de ses deux grands voisins. Or, en 1907, le Chancelier Theobald von Bethmann-Hollweg considère le traité de neutralité de la Belgique comme un simple « chiffon de papier » qu’il ne faudra pas utiliser à déchirer si les intérêts stratégique du Reich sont en jeu. C’est pourquoi l’état-major allemand prépare sans reculer une progression rapide à travers la Belgique.

Lorsque il parachève le Plan Schlieffen visant à envahir la France par un large mouvement tournant avant de se retourner contre l’Armée russe, Helmuth von Moltke le Jeune reprend l’idée d’anéantissement en y ajoutant la notion de « kurz Krieg » (« guerre courte »).
Celle-ci suit le schéma attaque brutale – progression rapide en territoire ennemi pour aboutir à une victoire intégrale en l’espace de quelques semaines. L’accent principal est mis sur la puissance de feu qui doit assommer et rompre le front ennemi.

Mais voilà, en voulant assurer la sécurité du flanc sud allemand (Rhin), von Moltke finit par courir deux lièvres à la fois, ce qui va mettre le Plan Schlieffen à mal. En effet, s’attendant à ce que les Français tentent une offensive sur les cours du Rhin et de la Moselle, Herlmuth von Moltke renforce le dispositif allemand sur la Moselle et le Rhin de deux armées. Or, ce sont des hommes qui vont manquer comme réserve opérationnelle lors de l’offensive par la Belgique. Une réserve dont l’absence se fera durement sentir sur la Marne.

3 – LE PLAN XVII

Élaboré après dix-sept révisions, le Plan XVII s’appuie sur la manœuvre de l’Infanterie « Reine des Batailles » mais aussi sur la cavalerie. Pour reprendre les mots du Colonel Michel Goya, les instances militaires de la IIIe République (État-major, Conseil Supérieur de la Guerre, Ecole de Guerre) se retrouvent, du point de vue intellectuel dans des « considérations tactico-mystiques » qui exaltent l’offensive à outrance. L’Armée Française compte donc elle aussi sur la manœuvre rapide. Le plan français vise à pénétrer au-delà du Rhin et de la Moselle par une forte poussée à partir des lignes de forts de l’Est établie par Seré de Rivières (ligne qui part de la frontière Suisse et s’étend jusqu’à à la frontière belge). L’objectif premier étant bien sûr de reprendre rapidement la Moselle, Metz, Strasbourg et Colmar principalement.

traarffgAu niveau de l’ensemble stratégique du Front européen, le Plan XVII inclut les plans de mobilisation et de bataille de l’Armée russe. L’état-major français pense qu’étant donné le rapport disproportionné des infrastructures russes face à l’étendue géographique du territoire, les forces de Nicolas II seront disponibles plus tardivement. Les Français estiment que l’offensive française devra fixer un nombre maximum de forces allemandes à l’Ouest pour laisser les Russes entrer plus facilement en Prusse-Orientale. Or, en août 1914, à la grande surprise générale, les Russes mobiliseront leurs unités (active et réserve) bien plus vite que prévu.

Ainsi, l’objectif des deux alliés est de forcer Guillaume II à abandonner la partie par une offensive conjointe en Prusse Orientale et sur le Rhin. A ce titre, le plan de mobilisation français doit s’appliquer dans la foulée de celui des Russes.
Reprenant à son compte les préconisations du Général Louis Loyzeau de Grand Maison, l’état-major que pilotent Joseph Joffre et son entourage, fonde ses chances de succès sur « l’offensive à outrance ». Le Général Ferdinand Foch en étant alors l’un des principaux défenseurs. Or, Grandmaison prône que l’ensemble des Corps d’Infanterie attaque LORSQUE CELA EST POSSIBLE OU RENDU POSSIBLE.
Mais l’idée de l’engagement immédiat ne fait pas l’unanimité au sein du commandement français. L’un des concepteurs du plan, Edouard de Curières de Castelnau (le général qui planifiera en grande partie la mobilisation française) estime que cela ne pourra permettre à l’Armée de remporter une victoire rapide en raison du manque de réserve.
Reprenons une fois de plus les propos du Colonel Goya. Celui-ci explique que la doctrine militaire française est pratiquement aux mains de Saint-Cyriens (mais aussi en partie de polytechniciens comme Joffre et Foch), fantassins et cavaliers. Or, « il est frappant de voir que les mots ‘aéroplane’, ‘automobile’ et même ‘mitrailleuse’ sont absents des productions littéraires entre 1890 et 1914 ». A l’inverse, les militaires allemands ont très vite compris l’intérêt de la mitrailleuse, tant dans son rôle défensif que dans le soutien à l’infanterie.

Comme le dit l’historien britannique Lancelot Farrar, la préparation de la Grande Guerre a été pensée dans « l’illusion d’une guerre courte » (« short war illusion »). Chaque stratégie avait été pensée pour une guerre courte, sauf que le choc de 1914 va mettre fin aux espérances de chaque état-major et de chaque gouvernement qui seront forcés de s’adapter.

Lire :

– WINTER Jay (Dir.) : La Première Guerre mondiale, combats, Fayard, Paris
– DELHEZ Jean-Claude : La bataille des frontières, Economica, Paris
– LANGERDORF Jean-Jacques : La pensée militaire prussienne. Etudes de Frédéric le Grand à Schlieffen, Economica, Paris
– GOYA Col. Michel : La chair et l’acier, Tallandier, Paris

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Chroniques de la Grande Guerre 1 - La course aux armements

Chroniques de la Grande Guerre 1 – La course aux armements

La phase préparatoire de la Première Guerre mondiale baptisée « Course aux Armements »  comprend deux périodes distinctes. Elle prend racine peu après l’avènement du Kaiser Guillaume II lorsque le jeune souverain rompt avec la prudente Realpolitik d’Otto von Bismarck pour lancer l’Allemagne dans une nouvelle Weltpolitik. Celle-ci tendait à affirmer la place du II. Reich allemand non…

16 novembre 2013

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4 août 1914 : L'Armée allemande attaque la Belgique

4 août 1914 : L’Armée allemande attaque la Belgique

– Pourtant garante de la neutralité belge depuis 1839, le Chancelier allemand Bethmann-Hollwegg adresse un ultimatum au Roi des Belges Albert Ier le 2 août, alors que la France vient de décrété la mobilisation générale. Les Allemands exigent que le petit royaume laisse passer sur son territoire les quatre armées…

4 août 2014

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Rappelons tout de suite un point important. Si l’assassinat de l’Archiduc François-Ferdinand et de son épouse la Comtesse Sophie Sotek a été commandité par un groupe d’officiers serbes nationalistes nommé « La Main noire » (Crna Ruka) et commandés par le colonel Dragutin Dimitrijevic, JAMAIS le Gouvernement Serbe n’a souhaité déclaré la guerre à…

28 juillet 2014

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27 août 2014
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Histoire & Culture

Abbé Iborra : « En décapitant le roi, on décapitait symboliquement la France »

by adminfhesp 23 août 2014

Extrait de l’homélie de l’abbé Eric Iborra, vicaire de la paroisse saint Eugène, à Paris, prononcée à l’occasion de la messe de requiem pour le défunt roi de France Louis XVI, le 21 janvier dernier : 

« Pourquoi assistons-nous à une messe de suffrage si nous pensons, avec le pape Pie VI, que Louis est au nombre des bienheureux martyrs ? Est-ce pour vénérer sa mémoire et méditer sur sa force d’âme dans l’adversité ? Pas seulement. Si nous sommes ici ce soir, c’est aussi, me semble-t-il, pour ce pays et ce peuple que Louis a passionnément aimés, ce pays et ce peuple qui aujourd’hui souffrent. Car sous le voile noir de ce catafalque, c’est aussi la France qui repose symboliquement. En renversant la royauté, on s’imaginait libérer le peuple d’un despote et affranchir un pays opprimé. A la vérité, en décapitant le roi, on décapitait symboliquement la France. On séparait la tête – le roi – de son corps – la nation. On tranchait le lien séculaire qui unissait une famille à toutes les autres familles de cette terre de France. Plus encore, on dénonçait le pacte millénaire passé à Reims entre la Sagesse éternelle, représentée par l’Église en la personne de l’évêque S. Rémi, et le chef franc Clovis, fraîchement converti à la foi véritable pour le bonheur de ses peuples et de la nation qui y prendrait racine.

Si nous sommes réunis ce soir, c’est parce que nous sentons bien, deux siècles plus tard, que cette séparation ne s’est pas faite ad melius corporis. Les événements de l’année écoulée ont à cet égard ouvert les yeux de beaucoup. On voulait régénérer la France en supprimant la royauté sacrale et en effaçant son œuvre inscrite patiemment dans les siècles. Mais l’échafaud de la si antinomique place Concorde nous a légué un corps politique mutilé, divisé, aujourd’hui presque exsangue. L’instabilité de nos institutions politiques depuis deux siècles en est un signe éloquent. Aucune ne semble épargnée par le temps, pas même l’actuel régime que d’aucuns cherchent à refonder en commençant par changer son numéro. En proférant sur la place de la Concorde ce non serviam symbolique, en refusant de conduire la cité terrestre sur les chemins ardus qui mènent à la cité céleste, en révoquant l’idée même qu’il puisse être une lieutenance de Dieu sur la terre, le nouveau régime n’avait plus d’autre occupation que gérer les choses d’ici-bas, induisant ainsi de plus en plus ce matérialisme hédoniste qui caractérise nos gouvernances modernes et qui se résout en insignifiance politique. Mais ce faisant, l’Etat laïc et pluraliste issu de la place de la Concorde se muait en régime de la discorde, celui des appétits divergents, qu’aucune main invisible ne pouvait concilier, ultimement celui des partis tant déploré par des générations de constitutionnalistes. Il avait beau inscrire au fronton de ses édifices le triptyque sacré de liberté-égalité-fraternité, il ne pouvait en honorer les exigences puisqu’il renonçait à en fonder métaphysiquement les principes.
Prenons la fraternité. Voici ce qu’écrivait le Saint-Père dans son message pour la paix du 1er janvier dernier : «  il apparaît clairement que les éthiques contemporaines deviennent aussi incapables de produire des liens authentiques de fraternité, puisqu’une fraternité privée de la référence à un Père commun, comme son fondement ultime, ne réussit pas à subsister. Une fraternité véritable entre les hommes suppose et exige une paternité transcendante. À partir de la reconnaissance de cette paternité, se consolide la fraternité entre les hommes ». Une paternité qui doit être reconnue par les autorités publiques, comme n’a cessé de le rappeler le pape Benoît XVI. Une paternité transcendante qui sera d’autant mieux reconnue qu’elle se donnera à voir, symboliquement en celui qui en exerce visiblement la lieutenance. L’image du Père commun, dans la cité terrestre, c’est celle du roi. Ayant rappelé que « les idéologies nouvelles, caractérisées par un individualisme diffus, un égocentrisme et un consumérisme matérialiste affaiblissent les liens sociaux, en alimentant cette mentalité du déchet, qui pousse au mépris et à l’abandon des plus faibles », le pape François faisait alors observer que « la fraternité commence habituellement à s’apprendre au sein de la famille, surtout grâce aux rôles responsables et complémentaires de tous ses membres, en particulier du père et de la mère ». Les grands principes restent en effet stériles s’ils ne sont pas informés par les valeurs familiales. Est-il besoin de rappeler que là encore la forme royale repose au plus haut point sur l’institution familiale, même si c’est avec les carences et les difficultés qui n’ont jamais épargné personne depuis que nos premiers parents ont goûté au fruit défendu ?

Finalement pourquoi sommes-nous rassemblés ici ce soir ? C’est parce que nous comprenons d’instinct dans ce monde marqué par le péché que la fonction paternelle, la fonction royale, est d’essence sacrificielle. Pour un chrétien, cette essence sacrificielle est aussi christique : le roi est toujours entouré, mais il est pourtant toujours seul, comme le Christ à Gethsémani. L’abbé Edgeworth de Firmont qui, miraculeusement eu égard aux circonstances, put entendre le roi en confession le 20 janvier et offrir pour lui le S. Sacrifice au matin du 21, se serait écrié au pied de l’échafaud : « Fils de S. Louis, montez au ciel ! ». En cette année du 8e centenaire de la naissance du saint Roi, il n’est pas interdit d’esquisser un rapprochement entre les deux Louis et prêter à Louis seizième du nom, dans sa tour du Temple et peut-être même avant, ce que Philippe de Villiers fait dire à son ancêtre neuvième du nom au pied du donjon de Vincennes : « Je travaille chaque jour à mes abaissements dans le désir brûlant de faire grandir en moi la fonction de roi donné. Je voudrais que la dignité royale fût reçue dans le cœur des petits et des humbles de mon peuple comme une de leurs grandeurs intimes. Et que chacun empruntât à cette dignité un peu d’altitude à mettre dans sa vie et de baume en son cœur ». Prodigieux échange qui n’est pas sans rappeler celui décrit par S. Jean-Baptiste : « Il faut que lui croisse et moi que je diminue ». Et sur la route qui le menait à Tunis, l’auteur fait encore dire au roi croisé : « Il faudra endurer. Je serai, s’il le faut, un roi immolé, un roi-hostie. Je veux que ma souffrance serve, dans le cœur de ceux qui la regardent en me voyant passer, à les grandir en charité ». Cette dimension christique n’avait pas échappé à l’abbé Edgeworth lorsqu’il accompagna Louis à l’échafaud : alors qu’on cherchait à lui lier les mains, le Roi, dans un sursaut d’honneur, se récria. Le prêtre lui souffla : « Sire, dans ce nouvel outrage je ne vois que le dernier trait de ressemblance entre Votre Majesté et le Dieu qui sera sa récompense ». Et Louis accepta de se conformer au Maître. Tourné vers ses gardes il s’écria d’une voix forte : « Je meurs innocent. Je prie Dieu que mon sang ne retombe pas sur la France ». Ce cri explique notre présence de ce soir. Car ce sang est retombé sur la France. Mais l’exemple de l’offrande sacrificielle et du pardon offert traverse les siècles et toujours présent nourrit notre espérance. Que cet esprit de sacrifice nourri de charité soit le fondement de cette véritable fraternité nationale à laquelle nous aspirons par-delà tout ce qui peut nous diviser. Que le sang du roi, publiquement honoré, soit la condition de la concorde retrouvée.

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Consécration de la France à la Sainte Vierge par Louis XIII

Consécration de la France à la Sainte Vierge par Louis XIII

A l’approche de la fête chrétienne de l’ Assomption ( montée au Ciel de Marie, la mère du Christ), France-Histoire Espérance publie en intégralité la déclaration officielle du roi Louis XIII qui consacra la France à la sainte Vierge le 10 février 1638. « Louis, par la grâce de Dieu, roi de France…

10 août 2012

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« France-Histoire-Espérance » fête son premier anniversaire…

Merci à tous ceux qui ont contribué à ce modeste site internet depuis sa création le 13 janvier 2012, en particulier à mon cher ami « Eudes Turanel » (rédacteur en chef) dont les articles sont toujours très appréciés, notamment en ce qui concerne ses domaines de prédilection que sont l’histoire militaire,…

26 janvier 2013

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« Les racines de l’espérance »

Nous rééditons cet article qui nous semble être une bonne contribution à la neuvaine pour la France à laquelle France-Histoire-Espérance s’associe pleinement. « Apprenez, mon fils, que le royaume de France est prédestiné par Dieu à la défense de l’Eglise romaine qui est la seule véritable Eglise du Christ » C’est…

15 novembre 2014

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23 août 2014
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Histoire & Culture

Coluche: « l’administration »

by adminfhesp 21 août 2014

Un peu d’humour et d’auto-dérision  ne fait jamais de mal… Voici une petite satire de Coluche ( 1944-1986) sur l’administration, une spécialité française…

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Pierre Séguier, Chancelier de Louis XIII

Pierre Séguier, Chancelier de Louis XIII

Né le 28 mai 1588 à Paris, Pierre Séguier étudie le droit en vue d’aborder une carrière de magistrat. D’abord Intendant de Guyenne et Président à Mortier du Parlement de Paris sous Louis XIII. Reconnu par le Cardinal de Richelieu pour ses compétences et son intégrité,,il devient Garde des Sceaux puis…

28 janvier 2016

Dans « De Henri IV à Louis XVI »

1er mars 1382 ; révolte des Maillotins

1er mars 1382 ; révolte des Maillotins

Cet épisode passé dans l’oubli intervient au cours de la minorité du Roi Charles VI (Le Fol) alors que le gouvernement du Royaume est assuré par les oncles du Souverain (les frères de Charles V) : Louis Ier de Naples Duc d’Anjou, Louis Ier de Bourbon duc d’Orléans, Jean Ier…

1 mars 2016

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Sept-cens ans de la mort de Philippe le Bel (29 novembre 1314)

Sept-cens ans de la mort de Philippe le Bel (29 novembre 1314)

Fils de Philippe III le Hardi et d’ Isabelle d’Aragon, petit-fils de Saint-Louis, Souverain de France et de Navarre de Jure uxoris, marié à Jehanne de Navarre (à laquelle il resta fidèle) il fut Sacré Roi à Reims le 6 janvier 1286 par l’Archevêque Pierre Barbet. – L’évêque de Pamiers…

29 novembre 2014

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21 août 2014
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Histoire & Culture

Le billet : « A contre flots… »

by adminfhesp 19 août 2014

Nous approchons de l’ élection présidentielle, moment ô combien décisif dans l’ histoire d’ un pays. Les Français vont devoir choisir et désigner l’homme ou la femme qui tiendra la « barre »  durant les cinq prochaines années.

Quelque soit le résultat de ces élections, le commandant de bord aura fort à faire et devra affronter la tempête qui s’abat actuellement sur le pays, et le raz de marée qui pointe à l’horizon des côtes européennes…

Pour certains, ces élections ont une odeur de soufre et l’avenir est loin d’être radieux.
Le climat, en effet, semble s’être clairement obscurci. Le bateau France s’enfonce dans les eaux sombres de la crise économique, dont les vagues emportent tout sur leur passage, à commencer par celles de la mer Égée, qui font trembler Athènes, le berceau de la démocratie, et que nos dirigeants tentent, tant bien que mal, d’apaiser. Le radeau de la Méduse n’est pas loin…

Certains prédisent un naufrage inéluctable, voyant surement dans la récente catastrophe du Costa Concordia, un signe précurseur. D’autres, au contraire, veulent croire en une renaissance patriotique, une vague bleu marine, qui donnerait un souffle nouveau à un navire en perdition.

Quoi qu’il arrive, le vent ne semble pas favorable et le brouillard tend à s’épaissir. On ne sait plus très bien a qui et à quoi se fier. Pendant que certains candidats se battent contre vents et marées pour récolter 500 signatures, d’autres surfent sur une vague médiatique qu’ils ne maitrisent plus vraiment. D’autres, enfin, tel des girouettes, cherchent seulement à rester dans le sens du vent, quitte à ne pas faire de vagues, en promettant l’impossible…

S’il est vrai que l’on commémore le centenaire du Titanic, il semble cependant présomptueux d’annoncer le naufrage du bateau France.

C’est oublier un peu vite les nombreux retournements de situation qui ont eu lieu par le passé et l’espoir secret qui coule dans les veines de chaque Français. Oui, c’est oublier que la révolte est dans le code génétique du Français et que son orgueil blessé peut se réveiller à tout moment. C’est oublier la soif de liberté qui anime ce peuple, de Clovis à Jeanne d’Arc, de saint Louis à Charles de Gaulle, et qui n’est pas prête de s’éteindre.

C’est oublier que que notre pays s’est bâti sur le roc d’une foi transmise de générations en générations. Bref, c’est oublier que la résignation ne fait pas partie de l’âme de la France.

Peut être faut-il que la France retrouve son port d’attache et redécouvre son héritage pour, de nouveau, « avancer au large » et voguer sous de meilleurs auspices…

Pierre Hemming

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Face à l'optimisme béat, le réalisme et l'espérance chrétienne !

Face à l’optimisme béat, le réalisme et l’espérance chrétienne !

« Les optimistes sont des imbéciles heureux, quant aux pessimistes, ce sont des imbéciles malheureux ». Bernanos se riait déjà, en 1945, tant des espoirs vains des adorateurs du Progrès que de la vision désespérante des prophètes de malheur…  Le réalisme du chrétien Face à ces deux écueils, une voie s’impose : celle du réalisme. Et…

4 janvier 2015

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Le billet :

Le billet : « Le changement, c’est maintenant ! »

« Encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots… » Et oui, il faut peut être se tourner vers Dalida pour ne pas être dupe en amour… et en politique aussi ! Oui, finalement, l’amour et la politique, c’est un peu la même chose… notamment lorsqu’il s’agit de promettre l’impossible à…

30 mai 2012

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Le billet:

Le billet: « Mémoire, quand tu nous tiens… »

Génocide arménien, guerre d’Algérie, massacres de Vendée … Les sujets sensibles n’ont pas manqué dans l’actualité politico-médiatique, ces dernières semaines. La « mémoire » s’est ainsi invitée dans  la campagne électorale, rappelant à chacun le poids du passé et les blessures de l’histoire… Ainsi, a-t-on vu les vives réactions suscitées par le…

24 mars 2012

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19 août 2014
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Histoire & Culture

Abbé Eric Iborra : « Les veilleurs à genoux »

by adminfhesp 18 août 2014

Dans son dernier éditorial, que nous publions en avant première, l’abbé Eric Iborra, vicaire de la paroisse st Eugène-ste Cécile, à Paris, nous invite instamment  à porter dans la prière l’avenir de notre pays et propose d’associer aux « veilleurs assis » et « debout » les veilleurs « à genoux »…

« Face à la volonté inflexible du gouvernement d’imposer sa loi dénaturant le mariage et la filiation, nous avons assisté, étonnés, au réveil d’une France qui semblait depuis longtemps endormie. Invité par nous à s’exprimer le 12 juin dernier sur les suites politiques que pourrait revêtir ce mouvement de protestation à bien des égards multiforme, M. Sellier, ancien sénateur, resituait le problème à son juste niveau, théologal, en reprenant l’exemple de Ste Jeanne d’Arc. Et l’une de nos paroissiennes nous confiait alors qu’il faudrait soutenir ce mouvement dans toutes les paroisses de France par une mobilisation sans précédent autour de l’adoration eucharistique car l’enjeu du combat est avant tout d’ordre spirituel.
Cela m’a rappelé ce qu’avait dit en 1937 le futur Pie XII à Notre-Dame de Paris dans un sermon mémorable et à bien des égards prophétique : « Le courant qui insensiblement a entraîné les générations d’hier se précipite aujourd’hui et l’aboutissement de toutes ces déviations des esprits, des volontés, des activités humaines, c’est l’état actuel, dont nous sommes les témoins, non pas découragés, certes, mais épouvantés ».
L’été, vous le savez, a en effet ajouté aux turpitudes du printemps la loi instrumentalisant les embryons à des fins soi-disant thérapeutiques mais en fait mercantiles, ainsi que la manipulation de l’esprit des jeunes qui se dissimule sous la prétendue charte de la laïcité qui va se mettre en place à l’automne dans les écoles. Nos mouvements de protestation ne deviendront vraiment féconds que s’ils sont portés par la prière. Souvenons-nous de Moïse priant sur la montagne tandis que Josué combattait dans la plaine (Exode, ch. 17) !

C’est pourquoi, à partir de vendredi prochain, 20 septembre, nous proposons que l’adoration eucharistique hebdomadaire ait lieu désormais après la messe, de 19h45 à 20h30, pour permettre au plus grand nombre d’y participer et qu’elle ait pour intention principale le salut spirituel et temporel de la France. Aux veilleurs assis et aux veilleurs debout, nous voudrions associer des veilleurs à genoux. Ne manqueront pas même des textes sur la France pour orienter notre prière…
« Vigilate ! » s’était écrié le cardinal Pacelli, nous mettant en garde, prophétiquement, contre l’activisme, « Priez, sinon vous ne feriez qu’œuvre humaine et, à l’heure présente, en face des forces adverses, l’œuvre purement humaine est vouée à la stérilité, c’est-à-dire à la défaite : ce serait la faillite de votre vocation ».
« Veillez et priez ! ». C’était la parole du Seigneur à ses disciples au moment d’entrer dans sa Passion, scène que représente l’un des vitraux du chœur ! Soyons nombreux, chaque vendredi, à répondre à son invitation, pour la France et pour toutes les nations qui souffrent des mêmes maux. »

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« Chrétiens : préparer 2017 » [2/3] Comment informer correctement les chrétiens sur la vie politique ?

Le second thème introduit par François Billot de Lochner était l’INFORMATION. Henrik Lindell, journaliste à La Vie, s’est beaucoup intéressé au phénomène des « Veilleurs », auteur d’un livre intitulé « Les Veilleurs : Enquête sur une résistance » ( Salvator, mars 2014) Il encourage les jeunes à s’engager tout en évitant les divisions…

5 juin 2015

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Abbé Iborra :

Abbé Iborra : « En décapitant le roi, on décapitait symboliquement la France »

Extrait de l’homélie de l’abbé Eric Iborra, vicaire de la paroisse saint Eugène, à Paris, prononcée à l’occasion de la messe de requiem pour le défunt roi de France Louis XVI, le 21 janvier dernier :  « Pourquoi assistons-nous à une messe de suffrage si nous pensons, avec le pape Pie…

22 janvier 2014

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Editorial de l'abbé Faure pour la célébration de ste Jeanne d'Arc

Editorial de l’abbé Faure pour la célébration de ste Jeanne d’Arc

Voici le dernier éditorial signé par l’abbé Patrick Faure, curé de la paroisse st Eugène-ste Cécile, intitulé « la Pucelle et le Bon Pasteur ». Rappelons que France-histoire-Espérance a vu le jour il y a maintenant deux ans alors que notre pays commémorait le sixième centenaire de la naissance de Jeanne d’Arc…

11 mai 2014

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18 août 2014
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Histoire & Culture

6 février 1934 : manifestations des Ligues

by adminfhesp 15 août 2014

– Replaçons les choses dans leur contexte. La France est alors secouée par la crise de 1929 et bien évidemment, la confiance dans la classe politique s’en trouve ébranlée.
Par conséquent, l’antiparlementarisme – de droite ou fortement marqué à droite – connaît un renforcement dans l’opinion.

– Or, le 8 janvier 1934 l’aventurier et affairiste  Alexandre Stavisky « ordonnateur » de la faillite du Crédit Municipal de Bayonne est retrouvé mort dans son chalet de Chamonix. Un scandale d’État est alors révélé par la presse : Stavisky avait bénéficié de la complicité du maire de Bayonne et « arrosé » des parlementaires et des ministres du gouvernement Radical-Socialiste de Camille Chautemps. Le très satirique Canard Enchaîné (de gauche) titre, avec son sens de la formule : « Stavisky se suicide d’un coup de revolver qui lui a été tiré à trois mètres. C’est ça d’avoir le bras long ».

– La droite se saisit immédiatement de la révélation en dénonçant les corrompus et en pointant du doigt la très influente franc-maçonnerie. On réclame la démission de plusieurs personnalités. Le député de droite Jean Ybarnegaray (Fédération Républicaine) demande l’ouverture d’une commission d’enquête. Camille Chautemps, lui même franc-maçon refuse. le Président Albert Lebrun souhaite calmer les esprits et appelle le « Taureau du Vaucluse » Edouard Daladier à la Présidence du Conseil pour remplacer Chautemps. Mais cela ne suffit pas. La mutation au Maroc du Préfet de la Seine, Jean Chiappe, soupçonné de sympathies – réelles – pour les Ligues met le feu aux poudres. Eugène Frot, Ministre de l’Intérieur, s’était montré défavorable à la révocation masquée de Chiappe pour des raisons de maintien de l’ordre public mais il est forcé de suivre le Gouvernement. Les Ligues de droite décident alors d’occuper la rue le 6 février 1934. La presse, celle de droite en particulier se déchaîne. L’Action Française titre en une « A bas les voleurs ! ». Même Le Figaro qui incarne le centre-droit modéré, s’adresse aux parlementaires et ministres est ces termes acides : « allez-vous-en vite et tous ! »

– Toutefois, les Ligues antiparlementaires n’ont pas véritablement de ligne commune et vont défiler en ordre dispersé. On trouve donc, en pointe, l’Action Française monarchiste et organe du « nationalisme intégral » dirigée par les indéboulonnables Léon Daudet, Charles Maurras et Maurice Pujo ; les Jeunesses Patriotes de Pierre Taittinger sans réel encartage politique mais très marquées à droite ; la très puissante organisation d’Anciens Combattants UNC (Union Nationale des Combattants) et enfin, celle du Colonel François de la Roque baptisée les Croix de Feu. De la Rocque – que les Allemands enverront à Sigmarigen en 1943 pour résistance – ne prône absolument pas la chute de la IIIe République. Se réclamant de « la fraternité d’armes des tranchées », il plaide des réformes en faveur d’un exécutif fort et sa doctrine s’inspire autant du Bonapartisme, du Corporatisme, que du Catholicisme Social.
Sur le plan extérieur, si certaines personnalités des ligues de droite nourrissent une certaine sympathie pour Mussolini (qui se méfie encore fortement de Hitler) empruntant volontiers les recettes du fascisme italien pour les défilés et rassemblements, elles restent fortement hostiles à l’Allemagne.


– A côté de ses mouvements, on trouve des membres de mouvements plus radicalisés comme le Faisceau de Georges Valois (se revendiquant du fascisme italien et oscillant entre radicalisme de droite comme de gauche), le Parti Franciste de Marcel Bucard, Solidarité Française du parfumeur François Coty et même la Fédération des Contribuables. Toutefois, le 6 février, le mot d’ordre commun est « à bas les voleurs ! »

– Ainsi, le 6 février 1934, 30 000 Manifestants défilent donc sans réelle coordination. Des Camelots du Roi (Action Française), conduits par le sculpteur Maxime Real del Sarte, forment même un gouvernement provisoire à l’Hôtel de Ville. L’Action Française part du boulevard Raspail pendant que l’UNC part de la Concorde. Le Colonel de La Rocque rassemble ses Croix de Feu aux Invalides mais refuse de marcher sur le Palais Bourbon (Assemblée). Maurras, Daudet et l’ensemble des autres chefs de la droite radicale lui en tiendront rigueur.
L’UNC et l’Action Française convergent vers l’Assemblée Nationale. Mais la manifestation tourne à l’émeute. La Police de Paris, les Gardes Mobiles et les Gendarmes tirent. On dénombre plusieurs morts et des dizaines de blessés. Devant la tournure des évènements, Daladier en vint même à envisager l’instauration de l’État de siège.

– La manifestation est finalement dispersée et le calme revient en fin de journée. Le lendemain l’Humanité titre « Le coup de force fasciste a échoué », pendant que son ennemie L’Action française proclame sous la plume de Maurras que « l’on a tiré sur les anciens combattants ».

– Pour apaiser tout le monde, Albert Lebrun accepte la démission de Daladier et rappelle d’urgence le vieux Gaston Doumergue, personnage rassurant et consensuel qui forme un Gouvernement d’Union Nationale, incorporant notamment le très populaire Maréchal Philippe Pétain, André Tardieu et Louis Barthou.

– Les deux autres conséquences à moyen terme vont être : d’une part, la peur de la gauche du coup d’Etat fasciste, qui mènera à l’union des gauches du PCF aux Radicaux-Socialiste (Front Populaire) et deuxièmement, à une radicalisation de la Droite.

Lire :
– Ouvrages de Pierre Milza et Serge Bernstein.
– DE LA ROCQUE Colonel François : Pourquoi je suis républicain. Carnets de captivité, Le Seuil.

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8 mai 1945 : Capitulation de l'Allemagne nazie

8 mai 1945 : Capitulation de l’Allemagne nazie

Le 7 mai 1945 à Reims le Generaloberst Alfred Jodl, signe un premeir acte de capitulation en présence du Général Bedell-Smith, l’adjoint d’Eisenhower. L’URSS le signe égaleme,t par la main du Général Sousloparov, alors chef de la Mission Militaire soviétique en France. Mais Sousloparov agit de son propre chef. Staline l’apprenant peu…

7 mai 2016

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3 août 1645 : Victoire de Condé et de Turenne à Allerheim (Nördlingen)

3 août 1645 : Victoire de Condé et de Turenne à Allerheim (Nördlingen)

Victoire française de la Guerre de Trente Ans, Allerheim (ou seconde bataille de Nördlingen) oppose donc Louis II de Bourbon-Condé Duc d’Enghien et Henri Vicomte de Turenne au Maréchal bavarois Franz von Mercy. On la nomme aussi « Seconde bataille de Nördlingen » en référence à la première bataille qui s’était déroulée…

3 août 2015

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Antoine Pinay « le sage de Saint-Chamond »

Antoine Pinay « le sage de Saint-Chamond »

Cet homme d’État raillé par les gaullistes comme « l’homme au petit chapeau » qui incarnait la IVe République et ses instabilités ministérielles, fut toutefois l’artisan principal du redressement de l’Économie française durant les Trente Glorieuses. Antoine Pinay voit le jour le 30 décembre 1891 à Saint-Symphorien-sur-Coise. Son père, Claude, est un…

13 décembre 2013

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15 août 2014
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Histoire & Culture

2 septembre 909 : Fondation de l’Abbaye de Cluny

by adminfhesp 14 août 2014

Suite au Traité de Verdun de 843 qui voit un net affaiblissement des structures politiques et administratives carolingiennes, les Abbayes bénédictines qui ont profité des réformes entreprises par Saint Benoît d’Aniane se voit placées sous la tutelle de princes, comtes et autres seigneurs des provinces de l’Empire.
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Ainsi, on voit se généraliser le statut d’Abbés laïcs, c’est-à-dire des nobles possédant les domaines d’abbayes dont ils tirent les revenus (dont la dîme).

C’est donc dans ce cadre que Guillaume le Pieux Abbé laïc de Brioude (en Auvergne) consacre son domaine de Cluny aux Saints Pierre et Paul pour y faire bâtir une Abbaye obéissant à la règle de Saint Benoît mais qui serait placée directement sous la tutelle pontificale. L’ordre clunisien vient de naître.

Bernon devient le premier Père Abbé de Cluny. Il reçoit le pouvoir de pouvoir rendre justice sur son domaine qui regroupe alors un bourg et des activités économiques. Devenant presque une forteresse, Cluny prend une importance en Francie du fait que Bernon peut octroyer protection à d’autres abbayes. Un réseau puissant et quasi-indépendant du pouvoir des derniers carolingiens prend forme.

Mais l’expansion de Cluny dont le rayonnement atteint son apogée au XIe siècle est en grande partie l’œuvre de l’un de ses plus grands abbés ; Odilon.


Lire :
– PIETRI Charles et Luce, VAUCHEZ André, VENARD Marc, MAYEUR J-Marie : Histoire du Christianisme des origines à nos jours, Tome IV, Desclée, 1992-2001, Paris

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20 août : fête de Saint Bernard de Clairvaux

20 août : fête de Saint Bernard de Clairvaux

Né vers 1090, fils puîné de Tescelin de Fontaines, chevalier du duc de Bourgogne et de Dame Aleth de Montbard, il entre à vingt-ans dans la petite communauté monastique de Cîteaux fondée quelques années auparavant par Saint Robert de Molesmes et dirigé alors par Étienne Harding. En 1115, après trois…

20 août 2015

Dans « Les Grands Saints de l’histoire de France »

Abbé Iborra :

Abbé Iborra : « Le monde est en feu ! »

Voici l’ homélie prononcée par le vicaire de la paroisse saint Eugène, à Paris, à l’occasion de la messe de rentrée du blog « le Rouge & Noir », le 4 octobre 2014, en la fête de S. François d’Assise . Au feu meurtrier des idéologies dominantes, l’abbé Iborra oppose le « feu » de l’Esprit Saint que les…

5 octobre 2014

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25 mai 1510 : mort du Cardinal d'Amboise

25 mai 1510 : mort du Cardinal d’Amboise

Né en 1460 au château de Chaumont-sur-Loire au sein d’une vieille famille de la noblesse tourangelle, fils de Pierre d’Amboise et d’Anne de Bueil, le brillant Cardinal Georges d’Amboise a été considéré comme un véritable premier ministre durant le règne de Louis XII tel Richelieu (Lucien Bély). Ses frères feront…

25 mai 2013

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14 août 2014
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Histoire & Culture

26 juillet 1340 : Victoire ou «Besoignerie» de Saint-Omer

by adminfhesp 9 août 2014
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Edouard III d’Angleterre et Robert III d’Artois

Nous sommes là à la troisième-quatrième année de la Guerre de Cent Ans. Le Roi de France Philippe VI de Valois vient de perdre sa flotte à la bataille de l’Écluse face à Édouard III Plantagenêt. Peu après les Flamands menés par Jacob (Jacques) van Altewerde s’allient à Édouard III après avoir renversé le Comte de Flandre Louis Ier, vassal du Roi de France.
Les Flamands trouvent aussi un autre allié, Robert III d’Artois, puissant seigneur du Royaume de France qui a rejoint la cause d’Édouard III.

Le Roi d’Angleterre demande alors à Robert d’Artois de s’emparer de Saint-Omer avec 1 000 hommes d’armes anglais et 10 000 Flamands. Selon le chroniqueur Jehan Froissart, ces Flamands proviennent des milices levés à Popringhe, Messines, Ypres et dans la Châtellenie de Berg.

De son côté, Philippe VI, conscient de la fragilité de ses positions en Flandres dépêche les Sires Jean Ier d’Armagnac et Eudes IV de Bourgogne à Saint-Omer, le temps de rassembler environ 25 000 hommes d’armes.
Les deux Capitaines s’enferment donc dans Saint-Omer que Robert pense occupé – en partie – par des Flamands, ce qui est faux. En revanche, Froissart nous dit que « se trouvaient par devant Saint-Omer le Dauphin Compte d’Auvergne, le Sire de Mercoeur, le Sire de Chalençon, le Sire de Montagu, le Sire de Rochefort, le Vicomte de Thouars et plusieurs autres Chevaliers d’Auvergne et du Limousin  ».

Intelligemment et sachant que le temps joue pour eux, les Sires d’Armagnacs et de Bourgogne savent que leur Souverain arrive vers Saint-Omer et décident de ne pas risquer de lancer une sortie, préférant rester à l’abri des murailles.

Seulement, plusieurs de leurs lieutenants jugeant qu’une telle attitude n’est pas digne de la Chevalerie décident de charger l’aile gauche de Robert d’Artois à quatre-cents. Malheureusement, l’assaut est repoussé grâce à des barricades. Seulement, les miliciens d’Ypres commettent l’erreur de se lancer à la poursuite des Français et se retrouvent dans un champ entièrement nu. Les Chevaliers Français tournent alors brident et se jettent dans une furieuse mêlée.

Eudes de Bourgogne et Jehan d’Armagnac conviennent que le moment est venu de lancer la sortie. Bourgogne attaque le centre et Armagnac le flanc gauche déjà affaibli. Aux dires de Froissart, chargeant au cri de « Clermont ! Clermont ! Au Dauphin ! Auvergne ! », les Chevaliers français bousculent le flanc gauche d’Artois et entrent dans le campement ennemi. S’ensuit alors un véritable carnage, les français « tuant par monceaux et troupeaux » (Froissart) et s’employant à piller le camp flamand. Malheureusement, les capitaines français ne rassemblement leurs troupes qui auraient pu prendre le Sire d’Artois à revers.

Au centre, Jehan d’Armagnac a reprend les choses en main et place ses piétons et flamands face au gros des forces d’Artois. Malgré une bonne discipline et un tir d’arbalètes bien réglé des Français, les Flamands avancent irrésistiblement vers Saint-Omer et repoussent les Français dans les faubourgs ou s’engage une autre mêlée. Finalement, Eudes de Bourgogne se replie avec ses gens à l’intérieur. Toutefois, Robert d’Artois n’est pas encore conscient du carnage qui vient de se produire dans son campement. Ses forces étant épuisées, Robert décide de se retirer vers son campement et c’est là qu’il découvre le désastre laissé par Jehan d’Armagnac. Flamands et français s’affrontent encore en petits groupes pendant la nuit mais la situation n’évolue pas.

Après avoir découvert le massacre, Robert d’Artois décide de quitter les approches de Saint-Omer avant l’arrivée du Roi de France. Les Flamands se retirent en bon ordre pour rejoindre le Roi d’Angleterre.

Quoique bien engagée, la bataille de Saint-Omer aurait pu être une victoire totale des Français si Jehan d’Armagnac avait pu maintenir la cohésion des ses hommes. Ainsi, l’équilibre des forces entre les Valois et les Plantagenêts est maintenu jusqu’à Crécy.

Sources :
FROISSART Jehan : Les Grandes Chroniques de France
FAVIER Jean : La Guerre de Cent Ans, Fayard

 

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23 août 1328 : Victoire de Philippe VI à Cassel

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Victoire de Philippe VI de Valois et de son cousin Robert d’Artois dont l’histoire a retenu le cri de ralliement du Roi de France Philippe VI de : « qui m’aime me suive ! » Cette bataille intervient dansun contexte insurrectionnel mettant aux prises plusieurs villes flamandes avec le comte des Flandres…

23 août 2013

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14 juillet 1223 : Mort du Roi Philippe Auguste 2/2

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– LE DIMANCHE DE BOUVINES La Flandre connaît un basculement politique. Baudouin de Hainaut, beau-père de Philippe Auguste, est capturé lors de la Quatrième Croisade et Philippe de Courtenay-Namur, frère de Baudouin, jure fidélité au Roi de France, pendant que Jehanne de Namur épouse Ferrand de Flandres. Le Saint-Empire connaît…

14 juillet 2015

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Jean II le Bon peut sans conteste paraître comme en décalage avec son temps dans la conduite de la guerre et face aux difficultés politiques du temps. Ne serait-ce que par son caractère de Roi Chevalier soucieux de l’Honneur alors que la guerre médiévale changeait radicalement de visage. Fils de…

8 avril 2016

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9 août 2014
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Histoire & Culture

Brève – 21 avril 1944 : Les Françaises obtiennent le droit de vote

by adminfhesp 8 août 2014

vote-femmes-19451Il s’agissait là d’une décision politique approuvée par le Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF) d’Alger et qui sera mise appliquée après la Libération du Territoire français.

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Edith Piaf, « Sous le ciel de Paris »

Édith Piaf, de son vrai nom Édith Giovanna Gassion, née le 19 décembre 1915 à Paris, et décédée le 10 octobre 1963 à Grasse, est une chanteuse française de music-hall et de variétés. Considérée comme l’archétype de la chanteuse française, elle reste près de cinquante ans après sa mort la…

10 octobre 2014

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Maurice Ravel – « Le Tombeau de Couperin »

Maurice Ravel, de son nom de baptême Joseph Maurice Ravel, est un compositeur français né à Ciboure le 7 mars 1875 et mort à Paris le 28 décembre 1937. Avec son aîné Claude Debussy, il fut la figure la plus influente de la musique française de son époque et le…

11 novembre 2012

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Brève - 22 août 1914 : « Jour le plus sanglant » de la Grande Guerre

Brève – 22 août 1914 : « Jour le plus sanglant » de la Grande Guerre

Le Combat de Rossignol (sud-est de la Belgique) est en fait une séquence de la Bataille des Frontières et plus précisément, de la « surprise de Neufchâteau ». Il mit aux prises les fantassins des 2nde et 3e Divisions d’Infanterie Coloniale (Corps Colonial), ainsi que la 5e Brigade Coloniale de la IVe…

22 août 2015

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8 août 2014
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Histoire & Culture

28 mai 1871 : Fin de la Commune de Paris

by adminfhesp 4 août 2014

Proclamée le 18 mars 1871, le gouvernement utopique et avancé de la Commune de Paris expira dans le sang après soixante-douze jours d’existence.

Revenons donc sur cet épisode ayant marqué la naissance de la IIIe République.

Le 4 septembre 1870, Napoléon III abdique devant Bismarck et Guillaume II à l’issue de sa défaite de Sedan. Aussitôt, le régime impérial est renversé, la République proclamée et un Gouvernement de Défense nationale est mis en place. Celui-ci poursuit la guerre mais ne peut empêcher les Prussiens d’assiéger Paris. En janvier 1871, le Général Louis Trochu, chef du Gouvernement de Défense nationale, tente de reprendre Buzenval, ce qui se solde par un sanglant échec. Trochu doit alors faire face à l’agitation belliciste des parisiens. Le 22 janvier, une manifestation s’avance vers l’Hôtel de Ville tenue par des soldats bretons commandés par le Général Vinoy. Ceux-ci ne parlant pas le français, ils ne comprennent pas que la foule tente de les rallier. Ils reçoivent l’ordre de tirer et font trente morts. A partir de ce moment, la situation s’envenime. Déjà, le 6 janvier, une Affiche Rouge (rédigée par Emile Leverdays, Gustave Tridon, Jules Vallès et Édouard Vaillant) appelle à former une Commune de Paris.
Ajoutons que les Parisiens ont faim en raison du blocus de la capitale. On mange les chiens, les chats et les rats. On a même abattu les éléphants du zoo de Vincennes ! l’exaspération contre le gouvernement est à son comble étant donné que Jules Ferry (bientôt surnommé Ferry Famine), responsable du ravitaillement, ne peut fournir des denrées en bon nombre.

Mais le 28 janvier 1871, Adolphe Thiers signe l’armistice avec la Prusse. Si cette décision est acceptée dans les provinces, la population parisienne prend cela comme une trahison. Le 19 février, après des élections qui donnent une large majorité monarchiste à l’Assemblée (qui siège alors à Bordeaux, Adolphe Thiers devient Président du Conseil et chef du Pouvoir Exécutif (le gouvernement revenant s’installer à Versailles). Celui que les parisiens vont surnommer le serpent à lunettes, veut faire taire l’agitation parisienne. Il promulgue déjà un décret supprimant les moratoires sur les loyers, ce qui est très mal perçu par une population plutôt modeste. D’autre part, le 1er mars 1871, les Parisiens connaissent l’humiliation de voir les Prussiens défiler dans la capitale. Mais c’est la journée du 18 mars qui va mettre le feu aux poudres à une situation déjà fort explosive. Thiers envoie 4 000 soldats pour récupérer les canons installés à Montmartre et Belleville. L’opération tourne court en raison de la mobilisation de la population parisienne qui empêche les soldats de se saisir des canons et les somme de rallier l’insurrection. Le Général Lecomte, refuse. Il est fusillé en compagnie du Général Clément-Thomas, pris par la foule. Le 88e Régiment de Ligne rejoint se rallie à la population et met crosse en l’air. Entretemps, le Gouvernement s’est installé à Versailles.

Les quartiers ouvriers de l’Est parisien se soulèvent et la Commune de Paris est  proclamée. Les membres de l’armée, de la Garde Nationale et de l’administration soupçonnés d’être trop complaisants avec le gouvernement sont chassés sans ménagement. Le 19 mars, le Comité Central de la Garde Nationale décrète des élections municipales pour le 26 mars. Sans surprise, celles-ci donnent une majorité aux révolutionnaires toutes tendances confondues : Jacobins (Delescluze, Pyat, Gambon, et Grousset), Radicaux (Flourens, Arnould, Amouroux, Clément, Bergeret), Blanquistes avant-gardistes (Protot, Chardon, Eudes, Ferré, Ranvier, Pelletan et Rigault) Anarchistes-Libertaires et Internationalistes Proudhoniens (Denis, Malon, Varlin et le Hongrois Fränkel). Les majoritaires sont les Jacobins, les Radicaux et les Blanquistes. D’autres personnalités prennent une part active à la commune de Paris : le peintre Gustave Courbet, l’écrivain Jules Vallès, Louise Michel, Elisabeth Dmitrieff et Nathalie Lemel (qui ont formé l’Union des Femmes pour la Défense de Paris) l’officier protestant Louis Rossel et enfin, le révolutionnaire polonais Jaroslaw Dambrowski. Notons que les Communards en armes seront surnommés Fédérés.
Radicaux et blanquistes diffèrent seulement des proudhoniens et des anarchistes par l’attachement à l’autorité de l’État.

Le Gouvernement de la Commune – ou plutôt le Conseil – est formé de Dix Commissions;  exécutive, militaire, subsistances, finances, justice, sûreté générale, travail, industrie et échanges, services publics et enseignement.

Le Gouvernement prend des mesures sociales très avancées pour son temps : réquisition d’ateliers pour les ouvriers, lutte contre le travail clandestin, interdiction du travail de nuit, élection d’un conseil de direction dans les ateliers, élection des fonctionnaires, stricte séparation de l’Église et de l’État, émancipation des femmes, enseignement public et laïque, uniformisation de la formation primaire et professionnelle, instauration du mariage libre par consentement mutuel.
Enfin, acte symbolique, la colonne Vendôme symbole du bonapartisme honni est démontée de la place du même nom.

Mais Thiers décide d’en finir définitivement avec les Communards. Après négociations, il obtient de Bismarck la libération de 60 000 soldats qui viennent s’ajouter aux 40 000 soldats en Île-de-France et aux 12 000 tenant la banlieue ouest de Paris. Pour Thiers l’expiration aura lieu au nom des lois et par les lois. En outre, il exacerbe les sentiments des soldats souvent issus du monde rural et donc aspirant à la propriété, contre les partageux de la Commune. En avril 1871, 130 000 hommes bien armés et prêts à en découdre, avec batteries d’artillerie sont rassemblés sous le commandement du Maréchal Patrice de MacMahon et répartis entre le 1er Corps de Ladmirault, le 2e Corps de Cissey, le 3e Corps de du Barrail et le 4e Corps de Douay. Notons que les Versaillais occupent le Mont-Valérien depuis le 21 mars.
L’offensive versaillaise démarre le 30 avril avec la prise du rond-point de Courbevoie par le Général Gaston de Gallifet. Les 2 et 3 avril, Courbevoie et Rueil tombent et Gustave Flourens est tué dans une tentative malheureuse de contre-attaque. Et les Versaillais commencent à fusiller des prisonniers. En réponse la Commune décrète la loi des otages et par la même, emprisonne l’Archevêque de Paris Mgr. Darboy. Les Versaillais poursuivent leur avancée par le sud – sud-ouest. Après un intense bombardement de l’enceinte fortifiée allant de Grenelle à Passy, Clamart et Issy tombent. Le 13 avril, le Fort de Vanves passe aux mains des troupes de MacMahon, mais les Versaillais ne peuvent aller plus loin en raison d’un tir de barrage d’artillerie. Les combats vont alors connaître une pause.

Le 21 mai, un piqueur des Ponts-et-Chaussées du nom de Jules Ducatel, ouvre la poterne du bastion n°64, permettant aux Versaillais d’entrer dans Paris. La semaine sanglante commence. En représailles, les Fédérés prennent en otage les Dominicains d’Arcueil qui seront exécutés. De leurs côtés, les Versaillais vont fusiller leurs prisonniers à plusieurs reprises comme aux Batignolles, où quarante-huit hommes, femmes et enfants sont exécutés. Jaroslaw Dambrowski est tué le même jour. Ce sera aussi le cas au Panthéon cinq jours plus tard.
Du 22 au 23 mai, au prix de furieux combats de rue, les Versaillais progressent dans Paris et libèrent la quasi-totalité de la rive gauche, excepté la Butte-aux-Cailles. La butte de Chaillot est prise Le 24 mai, les Fédérés fusillent les prisonniers de la Prison Haxo dans la Rue de la Roquette, dont des soldats versaillais prisonniers, Mgr. Georges Darboy, le Vicaire-Général Surat, tout comme les Abbés Deguerry Curé de la Madeleine, Ducoudray, Clerc, Ollivaint, Bécourt, Houillon et Planchat (ce dernier, Père de Saint-Vincent-de-Paul était très engagé auprès des pauvres de Paris). L’ancien député Flourens trouve lui aussi la mort.

Le 27 mai, les Fédérés ne tiennent plus qu’une partie de Paris comprise entre le Canal de l’Ourcq et Vincennes. Les Versaillais attaquent alors le Cimetière du Père Lachaise, défendu avec acharnement par les Fédérés. Il faut aux soldats du Gouvernement enlever cet espace à la baïonnette. Cent-quarante-sept Fédérés y vont être fusillés, le dos au mur qui porte leur nom. Pour s’emparer des Buttes-Chaumont, on met en batterie des mitrailleuses. Enfin, le 28 mai, les Versaillais achèvent de nettoyer Belleville et font tomber la dernière barricade des Communards. Pris, Eugène Varlin est exécuté sans aucune forme de procès.

La répression s’abat alors sur Paris, implacablement orchestrée par le Général de Gallifet qui sera surnommé le massacreur de la Commune. Gustave Courbet doit s’exiler en Suisse, Louis Rossel est condamné à mort et exécuté, Louise Michel sera expédiée en Nouvelle-Calédonie pendant que les autres meneurs de ce gouvernement utopique éphémère (Vaillant, Rigault, Pelletan, Vallès…) seront incarcérés avant de reprendre leur combat politique.
Pendant ces combats les Versaillais ont perdu entre 3 000 et 4 000 hommes (blessés compris) et les Fédérés entre 6 000 et 7 000.

Sources :
– WINOCK Michel et AZEMA Jean-Pierre : Les Communards, le Seuil, Paris
– MIQUEL Pierre : La Commune de Paris, Fayard, Paris

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Louis d’Aurelle Marquis de Paladines voit le jour le 9 janvier 1804 au Malzieu en Lozère. Il entre à Saint-Cyr sous la Restauration en 1822 mais en sort en 1824 sans être gradé pour cause d’insubordination. – S’engageant alors comme simple soldat, il sert d’abord au 64e Régiment d’Infanterie de…

17 décembre 2015

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4 août 2014
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Histoire & Culture

7 janvier 1558 : François de Lorraine Duc de Guise reprend définitivement Calais aux Anglais.

by adminfhesp 1 août 2014

– Le Duc de Guise a rassemblé pour l’opération, 30 000 hommes en grand secret, dans le Nord en Picardie, Boulonnais et Artois, afin de masquer son objectif aux Anglais de Lord Thomas Wenworth.

– Après avoir investi Sangatte,  Fréthun et Nielles le 1er janvier, les forces du Duc de Guise s’emparent du Fort Risban et de Nieullay, ce qui leur permet de placer Calais sous le feu des canons.
Pris au dépourvu, Wentworth décide de se rendre et de remettre les clés de la ville aux Français.

 

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18 février 1563 : Guerres de Religion, mort de François de Guise

18 février 1563 : Guerres de Religion, mort de François de Guise

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18 février 2012

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21 octobre 2016

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Alors que Paris est aux mains des Maillotins, l’Ost de Charles VI vient en aide au Comte de Flandres Louis de Male, beau-père du Duc de Bourgogne Philippe II le Hardi, oncle du Roi. – L’Armée Royale (16 000 chevaliers et hommes d’armes) est commandée par trois vétérans de la…

27 novembre 2015

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1 août 2014
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Histoire & Culture

Campagne d’Alsace 1944-1945 (quatrième partie)

by adminfhesp 26 juillet 2014

5 – LA CONTRE-ATTAQUE ALLEMANDE : OPÉRATION « NORDWIND »

A – Courir deux lièvres à la fois sur le plan stratégique

– Le 21 décembre, alors que le HG B de Model accuse de sérieuses difficultés dans les Ardennes, Hitler et von Rundstedt se rendent compte que les Alliés ont affaibli leur flanc sud. Pour eux, c’est l’occasion de frapper, au grand risque d’utiliser des forces qui seraient bien plus utiles derrière le versant ouest de l’Eiffel. Il n’empêche, Gerd von Rundstedt propose de déclencher une attaque au nord de Saarbück vers Metz afin d’envelopper les IIIrd et VIIth Army par une double tenaille nord-sud. Mais le Feldmarschall arrive vite à la conclusion qu’un plan si ambitieux est irréalisable compte-tenu du manque de moyens. Cependant, Hitler qui vient de déplacer son QG de Berlin à l’Adlerhorst près de Bad Nauheim en Bavière approuve l’idée d’une attaque au sud de Saarbrück en direction de la Trouée de Saverne, avec le but d’isoler la VIIth Army de Patch dans le nord de l’Alsace.  Si cette offensive réussit, l’OKW lancera une série d’attaques depuis une ligne Vallée de la Sarre – Saverne avec pour objectifs Lunéville et Metz, dans les arrières de Patton. Cette opération reçoit le nom de code « Zahnarzt » (« Dentiste »).

– Entretemps, Hermann Balck a été remplacé à la tête du Heeres-Gruppe G par son prédécesseur, Johannes Blaskowitz qui fait tout pour mobiliser 2 Divisions mécanisées pour attaquer au sud. Dans les jours qui suivent, les chefs allemands débattent pour mettre au point un plan opérationnel. Hitler se prononce en faveur d’un effort principal au sud-est de Saarbrück le long de la Vallée de la Sarre jusqu’à Phalsbourg et dans la Trouée de Saverne. Les forces d’attaque pourront se concentrer facilement en utilisant le réseau ferré et routier autour de Saarbrück. Mais von Rundstedt et Blaskowitz ne se montrent guère rassurés quant aux effectifs blindés disponibles et au manque criant de soutien aérien, mettant aussi en avant qu’une progression dans la Vallée de la Sarre peut s’avérer dangereuse pour un déploiement mécanisé. Les deux officiers supérieurs se montrent alors bien plus favorables à l’idée de progresser par les Vosges afin de profiter du couvert forestier afin d’échapper aux avions d’observation. De plus, une partie des édifices de la Ligne Maginot autour de Bitche est encore entre les mains amies. Même si les voies de communication dans le secteur de Bitche ne sont guère favorables à un déploiement blindé, les généraux allemands pensent que l’Infanterie pourra percer plus facilement dans les secteurs les moins bien défendus pour s’infiltrer entre les XVth et VIth Corps de Patch et pousser vers la trouée de Saverne. Puis, les réserves blindées et mécanisées s’engouffreront par les secteurs ouverts pour déboucher dans la Plaine d’Alsace afin de tourner la VIIth Army dans l’espoir de couper le 6th Army Group de Devers en deux.

– Mais ce plan comporte deux grands inconvénients. D’une part, les Allemands vont devoir passer au travers plusieurs parties de la Ligne Maginot tombée aux mains du XVth Corps de Haislip à la mi-décembre. D’autre part, une poussée directe depuis Bitche par les Vosges, laisse encore les coudées franches au XVth Corps pour contre-attaquer. Enfin, autre inconvénient tout aussi militaire que politique, il faut compter aussi sur des attaques de soutien du nouveau Heeres-Gruppe « Ober-Rhein » sur lequel von Rundstedt n’a aucune autorité. Si la 19. Armee était encore sous l’autorité du HG G, Johannes Blaskowitz en aurait eu les moyens mais là, ça n’est plus possible. Blaskowitz demande bien que les unités du HG Ober-Rhein sensées lancer des attaques de soutien soient placées sous ses ordres mais Hitler l’informe que les troupes sous le commandement de Himmler déclencheront un assaut au nord et au sud de Strasbourg mais seulement APRES que les troupes de la 1. Armee allemande aient réussi leur effort dans les Basses Vosges avant le Nouvel An 1945. L’opération est alors rebaptisée « Nordwind » (« Vent du Nord »).

– Le 27 décembre, Hitler, von Rundstedt et Blaskowitz trouvent un compromis. 1 Panzerdivision et 1 Panzergrenadier-Division doivent percer dans les défenses américaines établies dans la Vallée de la Sarre, tandis que 4 autres Divisions de Grenadiers s’infiltreront par le secteur de Bitche dans les Basses-Vosges sur un axe sud – sud-ouest.  Blaskowitz souhaite conserver ses meilleures unités – équivalentes à 2 Panzerdivisionen – en réserve afin d’exploiter la percée. Cependant, selon les instructions du Führer, les unités de réserve resteront dans le secteur de Saarbrück afin d’engager l’effort principal dans la Vallée de la Sarre. De plus, la requête de Blaskowitz concernant la possibilité de placer plusieurs unités du HG Ober-Rhein sous son commandement est rejetée. Hitler insiste aussi sur la vitesse de l’attaque par le nord qui sera la clé de la réussite. L’opération est alors rebaptisée « Nordwind » (« Vent du Nord »). Son lancement est fixé au Nouvel An 1945.

Source : iblio.org

Source : iblio.org

– Entre le 27 et le 30 décembre, la 1. Armee de von Obstfelder retire les Divisions désignées pour l’assaut de leurs secteurs respectifs. Par conséquent, les divisions restantes étirent davantage leurs lignes défensives. Von Rundstedt et Blaskowitz sont alors contraints d’utiliser des unités du Volkssturm (sorte de « milice du peuple » obtenue par la levée des hommes de moins de seize ans et de plus de soixante ans) pour combler les brèches, tout en acheminant de l’artillerie dans des positions déjà désignées.
Pour percer entre les lignes des XVth et VIth US Corps, Blaskowitz s’appuie principalement sur le XIII. SS-Korps du SS-Gruppenführer Max Simon auquel revient l’assaut principal dans les Basses-Vosges à la charnière des deux Corps d’armée US. Celui-ci compte la 17. SS-Panzergrenadier-Division « Götz von Berlichingen » (Hans Lingner), les 404. et 410. Volks-Artillerie-Korps, la Volks-Werfer-Brigade 20 (Oberst Würzt), de 2 compagnies de lance-flammes blindés,2 bataillon d’artillerie lourde et de 1 bataillon d’observation. Les deux autres forces d’attaque sont le XC. Armee-Korps de Petersen (559. et 257. Volks-Grenadier-Divisionen) et le LXXXIX. Armee-Korps de Gustav Höhne (361. et 256. VGD). Ces deux formations doivent attaquer dans le secteur de Bitche. Von Rundstedt adjoint aux fores chargées de l’assaut dans les Basses-Vosges, des canons d’assaut, des canons motorisés et 1 bataillon de Pioniers. Le tout renforcé par la 6. SS-Gebirgs-Divison « Nord » (SS-Gruppenführer Heinrich Bremmer) rameutée d’urgence du Front de Norvège-Finlande où elle a passé presque toute la durée de la guerre. Le XXXIX. Panzer-Korps du Generalleutnant Karl Decker comptant les 21. Panzer-Division (Edgar Feuchtinger) et 25. Panzergrenadier-Division (Paul Schürmann) rééquipées avec 49 Panzer pour la première (18 PzKw IV et 31 Panther) et 29 pour la seconde (9 PzKw IV et 20 Panther). Le complètement d’effectifs a cependant été perturbé par les bombardements de l’aviation alliée. Enfin, l’OB West commence à rassembler derrière les lignes de la 1. Armee la 10. SS-Panzer-Division « Frundsberg » (SS-Oberführer Heinz Harmel) – « ancienne » du Front d’Ukraine, de Normandie et de Hollande – ainsi que la « vétérane » 7. Fallschirmjäger-Division (Wolfgang Erdmann) nouvellement formée. Johannes Blaskowitz était bien plus favorable au déploiement de ses unités AVANT l’assaut mais son agenda est bousculé par la volonté des stratèges allemands de percer au plus vite dans les lignes affaiblies de la VIIth Army de Patch, d’autant plus que les convois du Red Ball Express ont du mal à parvenir jusqu’en Alsace. Toutefois, Blaskowitz se montre favorable au renforcement de la 17. SS « Götz von Berlichingen » avec une compagnie de 10 chars ponctionnés à la 21. PzD. Il reçoit aussi le soutien d’une compagnie du schwere-Panzerjäger-Abteilung 653 (bataillon lourd de chasseurs de chars) équipés des nouveaux – et monstrueux – Jagdpanzer VI Ausf. B Sd.Kfz 186 « Jagdtiger ». Ces engins lourds (71,7 tonnes) et peu manœuvrables, créés à partir du châssis du PzKw. VI « Tiger II », sont cependant armés d’un canon long de 128 mm PaK L44/55 sous-casemate, capable de percer 148 mm de blindage à 2 km pour une vélocité de 950 m/s. Mais ces engins, derniers feux du gigantisme des blindés allemands, n’auront que peu de valeur stratégique. Les équipages formés manquent et le modèle ne sera jamais construit en grande série.

– Dans la matinée du 28 décembre, Johannes Blaskowitz convoque les commandants de ses Korps et Divisionen d’attaque au QG de l’OB West à Ziegenberg, avant que tout le monde ne se rende à l’Adlerhorst pour un entretien avec le Führer. Pour la plupart des généraux, c’est la première rencontre avec Adolf Hitler. Chacun peut se rendre compte qu’il est physiquement diminué par les séquelles de l’attentat du 20 juillet. Mais il conserve un magnétisme ressenti dans un discours d’un quart d’heure, dans lequel il admet que la Bataille des Ardennes est définitivement perdue. Il juge aussi probable un échec de l’offensive à venir en Alsace, d’autant que la menace soviétique grandit à l’est. Cependant, rien ne l’empêche de s’entretenir des plans de l’offensive avec chaque général. Il conclut enfin en précisant que le but final de « Nordwind » n’est pas de regagner du terrain, ni même du prestige. L’objectif recherché étant « la destruction des forces ennemies ». Une fois encore, Hitler apparaît entièrement déconnecté de la réalité, même si personne ne conteste son autorité.


2 – Strasbourg ne cédera pas ! 

– Au sin du 6th Army Group, le passe en position défensive n’est pas sans créer des remous d’ordre politique. Initialement, Eisenhower avait ordonné à Devers de cesser toute offensive le temps de rétablir la situation dans les Ardennes et raccourcir ses lignes défensives afin de maintenir un maximum de forces disponibles au nord. Pour la conduite des opérations, « Ike » ordonne au 6th Army Group de se retirer sur « une ligne principale de défense » DERRIÈRE les Vosges afin de racourcir les linges de défense, tout en maintenant 1 Division blindée et 1 Division d’infanterie en réserve directe. En dépit des succès alliés, Eisenhower était soucieux quant à l’issue stratégique. Pour cette raison, il ordonne à Devers de retirer complètement le VIth Corps de Brooks du saillant de Lauterbourg dès que possible. Ordre confirmé lors d’une réunion à Paris entre les deux généraux américains. Toutefois, Devers était convaincu que la seconde contre-offensive allemande aurait lieu dans la Vallée de la Sarre, bien plus au nord que le saillant désigné et ne considéra donc pas comme urgent l’ordre donné par le commandant du SHAEF. En fait, sa priorité est d’abord de tenir Strasbourg. De retour à son Quartier Général de Vittel le 28 décembre, Devers donne pour instructions à Patch de faire préparer trois au VIth Corps de Brooks trois positions intermédiaires à utiliser « qu’en cas d’attaque massive », ainsi qu’une dernière ligne sur le versant est des Vosges. Les positions intermédiaires sont donc réparties comme suit :
– 1re : Portion de la Ligne Maginot juste derrière la frontière
– 2nde : Bitche – Niederbronn – Bischwiller (sur les rivières Falkenstein, Zintsel et Moder)
– 3e : Bitche – Ingwiller – Strasbourg

– En revanche, Devers ne perçoit aucun besoin d’opérer un retrait sur trois échelons s’il n’y a pas de menace spécifique. Au lieu de cela, il finit par transférer la 2e DB de Leclerc – imaginons la satisfaction du Français – à la VIIth Army de Patch, afin de prévenir de la rétrocession d’une Division blindée à la réserve du SHAEF. Eisenhower était réservé quant à la capacité des divisions de Brooks à tenir le saillant de Lauterbourg, dont le terrain plat reste difficile à défendre. Et un mouvement des Allemands vers le sud-est menacerait les flancs des deux Corps américains. Et si la trouée de Saverne retombe aux mains des Allemands, les trois divisions de Brooks se retrouveraient piégées dans le saillant de Lauterbourg. Et une seconde attaque potentielle depuis la Poche de Colmar rend aussi les responsables du SHAEF particulièrement nerveux. Eisenhower insiste donc pour que Devers retirer ses forces aussi vite que possible pour établir une ligne défensive sur le flanc est des Vosges. Mais Devers reste réticent à l’ordre d’abandonner un terrain conquis et sans raison apparente. Alexander M. Patch soutient son supérieur, estimant qu’il « est difficile d’abandonner une position quand vous vous sentez capable de la tenir » et traîne lui aussi des pieds dans l’exécution de l’ordre d’« Ike ». Le 31 décembre, le chef d’état-major d’Eisenhower Walter Bedell-Smith appelle Devers au téléphone et lui fait comprendre d’un ton particulièrement rageur que le commandant du SHAEF est furieux que la VIIth Army ne se soit toujours pas retirer de Basse-Alsace. Mais Devers a une autre raison – très politique cette-fois – de ne pas vouloir retirer les forces de Patch : Strasbourg.

– Les plans d’Eisenhower n’ont pas échappées à de Gaulle qui réagit violemment. Pour lui, il est absolument hors de question d’abandonner Strasbourg. Et tant pis si les Américains ne veulent pas la défendre, l’Armée française le fera ! Le 28 décembre, il envoie Alphonse Juin, Chef d’état-major du Ministère de la Défense Nationale porter un mot de protestation au SHAEF, accompagné de l’offre d’envoyer trois nouvelles Divisions formées à partir de FFI pour concourir à la défense de Strasbourg. Mais Ike ne cède pas. Le 1er janvier 1945, en guise de vœux pour le Nouvel An, de Gaulle fait une concession à l’état-major du SHAEF : les américains peuvent abandonner le saillant sur la Lauter mais les troupes françaises défendront Strasbourg. Le même jour, de Lattre se rallie à de Gaulle et propose que sa Ire Armée assure la défense de Strasbourg « si les Américains se retirent de leurs lignes au nord ». Dans la nuit du 2-3 janvier, Juin s’entretient longuement avec Walter Bedell-Smith et abat la dernière carte du Général de Gaulle : la menace de retirer tout simplement la Ire Armée Française de l’organigramme du SHAEF si Strasbourg est abandonnée. De son côté, le Général de Lattre de Tassigny dresse un plan sans injonction ni autorisation de Devers pour envoyer la 3e Division d’Infanterie Algérienne du Général Guillaume défendre Strasbourg. Mais ces profonds désaccords affectent directement la chaîne de commandement alliée et vient compliquer la réponse à une offensive allemande en Alsace.

SS-Gruppenführer Max Simon, commandant du XIII. SS-Korps

SS-Gruppenführer Max Simon, commandant du XIII. SS-Korps

3 – La préparation de la défense américaine

– A partir du 19 décembre, en raison de l’envoi du XIIth Corps d’Eddy au secours de Bastogne dans les Ardennes, la VIIth Army de Patch reçoit l’ordre de tenir les lignes sur la Sarre et en Moselle, allongeant ainsi son flanc gauche. Patch se retrouve donc à tenir un front compris en équerre dont la ligne ouest – est s’étire entre Sarrebrück et Lauterbourg avant que son flanc droit n’oblique vers le sud sur une ligne de 42 km le long du Rhin. Patch estime qu’il n’a d’autre choix que de scinder ses forces de part et d’autre des Basses-Vosges. Et pour mieux coordonner leur ensemble, il décide de déménager son PC à Saverne (Bas-Rhin). Chacune de ses divisions tient environ 18 km de front, soit 4,5 environ par régiment d’infanterie et environ 1,5 km par bataillon, soit environ 1 homme tous les 2 mètres si les unités sont à effectifs pleins. Il peut aussi compter sur sa réserve mobile mécanisée formée par les 12th et 14th Armored Divisions. Au vu des informations fournies par le système ULTRA, Patch s’attend à voir débouler les Allemands depuis le couloir de la Sarre. Il y a donc concentré le gros du XVth Corps de Haislip, avec (de gauche à droite), les 103rd, 44th et 100th Infantry Divisions, appuyées sur leurs arrières par la 12th Armored Division d’Allen. Le VIth Corps de Brooks tient le flanc droit (est), soit la partie du saillant comportant Bitche et Lauterbourg avec les 45th et 79th Divisions flanquées l’une à l’autre ;  la 36th Division rameutée du secteur de Kayserberg qui sert de flanc-garde sur le Rhin, ainsi que la 14th Armored Division d’Albert C. Smith en soutien direct. D’autre part, Devers décide de rappeler la 2e DB de Leclerc et d’acheminer 3 divisions dont les régiments d’infanterie viennent d’arriver de Marseille, sans expérience des combats ; les 42nd « Rainbow »* (Harry J. Collins**), 63rd « Blood and Fire » (Louis E. Hibbs) et 70th « Trailblazers » (Thomas W. Herren). Sans attendre l’arrivée de leur artillerie, de leurs chars et chasseurs de chars de soutien et des autres éléments divisionnaires, Patch ordonne à ses trois nouvelles divisions de former des Task Forces (les 3 régiments d’infanterie divisionnaires et 1 unité de commandements), chacune étant placée sous le commandement du chef ou du commandant-adjoint de l’unité : Task Force Linden (42nd), Task Force Harris (63rd) et Task Force Herren (70th). La TF Harris vient alors renforcer la 2e DB pour renforcer le dispositif du XVth Corps au nord de la Vallée de la Sarre. Au centre de la VIIth Army – soit au sud-est de Bitche –, Patch insère la TF Hudelston, soit un élément mécanisé chargée de tenir la charnière entre la 100th Division et la 45th Division. La seule unité américaine qui ne participe pas à cette défense reste la 3rd Division d’O’Daniel qui se retrouve sous le commandement de la Ire Armée française devant Colmar.

– Face à la menace allemande, les GI’s se préparent du mieux qu’ils peuvent en creusant des trous et des tranchées dans le sol presque gelé. Les unités d’artillerie préparent des plans de feu et des zones de tir, pendant que les équipes du génie dressent des obstacles et sèment des mines dans les champs. Patch ordonne d’utiliser les communications radios a minima. A l’arrière, les unités d’Ordnance et de logistique amasse des stocks de vivres, d’armes de médicaments et de munitions pour mieux approvisionner les unités de combat que cela sera nécessaire. Contrairement à la bataille des Ardennes, les Allemands ne vont pas donner dans les lignes d’un ennemi sans expérience, sourd et aveugle.


[Suite]

* Présente en France en 1918, elle comptait comme officier d’état-major un certain Douglas McArthur qui s’y était fait remarquer par son courage quasi-suicidaire.
** A ne pas confondre avec son homonyme Joseph L. Collins, alors commandant du VIIth Corps et libérateur de Cherbourg.

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Campagne des Vosges (1944) : Sixième partie

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22 décembre 2014

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26 juillet 2014
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Histoire & Culture

Petits vins 2 – Côte de Toul (Lorraine)

by adminfhesp 24 juillet 2014

Le vignoble des Côtes de Toul (appellation reconnue en 1998) se situe dans le département de la Meurthe-et-Moselle et encadre l’ancien évêché éponyme sur 57 hectares, ce qui explique leur production assez modeste. Bien souvent on ne les trouve qu’en Lorraine.
Les vins de Toul sont surtout connus pour leur rosé appelé Gris en raison de sa robe d’une teinte plus claire que d’autres rosés.
num15-01Les Côtes de Toul produisent aussi des vins rouges et quelques vins blancs. Les sols utilisés sont faits d’argile, de calcaires et partiellement de lambeaux triastiques au nord de Toul.  Loin d’être de grands vins, les Cötes de Toul n’en pas moins d’agréables petits vins conviviaux. Ils peuvent se conserver durant deux ans.
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– Les Rouges


Issus du Pinot Noir, les Rouges de Toul offrent une robe d’un grenat soutenu. Leur élevage en barrique leur confère des arômes de cassis et de notes vanillées. En bouche, ils se montrent assez charnus. Ils sont à servir sur des charcuteries, du pâté lorrain et des viandes grillées, de la selle de cochon et de la potée lorraine.

– Les vins gris

Issus d’un assemblage de Pinot Noir et de Gamay Noir, le Gris de Toul est issu de la vinification en blanc de cépages à pellicule rouge mais à pulpe incolore, comme le Gamay et le Pinot noir. Les Gris offrent donc une robe qui tire davantage sur le gris que sur le rosé. Leurs arômes délivrent des notes de fruits rouges (griotte, groseille et airelle) et de violette. En bouche, ils se montrent vifs, frais et harmonieux. Ils sont à servir frais sur des plats de charculterie, des pâtés lorrains, des quenelles de foie de porc, du boudin, de la quiche lorraine, de la salade vosgienne et de la cuisine asiatique.

md_249822_d734e251d66d8c95cbfe10c8b941009c– Les blancs

Issus de l’Auxerrois et du Pinot-Auxerrois, le Blanc de Toul offre une robe jaune-verte et plus dorée avec l’âge. Leurs arômes délivrent des notes florales et ils se montrent plutôt secs, fruités et quelque peu amers en bouche.
On les sert frais sur de la quiche lorraine, de la tarte aux oignons, des salades et du pâté de truite des Vosges.

Sources :
– Dictionnaire des vins de France, Hachette, coll. Les Livrets du vin
– http://www.vin-vigne.com

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Les Côtes du Roussillon

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Après les Banyuls et les Maury, je vous propose de partir à la découverte des autres vins du Roussillon, moins connus mais tout aussi intéressant et appréciables. Situé entre le massif des Corbières et la frontière espagnole, au pied du Mont Canigou (Pyrénées Orientales), le vignoble des Côtes du Roussillon…

16 janvier 2014

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Les vins du Bugey

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Chers lecteurs et lectrices, cet article sera quelque peu suggestif. En effet, la découverte récente des vins du Bugey m’ayant enchanté, j’ai décidé de vous faire partager un coup de cœur, pour des produits peut être un peu trop décriés et pas encore reconnus à leur juste valeur. Coincé entre…

27 novembre 2012

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Quoique restant dans l’ombre de leurs grands voisins de l’ancien Duché de Bourgogne, les vins du Jura, délivrent une palette de cépages qui font la diversité, la richesse et la renommée de cette région viticole. Certains domaines de production – comme le Château d’Arlay – remontent même à l’Epoque médiévale.…

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24 juillet 2014
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Histoire & Culture

Le char Renault FT-17

by adminfhesp 20 juillet 2014

S’il y a bien une création militaire  française dont on peut encore s’enorgueillir, c’est bien le char Renault FT-17, qui reste indubitablement lié à la Victoire de 1918 qui vit le retour de la guerre de mouvement sur le Front de l’Ouest.

Il répondait alors davantage aux attentes de l’État-major et du Commandement Interallié, bien mieux que les lourds et peu manœuvrables Schneider et Saint-Chamond. Produit à près de 3 500 exemplaires – un record pour l’époque – il a énormément influencé la doctrine blindé et l’industrie de l’armement des États-Unis à l’Union Soviétique. Retour sur un « joyau » de la Grande Guerre qui a marqué et influencé le combat mécanisé dans son ensemble.

– Besoin d’un nouveau char

C’est en 1916 que les premiers chars d’assaut font leur apparition sur les champs de bataille de la Grande Guerre. Le Tank MK britannique, conçu par Ernest Swinton comme un engin forceur de barbelés, fait ses premières armes lors de la Bataille de la Somme. Les ingénieurs Français emboîtent immédiatement le pas aux Britanniques et sortent des usines du Creusot et de l’Île-de-France deux engins : le Scheider et le Saint-Chamond (qui resteront en service jusqu’à la fin de la Guerre). Enfin, les Allemands sortiront une poignée de Panzer A7V de leurs usines au début de l’année 1918.
L’emploi des chars, vise en fait à appuyer l’Infanterie par un « feu mobile.»  Le Commandement français se montre enthousiaste malgré certaines réserves et son persuadés de réussir là où Haig a échoué, à savoir rompre les lignes allemandes et emporter la décision. Les deux types d’engins sont engagés pour leurs premiers combats au Chemin des Dames (avril 1917). Mais ils se révèlent trop peu maniables. Certains restent coincés dans des cratères d’obus et sont réduits au silence par les artilleurs du Kaiser qui trouvent la parade. Les pachydermes presque sourds et aveugles sur le terrain, se font donc prendre à partie avec succès, par les Grenadiere et l’Artillerie sans briller particulièrement.
En dépit l’échec de l’Offensive de Nivelle, le Commandement français n’abandonne pas pour autant l’idée de développer la nouvelle arme blindée. Dès la fin de 1916, le Colonel Jean-Baptiste Estienne, passé par l’organisation de l’Aviation française, qui se penche sur la question en retenant les leçons du Chemin des Dames. Estienne reste encore à ce jour considéré comme le Père de l’Arme Blindée française ; ou plutôt de « l’Artillerie d’Assaut » comme on dit à l’époque.
Estienne préconise donc, que pour atteindre les lignes ennemies, il faut un engin beaucoup plus léger, capable de se mouvoir plus facilement sur le terrain. Il faut donc sacrifier la puissance de feu au profit de la mobilité et ainsi, réduire l’équipage. L’ingénieux colonel estimait que le char devait opérer selon le triptyque suivant : 1 : Appuyer l’Infanterie ; 2 : Forcer les lignes de barbelés pour ouvrir le passage ; 3 : Réduire au silence les nids de mitrailleuses allemands qui causaient encore des pertes meurtrières dans les rangs Français. La révolution principale vint de l’idée qu’eut Estienne de doter le nouveau char léger d’une tourelle pouvant pivoter à 360° tous azimuts. L’engin pouvant garder son cap, tout en neutralisant les positions de mitrailleurs comme de fusiliers situés sur ses flancs.
En Somme, Jean-Baptiste Estienne prône d’engager ni plus ni moins qu’un char de percée.

– Conception et fabrication

En novembre 1916, alors que les combats de Verdun sont dans tous les esprits, le Commandement français fit alors appel à l’industriel Louis Renault, alors spécialisé en automobiles, canons mais aussi tracteurs agricoles. Renault reçut alors la commande avec le cahier des charges dressé selon les recommandations d’Estienne. Louis Renault et l’un de ses adjoints, Rodolphe Ernst-Metzmaier, mettent alors au point un premier modèle de petit char de combat. Le premier prototype fonctionnel sort des ateliers de Boulogne et Renault le teste devant une commission militaire en mars 1917.
L’engin pèse 6.7 tonnes, est long de 4.9 m, large de 1.73 et haut de 2.13.  La caisse est inclinée et profilée en triangle isocèle et le compartiment moteur se situe à l’arrière. Les chenilles larges de 34 cm sont débordantes et actionnées par un train de roulement formé par deux roues avant. Celles-ci, à six rayons, sont tout en acier et recouvertes par un revêtement en tôle ou en contreplaqué de bois. En outre, les deux chenilles sont constamment et automatiquement maintenues en état de tension. Le Renault FT-17 dispose aussi d’une bonne garde au sol de 43 cm.

Général Jean-Baptiste Estienne (1860-1936)

En ce qui concerne le moteur, on installe un modèle Renault de 35 CV à la puissance massique de 5 CV/tonne. Le blindé monte à 8 km à l’heure, ce qui pour l’époque est dans la bonne moyenne.
Le premier modèle de tourelle conçu Girod est alors arrondi et moulé. En 1918, on préférera monter la Tourelle Berliet, à la carapace rivetée. Pour l’armement, on dote le Renault FT-7 avec deux armes différentes : la Mitrailleuse Hotchkiss 7.62 mm Modèle 1914 ou  bien du canon Puteaux SA1918 de 37 mm.  De plus, son blindage est épais de 6 à 22 mm d’acier.
Quant à l’équipage, il nécessite seulement un binôme : le chef de char qui fait aussi office de tireur et le pilote. Le premier tient place debout dans la tourelle, derrière le pilote. Le chef donne ses ordres d’orientation en… appuyant ses genoux dans le haut du dos du pilote. Pour arrêter l’engin, il a juste à taper sur le casque de son collègue.
Le Char Renault se révèle bien conçu pour les besoins de l’époque, fiable et assez agile. Il est aussi économique à produire et à entretenir. Il peut en outre franchir un gué à hauteur de 70 cm et passer sur un obstacle haut de 60 cm. Toutefois, il a de sérieux défauts d’ergonomie dus à son absence de suspension. En manœuvre comme en opération, le pilote devait jouer savamment des pédales de frein et d’embrayage afin d’éviter de faire piquer du nez au char trop brusquement, ce qui pouvait lui causer des dommages à la colonne vertébrale. De plus, l’étroitesse de la caisse et le centre de gravité placé en hauteur ne procuraient pas une bonne assise au char, surtout en tout terrain. Ainsi, une mauvaise manipulation de commande, ainsi qu’une trop forte déflagration d’obus pouvaient faire basculer le char.
Il se caractérisait aussi par la dureté, voire quasi-absence, de sa suspension. Lors des franchissements le conducteur devait jouer avec l’embrayage et le frein pour éviter de faire retomber brutalement le char en avant, ce qui aurait risqué de lui entraîner des dommages à la colonne vertébrale. De même, en tout-terrain il devait être extrêmement prudent à cause de l’étroitesse de la caisse qui, associée à un centre de gravité assez haut, pouvait facilement entraîner un basculement latéral et un retournement.

– Le FT-17 au combat

Tout d’abord, le nouveau char équipe très vite les nouveaux Régiments « d’Artillerie d’Assaut », dont le 501e RAS « ancêtre » du Régiment de la 2e DB. Ce sont aussi les Américains de Pershing qui adoptent très vite le nouvel engin. Ils en équipent deux unités, les 303rd et 304th US Tank Battalions, dont l’entraînement est confié à un certain Major George S. Patton…
Les Allemands découvrent avec désagrément les capacités de combat du Renault FT-17 lors de la Seconde Bataille de la Marne à Ploisy-Chazelle. Le char y fait très bonne impression et est engagé immédiatement sur d’autres points du front (Argonne, Champagne, Picardie, Flandres). En septembre, les Américains en font aussi bon usage lors de la percée du Saillant de Saint-Mihiel.

– Après la Grande Guerre

Le Renault FT-17 va connaître un succès que le commandement français n’attendait pas. La Finlande, l’Estonie, la Lituanie, le Pologne, le Roumanie, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie, la Suisse, l’Espagne, le Japon, la Chine Nationaliste et même l’Iran vont en acheter à la France. Succès d’autant plus important qu’il inspirera d’autres chars occidentaux et deviendra la base d’inspiration et d’étude pour la conception de chars plus moderne, notamment grâce à sa tourelle. L’Italie produira notamment le FIAT 3 000, une copie quasi-conforme du modèle français. Et les Américains en ont produit pas moins de 950 qu’ils baptisèrent « 6 Tons Tank ».On trouvera enfin le FT-17 engagé dans divers conflits et même pendant la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, il fut déployé pendant les opérations de Syrie menées par le Général Henri Gouraud, la Guerre Civile Russe et la Guerre Russo-Polonaise, où il fit forte impression aux Bolcheviks. On en trouva même durant la Guerre Civile Chinoise et la Guerre d’Espagne dans le camp nationaliste comme chez les Républicains. Enfin, en 1939 on en trouvait une bonne proportion dans les rangs des Armées Polonaises et Française. Le Royaume de Yougoslavie en alignera en 1941. Durant l’occupation, les Allemands en récupèreront plus de 1 700 et les engageront dans des opérations contre les maquis. On en trouvera même dans les Kampfgruppen formés à la hâte durant la bataille d’Arnhem (septembre 1944). Enfin, les Forces Françaises de Syrie commandées par le Général Dentz et restées fidèles à Vichy en aligneront encore face aux Indo-Australo-Britanniques et FFL.

Source : http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=1888

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Char français de la Seconde Guerre mondiale : le Renault B1 bis (1/2)

Char français de la Seconde Guerre mondiale : le Renault B1 bis (1/2)

Ces dernières années, l’historiographie militaire française  a montré que la l’Arme Cuirassée française n’a pas été plus mauvaise que la Panzerwaffe, avec une dotation en matériels tout à fait honorable. En outre, les ingénieurs militaires français avaient conçu l’un des meilleurs chars de son époque ; le Renault B1 Bis, véritable…

27 décembre 2012

Dans « Non classé »

Général Charles Mangin

Général Charles Mangin

Général réputé (à juste titre) dur, associé longtemps au sang du Chemin des Dames et à la création de la « Force Noire », Charles Mangin est aussi – et on l’oublie – l’un des grands artisans de la Seconde victoire de la Marne, celle de l’été 1918. – Fils de Ferdinand Mangin,…

12 mai 2016

Dans « Grande Guerre »

Général Jean Touzet du Vigier, commandant de la « Saint Louis »

Général Jean Touzet du Vigier, commandant de la « Saint Louis »

– Restant dans l’ombre des Juin, Leclerc et de Lattre de Tassigny aux yeux du grand public, Jean Louis Alain Touzet du Vigier voit le jour le 10 octobre 1888 à Chambéry. au sein d’une vieille famille. Il est le quatrième enfant d’Alain Touzet du Vigier et de  Louise née…

16 août 2016

Dans « Histoire militaire française »

20 juillet 2014
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Histoire & Culture

Général Pichegru

by adminfhesp 18 juillet 2014

Fils de cultivateurs du Jura, Jean Charles Pichegru voit le jour à Planches-près-d’Arbois le 16 février 1761. Il fait d’abord sa scolarité au Collège des Minimes d’Arbois et s’y révèle doué pour les Mathématiques.
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En 1779, il entre au Collège de Brienne comme répétiteur de quartier. Il entre d’abord dans les ordres avant de se défroquer en 1783 pour s’engager au 1er Régiment d’Artillerie à pied. Montant rapidement en grade, il devient Adjudant. Promu officier en 1790, il embrasse de nouvelles idées et anime le Club Démocratique de Besançon. Rallié d’abord aux Jacobins, il obtient l’appui de Robespierre et de Saint-Just.

Placé à la tête d’un Bataillon de Volontaires du Gard en 1792, il rejoint l’Armée du Rhin pour y servir comme chef d’état-major. Général de Brigade en 1793, il se révèle un très bon tacticien et passe Général de Corps d’Armée, puis commandant de l’Armée du Nord en 1794 en remplacement de Jean-Baptiste Jourdan.

Mais le cadeau est quelque peu empoisonné car l’Armée du Nord manque de vivres, de vêtements et de munitions, d’autant qu’il fait froid et humide. Néanmoins, la Convention Thermidorienne ordonne à Pichegru de marcher sur les Flandres et la Hollande malgré le mauvais temps. En deux mois, Pichegru fait marcher son Armée du Nord contre les Autrichiens et les Hollandais et s’empare successivement de Cassel, Courtrai, Menin, Hooglède, Bruges, Gand, Anvers, Bois-le-Duc, Venloo, Nimègues et Amsterdam qui est prise le 19 janvier 1795 par un froid glacial. Le 23 janvier 1795 Pichegru ose une manœuvre particulièrement audacieuse. Afin de neutraliser une partie de la flotte hollandaise qui est prise dans les glaces du Helder, il dépêche les Généraux Jean-Guillaume de Winter et Louis-Joseph Lahure avec pour mission de s’emparer de flotte… par une attaque de cavalerie. Le 23 janvier, le 8e Régiment de Hussards débute sa manœuvre, chaque cavalier prenant en groupe un fantassin du 15e Régiment de Ligne. L’attaque réussit parfaitement et 14 vaisseaux de ligne sont capturés.
La prise d’Amsterdam et la neutralisation de flotte batave obligent la famille royale de Hollande à trouver refuge en Angleterre. Après cet épisode, Pichegru et son Armée occupent la Zélande et le Hainaut, avant d’achever victorieusement la campagne à Groningue le 14 février 1795.

Au printemps, Pichegru rentre à Paris et frappé – comme le reste de la France – par une grave crise économique due à l’effondrement des assignats et par une forte agitation dans les rues, marquées par un affrontement entre Royalistes « Muscadins » et Jacobins » ou entre « Talons rouges » et « Bonnets rouges ». Enfin, le rationnement pose de graves problèmes aux autorités de la capitale.
Le 12 Germinal An III (1er avril 1795), un groupe de manifestants, ouvriers et petits artisans, mené par un certain Van Heck se rassemble sur l’Île de la Cité. Rejoints par des Sans-Culotte, ils marchent sur l’Assemblée du Directoire dont ils forcent les portes. S’ensuit alors un important tumulte dans l’hémicycle, tumulte qui est réglé par la force par Pichegru et Legendre, député et ancien dantoniste.

En remerciement, le Directoire proclame Pichegru « Sauveur de la Patrie » et le nomme à la tête des Armés de Sambre-et-Meuse. Mais voilà, notre homme est ambitieux et rêve d’accéder à de plus grandes responsabilités politiques. C’est alors qu’il est approché par des agents royalistes du Prince Louis V de Bourbon-Condé qui réussissent à rallier le général à leur cause et de marcher sur Paris pour proclamer Roi Louis de Provence (Louis XVIII), contre 1 million de francs et la garantie du versement d’une rente de 200 00 francs et le gouvernorat d’Alsace. On lui promet aussi, qu’en cas de Restauration il obtiendrait la dignité de Maréchal de France, les cordons du Saint-Esprit et de Saint-Louis, ainsi que la château de Chambord. Du coup, Pichegru conduit la campagne des Armée du Rhin avec une plus grande négligence, empêchant même Moreau de s’emparer de Düsseldorf. « Voici un général qui a fait tuer ses hommes exprès par connivence avec l’ennemi » dira plus tard Napoléon Bonaparte.

Le Directoire vient alors à soupçonner Pichegru de trahison et lui retire son commandement au profit de Moreau. Toutefois, au vu de sa popularité, on le nomme Ambassadeur en Suède pour mieux l’éloigner. Lors des élections censitaires de 1797, Jean Charles Pichegru est élu Député au Conseil des Cinq-Cents et devient l’un des meneurs de l’opposition, avec le Directeur François de Barthélémy, Joseph Jérôme Siméon, Laffon de Ladebat, Willot et Ramel. Seulement, lors du Coup d’Etat du 18 Fructidor an V mené par les Directeurs La Révellière-Lépeaux et Reubell avec l’assentiment de Barras, Pichegru est arrêté avec les autres opposants mentionnés. Envoyé à Sinnamary dans notre actuelle Guyanne, il s’évade et rejoint l’Angleterre en 1797, puis la Prusse pour comploter contre le Directoire.
En 1800, Bonaparte alors Premier Consul demande fermement à Frédéric-Guillaume de Prusse d’expulser Pichegru de son Royaume. L’ancien général républicain rejoint alors Londres et y fréquente les agents royalistes qui y résident. C’est ainsi qu’il fait la connaissance du chef Chouan Georges Cadoudal et s’implique dans le complot visant à éliminer Bonaparte.
De retour à Paris en janvier 1804, Pichegru met en place la conspiration avec l’aide de Guillaume Sol de Grisolles chef Chouan de Loire-Inférieure, Charles d’Hozier et Athanase Bouvet de Lozier. Malheureusement, il est trahi par son meilleur ami, livré à la police et enfermé à la Prison du Temple.
Le 6 avril 1804, l’ancien Général Jean Charles Pichegru est retrouvé étranglé dans sa cellule, sa cravate serrée autour du cou. Il sera inhumé dans un totale discrétion à Clamart.

Sources :
– TULARD Jean : Histoire de la Révolution française, PUF, Paris
– http://www.napoleonbonaparte.wordpress.com

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Général Aubert Frère

Général Aubert Frère

Figure méconnue de la Résistance à l’occupant allemand, Aubert Frère a été l’un des seuls officiers supérieurs de l’Armée français, avec Charles Delestraint, à avoir payé de sa vie son engagement. Fils d’un agriculteur du sud de l’Artois et sixième d’une famille de onze enfants, Aubert Achille Jules Frères voit le…

13 juin 2016

Dans « Histoire militaire française »

Général Jean-Marie Degoutte

Général Jean-Marie Degoutte

Entièrement passé dans l’oubli, Jean-Marie Degoutte reste tout de même considéré comme l’un des meilleurs plus jeunes commandants français de la Grande Guerre, au même titre que d’hommes tels Georges Humbert ou Henri Gouraud. C’est aussi lui qui dirigea les travaux de la Ligne Maginot des Alpes dans les années 1920-1930.…

31 octobre 2016

Dans « Grande Guerre »

Maréchal Louis-Nicolas Davout duc d'Auerstaedt et Prince d'Eckmühl

Maréchal Louis-Nicolas Davout duc d’Auerstaedt et Prince d’Eckmühl

Né le 10 mai 1770 à Annoux (actuel département de l’Yonne), fils aîné de Jean-François d’Avout et de Françoise Adélaïde Minard de Velars, Louis Nicolas D’Avout est issu d’une ancienne famille bourguignonne. Destiné à la carrière des armes, en 1785, il part étudier au Collège Militaire d’Auxerre – en tant que Cadet-gentilhomme, avant d’être…

1 juin 2016

Dans « Grande Armée »

18 juillet 2014
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Histoire & Culture

22 juillet 1461 : Mort de Charles VII dit le Victorieux

by adminfhesp 18 juillet 2014

Souverain passé à la postérité comme étant le « Petit Roi de Bourges qui a trahi Jehanne d’Arc » , dénigré par les historiens de la IIIe République, il apparaît très souvent comme un monarque effacé sinon insignifiant, coincé avec son père Charles VI le Fou entre les grands règnes de Charles V et de Louis XI.
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Pourtant, grâce aux récents travaux de différents médiévistes et de Georges Minois en particulier, la figure de Charles VII tend à être réhabilitée. Car c’est bien ce Roi de France qui a (presque) mis fin à la présence des Plantagenêt en France et en grande partie contribué à bâtir la France Moderne. Voici donc un résumé biographique de celui que ses contemporains ont appelé le « Bien Conseillé » ou le « Victorieux ».

Né le 22 février 1403 à Paris, Charles Duc de Berry est le dernier fils survivant du Roi Fou Charles VI et de la Reine Isabeau de Bavière. Entièrement ignoré par son père dans son plus jeune âge et mal aimé par sa mère, Charles est un adolescent timide, effacé et renfermé qui ne manque toutefois pas d’intelligence.
Très jeune, il est témoin de la violence politique entre les partis Armagnac et Bourguignon qui secoue le Royaume. En 1413, à la mort de son frère aîné le Dauphin Louis de Guyenne, champion du Parti Armagnac, Charles de Berry devient l’héritier de la Couronne de France. Mais sa mère intrigue avec le Duc de Bourgogne Jehan Sans Peur. C’est alors que des rumeurs circulent sur Charles affirmant qu’il ne serait pas le fils du Roi mais d’une liaison adultère entre Isabeau de Bavière et son défunt beau-frère Louis d’Orléans (assassiné sur ordre de Jehan Sans Peur en 1407). Entretemps, Charles de Berry épousé Marie d’Anjou, fille du Duc Louis II d’Anjou.

En 1418, les troupes bourguignonnes entrent dans Paris et s’adonnent à un impitoyable massacre d’Armagnacs. Charles de Berry qui se trouve toujours à l’Hôtel Saint-Pol (résidence royale depuis Charles V), doit fuir à la Bastille protégé par le Prévôt de Paris Tanneguy III du Chastel, avant de partir pour Bourges. Entre le jeune Dauphin et Paris débute une histoire de haine que Charles ne fera jamais taire.
Réfugié à Bourges, il est pris sous l’aile de sa belle-mère Yolande d’Aragon Duchesse d’Anjou qui craint que les possessions de sa Maison ne tombent sous le joug de Henri V de Lancastre.
En 1419, Charles de Berry et Jehan Sans Peur tentent de se réconcilier à Montereau-Fault-l’Yonne. Mais pour des raisons encore obscures, les hommes du Dauphin menés par Tanneguy du Chastel tuent le Duc de Bourgogne. Les chroniques de l’époque divergent sur cet épisode. Certaines affirment que du Chastel, ancien fidèle de Louis d’Orléans avait voulu venger son maître. Une autre, tout aussi plausible, indique que  dans une atmosphère délétère, Jehan Sans Peur s’inclina devant son neveu mais au moment où il se releva, il mit la main sur le pommeau de son épée, ce que les gardes du corps du Dauphin interprétèrent comme une tentative d’assassinat ou de rapt.

Les conséquences de l’assassinat du Pont de Montereau sont catastrophiques pour Charles. En effet, lésé, le fils de Jehan Sans Peur,  Philippe le Bon nouveau Duc de Bourgogne passe un accord d’alliance avec le Roi d’Angleterre Henri V de Lancastre. Et comme si cela ne suffisait pas, Isabeau de Bavière déshérite son fils et conduit Charles VI à signer le « Honteux Traité de Troyes » (1420) qui fait de Henri V l’héritier de la couronne de France. Ce traité sera dénoncé et démonté par le juriste Jehan de Terrevermeille dans son «Tractatus de jure futuri successoris legitimi in regiis hereditatibus  » qui développe les lois fondamentales d’Indisponibilité et d’Inaliénabilité.
Quoiqu’il en soit, la France est divisée en trois : aux Anglais tout le nord de la Loire, la Normandie, la Picardie, Calais, le Maine et la Guyenne ; aux Bourguignons les fiefs entre Auxerre et Mâcon ainsi que les Flandres et à Charles le Berry, le sud de la Touraine, Orléans, Blois, l’Auvergne, Lyon, le Languedoc, le Limousin et une partie de la Gascogne. Charles restera quelques années à Bourges mais préférera résider ensuite à Chinon sur les bords de la Vienne.
Comme le signale Gérard de Senneville dans sa biographie consacrée à Yolande d’Aragon, en dépit de la situation difficile dans laquelle se retrouve la moitié du Royaume celui continue d’être administré par des personnalités compétentes qui réussissent à maintenir le fonctionnement des institutions monarchiques. C’est notamment le cas de Robert Le Maçon qui porte l’entretien du Trésor royal et surtout Jean de Jouvenel des Ursins qui tient le Parlement qui a été déplacé à Poitiers.

Toujours épaulé par Yolande d’Aragon, le Dauphin signe une alliance avec les Écossais qui lui apportent des troupes complétant ses modestes forces (la fine fleur de la Chevalerie français a disparu à Azincourt en 1415) et obtient des États du Languedoc le vote d’un subside pour la Guerre.
La guerre contre Henri V reprend. Les débuts sont encourageants avec la victoire du Connétable John Stuart de Dernley, Archibald de Douglas et du Maréchal Gilbert Mottier de La Fayette (1) à Beaugé (1421) mais les graves défaites de Cravant et de Verneuil (1423) viennent ruiner les espoirs de reconquête. Comme l’indique Jean Favier dans La Guerre de Cent Ans, à ce moment précis, hormis des personnalités comme Jehan de Brosse, Jehan Poton de Xaintrailles et Etienne de Vignoles dit La Hire, la noblesse combattante française désaffecte un temps les armes pour se retirer dans ses fiefs. Charles VII doit alors faire appel à des Compagnies de mercenaires, principalement des Allemands, des Lombards, des Piémontais et aussi des Castillans et des Aragonais. La loyauté et l’intégrité de certains sera particulièrement douteuse à l’instar de Rodrigue de Villandrado. Mais d’autres resterons loyaux comme l’Italien Theaude de Valpergue qui sera plus tard honoré de la charge de Gouverneur de Lyon.

De plus en plus apathique et influençable, Charles écoute de moins en moins les conseils d’Yolande d’Aragon au profit de ceux du nouveau favori Pierre de Giac, de sinistre réputation. Yolande d’Aragon monte alors une conspiration avec Georges Ier de la Trémoille et le Connétable Arthur de Richemont pour évincer Giac. Ce dernier est saisi dans sa forteresse d’Issoudun et exécuté par Richemont à Dun-le-Roi (1427).
Sauf que La Trémoille profite de la situation, obtient facilement l’oreille du Souverain et provoque l’évincement de Richemont. Fait Maréchal, l’obèse Georges de la Trémoille tente de convaincre Charles de négocier avec le Duc de Bourgogne pour se réconcilier avec lui et chercher une paix honorable ; chose inconcevable pour Yolande d’Aragon et Richemont qui veulent poursuivre la guerre. Il faut préciser aussi que La Trémoille tient des fiefs imbriqués dans le Duché de Bourgogne et que son propre frère Jehan de Jonvelle est pour un temps le Chambellan de Philippe le Bon…

Ulcéré, Arthur de Richemont se réfugie à Parthenay et rassemble des troupes pour se débarrasser du gênant La Trémoille qui s’enferme dans Bourges. L’intervention de Charles qui somme Richemont de repartir en Bretagne, sauve in extremis l’obèse maréchal.

Les choses commencent à changer dès que Saint Jehanne d’Arc est présentée au Dauphin à Chinon en février 1429. Pressé par le parti angevin et ses valeureux Capitaines que sont La Hire, Xaintrailles, Jehan de Brosse, Le Duc Jehan II d’Alençon, Raoul de Gaucourt, Louis de Culant et même Gilles de Rais, Charles consent à reprendre la guerre contre les Anglais et à se faire sacrer Roi de France à Reims.
Après la tragique Bataille des Harengs, vient l’épopée Johannique qui voit la délivrance d’Orléans défendue par Jehan de Dunois « Bâtard d’Orléans », tout comme les victoires de Beaugency, Jargeau et Patay. Enfin, le 17 juillet 1429, Charles est sacré Roi de France en la Cathédrale de Reims par l’Archevêque Regnault de Chartes.
Ensuite, sous l’influence de Jehanne d’Arc, une prise de Paris est tentée mais la capitale est bien défendue le Duc de Bedford. Après un premier assaut qui échoue, Charles n’insiste pas et repart pour la vallée de la Loire, d’autant plus que sous l’influence de Regnault de Chartres et de Georges de la Trémoille, il songe d’avantage à négocier avec Philippe le Bon.

En 1430, Jehanne d’Arc est capturée devant les murs de Compiègne et remise au Duc de Bourgogne qui la livre aux Anglais. Ceux-ci la condamneront à être brûlée vive. Toujours influencé par Chartres et La Trémoille, Charles donne un gage à Philippe le Bon et ne fait rien pour délivrer Jehanne. Cependant, le parti angevin ne fait rien non plus de son côté en faveur de la Pucelle d’Orléans. Cependant, après la reconquête, Charles VII réhabilitera Jehanne lors d’un procès où l’accusation de sorcellerie sera invalidée.

Cependant, le nouveau Roi de France prend de l’assurance et se rend compte que l’obèse Maréchal commence à l’encombrer. Pendant ce temps, les Angevins et Arthur de Richemont ourdissent une nouvelle conspiration pour faire tomber La Trémoille. Le 3 juin 1433, Richemont et plusieurs de ses fidèles dont Pierre II de Brézé et Jehan V de Bueil, s’introduisent à Chinon et pénètrent dans la chambre de La Trémoille, terrorisé. Jan II de Rosnivynen lui donne un coup de couteau mais ne le blesse que très légèrement, ce qui n’empêche pas Richemont d’enfermer La Trémoille au château de Montrésor.

La guerre contre les Anglais peut reprendre et c’est Richemont redevenu Connétable qui va la mener. Mais avant, Charles doit se réconcilier avec Philippe le Bon. Ce qui est fait par le Traité d’Arras (20 septembre 1435). Le Roi de France s’engage, entre autres, à faire condamner les meurtriers de son père, à dédommager le Duc de Bourgogne et à faire construire une Chartreuse à Montereau… Promesses qui ne seront que très mal honorées.

La reconquête reprend et Paris est libéré en 1436 grâce à l’action de Richemont et de Jehan de Villiers de l’Isle-Adam, l’un des fidèles de Philippe le Bon. La reconquête va prendre dix-sept années tout en étant ponctuée de trêves (Tours en 1444). La Normandie est définitivement reconquise en 1451 après la victoire de Richemont et du Comte de Clermont à Formigny. La Guyenne suit en 1453 avec Castillon. Seul Calais reste entre les mains des Lancastre.

Seulement, pendant la reconquête, Charles VII doit faire face à un nouvel adversaire qui n’est autre que son propre fils, le Dauphin Louis. La tension entre père et fils est telle que Louis profite du refus de l’Ordonnance royale réformant l’armée pour mener une révolte avec de grands seigneurs tels que Jehan de Dunois, Jehan IV d’Armagnac et Jehan d’Alençon. Sauf que la « Praguerie » tourne à l’avantage du souverain qui envoie ses meilleurs capitaines mater les mécontents. Charles peut aussi compter sur la fidélité de sa noblesse et de son beau-frère René d’Anjou qui refusent catégoriquement d’aider les révoltés. Ceux-ci doivent fuir le Poitou pour le Bourbonnais. Ils tentent de transformer l’Auvergne en bastion mais treize Bonnes Villes du Comté, fidèles elles aussi au Roi, ne leur ouvrent pas leurs portes. Vaincus, les grands vassaux se soumettent mais magnanime, Charles leur pardonne. Seul le Dauphin Louis dont les rapports avec son père sont devenus encore plus exécrables, choisit de quitter le Royaume pour la Cour de Bourgogne.

Pour la guerre, Charles VII « le Bien Conseillé », s’entoure d’hommes dévoués et compétents. Outre Arthur de Richemont qui forme notamment les Compagnies dites d’Ordonnances (1445), noyau de l’armée permanente du Roi, on trouve des personnalités telles Pierre de Brezé (qui sera aussi un remarquable administrateur), Jehan V de Bueil (Amiral de France et « Fléau des Anglais »), André de Montmorency-Laval de Lohéac (vainqueur de Castillon), Robert VII d’Estouteville et les frères Jehan et Gaspard Bureau de la Rivière (Grands Maîtres de l’Artillerie). Bien mieux organisée en lances (6 à 10 hommes) et en Compagnies, l’Armée de Charles VII est aussi bien équipée en canons.

Le règne de Charles VII voit aussi l’affirmation de l’autorité royale et la centralisation grandissante de l’État. Affirmation avec la Pragmatique Sanction de Bourges (1438) par laquelle le Roi de France s’émancipe davantage d’une Papauté affaiblie par le Grand Schisme d’Occident (cf Article sur la Pragmatique Sanction).
Aspect intéressant, Charles VII reprend plusieurs traits de la politique de son grand père Charles V. Si en 1444, le Conseil du Roi est entre les mains du Comte de Dunois, il exclut les grands princes dont le Roi se méfie au profit de personnalités compétentes issues de la moyenne noblesse ou de la bourgeoisie : Robert d’Estouteville, Guillaume de Tancarville, Étienne Chevalier, Pierre de Beauvau et Guillaume Jouvenel des Ursins. Reste que la personnalité la plus incontournable n’est autre que Jacques Cœur, Grand Argentier du Royaume. Cet habile négociant institue les nouveaux impôts,  assainit les finances du Royaume et institue aussi la frappe des « Gros de Jacques Cœur », soit des pièces frappées avec 92% d’argent. Mais Jacques Cœur ne résistera pas à la méfiance viscérale de Charles VII envers son entourage. Victime de la jalousie de plusieurs nobles et conseillé, il est jugé et condamné en 1452. Il s’évade l’année suivante pour gagner Rhodes.
L’administration fiscale se renforce elle aussi avec la restauration du Fouage (créé par Charles V) et de la Taille (1444) qui sont des impôts directs. Deux nouveaux impôts indirects sont créés : la Gabelle sur le sel et les Aides.
Enfin, du point de vue juridique, Charles VII crée des Cours Provinciales tendant à supplanter progressivement les Seigneuries locales. Et en 1453, le Roi demande que soient entreprises la rédaction des coutumes (ce qui sera fait sous Louis XII).

S’il eut quatorze enfants avec Marie d’Anjou, Charles VII finit par délaisser son épouse au profit d’Agnès Sorel dite la « Dame de Beauté ». Celle-ci eut sur le Roi une grande influence. C’est notamment elle qui promut au Conseil Jacques Cœur et Pierre de Brezé. De sa relation avec le Roi naîtront quatre enfants illégitimes.

Enfin, davantage occupé par la politique, Charles VII n’a pas été un roi mécène. On lui doit quelques aménagements de plusieurs château de la Loire. Détestant Paris, il préférait résider en Touraine, inaugurant la mode de la « Cour itinérante » qui a marqué la dynastie des Valois. En revanche, durant son règne, le gothique flamboyant atteint son apogée et les enluminures de Jehan Fouquet sont très prisées par les grands du Royaume.

Laissant un Royaume de France renforcé et puissant, Charles VII s’éteint au château de Mehun-sur-Yèvre (ancienne propriété de son grand-oncle Jehan Ier de Berry), victime d’un abcès de bouche. Il sera inhumé dans la Basilique Saint-Denis. Son fils Louis XI lui succède conformément aux Lois Fondamentales du Royaume. Mais le fils rebelle n’assistera pas aux obsèques de son père.

(1) : Ancêtre du célèbre personnage de la Révolution.

Sources :
– MINOIS Georges : Charles VII, Perrin
– FAVIER Jean : La Guerre de Cent Ans, Fayard
– MINOIS Georges : La Guerre de Cent Ans, Perrin, coll. Tempus
– DE SENNEVILLE Gérard : Yolande d’Aragon. La Reine qui a gagné la Guerre de Cent Ans,  Perrin

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18 juillet 2014
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Histoire & Culture

François de Salignac de La Mothe-Fénelon

by adminfhesp 12 juillet 2014

« M. de Bossuet prouve la religion, M. de Fénelon la fait aimer » disait la Reine Marie Leszczynska, épouse de Louis XV et cela, même si ces deux grands esprits ont pu se contredire.
Plus acide, Saint-Simon allait jusqu’à dire : « Plus coquet que toutes les femmes, mais en solide, et non a misères, sa passion était de plaire, et il avait autant de soin de captiver les valets que les maîtres, et les plus petites gens que les personnages. Il avoit pour cela des talents faits exprès : une douceur, une insinuation, des grâces naturelles et qui coulaient de source, un esprit facile, ingénieux, fleuri, agréable, dont il tenait, pour ainsi dire, le robinet pour en verser la qualité et la quantité exactement convenable à chaque chose et à chaque personne ; il se proportionnait et se faisait tout à tous. »
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François de Salignac de La Mothe-Fénelon voit le jour le 6 août 1651 au château de Fénelon, au sein du famille de la vieille noblesse du Périgord. Après avoir reçu l’enseignement du latin et du grec, il se destine à la prêtrise, il étudie au Séminaire de Saint-Sulpice à Paris. Il songe à partir pour le Canada comme missionnaire mais sa santé fragile ne le lui permet pas. Au lieu de cela, suite à son ordination, il est chargé d’enseignement. C’est pendant ces années d’apostolat qu’il rédige « LeTraité de l’Éducation des filles » et « Le Traité du ministère des Pasteurs ».
La qualité de ses écrits lui valent la considération de Louis XIV et de Madame de Maintenon.

Après plusieurs années passées dans le Poitou, Fénelon devient le percepteur du Dauphin Louis Duc de Bourgogne. Patiemment, Fénelon en fera un élève attentif et instruit. En 1694, Fénelon est nommé Archevêque de Cambrai. Alors qu’il assure toujours l’instruction du Dauphin, « le Cygne de Cambrai » affronte Bossuet « l’Aigle de Meaux » dans la violente controverse du Quiétisme. Fénelon allant même jusqu’à demander à Rome de condamner son adversaire pour la rédaction d’Explication des maximes des saints sur la vie intérieure.
Avant sa disgrâce, Bossuet publie ses « Fables », « Les dialogues des morts », « Les Aventures d’Aristonoüs » mais surtout « Les Aventures de Télémaque ». Dans ce récit inspiré de la mythologie grecque comme des mystères chrétiens, Télémaque (Louis de Bourgogne) et Mentor (Fénelon) voyagent dans un pays idéalisé appelé Bétique (par référence à une ancienne province romaine d’Hispanie). En Bétique, Télémaque découvre un pays où règne la Justice et ou le Souverain justement conseillé fait le Bien. Le Télémaque est aussi un ouvrage critique, non pas contre Louis XIV mais contre la France du Roi Soleil dans laquelle règnerait l’ambition et l’orgueil.

En 1699, de plus en plus isolé à la Cour, Fénelon perd l’instruction du Prince au début de la même année et se retrouve banni en avril. Il se réfugie d’abord en Belgique avant de se retirer à Cambrai.

Il expire le 7 janvier 1715.

Sources :
– CHEVALLIER Jean-Jacques : Histoire de la pensée politique, Payot, paris
– http://www.salon-litteraire.com

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